CHAPITRE 25 

Je rentre à la maison le coeur lourd . Pourquoi se comporte -il ainsi? Je n'arrive pas à le comprendre. 

Je me retiens de ne pas pleurer .. ma douleur est si immense . Il m'a réellement vexé.  Je ne suis pas sans coeur.  

Je me lave et passe le reste de la nuit couchée . Je n'ai même pas envie de m'alimenter . J'y pense et y repense . Cinq ans? Cinq longues années de separation . Ce n'est pas peu . C'est d'ailleurs extrêmement long . Je me remémore ces mots  .. Il semblait si sûr de lui . On est vraiment pas sur la même longueur d'ondes .  Lui crois avec fermeté  idylle , du moins c'est ce que je crois et moi , de mon côté mes espoirs sont peu . Je n'y crois pas . Je l'aime c'est un fait . Mais ... 

5 mois plus tard . 

- Tu la fermes et tu me fous la paix? Tu penses que tu es mon genre ? Même dans mes pires cauchemars je n'ai jamais pensé avoir une quelconque relation avec un salop de ton genre.  

Il fonce sur moi mais ses amis l'en dissuade . Depuis que ces garcons,  ont posé les yeux sur moi, ils ne font que m'embêter surtout leur chef de file . Pauvre con! Il aurait dû se renseigner . Au cas, il ne le savait pas je suis grande gueule et personne je dis bien personne ne me marche sur les pieds .

Les journées sont pareilles . Le même rituel . Se lever tous les matins et aller dans cette fichu école.  Je m'en sors plutôt pas mal . Mes notes même si elles se sont pas fabuleuses me permettront sans doute d'aller en classe de 1 ére. 

Ces temps-ci je mûris une idée ou une envie soudaine  .   Je veux aller à Ouaga après le BAC . Au moins là bas je rencontrerai de nouvelles personnes et j'aurai plus d'opportunités. 

**

Couchée dans mon lit, mes pensées se tournent à des kilomètres d'ici .. oui Ahmed! Déjà 5 mois qu'il est parti . Le temps passe si vite . J'ai toujours évité de l'ecrire ni de l'apeller . Il ne l'a pas fait non plus . Peut etre bien que nos destins ne sont pas liés .. et qu'il n'est pas l'homme de ma vie . 

Mais je n'arrive pas à l'oublier . Il est toujours celui qui fait battre mon coeur.  Je l'aime . Que faire?

Mon téléphone posé sur mon matelas vibre me faisant sortir de mes pensées.  Le nom s'affiche : Edouard . 

Je laisse sonner . Je n'ai pas envie de décrocher,  je n`ai pas la tête à bavarder . 

Je retire mon tee-shirt mais mon telephone vibrant, m'empêche de terminer mon action

Je decroche malgré moi .

- Allô. 

- Oui ma belle comment tu vas? 

- Bien et toi dis -je d'un faux ton .

- Alors qu'est ce qui ne va pas ?

- Tout va bien . 

- On se voit ce soir ?

J'hésite !  

- Non , je ne peux pas . J'ai ma composition bientôt.  Désolé 

- Ok ok . Alors je te laisse reviser mais promet moi de m'apeller plus souvent. 

Je raccroche soulagée.  Edouard essaye de se rapprocher de moi de plus en plus . Je ne lui freine pas le chemin . Il est vraiment plus âgé que moi . Je lui donne 28 ans maximum . 

Je suis sûre que malgré qu'il est decouvert que je ne faisais pas l'université comme je le lui avais dit , il doit toujours croire que j'avoisine la vingtaine et que suis  en classe de terminale . Je souris à cette idée.  C'est vraiment surprenant comment je grandis vite . Je ne fais pas mes 16 ans . 

Je me rapelle que je n'ai toujours pas depensé l'argent de Edouard . Donner 100 000 francs à une inconnue ? Les gens ont vraiment du courage. 

Je compte bien refaire ma garde robe avec . Acheter quelques hauts , robes et pantalons ne me feront aucun mal . C'est quand même bizarre . J'ai l'impression que cet argent refuse d'être depenser . 

Je soulève mon matelas et verifie que l'argent y est toujours . Oui, effectivement ça n'a pas bougé d'un iota.  Je souris . 

***

Aujourd'hui c'est la nuit culturelle de mon école.  J'aime bien danser et j'ai toujours aimer faire les chorégraphies lors de ses événements.  En faite , je nourris une passion un peu inavouée: le mannequinat  , la danse , la mode etc . Tous ce qui tourne de ceux-ci m'intéressent beaucoup . C'est pourquoi , je prend toujours soin de mon allure . 

Je danse avec ma partenaire des 400 coups , Cyndie , celle qui m'avait aider à bien tabasser cette Soukeyna . 

On s'entraîne un peu même si on maitrise les pas . 

Puis vers 19h30 minutes,  on se met en route pour l'école. 

Tout se passe à merveille . On cartonne sur scène et les gens crient de partout . Je souris de satisfaction . Je suis comme ça : j'aime être le centre d'intérêt.  

Je descend et récupére mon telephone avec Nafi . Il est déjà 22heures . Je vois 5 appels manqués de Alida.  Je fronce les sourcils . Qu'est ce qu'elle me veut elle ? Je n'y prête pas attention et continue à m'amuser . Vers 23heures , Nafi me fait part de son envie de rentrer. Je n'ai pas envie de rentrer . Il n'est que 23heures mais je n'ai pas le choix . Son père lui a donné une heure pour rentrer et je ne veux pas qu'elle ait des problèmes à cause de moi . 

On rentre donc . Elle me dépose chez moi d'abord avant de continuer chez elle . 

Le spectable qui s'offre à moi me laisse ebahie . 

Je jette toutes mes affaires et cours vers elle . 

- Qu'est ce qui s'est passé ?  Crié - je 

- Tchourr, c'est maintenant que ça t'intéresse ? 

- Arrête dis je en larme . Qu'est ce qu'elle a ?

- Tu as des yeux non? Elle est évanouie.  Je t'apelle depuis une heure mais tu ne decroches pas . 

- Mais tu es bête ou quoi . Tu ne peux pas l'amener à l'hôpital ? Si quelque chose l'arrive tu vas me le payer ajouté -je toujours en larmes . 

- Et ne manques pas de respect . Tu es malade ou quoi ? Je suis ta tante hein .

- Bref ALIDA , dégage d'ici je peux me debrouiller toute seule. Va avec ton coeur noir . C'est Dieu qui va te payer 

- Hey tu es trop petite pour me maudire.  C'est toi qu'il va maudire.  Qui etait entrain de se faire tripoter pendant que sa grand mère est entrain de mourir.

- C'est toi qui va mourir . 

Elle parle encore un moment . Je ne lui repond plus . Je n'ai que mes yeux pour me pleurer.

Je regarde ma grand-mère couchée à même le sol et mon coeur se fend . Elle est evanouie depuis combien de temps? Seigneur qu'est ce qu'elle a ? Je ne sais pas quoi faire . En plus je ne sais pas où se trouve son argent.  Oh si ! Je coure regarder dans son panier du marché.  Je ne trouve rien! Il n'y a que 13 000f . Que faire avec cette modique somme? 

Déjà que je ne sais pas  ce qu'elle a . Et je devrai sûrement acheter des medicaments . Que faire avec 13000 f ? 

Les 100 000 f ? Mon coeur se serre une seconde fois à l'idée de les depenser . Tant pis! Je soulève mon matelas et prend l'argent jusqu'au dernier franc. J'apelle les sapeurs pompiers . J'espère qu'ils ne vont pas tarder.  Je suis anxieuse . Je la ventile mais toujours aucune reaction d'elle . Qu'as - tu M'nan? Si tu meurs qu'est ce que je vais faire ? Tu me laisses avec qui ? Les minutes qui s'écoulent me paraisssentd des heures . Je pose ma tête sur sa poitrine.  Je ne veux que quelque chose lui arrive . Je suis seule au monde.

Le cri alarmant de la voiture des sapeurs retentit . Je pousse un ouf de soulagement . Ils la soulèvent et l'y mettent devant tout le quartier qui a été alarmé. Je monte avec eux . Je tâte ma poche pour vérifier la présence de l'argent . Je pleure silencieusement  . M'nan qu'est que tu veux me faire ?