Chapitre 25 : Le pardon est une force qui libère

Ecrit par Sandy BOMAS



***Alexiane AISSO***


-Que fais-tu ici avec des bagages Alexiane ? cria maman


-Maman…ne commence pas s’il te plaît. Je viens me reposer ici. 


-Tu as laissé ton mari à qui ? Tu es folle ?!


-Mon mariage est fini maman. Donc je préfère sortir mon corps de cette histoire avant qu’on ne le fasse pour moi. 


-Tu es malade Alexiane ! Tu as cru que la vie était si facile ? Tu penses que les hommes comme William courent les rues ? Tu trouveras un autre homme où ? Tu as quel âge ? 


-Arrête maman ! Ce soir je n’ai pas envie de me prendre la tête…J’ai envie de me laver et d’aller m’amuser. Je suis en vie, jeune et belle. Mon mari est amoureux d’une autre femme et ne le cache même pas. Ce n’est pas pour cela que j’ai signé. Si au moins, Francine ne représentait rien pour lui…je l’aurais accepté, mais il l’aime. Comment puis-je lutter contre ça ? C’est impossible !


En fait, je m’étais rendue compte que je ne pouvais pas obliger Will à être avec moi…Une famille n’est pas une mince affaire. Avoir un enfant pour retenir un homme près de moi pourrait se retourner contre moi après. William n’est plus amoureux de moi…Et il aura trois enfants avec la femme qu’il aime. Je ne suis pas folle pour rester dans ce foyer. La vie est un tour ! On ne vit qu’une fois et je préfère vivre seule mais heureuse qu’en couple et malheureuse. 


-Donc c’est fini ? Plus de deux années de mariage ? C’est ce qu’on vous apprend maintenant ? À baisser les bras devant un obstacle ? 


-Maman ! On se bat pour quelque chose qui en vaut de la peine ! Et mon mariage n’en vaut plus la peine. Je veux aller de l’avant ! Je rencontrerai quelqu’un qui m’aimera, et que j’aimerai.


-Il existe les poudres, la sorcellerie à distance ? Pourquoi ne pas tuer cette femme ? Elle t’a volé ton mari…Elle peut mourir sur la table d’accouchement ! 


-Quoi ?! Fis-je choquée. Maman, comment peux-tu penser à de telles horreurs ? William n’est pas le seul homme au monde. Pourquoi vais-je tuer une femme à cause de lui ? Tu délires là !


-Mais écoute moi…William est le fils d’un homme influent. Il a de l’argent, les relations qu’il te faut pour évoluer dans ta vie, il te fera grandir. 


-Stop maman m’écriai-je…C’est affreux que tu le réduises à ça. Tu le vois juste comme un trophée…un moyen de t’élever. Il n’est pas là pour ça. Je ne l’ai pas épousé pour ça. C’est vraiment triste que toi ma mère…toi qui est censé me conseiller m’entraîne dans ces bêtises. Oublie-le. 


-C’est comme tu veux...


-Maman, je suis sérieuse. Oublie cette famille. Ce que William et Francine feront de leur vie ne nous regarde pas. Et ne leur fais rien derrière moi. Je n’hésiterais pas à te dénoncer. 


-Tu es vraiment stupide ;


Renonçant à lui répondre, j’ai pris mon sac et je suis entrée dans le salon. Tous mes frères sont déjà mariés et vivent donc dans leur maison. Je suis la seule à dormir ici ce soir avec les parents. J’ai envie de sortir…m’amuser et me saouler proprement la gueule. Il y a longtemps que je ne me suis pas fait plaisir. Je pense que ce serait une bonne façon de me détacher de ma situation actuelle. Je sors perdante de ce mariage. J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de mon temps. Mais je ne désespère pas encore. Le premier homme sur lequel je tomberai, je m’agripperai à lui. Des hommes…je n’en ai plus besoin mais des bébés oui. Je ne raterai aucune occasion de tomber enceinte. Ensuite, je pourrai gérer ma grossesse seule. 


(…)


***Yannick MIKALA***


« C’est bien la première fois que je vois Hélène paniquer de cette façon. Elle m’a souvent décrit  son mari comme quelqu’un de très dangereux. Elle en a peur. D’ailleurs si elle reste avec lui je crois que c’est plus par peur, que par amour. Enfin, il me tarde de connaître le contenu de cette valise ».


Je posai le lourd bagage dans le salon.


-Bien, nous voilà en sécurité chez moi. Et si tu me disais enfin ce qu’il y a dans cette valise ?


Avant de me parler. Hélène alla vérifier si la porte était bien fermée, puis elle tira sur les rideaux. Elle était hyper nerveuse. Plus elle prenait des précautions pour ne pas être vue, plus ça commençait à me stresser.


-On n’y voit plus rien ! Protestai-je.


-On aura qu’à allumer juste la lumière du couloir.


Joignant le geste à la parole, elle alla éclairer le couloir.


-Mais à quoi tu joues Hélène ?


-Justement je ne joue pas !


Elle allongea la valise sur le sol, s’accroupit, fit glisser la fermeture, prit une profonde inspiration, leva les yeux vers moi.


-Tu es prêt ?


À bout de patience, je me contentais de hocher la tête.


-Voilà !


-Punaise ! D’où sors-tu tout cet argent m’exclamai-je ?!


-Je l’ai pris.


-Tu l’as pris ou tu l’as volé ?  


Elle se releva brusquement.


-Je ne suis pas une voleuse Yannick ! N’emploie plus jamais ce terme vis-à-vis de moi ok ?


-Désolé si je t’ai froissé, ce n’était pas mon intention. Mais tu débarques chez moi déguisée comme si tu allais au carnaval avec une valise pleine d’argent, excuse-moi mais j’aimerais bien comprendre ce qui se passe…


-….


-J’attends tes explications Hélène.


Elle se mit à marcher nerveusement autour de la valise. Se grattait la tête. Finit par enlever la perruque qui devait certainement lui donner chaud à la tête. Elle retira également ses lunettes de soleil, dont elle n’avait pas besoin à l’intérieur.


-Je l’ai pris à Victor et ses acolytes italiens.


-Quoi ?! Mais comment ?


-Écoute …Victor trempe dans des histoires pas nettes avec ses potes italiens, dont il couvre les activités illicites en acceptant de faire entrer de l’argent sous couvert de ses hôtels. 


-Punaise !


-Victor a voulu je ne sais pour quelle raison me confier la mission de placer l’argent en sécurité. Je devais déposer tout le fric à la banque et faire des virements vers les comptes en Suisse…


-Laisse-moi deviner au lieu de déposer tout l’argent, tu as eu la bonne idée de te servir !


-On peut dire ça comme ça…


-Mais c’est du vol Hélène ! Il faut que tu rendes cet argent.


-Jamais ! 


-Purée mais sais-tu au moins que tu t’exposes à de gros problèmes.


-Ma vie entière est un problème Yann. J’ai besoin de cet argent tu comprends ! 


Elle se remit à faire les cent pas.


-Je suis venue chez toi parce que tu es la seule personne sur qui je peux compter.


-Qu’attends-tu de moi ? 


-J’aimerais que tu gardes le fric chez toi pendant quelques temps.


Je ris nerveusement.


-Non, il est hors de question que je garde de l’argent sale et de surcroît volé chez moi.


-Je t’en supplie Yannick…


Elle se mit à pleurer à chaudes larmes.


Je pris une profonde inspiration.


-Vois cet argent comme ma porte de sortie…


-C’est bon…Arrête de pleurer.


Elle essuya ses yeux du revers de la main et se moucha bruyamment.


-Sais-tu combien il y a ?


-Cinquante millions…


-Punaise ! 


-C’est rien par rapport à ce que j’avais…


-Rien ?! Et comment comptes-tu le justifier auprès de ton mari ?


-Je n’y ai pas encore songé…


Je ris nerveusement. 


« MIKALA Yannick tu ne vas pas tremper à nouveau dans des affaires louches. Tu es parti du Bénin pour échapper à tout ça et avoir une vie normale. Avec le pot, que tu as il a fallu que tu tombes sur la femme d’un mafieux  ».


-Yannick s’il te plaît …


Elle s’approcha de moi, me regarda avec ses yeux larmoyants.


-Aide-moi…


-Très bien…Je garderai ta valise.


Son regard s’éclaircit. Soulagée, elle éclata de rire.


-Merci ! Merci !  Merci ! 


Elle me sauta au cou. Je m’écartai légèrement.


-Écoute-moi, j’accepte de t’aider mais je ne garderai pas cet argent pendant plus de deux semaines. Tu m’entends ?


-C’est déjà ça...Merci Yannick ! Je savais que je pouvais compter sur toi !


-Mouais…


« Dans quoi tu viens de te fourrer MIKALA ? ».


Elle n’a pas tardé à mettre les voiles. J’ai caché la valise et je me suis assis dans l’un des fauteuils de mon salon l’esprit vraiment tourmenté. Mon portable s’est mis à sonner m’arrachant de mes pensées. C’était Francine. J’ai décroché.


-Comment se porte la future maman ? 


-Je vais bien Yann…et de ton côté ? Les affaires ? 


-Tout va bien…Demain, je te ferai même un transfert d’argent comme tu me l’as demandé. Et Yas ? Elle va bien ? 


-Oui. 


-Je devine que c’est encore William SACRAMENTO l’auteur de ta grossesse. 


-…


-C’est lui n’est-ce pas ? L’ex de Stella... Pourquoi ne m’as-tu rien dit Fran ?


-J’avais honte….


-Mais je t’ai toujours soutenue Fran…Tu aurais pû me le dire…


-Oui tu as raison... Comment l’as-tu su ? Maman t’a appelé ? 


-Si tu veux savoir je le sais depuis le début que Yasmine a du sang des SACRAMENTO.


-….


-Elle a leurs traits. Et je sais aussi que c’est pour ça que Maman t’a bannie et que les garçons t’ont tourné le dos.


-Oui…Je suis désormais seule avec Yas…Maman m’a bannie de la famille. J’ai apporté honte et déshonneur selon elle. 


-Oublie la…Elle n’a qu’à s’étouffer avec ses considérations. Tu dois te concentrer sur ta grossesse et la petite…William est marié je pense. 


-Oui... 


-Tu as encore frappé ! Stella t’en veut toujours à mon avis…je t’ai dit qu’elle travaille ici maintenant ? 


-Non…je ne savais pas…Tu peux me donner son numéro ? 


-Laisse-moi lui demander d’abord…Je crois que c’est mieux vu vos antécédents. 


-Ok…Tu as des nouvelles des triplés ? Ils me fuient en ce moment. 


-Non aucune nouvelle mais crois-moi, tout rentrera dans l’ordre. J’y crois. 


-Merci…


-Tu voyages quand ? 


-Bientôt ! Je te le dirai avant…Sinon, rien de nouveau ? 


J’ai hésité à parler de ce qui s’est passé avec Stella. J’ai d’abord besoin d’en parler avec l’intéressée. 


-Tout va pour le mieux…Tu attends un garçon ou une fille ? 


-Deux garçons ! 


-Quoi dis-je en riant…Tu ne fais pas les choses à moitié ! Félicitations future maman…Tout se passera très bien. On priera pour…


-Merci grand-frère. N’oublie pas de m’envoyer le numéro de Stella. 


-Ok. 


(…)


***Hélène OVONO***


« Je suis rentrée à la maison soulagée. Je ne remercierai jamais assez Yannick. 


Victor n’est pas là. II est parti en voyage et ne rentre que dans deux jours, mais je reste tout de même sur mes gardes. Depuis le jour où il m’a fait le coup de rentrer plus tôt que prévu je m’attends désormais à le voir écourter son séjour à chaque fois. Je reste vigilante.

La maison est bien silencieuse. Vu l’heure qu’il est, Sidonie ma dame de ménage, a déjà dû se retirer dans sa chambre. Une idée vient de germer dans ma tête. Je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin. Il faut passer à l’action  ».


Je me dirigeai vers le bureau de mon mari. 


-Zut ! La porte est fermée à clef.


Je réfléchis très rapidement. Où peuvent bien se trouver les doubles des clefs ?

Je me suis toujours tenue loin des affaires de Victor. Au point où il ne m’est jamais venu à l’idée de fouiner. Mais depuis qu’il m’a contre toute attente confié certaines responsabilités, j’en profite pour fouiner et prendre le maximum d’infos. J’ai envie de profiter de ma nouvelle position pour en savoir beaucoup plus sur les activités de mon mari.

Je me ruai dans la bibliothèque poussai la pile de livres qui cachait l’accès au coffre. 


-Mince ! Il y a un code et je ne le connais pas. 


« Il ne manquait plus que ça ! »


J’enchaînais plusieurs tentatives  infructueuses. Au moment où  j’allais abandonner, je fus surprise de voir le coffre s’ouvrir, alors que je pensais avoir tapé des  combinaisons erronées.


« Bingo ! »


J’ai pris la clé et sans perdre de temps, je me suis dirigée dans le bureau de mon mari.


Tout était méticuleusement bien rangé. Par où commencer ? Les dossiers rangés dans les classeurs ? Non. Victor est beaucoup trop futé pour laisser des documents confidentiels de manière si apparente.


Je m’assis sur son fauteuil magistral et me mis à fouiller dans les tiroirs. Rien. J’ai allumé  son ordinateur.


«Ouf ! Pas besoin de  mot de passe.

Je cherche des informations qui pourraient me servir plus tard. Il y a un dossier nommé SACRAMENTO. Je le parcours rapidement. Il s’agit de transactions financières entre Victor et un certain Nathan ».


Je tique.


« J’ai déjà entendu ce nom aux informations. Lors d’une affaire qui aurait éclatée au Bénin entre deux gangs rivaux ».


J’ai copié tout le dossier sur une clé USB. Et j’ai continué ma prospection. Au moment où je ne m’attendais plus à trouver des informations pertinentes, après avoir ouvert dossiers et sous dossiers, je suis tombée sur des photos de cadavres. 


Des photos des personnes visiblement exécutées. Elles étaient juste horribles à voir.  Plus je les parcourais, plus je sentais le dégoût me monter à la gorge.


J’ai couru jusqu’aux toilettes et je me suis vidé l’estomac jusqu’à la bile.

Tremblante et encore choquée par ce que je venais de découvrir, je suis quand même  retournée dans le bureau de Victor pour copier également ces preuves.


« Ces informations me serviront plus tard ».


J’ai éteins l’ordinateur et je suis sortie du bureau de Victor en prenant soin de verrouiller la porte et de remettre les clefs là où je les avais prises.


(…)


***Stella GAGNON***


Yannick est parti. Je réalise à peine ce qui s’est passé, là dans mon canapé.

 Avec tous les hommes qui me tournent autour au boulot, il a fallu que je m’arrête sur Yannick MIKALA, le frère de Francine. Je ris nerveusement.


Je pose ma main sur chaque partie de mon corps qui a été touchée, embrassée et réveillée par lui. Comment ai-je fait pour tenir cinq ans ? 


Mon corps est sorti d’un long sommeil comateux et ne demande qu’à vibrer.


Je saisis mon téléphone portable et lui envoie un message.


« Coucou, tu es bien rentré ? »


Je me surprends à attendre impatiemment qu’il me réponde. Au bout de longues et interminables secondes, il n’a toujours pas répondu. Un sentiment étrange s’empare de moi. Et je repense soudain à Francine. Et pour la première fois, je devine ce qu’elle a dû ressentir lorsque William n’a pas voulu d’elle après qu’ils aient couché ensemble.


Et si Yannick voulait juste s’amuser avec moi ? 

Et moi ? Qu’est-ce que je veux moi ? Je ne saurai répondre à cette question. Mais mon corps si. Lui il sait. Lui il veut ressentir le même vertige que tout à l’heure. Il veut se sentir secoué, embrasé, enfiévré. Mon corps veut suer de plaisir. Il veut être courbaturé après une longue nuit d’amour.


Je ferme les yeux et me laisse emporter par toutes ces sensations que mon corps voudrait vivre…Et moi aussi...


Mon téléphone se mit à sonner.


« Et merde ! »


Rapidement, je saisis mon smartphone et décrochai avant que l’appelant ne coupe.


Au bout du fil, c’était Christian. Il était très en colère et désirait savoir ce qui s’était passé avec Anthony. Mais vu le ton qu’il adoptait il me sermonnait plus qu’il ne voulait avoir ma version des faits.


Au bord de l’agacement, j’ai tout fait pour  garder mon calme. Je lui ai tout raconté depuis le début. Des avances anodines d’Anthony à son comportement qui a frôlé le harcèlement. À la fin de notre conversation, Christian avait compris pourquoi Yannick avait refait le portrait à Anthony DOREGO.


« -Sois tranquille Stella, Anthony restera chez moi jusqu'à ce que le staff rentre à Cotonou.


-Ok. Merci encore.


-Je t’en prie. Je ne tolère pas ce genre comportement, surtout au sein d’une même équipe. 


-Merci.


-Bien, il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne soirée.


-Merci Christian, bonne soirée à toi également. »


J’ai raccroché.


Et quelques secondes plus tard, j’ai reçu un sms de Yannick. 


« Salut Stella…La soirée se passe bien ? »


J’ai senti de la distance dans son message. Avant que je ne réponde, il m’a envoyé un autre message : « Ma sœur aimerait avoir ton numéro. Puis-je le lui donner ? »


Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine. Francine veut discuter avec moi ? Sans réfléchir, j’ai répondu au message de Yann. 


« Oui tu peux ».


« Merci…Elle m’a raconté ce qui s’est passé entre vous. Du coup, je me sens un peu bizarre…Je me demande dans quel but tu m’as laissé te toucher ? Est-ce par esprit de vengeance ? On en discutera plus tard…Je dois dormir. Bonne nuit à toi »


Ses doutes m’ont pris par surprise…Pourquoi pense-t-il que j’ai envie de me venger de sa sœur ? J’ai été en colère contre Francine c’est vrai, mais je ne suis pas une manipulatrice. Je ne suis pas ce genre de personne. 


« Bonne nuit Yann…C’est triste que tu penses ces choses horribles de moi. Je te croyais un peu plus intelligent. On en parlera quand on se verra. Bonne nuit »


Quelques minutes après que j’ai répondu à son message, mon portable s’est mis à sonner. C’était un appel provenant du Bénin. Sûrement Francine ! J’ai décroché avec une certaine émotion. 


-Bonsoir Stella…C’est Francine. 


-Bonsoir Fran…Comment vas-tu ? 


-Je vais bien…J’ai demandé ton numéro à Yann…Il m’a dit que tu étais maintenant au Gabon. Tu aimes bien Libreville ? 


-Oui…Et je l’aurais aimée encore plus si tu m’y avais invitée. Lâchai-je 


-…


-Désolée…je ne voulais pas paraître mesquine. Pourquoi m’appelles-tu ? 


-Je voulais te présenter mes excuses…je sais que cela a pris du temps pour arriver. J’ai eu mes problèmes et pas eu le temps de penser à autre chose. Mais ce soir, j’ai décidé de faire un pas vers toi. J’ai vraiment été une mauvaise amie. On était comme des sœurs et je t’ai fait un sale coup. Je ne l’ai pas prémédité mais cela ne change rien au fait que tu as vraiment souffert dans cette histoire. Je t’ai menti sans cesse. J’ai manqué de courage. 


-Francine…


-Non attends ! Laisse-moi finir…je te demande pardon Stella pour tout le mal que je t’ai fait. Tu es une femme adorable et j’ai abusé de ta confiance. Je ne sais pas si tu pourras un jour me pardonner, mais je devais quand même te le dire. 


-Je t’ai déjà pardonnée Francine.


-Merci….


-J’ai quelque chose à te dire…


-Laisse-moi deviner…Tu as rencontré quelqu’un !


-Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de Yann ! 


-Quoi ?! s’écria-t-elle. Tu n’es pas sérieuse ?! 


-Si…On a failli faire l’amour un peu plus tôt mais on n’avait pas de protection. Tu te rappelles que je flashais sur lui dans le passé ? 


-Oui ! Tu étais comme une gourmande devant un bol de glace. 


-Et je suis toujours comme ça dis-je en riant…Je veux juste te faire comprendre que l’eau a coulé sous les ponts. Je me suis fâchée mais maintenant je passe à autre chose. 


-Waouh ! Je ne m’attendais pas à une telle confidence en appelant. 


-Je sais…Je te pardonne Fran…Je laisse William SACRAMENTO loin derrière-moi.


-Merci…


-Comment va Yasmine ? Vous avez trouvé une solution pour sa maladie ? J’ai été méchante en la mêlant à notre dispute. 


-Elle tient le coup…Je vais bientôt voyager pour aller en France avec elle. On va l’opérer là-bas. 


-L’opérer ? Ce n’est pas la chimiothérapie ? 


-…


-Francine ? Que me caches-tu ? 


-Aucun membre de ma famille n’était compatible et William aussi…Donc je suis tombée enceinte. 


-Je te demande pardon ?! Tu es enceinte de William ? Tu as encore fait le coup à Alexiane ? 


-Je voulais sauver mon enfant et j’ai détruit son couple en passant...Cela ne m’excuse pas et très franchement, si ma fille vit alors je pourrais aussi vivre avec mes erreurs. 


-Tu n’es pas croyable mais je n’ai pas mon mot à dire dans cette histoire. Je ne suis pas une mère et donc je ne peux pas imaginer ta souffrance actuelle. Je sais que tu es amoureuse de William. 


-Il m’aime aussi affirma-t-elle…mais je me concentre sur mes enfants pour le moment. Je vais te laisser…


-Je te remercie pour le pas fait dans ma direction. J’espère sincèrement qu’on pourra redevenir de bonnes amies. 


-L’avenir nous le dira…Et doucement avec mon frère. Il ne s’amuse pas ! 


-Il a une femme dans sa vie ? 


-Je ne sais pas ma grande. Yann a toujours eu des femmes dans sa vie…Donc discute avec lui pour savoir s’il est vraiment libre, vu que tu as des sentiments pour lui...


-Je le ferai. Bonne nuit Francine. 


-Merci et à toi de même…


On a raccroché simultanément. Un sourire a étiré mes lèvres. Je suis ravie d’avoir pu discuter avec elle. Je me sens plus légère maintenant et je peux envisager une relation avec son frère en laissant le passé derrière moi.


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