CHAPITRE 25 : La force de l’amour
Ecrit par kaynaliah
4 ans plus tard
****Serge***
Je suis assis dans mon bureau et savoure mon verre de whisky au calme.
J’ai besoin de me détendre et de réfléchir. J’ai besoin de faire le vide
dans ma tête rien que pour quelques minutes. J’ai besoin de m’évader et
de penser autre chose que ce qui se passe à l’intérieur de moi et plus
précisément dans mon cœur. Il est temps pour moi de prendre les cartes
en main et de jouer le pari de ma vie, celui de mon bonheur. Je ferme
les yeux et me mets à penser à la vie que j’ai toujours voulu avoir et
que je compare à celle que j’ai aujourd’hui. Une chose est certaine :
elles n’ont rien en commun à part moi comme acteur principal. Des coups
légers frappés à ma porte me sorte de mon état de réflexion.
-« Qui est-ce ? »
-« C’est moi chéri »
Elle ouvre la porte. Elle porte une nuisette bleue nuit très sexy et révélatrice mais qui ne me fait heureusement aucun effet.
-« Que ne comprends-tu pas lorsque je dis que j’ai besoin d’être seul ? »
-« Je m’inquiète pour toi. Que t’arrive-t-il enfin Serge ? Je ne te reconnais plus »
-« Tu ne m’as jamais connu rectificatif »
-« Tu es soulant à la fin. Si tu savais que tu voulais broyer ainsi du
noir, il ne fallait pas me demander de venir réchauffer tes draps ce
week-end. Je te rappelle que j’avais prévu autre chose mais qu’à cause
de toi j’ai tout annulé à la dernière minute »
-« Je ne t’ai rien demandé Valérie »
-« Oh »
-« Non tu m’écoutes maintenant. Quand tu as pris la décision de venir
ici m’as-tu prévenu ? Non. Donc évite de me faire passer pour le
méchant. Je voulais être seul ce week-end car j’ai besoin de réfléchir »
-« Mais pourquoi tu t’énerve ? »
-« Parce que tu me gonfles tout simplement. J’ai besoin de prendre de l’air. Tu m’étouffes »
J’ai pris ma veste, mes clés de voiture et mon portefeuille avant de
sortir de la maison malgré les protestations et cris de Valérie. Je
conduis sans vraiment savoir où je me rends. J’ai une boule dans le
ventre qui veut remonter mais je veux l’en empêcher. Je ne veux pas être
hors de contrôle maintenant. Je me suis tellement contrôlé ces derniers
temps pour ne pas replonger dans cet état lamentable et d’épave dans
lequel je sus depuis quelques années déjà. Je viens de me garer et en
levant mes yeux je me rends compte que je suis garé devant la maison de
la personne qui est à l’origine de toutes mes douleurs et souffrances.
C’est peut-être un signe de Dieu pour que je me retrouve là à cet
instant précis. Je serre fortement le volant afin de contenir tous les
sentiments mitigés qui s’entrechoquent à l’intérieur de moi. Je souffle
un bon coup avant de descendre de mon véhicule. Le gardien qui me
connaît me laisse passer sans difficulté. Je traverse la cour et arrive
devant la porte d’entrée. J’aperçois les deux voitures d’Abbi garées
dans le garage. Elle est donc à la maison.
A peine je m’apprête à
lever mon doigt pour sonner, la porte s’ouvre brutalement et je vois
Nini, la nounou des enfants, le visage inondé de larmes. En me voyant,
elle essuie ses larmes.
-« Bonsoir Monsieur »
-« Bonsoir Nini. Pourquoi tu pleures ? Tu as un problème ? »
-« Ma mère est malade. On vient de la transporter à l’hôpital »
-« Oh je suis navré »
-« Je n’arrive pas à joindre Madame pour la prévenir »
-« Vas-y ! Je vais m’occuper des enfants »
-« Merci beaucoup Monsieur »
-« Attend »
Je fouille dans ma poche et sors mon portefeuille. J’ai retiré 200 000
francs ce matin et je pense que cet argent l’aidera plus en ce moment
que moi. Je retire cette somme de mon portefeuille et le lui tends.
-« C’est beaucoup trop Monsieur. Je ne peux pas accepter »
-« Tu en auras certainement besoin pour payer les ordonnances et frais
d’hospitalisation. C’est un cadeau. Tu n’auras pas à le rembourser »
-« Merci beaucoup Monsieur! Que Dieu vous le rende au centuple »
Elle retourne dans la maison pour prendre son sac et m’explique que les
enfants ont déjà dîné avant de partir. Je les trouve allongés sur le
lit de leur mère, sages comme des images, à regarder un film pour
enfants. C’est la première fois que j’entre dans cette pièce. Elle est
superbement bien décorée. Dès que les enfants me voient, seuls Liah et
Samuel crient de joie. Aaron me regarde un instant avant de s’allonger à
nouveau sur le lit. Mes rapports avec Aaron sont plutôt difficiles.
J’ai l’impression qu’il ne m’aime pas beaucoup. A chaque fois que je les
prends pour passer le week-end avec moi, il ne me parle pas beaucoup
mais attend impatiemment le dernier jour pour rentrer chez sa maman. Ca
me fait mal de l’entendre parler et agir ainsi. Je suis tout de même son
père. La dernière fois que j’ai voulu me rapprocher de lui, je crois
que Valérie a tout gâché et il a fait une véritable crise en criant
qu’il veut voir sa maman. J’étais tellement dépassée que j’ai dû appeler
Abbi à la rescousse. Elle est venue le chercher mais je ne sais pas
pourquoi il a réagi aussi violemment avec moi. Je ne sais pas ce qui
s’est passé entre Valérie et lui mais Abbi était vraiment remontée et a
exigé que Valérie ne soit plus là lorsque nos enfants viennent chez moi.
Même Liah et Samuel ont du mal avec elle.
Je m’installe à
nouveau avec Samuel et Liah sur le lit tandis qu’Aaron a le regard fixé
sur l’écran de la télévision. Je m’apprête à dire un mot que j’entends
la porte d’entrée s’ouvrir et se refermer. Je pense qu’Abbi est de
retour à la maison. J’entends les pas se rapprocher de plus en plus de
la chambre. Je devine aisément qu’elle porte des talons. La porte
s’ouvre enfin et dès qu’elle me voit, elle semble à la fois étonnée et
en colère. Aaron est le premier à descendre du lit et à courir vers
elle.
-« Maman »
Elle se baisse à son niveau pour le prendre dans ses bras.
-« Ca va mon poussin ? »
-« Oui maman. Tu m’as trop manqué. Tu étais encore avec Tonton Marc ? »
Koum koum koum
-« Oui mon bébé et il te fais pleins de bisous comme ça »
Il s’est mis à rire avec sa mère avant d’être interrompu par les deux
autres chenapans. Abbi s’est relevée quelques minutes plus tard.
-« Bonsoir Serges »
-« Bonsoir Abbi »
-« Tu peux surveiller les enfants ‘il te plaît ? Je dois prendre une douche d’abord »
-« Sans problème »
-« Merci »
-« Il n’y a pas de quoi ? »
J’attends qu’elle s’enferme dans la salle de bains et que j’entende
l’eau coulée avant de questionner les enfants et surtout Aaron qui
semble connaître « tonton Marc ».
-« Qui est tonton Marc ? »
-« Mais c’est l’amoureux de maman » dit Aaron en me fixant
Koum koum koum
-« C’est vrai papa et en plus il lui fait pleins de bisous sur la joue » dit Liah
-« Et il a dit que bientôt on vivrait tous ensemble dans une grande maison » dit Matthew
-« Mais maman la dernière fois elle a beaucoup crié au téléphone avec tonton Marc »
dit Aaron
-« Pourquoi ? »
-« Mais je ne sais pas. »
-« Je crois que maman est fâchée en ce moment avec tonton Marc car elle crie beaucoup au téléphone quand il appelle »
-« Papa c’est quand tu reviens à la maison pour qu’on reste ensemble pour toujours ? » demande Liah
-« Liah je t’ai déjà expliqué que ça ne se passe pas comme ça. Maman doit être d’accord »
-« Tu as fait une bêtise pour que maman soit fâchée contre toi ? demande Aaron »
Je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois que cet enfant parle j’ai
l’impression qu’il me lance des piques. Je m’apprête à lui répondre
lorsque la porte de la salle de bains s’ouvre et je vois Abbi sortir de
là encore plus belle que jamais. Elle vient nous retrouver sur le lit et
Aaron va se coller à sa maman. Celui-là vraiment il me montre
clairement que je ne fais pas le poids face à sa mère. Elle le prend
dans ses bras et lui caresse la tête. On regarde tous ensemble le
documentaire mais avant la fin on constate que nos enfants dorment déjà.
Je les prends un à un pour les transporter dans leur chambre qui est
voisine à celle de leur mère. Lorsque c’est fait, Abbi me demande de la
suivre à la cuisine. Elle vérifie que tout est bien fermé avant de
prendre place face à moi après avoir sorti une bouteille d’eau du frigo
avec deux verres.
-« Je peux savoir ce que tu fais là ? »
-« Je suis venu vous voir »
-« Tu aurais pu prévenir »
-« Je n’ai pas à prévenir pour voir mes enfants »
-« Certes mais ma maison n’est pas un moulin. Tu me préviens avant d’arriver »
-« Sinon quoi ? »
-« Ne m’énerve pas Serge s’il te plaît »
-« Abbi…. »
-« Valérie ne t’attend pas par hasard chez toi ? »
-« Si elle y est mais je m’en fiche »
-« Serge… »
-« Non Abbi. Ne comprends-tu donc pas que la seule femme que je veux
près de moi et dans ma maison c’est toi ? Ne comprends-tu donc pas que
jamais je ne pourrai aimer une autre femme comme je t’aime ? Oui j’ai
fait le con mais je mérite une deuxième chance comme tout le monde. Je
ne sais même pas pourquoi tu fais ça. Tu sais que je t’aime et que tu
m’aimes toujours également mais tu traînes avec ce Marc ridicule qui va
faire des promesses à mes enfants. »
-« Quoi tu es jaloux ? »
-« Pourquoi être jaloux ? Jamais il ne réussira à faire battre ton cœur comme je le fais et tu le sais pertinemment »
-« …. »
-« Jamais il ne réussira à te faire ressentir ce que je t’ai toujours fait ressentir »
-« …. »
-« Jamais tu ne l’aimeras comme tu m’aimes »
-« ….. »
-« Arrête de te mentir et vois la vérité en face »
-« ….. »
-« Oui j’ai une femme à la maison mais je ne lui ai rien promis et elle sait à quoi s’attendre de cette relation »
-« Serge…. »
-« Je ne t’attenrai pas toute ma vie Abbi. Je suis un homme blessé, je
souffre mais il suffit juste que tu dis trois mots pour qu’on reprenne
tout à zéro. L suffit juste que tu te décides à nous donner une nouvelle
chance et tu verras que je suis mieux que l’homme que tu as toujours
voulu avoir »
-« …. »
-« J’ai besoin de toi plus que jamais Abbi »
-« ….. »
-« C’est la dernière fois que j’en parle avec toi »
-« ……. »
-« Si tu me laisses encore franchir cette porte sans me répondre
clairement, je te promets que plus jamais je ne remettrai cette histoire
sur le tapis. Je m’attèlerai juste à m’occuper de nos enfants. »
-« …. »
-« Que veux-tu Abbi ? »
-« Pourquoi tu me dis tout ça aujourd’hui ? »
-« Et si on faisait un récapitulatif de notre situation. On a divorcé
tous les deux il y a deux ans mais on n’agit pas comme des personnes
divorcées. On s’aime encore plus qu’avant et on en souffre. Avant même
que le divorce ne soit prononcé, on a couché ensemble à de multiples
reprises. Après que le divorce soit prononcé, on a continué à le faire
jusqu’aujourd’hui. Je sais que parce que tu m’aimes toujours tu n’as
jamais laissé un autre homme t’approcher. Tu as voulu y croire avec Marc
mais jamais il ne t’a touchée et on le sait pertinemment. Il est temps
qu’on avance maintenant. Ca fait quatre ans qu’on stagne et je n’en peux
plus. »
Abbi se lève et se dirige vers l’un des éviers de la cuisine en me tournant le dos.
-« Je suis désolée Serges. Je suis profondément désolée mais je ne peux plu me projeter… »
Je me suis dirigé vers elle comme guidé par une force et je l’ai
retournée pour l’embrasser. C’était violent et sauvage à la fois. J’ai
besoin d’elle plus que jamais. Je ne peux pas me défaire d’elle. Je
l’aime plus que tout. Elle répond aussi ardemment à mon baiser. On a
vraiment besoin l’un de l’autre. C’est indéniable cette attraction qu’il
y a entre nous. Elle finit par me repousser au bout d’un moment.
-« Il vaudrait mieux que tu t’en ailles »
Elle se dirige vers la porte et l’ouvre mais n’ose pas me regarder. Je
referme la porte et la placarde contre le mur. Je ne lui laisse pas le
temps de parler que je détache déjà son déshabillé avant de l’embrasser
et de lui faire toutes les choses qui circulaient dans ma tête depuis
que je l’ai vue ce soir. On finit par terminer notre danse endiablée
dans sa chambre. J’ai retrouvé ma Abbi cette nuit le temps d’un instant.
Nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre sans se parler.
Je viens de me réveiller et je suis dans le flou car je ne
reconnais pas cet endroit. Je me souviens petit à petit que je suis
chez Abbi et en parlant d’elle, elle n’est pas dans le lit. Je crois que
c’est ça qui m’a réveillé en fait. Je prends mon téléphone et vois
qu’il est 3 heures du matin et j’ai reçu 32 appels de Valérie. Pfff. Je
m’habille rapidement et sors de la chambre. Je passe par la chambre des
enfants et ils dorment tranquillement. Je m’apprête à emprunter les
escaliers lorsque j’entends un bruit émanant d’une pièce. Je décide
d’aller voir et plus je me rapproche, plus je me rends compte qu’il
s’agit de pleurs étouffés. Mon cœur se fend car je sais qu’il s’agit
d’Abbi. J’arrive devant la porte et je l’ouvre très délicatement. Je
trouve Abbi assise devant la fenêtre entrain de pleurer. Je me rapproche
doucement d’elle et m’assois à ses côtés.
-« J’espère que ce n’est pas à cause de moi que tu pleures »
-« Je te déteste Serge »
Koum koum koum
-« J’ai mal de t’aimer encore »
Koum koum koum
-« Même deux ans après notre divorce, je n’arrive pas à m’engager dans une relation »
-« ……. »
-« Pourquoi je n’arrive pas à tuer ses sentiments ? Pourquoi faut-il
toujours que tu me ramènes en arrière même quand je me bats pour avancer
? »
-« On s’aime tout simplement Abbi. Si tu aimes une personne,
dis-le lui. Même si tu as peur que ce n’est pas la bonne chose. Même si
tu as peur que cela causera ds problèmes. Même si tu as peur que cela
brûlera ta vie jusqu’au sol. Dis-le et dis-le fort et ensuite tu pourras
t’en aller à partir de là »
-« La plus belle histoire d’amour est
celle où la complicité, la confiance la patience, la communication, la
soumission, le pardon et le respect ont une place importante; Être
complice au point de tout se dire en seul regard, un seul sourire, etc…
La plus belle histoire d’amour est celle où le « JE » n’existe plus.
Nous devenons une seule personne et œuvrons pour le bonheur et le
bien-être de l’autre! La plus belle histoire d’amour est celle où les
épreuves et les joies de la vie resserrent nos liens et nous amène à
prendre un nouveau départ… ensemble.
L'amour est le plus beau des
sentiments, il fait fleurir la vie dans l'âme, il épanouit par sa
puissance solaire les plus belles inspirations et leurs grandes pensées;
les prémices en toute chose ont une délicieuse saveur. Quand tu
commenceras à comprendre vraiment, avec tout ton être, ce que signifie
vivre avec amour, ton existence entière sera transformée. »
-« Un
homme de valeur traite sa femme avec dignité et honneur. Aimer sa femme,
c'est savoir la respecter en public et en cachette. Aimer sa femme,
c'est savoir la conseiller et la guider. Aimer sa femme, c'est savoir
lui faire confiance et lui pardonner. Aimer sa femme, c'est savoir la
rendre belle et jolie. Aimer sa femme, c'est savoir fermer ses yeux
devant les femmes et lui rester fidèle. Aimer sa femme, c'est savoir
l’éduquer physiquement et spirituellement. Aimer sa femme, c'est savoir
la défendre et la protéger. Aimer sa femme, c'est savoir lui dire je
t'aime sans arrêt.
Une femme n'a pas besoin d'un homme beau, riche,
poète, intelligent, etc... Elle a juste besoin d'un homme qui comprend
ses silences quand elle a des soucis.Un homme qui la fait sourire quand
tout le reste du monde la fait pleurer.Un homme qui lui dit: oui, ok,
c'est bon, ça ira, moi-même je m'occupe de tout quand elle traverse des
difficultés.Un homme qui fait d'elle une femme qu'elle est incapable
d'être sans lui. Aimer, c'est vouloir développer ce que l'on possède de
plus lumineux en soi-même pour pouvoir le donner. Donne-moi cette
opportunité de te prouver que je suis cet homme de valeur. Aide-moi à
être cet homme que tu veux que je sois. Donne-moi une seconde chance
Abbi je t’en supplie. Je ne pourrai jamais t’oublier. Jamais. J’ai
besoin de toi ”
Abbi se retourne vers moi et se serre contre moi.
-« Je t’aime Serge »
Je la serre dans mes bras avec cette certitude que l’avenir sera
désormais plus radieux pour nous deux et notre famille. Jai passé près
de 5 ans pour récupérer l’amour de ma vie et ça en valait la peine. Je
ne regrette rien car toutes ces épreuves m’ont juste permis d’être
l’homme qu’elle a toujours voulu que je sois. Je ne suis certes pas
parfait pas je sais que plus jamais je n’irai voir dehors. Plus jamais
je ne m’aventurerai à regarder une autre femme car j’ai un trésor à la
maison et sa valeur est inestimable. J’étais marié et j’ai vécu comme un
homme célibataire à mes plus grands regrets. J’ai appris la leçon et
plus jamais on ne m’y reprendra.
Fin