Chapitre 25 : Les choses se gâtent

Ecrit par Mayei

Chapitre 25 : les choses se gâtent

 

...Nancy...

 

Si ce jour était lundi, j’aurais été la plus heureuse de la terre. Malheureusement pour moi, c’était samedi et je ne pouvais pas rester indéfiniment dans la chambre à éviter ma belle-mère, je ne comprends pas cette affaire ! Elle débarque ici un soir avec pour prétexte qu’elle soit malade. Même l’ordonnance je n’ai rien vu. La partie qui m’avait achevée était qu’elle profiterait mieux de notre climatiseur. On a vu ça où ? Jp était parti pour un voyage d’affaire. Je me retrouvais donc toute seule à gérer cette femme sûrement pour échanger avec sa mère. Cela était la énième fois que je tournais en rond dans cette chambre. Je finis par enfiler mes chaussures et sortis de la chambre...enfin.

 

C’est avec la lenteur d’un paresseux que je descendis les escaliers jusqu’à rejoindre le salon. Elle était assise confortablement dans le fauteuil comme une reine.

 

Moi : bonjour maman

 

Maman : hum bonjour mais depuis Tu ne voulais pas descendre ? C’est parce que je suis là ?

 

Moi : je ne me sentais pas très bien à mon réveil

 

Belle-mère : j’espère que ce n’est pas un mal inutile et que c’est la grossesse hein

 

Je cherchais encore ma réponse lorsque Noëlle sortit de la cuisine. Je n’en croyais pas mes yeux. Tout le monde était réuni chez moi ici. Il ne manquerait plus qu’Émilie débarque ici pour que la bande soit complète. Elle me salua à peine et s’assit près de sa mère. Il fallait que je trouve une excuse pour sortir de cette maison sinon je finirai par étouffer. Je me demandais bien ce qu’elle pouvait bien faire ici. On ne peut pas rester chez soi tranquillement sans que les problèmes ne viennent frapper à la porte. Le fait qu’elle fasse comme si je n’existais pas me dérangeait péniblement. Venir dans la maison de quelqu’un et ignorer la personne qui y vit. Il faut être une sœur de Jp pour se comporter ainsi.

 

Moi : Noëlle je ne savais pas que tu étais la !

 

Noëlle : je suis là comme tu peux le voir. Je viens veiller sur ma mère.

 

Moi : comment ça ? je ne comprends pas. Veiller sur ta mère ? je suis pourtant présente dans cette maison.

 

Belle-mère : pourquoi ? A qui tu demandes pourquoi ? Si Noëlle reste ici ton problème est où ? Ce n’est pas la maison de son frère ?

 

Moi (prenant sur moi) :  je suis juste surprise. Devrais-je en déduire que je n’arrive pas à prendre soin de ta mère Noëlle ?

 

Belle-mère : vous partez chaque matin, qui va rester ici si jamais j’ai un problème. Jean-Philippe est en voyage en plus.

 

Moi : la fille de ménage est pourtant là...elle a tous nos numéros et peut nous joindre à tout moment.

 

Noëlle : tu veux dire que je ne suis pas la bienvenue chez mon frère ?

 

Moi : je vais sortir un peu Jean-Philippe

 

Belle-mère : c’est tout ce qu’elle sait faire de mieux, prendre ton argent et sortir.

 

Je n’allais pas considérer cela une minute de plus. Je filais dans la chambre. Je savais déjà que je ne devais pas sortir de cette chambre. Le fait que J-p soit en voyage n’arrangeait pas les choses. J’avais besoin de lui pour gérer cette situation. Cette famille me sortait par les pores. À chaque fois qu’elles étaient dans les parages, il fallait qu’il y ait un problème. Je passais ma robe en pagne, des sandales et je passais devant elle avant de sortir. Qu’elles me critiquent je n’en ai rien à cirer. C’est le cadet de mes soucis. Un tour chez violette n’allait pas me faire trop de mal. Mais avant il fallait que j’appelle J-p, je connectais mon téléphone à la voiture et lançais l’appel.

 

Jp : la femme de mon cœur !

 

Moi : je suis en train de Peter les plombs jp. Ta mère et ta sœur ont commencé leurs histoires.

 

Jp : ma sœur ?

 

Moi : oui Noëlle !

 

Jp : qu’est-ce qu’elle fait à la maison. Hier tu ne m’avais pas parlé d’elle mais de maman seulement,

 

Moi : je suis toute aussi surprise que toi. Il paraît que je vais au travail et comme tu es en voyage il faut quelqu’un pour veiller sur ta mère,

 

Jp : attends je les appelle pour régler ça !

 

Moi : pardon laisse ça comme ça ! C’est mon nom qu’elles vont encore traîner pour dire que j’ai marabouté leur fils.

 

Jp : tu fais quoi en ce moment ?

 

Moi ; je suis en train de me rendre chez violette comme ça, enfin à sa boutique,

 

Jp : ok ! Gère la situation s’il te plaît. De mon côté je ferai tout pour vite rentrer et mettre de l’ordre comme il le faut.

 

Moi : je t’attends alors

 

Jp : ok on se rappelle ce soir

 

Moi : love you

 

Jp : je t’aime aussi

 

Cette petite conversation avec mon mari me réconforta pour le mieux. J’étais nettement plus apaisée. C’est avec la musique à fond et en chantant que j’ai conduit jusqu’à chez violette. Je sais déjà quel jus je vais me renverser dans le verre et la pâtisserie parfaite avec laquelle j’allais accompagner ce verre de jus. Voilà pourquoi j’aimais beaucoup aller chez Violette. C’est sûr au moins que je sortirai de là le ventre plein et non avec la tension qui grimpe d’un cran parce que X ou Y m’aurait énervée. Je garais loin de la boutique de Violette. C’était la seule place de parking qui restait. Je dus marcher pour la rejoindre. Encore une fois en arrivant devant l’entrée, le monsieur que je rencontrais ici à chaque fois arrivait lui aussi. Je remarquais automatiquement le petit paquet qu’il tenait.

 

Le monsieur (me souriant) : je pense que nous nous entendons pour choisir les heures de nos visites

 

Moi (lui rendant son sourire) : c’est exactement ce que je pensais monsieur

 

Le monsieur (tenant la porte) : appelez-moi Martin...après vous

 

Je passais sans oublier de le gratifier d’un merci. J’aimais les hommes galants et ce monsieur dans ses gestes donnait l’air d’être quelqu’un de très respectueux et galant. Il dégageait quelque chose qui vous mettait automatiquement en confiance. Vous savez ces personnes dont on peut facilement desceller la pureté de l’âme. Il était là pour Violette et ça sautait aux yeux qu’il en pinçait pour elle. Il était très certainement timide et n’osait aller de tout en bout. Violette aussi ne faisait aucun effort. Nous rentrions donc tous les deux en trouvant Violette assise faisant les comptes.

 

Violette (se levant) : mes deux meilleurs clients ensemble...je suis gâtée

 

Martin : comment vas-tu ?

 

Violette : ça fait skier merci (me regardant) …

 

Moi : occupes-toi de lui ! Je connais déjà mes repères.

 

Je me dépêchais de me servir ce dont j’avais besoin pour ensuite revenir et ne rien rater de leur conversation. En tendant l’oreille, je compris qu’il était passé par une parfumerie pour se procurer son parfum habituel et la vendeuse lui aurait fait sentir un parfum pour femme. En sentant cette odeur, il avait pensé directement à Violette.

 

J’avais juste envie d’éclater de rire. Ça doit être la vieillesse qui peut vous faire sortir ce genre de techniques d’approches. Vous-même suivez et dites-moi. Vous allez vous procurer un parfum habituel dans son cas c’est un parfum masculin. Un parfum d’homme ce qui veut dire rayon homme. Quelle est donc la probabilité qu’on vous fasse découvrir un parfum de femme sans que vous n’ayez demandé vous-même ?

 

Je jetais des coups d’œil discrets à Violette. Elle rougissait par moment hein. Je veux bien voir comment elle va me justifier qu’elle ne ressent rien avec toute cette affaire. J’attendais donc sagement, en m’empiffrant que Martin s’en aille.

 

Martin (approchant ma table) : je vais devoir y aller Nancy

 

Moi (souriante) : je vois que Violette vous a renseigné. Rentrez bien et j’espère vous revoir très bientôt.

 

Martin : vu comme nous sommes synchronisés, nous nous reverrons très certainement

 

Nous échangions un dernier sourire puis Violette le raccompagna. A son retour elle prit place près de moi.

 

Moi : hum hum

  

Violette : qu’est-ce qu’il y’a ?

 

Moi : pardon donne-moi le parfum je vais sentir. C’est le plus important qui est là

 

Violette : tu es grave toi. Tout ce temps tu nous écoutais

 

Moi : j’ai même vu comment tu rougissais quand il te parlait. Viens me dire que tu ne vois rien dans son jeu.

 

Elle me tendit le paquet dans lequel se trouvait le dernier parfum surgit par Guerlain

 

Moi : ah tonton Martin ne fais pas dans les bêtises hein

 

Violette : donnes-moi mon parfum lol

 

Moi : en tout cas moi je vais te conseiller de filler avec lui oh...ton mari la hummm

 

Violette : mon mari reste mon mari Nancy.

 

Moi : oh désolée je ne voulais pas te vexer

 

Violette : ok

 

Le silence s’installa de lui-même. Il faut que j’apprenne à fermer ma bouche souvent et ne pas laisser ce que je pense traverser la barrière de mes lèvres à tout moment. Violette était devenue froide et je me sentais de plus en plus mal à l’aise dans mon coin. Je décidais donc de rentrer. Je ne voyais pas ce qui avait bien pu la vexer autant dans les propos. Elle n’est pas mariée, le monsieur en question ne fait que la fatiguer, en fonction de ce qu’elle me dit et que j’ai vu. Elle pense peut-être que j’ai cru à son histoire de clé qu’elle avait oublié mais j’ai bien vu un monsieur refermer la porte cette nuit-là qu’elle avait passé chez moi. Je n’avais peut-être pas vu son visage mais c’était un monsieur donc forcément son mari.

 

Pour ne pas directement rentrer chez moi, je passais au supermarché pour faire les courses de la maison. C’est à dix-neuf heures que je garais finalement la voiture dans le garage. Je demandais au gardien de porter les paquets à la cuisine. Je passais par là aussi en espérant ne pas tomber sur mes deux invitées mais malheureusement elles étaient bien installées à table.

 

Moi : bonsoir !

 

Je ne reçus aucune réponse. Bon !

 

Noëlle : ça tombe bien que tu arrives en ce moment

 

Moi : pardon

 

Elle poussa sa chaude et pris dans sa main la soupière qu’elle me présenta sous les yeux.

 

Noëlle : regardes le contenu de cette soupière ! Comptes bien les viandes qu’il y’a à l’intérieur. Même ses chiens en ont plus. Ce sont les instructions que tu as laissé à ta servante n’est-ce pas ? Tout l’argent que Jean-Philippe te laisse dans cette maison, ce sont les kilos de viande que tu ne peux pas acheter ?

 

Belle-mère : humm ! Vraiment ! Si seulement il m’avait écouté quand je lui parlais.

 

J’étais tellement choquée par ce qui se passait présentement sous les yeux que je ne sus même pas quoi leur dire. Je restais là à les regarder jusqu’à ce qu’elles finissent leur cinéma. Mais une fois dans la chambre, je craquais. C’était trop pour moi. Je n’en pouvais plus de vivre ces tensions à chaque fois. Je laissais mes larmes couler à flot. Je n’eus pas la force de passer sous la douche ou d’appeler jp ce soir, je voulais juste m’endormir et avoir un semblant de paix dans mon sommeil.

 

...Salomé...

 

Ça va faire trois jours que Agnès est là ! À chaque fois sur j’essaie d’aborder le sujet avec sa fille et elle, elles trouvaient toujours un moyen de déjouer la chose. Je venais de rentrer du boulot, vraiment fatiguée. J’avais besoin d’une bonne douche et après ça cette conversation aura lieu. Ce boulot était fatiguant et rien qu’en y pensant j’avais honte de moi. Pouvais-je faire autrement ? Je refusais d’y penser encore plus et me concentrais sur cette douche que je prenais. Je sortis de la fraîche et complètement revigorée. Rien de mieux qu’une bonne douche pour vous redonner des forces. En sortant de ma chambre je tombais sur Georges qui lui regagnait la sienne.

 

Moi : tu pars dormir déjà ?

 

Georges : non étudier

 

Moi : tu étudies un samedi ?

 

Georges : que veux-tu ? Il y’a certaines notions que je ne maîtrise pas trop.

 

Moi : ok ! Ou sont Agnès et amandine ?

 

Georges : dans leur chambre comme d’habitude.

 

Moi : ok. Bosses bien

 

Georges : thanks madame

 

Je secouais la tête en souriant et m’avançais vers la chambre d’Amandine. Je frappais et cette dernière ouvrit.

 

Moi : j’ai besoin de vous au salon s’il vous plaît

 

Amandine (roulant les yeux) : pourquoi ?

 

Moi : Amandine c’est sur moi que tu roules tes gros yeux ?

 

Amandine : mais on ne peut pas se reposer ? Tous les jours tu as besoin de nous c’est fatigant

 

Je poussais la porte avec toute ma rage et ma force. Amandine se retrouva les fesses contre le sol. Je trouvais Agnès assise comme si de rien n’était sur le lit. Elle me toisa du regard avant de me lancer un « tchrrr » qui résonna très fort dans mes oreilles je comprenais et voyais ce qui se passait maintenant. C’est de moi que ces deux-là se foutaient, elles savaient ce qu’elles faisaient en gagnant du temps mais aujourd’hui tout cela allait prendre fin.

 

Moi : donc Agnès tu es là et ta fille me manque respect ? Je t’appelle pour régler un problème mais je vois que toi-même tu fais partie du problème

 

Agnès : eh eh eh. Je t’arrête tout de suite tu crois que nous avons le même âge ? Salomé c’est quoi et on ne peut pas respirer ? Es-tu là première ou la dernière à avoir pris sa sœur avec elle ? Mais c’est toi qui va jusqu’à convoquer les réunions. Amandine t’a fait quoi au juste pour que tu sois autant jalouse d’elle !

 

Amandine : il faut bien lui demander maman demandes-lui bien.

 

Moi : moi ? Jalouse de Amandine ? Je rêve ou quoi ?

 

Amandine : si ce n’est pas la jalousie je ne sais pas pourquoi elle va se fâcher parce que je ramène des paquets ici. Elle est allée jusqu’à renverser tout ce que j’avais pour ensuite me crier là-dessus comme si j’étais une petite fille.

 

Agnès : tu vois ça ma fille ? Tu vois Amandine ? Elle a essayé en esprit dans son clan de sorcellerie sans succès donc elle vient vis-à-vis maintenant.

 

Qu’on me pince s’il vous plaît. Suis-je en train de nager en plein cauchemar ? Ces deux-là me traitaient de sorcière ? J’ai mis Amandine à l’école et payé pour ça alors qu’elle ne va même pas. Pour qu’elle soit à son aise et qu’elle ne soit pas obligée de partager la même chambre que moi, j’ai dû déménager dans un appartement plus grand. Maxime avait promis m’aider avec le loyer mais ce dernier a complètement disparu et je me retrouve à me taper tout ça en plus de la bouffe. Ça je ne vais pas supporter. J’étais tellement en colère que je me mis à hurler à tue-tête. Ces cris ont dû attirer l’attention de Georges puisque ce dernier se présenta et me retint à temps avant que je ne fonce sur Amandine.

 

Moi : SORTEZ DE CHEZ MOI ! PRENEZ VOS AFFAIRES ET FICHEZ LE CAMP

 

Agnès : on va partir oh ! Amandine fais tes bagages on quitte ici ce soir même. (Riant) où est la maison même et elle chasse les gens ?

 

Amandine (riant de plus belle) : c’est ce que je lui disais la dernière fois. (Krkrkkr) elle n’a pas supporté. Maman la vérité rougit les yeux mais ne les casse pas oh. Où sont mes valises krkrkr.

 

Je tremblais de colère dans les bras de Georges. Ces deux-là faisaient preuve d’une mauvaise foi que je n’avais jamais vu depuis ma naissance. Encore heureuse que je n’attendais rien d’elles. En même pas un an c’est ce dont j’avais droit ?

 

Georges : ce que vous faites est hors de control. C’est vraiment méchant

 

Agnès : toi qui es-tu pour parler dans cette histoire ?

 

Amandine : c’est son chien et son perroquet. Il la suit partout et répète tout ce qu’il voit

 

Georges : si je rejetais tout, tu ne serais même pas vivante en train de mordre la main qui te nourrit

 

Amandine : c’est ça oui.

 

J’avais vraiment mal. Georges me força à me rendre dans ma chambre et resta avec moi pendant très longtemps. Il essaya de me réconforter du mieux qu’il le pouvait mais mes pensées ne se vidaient pas de cette façon dont Amandine et sa mère s’étaient moquées de moi. Les mots de Georges étaient plein d’amour et de compassion. Je me demande ce que j’aurais fait s’il n’avait pas été là. J’entendais depuis le couloir des bruits de valises qu’on dirait à même le sol. Ce bruit reste persistant pendant un bon moment puis ce fut le silence complet. Georges passa la nuit avec moi. Ce n’est qu’au réveil que je constate cela. Il était couché et la couverture ne le touchait même pas.

Mon pauvre petit frère ! Je le couvrais comme je l’aurais fait avec mon enfant puis sortis de la chambre. Aujourd’hui était un autre jour. Lorsque je tirais les rideaux et ouvrir les fenêtres, un vent de nouveauté souffle dans la pièce. Mes yeux se posèrent sur la table basse du salon, la clé que j’avais remis à Amandine s’y trouvait. Elle n’avait même pas eu le respect de la remettre en main propre.

 

Je fis un tour dans sa chambre. Elle était complètement vide. Il n’y avait plus rien. Les placards ne disposaient d’aucun habit. Elle avait tout pris. Elle était partie. Je n’oubliais surtout pas cette assurance qu’il y avait chez elle et sa mère. Elles étaient bien trop sereines et cela signifiait qu’elles avaient quelque chose de bien prévu.

 

Des bribes de notre échange d’hier me vinrent à l’esprit. De quoi Georges voulait-il parler lorsqu’il avait insinué qu’elle ne serait même pas vivante pour me parler ainsi ? Il fallait que je creuse plus loin pour avoir connaissance de tout ce qui se passe réellement. Je ne suis certainement pas à jour sur les dernières nouvelles. Amandine avait-elle un petit ami qui s’occupait d’elle ?

 

De toutes les manières cela ne me regardait plus. Du moment que cette dernière n’était plus chez moi, je n’avais plus à m’inquiéter de quoi que ce soit ayant rapport avec elle.

 

...Violette...

 

Richard : Violette qu’est-ce que c’est que ça ?

 

Je réalisais qu’il avait en main le paquet que m’avait remis Martin. Je pensais pourtant l’avoir bien caché. Il a dû fouiller dans mes affaires pour le trouver. Je ne savais que lui dire exactement. Alors j’allais normalement.

 

Moi : c’est un parfum !

 

Richard : tu penses que je suis aveugle ? Que je n’aie pas vu que c’est un parfum ?

 

Moi : dans ce cas pourquoi me poses-tu la question ?

 

Richard : violette méfies-toi de moi !  J’exige de savoir qui t’a offert ce parfum immédiatement

 

Moi : je me le suis offert moi-même !

 

Richard : toi ? Avec quel argent ? Ton maigre salaire de fille de boutique ? Tout cet argent qui finit dans le transport !

 

Moi : oui c’est avec ce maigre salaire que je me suis offert le parfum. Ce n’est pas parce que tu ne m’offres rien que je ne suis pas en mesure de m’offrir moi-même ce dont j’ai besoin. J’ai un boulot même si tu ne le considère pas.

 

Richard me regarda avec la mine pleine d’interrogations. Il avançait vers moi et dès qu’il fut plus près, il fit atterrir sur ma joue une gifle raisonnante. La gifle était tellement violente que je me retrouvais à même le sol. Ma tête rata de justesse le rebord du lit,

 

Richard : c’est ce semblant d’autonomie qui te monte à la tête n’est-ce pas ? Je vais voir où tu vas passer pour aller à ton boulot. Si jamais je rentre à la maison un jour et que je constate ton absence tu me sentiras. D’ailleurs je vais en parler à ta sœur qu’elle trouve quelqu’un d’autre pour te remplacer.

 

Moi (précipitamment) : non ! Je t’en prie ne fais pas ça. Je lui parlerai moi-même.

 

Richard : tu as la chance que je sois de bonne humeur. Je ne rentrerai pas inutile de m’attendre

 

Il sortit en claquant la porte. Je montais me coucher sur le lit. Ce geste n’avait rien de nouveau. La première fois j’avais eu vraiment mal. Mais quelque part j’avais trouvé la force de lui pardonner. Puis avec le temps c’est devenu sa routine. Il me tapait comme on frapperait un tam-tam parleur. Mais je n’avais pas le droit de parler. A qui aurais-je pu me plaindre ? Si j’avais été chez ma mère elle m’aurait certainement conseillé de supporter et le jour suivant ma confession toute ma famille en serait informée. Je ne pouvais pas me confier aux filles de peur qu’elles ne me trouvent trop laxiste.

 

Je me rappelle encore de la première visite de Nancy dans cette maison. J’avais dû prétexter que Iris m’avait frappé avec un jouet pour camoufler la tâche laissée par Richard. Lorsque j’avais disparu un moment, Richard m’avait copieusement frappé et enfermé dans la chambre pendant deux jours. Je souffrais des blessures causées par ses coups mais il s’en était allé pendant deux jours je ne sais où en empiétant avec lui la clé.

 

Je l’avais entendu menacer la fille de maison sur comment il s’énerverait si jamais elle me glissait à manger ou à boire. A son retour la porte ne devait pas être dans un état différent de celui qu’il avait laissé en sortant. J’avais donc passé deux jours à mourir de faim, à me lamenter pour n’avoir ce serait-ce qu’un verre d’eau. Heureusement que la douche était dans la chambre. J’entendais mes enfants frapper contre la porte et me réclamer.

 

Lorsque Richard me fit sortir de la prison, mes enfants avaient été ma priorité. Tout doucement j’avais soigné mes blessures, qui prenaient du temps à cicatriser. Je ne pouvais donc pas me présenter devant les filles. Elles m’auraient posé de nombreuses questions afin de me tirer les vers du nez et je n’aimais pas du tout leur mentir.

 

En plus de ces sorties incessantes, je devais en supporter ce calvaire. Mon âme était remplie de tristesse. Je priais toujours pour notre relation mais plus avec la même intensité. Nancy avait peut-être raison. Je devais le quitter mais ça restait trop tôt pour moi de considérer les avances de monsieur Dibi. C’était un bel homme, oui il ne me laissait pas indifférente mais l’on ne sort pas d’une relation pour se jeter dans une autre pour oublier ce qui vient de prendre fin.

 

Je ne sais quel adjectif utiliser pour qualifier ma vie en ce moment. Tout me semblait aller sans dessus-dessous. Mon téléphone qui sonnait très rarement se mit à émettre de la musique. Ça devait sûrement être l’une des filles mais à ma grande surprise c’était Monsieur Dibi. J’étais tellement surprise que je mis du temps à décrocher son appel.

 

Moi : allo ?

 

Martin : comment vas-tu Violette ? J’espère ne pas te déranger avec mon appel.

 

Moi (me raclant la gorge) : non pas du tout.

 

Martin : en fait...j’étais là et je me suis dit pourquoi ne pas te joindre pour échanger un peu. Après tout tu as mon numéro mais pas une seule fois tu ne m’as appelé.

 

Moi : je plaide coupable mais c’est juste que je ne veux pas te déranger

 

Martin : quel que soit l’heure et le moment sache que tu ne me dérangeras jamais.

 

Ce monsieur avait l’art de me toucher avec ses paroles. Ou était-ce simplement parce que je m’étais tellement plus habituée à entendre des mots aussi rassurants que cela n’atteignait autant. Nous continuons notre conversation a parler de tout et de rien. Il me parla un peu de lui. De ses enfants. Willy, celui qui avait fêté son anniversaire était son dernier et il avait deux grands garçons à l’étranger. Malheureusement sa femme était décédée après une courte période de maladie.

 

Martin : il est juste dix-neuf d’heures ! Que diriez-vous d’un dîner ensemble ?

 

Moi (hésitant) : je ne sais pas trop...il y’a les enfants et...

 

Martin : votre mari ?

 

Moi (vivement) : non !

 

Martin : pardon ?

 

Je fus moi-même étonnée de la vivacité avec laquelle j’avais sorti un « non » lorsqu’il parla de mon mari. En même temps Richard n’était pas mon mari donc je ne mentais aucunement.

 

Moi : je voulais juste dire qu’il s’agit de mon concubin nous ne sommes pas mariés en tant que tel.

 

Martin : je vois, j’espère qu’il ne verra pas d’inconvénient à notre rendez-vous. C’est juste amical.

 

Moi : non il n’y verra aucun problème.

 

Nous décidions donc de nous retrouver un peu plus tard. Richard avait dit qu’il ne rentrerait pas aujourd’hui. Autant profiter de son absence. Au moins son absence sera bénéfique en ce jour. Cependant avant de m’en aller, j’eus une pensée pour Nancy et la façon dont nous nous étions laissées la dernière fois. Je sais que trois jours s’étaient écoulés mais je me mis à lui composer un message dans lequel je m’excusais de la façon dont je m’étais exprimée. Je m’excusais aussi pour le froid que j’avais délibérément installé à ce moment. J’espère qu’elle ne m’en tiendra pas rigueur. Nous sommes sœurs et les sœurs partagent entre elles leurs impressions.

 

Après ce message, je consacrais mon temps à me tenir prête pour mon rendez-vous. Cela faisait...je ne sais plus combien de temps que je n’avais pas eu de rendez-vous. Je me surprenais à être vraiment excitée.

 
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