Chapitre 26
Ecrit par EdnaYamba
Tia JACKSON
Il est midi quand je peux enfin quitter l’hôpital.
Je sors de là avec une liste d’ordonnances et un rendez-vous en gynécologie.
La gynécologue m’avait dit qu’elle voyait l’embryon et qu’il présentait une activité cardiaque, je devais être à environ 8 semaines d'aménorrhées. Dire que je ne m’étais pas rendue compte. Je vivais dans une bulle que j’avais oublié de prendre toutes les précautions.
Peter avait vraiment réussi à me faire perdre le contrôle.
Je pose ma main sur mon ventre plat. Il est difficile de penser qu’un petit être bat à l’intérieur de moi.
Je porte l’enfant de Peter !
J’attends mon père qui s’est éloigné pour répondre à un appel.
J’aurais voulu rentrer chez moi, retrouver mon confort. Mais tout le monde est aux aguets maintenant. Si je ne vais pas chez mon fiancé, il est hors de question que j’aille chez moi parce que je n’y suis pas en sécurité.
C’est énervant comme situation.
Tout ça c’est la faute d’Harry qui n’a pas pu tenir sa langue devant mon père. Il lui a tout raconté sur les agressions !
Ta sécurité passe avant tout Tia surtout dans ta situation ! S’est-il justifié.
Et mon père qui ne cache rien à son épouse…me voilà, coincée.
Je déteste être privée de mon droit de décider.
- C’était Peter au téléphone ! m’annonce papa.
Je l’ignore.
Papa se rapproche puis s’assoit à côté de moi.
- Il s’inquiète pour toi et bien que je t’aime beaucoup, c’était à lui d’être là ce matin !
- Les fiançailles se rompent !
- Quand il n’y a plus aucune solution ! qu’est-ce qui s’est passé entre vous ? vous sembliez tellement amoureux si on en juge la fois où je vous ai surpris …
- Papa ! l’interrompis-je gênée.
Je manque de rougir alors qu’il évoque ses souvenirs que je tente d’oublier.
Amoureuse, je le suis toujours ! Parce que personne ne possède un interrupteur à sentiments qu’il suffirait de manipuler pour les raviver ou les éteindre.
Mais il va falloir bien plus que ce que je ressens pour pardonner maintenant.
- Maintenant tu comprends comment je me suis senti, rigole-t-il. Allez on y va chérie !
Il m’embrasse et ramasse mon sac.
Au bout d’une quinzaine de minutes, je ne peux m’empêcher de demander le contenu de leur conversation, ce qui amuse mon père.
Peter SIMA
La journée est agréable, il fait chaud mais ce n’est pas une chaleur étouffante. Après m’être assuré que Tia part bien chez ses parents, Mitch et moi nous rendons à la maison de Damien.
J’aurais préféré l’avoir à la maison mais vu comment elle m’ignore, ce n’était même pas envisageable. Elle ne veut ni me voir, ni m’entendre.
Elle me manque et ça devient insupportable. Je préférerais qu’elle m’insulte, me traite de tous les noms mais que je puisse la voir.
Le plus dur quand une femme est en colère est qu’elle vous ignore car vous ne savez réellement pas ce qui peut se tramer dans sa tête. Surtout une femme comme Tia qui a toujours eu peur des relations. Je m’en veux d’ajouter ma bêtise à son tableau.
Il va bien falloir qu’on s’asseye pour discuter.
Il va bien falloir qu’elle me pardonne pour notre bien à tous les deux et celui de notre bébé. Je ne pourrais pas me résoudre à la perdre.
C’est la femme qu’il me faut, celle qui m’aide à travailler mes défauts.
La seule femme qui suscite en moi, le désir de toujours lui plaire.
Garée devant le portail, j’inspire à grand coup. Il va falloir que je surpasse mes émotions aujourd’hui pour le faire. Depuis la mort de Damien et Olivia, je n’avais jamais plus mis les pieds dans cette maison.
Il l’avait achetée juste après son mariage avec Olivia.
Mitch me tapote le bras.
- Prêt ? me demande-t-il
- Prêt ! lui dis-je avant de soupirer longuement.
Nous pénétrons dans la maison. Tout est encore en place, Mitch se dirige vers la bibliothèque tandis que je me tourne vers son bureau.
Il serait bien que tu nous donnes un coup de pouce Damien ! prié-je intérieurement.
J’ouvre les tiroirs, parcourt les documents placés çà et là sans qu’il n’y ait aucun rapport avec Pharmaco et CO.
La fouille dure une quarantaine de minutes environ quand je me décide à grimper les escaliers qui mènent aux chambres à la recherche de l’ordinateur portable de Damien. S’il n’avait pas de documents physiques, il devait au moins exister un support électronique de ce projet.
Je le retrouve rangé dans un coin.
Cependant il est muni d’un code d’accès.
J’interpelle Mitch
- Tu as fait un peu d’informatique dans ta formation n’est-ce pas ? dis-je en tournant vers lui, l’ordinateur qui demandait un code d’accès.
Derrière ses airs de mécanicien et de propriétaire d’un garage offrant des services de mécaniques générales et spécialité dans les voitures de luxe, Mitch a un diplôme d’ingénieur en électromécanique. Il prend l’ordinateur.
- Ça ne va pas être simple, j’ai peur de faire n’importe quoi et de supprimer des informations utiles. Essayons d’abord des mots de passe qu’il aurait pu mettre, généralement les gens mettent des dates importantes ou des prénoms de personnes qui comptent.
Ça ne devait pas être trop difficile de trouver un nom ou une date importante pour Damien.
« C’est le 2e plus beau jour de ma vie » m’avait-il dit en sortant de la salle d’accouchement quelques minutes après la naissance de Nicolas.
Il était tellement heureux, je ne l’avais vu comme ça que deux fois. Le jour où il avait passé la bague au doigt d’Olivia et ce jour-là.
- Bingo ! fait Mitch après qu’il ait réussi à avoir accès aux dossiers.
Dans la barre de recherches, on tape tout ce qui peut avoir rapport avec Pharmaco et Co et D-RAX.
Il nous faut près d’une heure pour parcourir minutieusement chaque document, jusqu’à ce que nous tombions sur une correspondance.
- Je crois bien qu’on a un mobile ! dit Mitch aussi choqué que moi !
Plein de rage, je tape mon poing dans le mur.
Aaron MEVIANE
- Je vais me répéter une dernière fois, où pourrais-je trouver votre conjoint? demandé-je à Blandine que j’avais emmené au poste.
- Tu sais où je me mets tes menaces ? me dit-elle en me défiant, dans le cul !
J’avais réussi à la convaincre d’appeler son mari mais une fois que celui-ci est arrivé. Il m’a automatiquement reconnu et s’est enchaînée une course poursuite à travers le quartier. Je n’ai pas réussi à le rattraper dans un milieu qu’il maitrisait mieux que moi alors je suis retourné à son domicile arrêté son épouse espérant sa coopération.
- Votre conjoint est accusé d’avoir agressé une femme et si vous ne coopérez pas. Vous serez considéré comme complice !
Je m’assois attendant le moment qu’elle désirerait parler quand je suis interrompu par un agent de police.
Je sors de la pièce où le jeune homme me dit :
- Monsieur, il y a une dame et un avocat qui désirent vous rencontrer ! ils sont dans votre bureau.
- Ok gardez un œil sur elle ! lui dis-je en lui confiant Blandine MAVOUNGOU.
Quand je pousse la porte de mon bureau.
Raïssa MAVOUNGOU se tient debout élégante, accompagnée d’un homme vêtu d'un costume sur mesure.
- Madame MAVOUNGOU, je ne vous attendais pas ! lui dis-je ironiquement alors qu’elle me toise.
- Je suis maitre IDOKO, l’avocat de Mme Blandine MAVOUNGOU, se présente l’homme qui l’accompagne. Vous détenez ma cliente !
- Qui a parlé de détenir, nous voulions lui poser tout simplement quelques questions par rapport à son conjoint !
Je m’assois en face d’eux, souriant.
- Mme MAVOUNGOU, quels sont vos rapports avec votre beau-frère ?
- Aucun. Si vous n’avez pas de raison de retenir ma sœur, libérez là !
- Je n’ai pas encore une raison pour l’instant, mais ça ne saurait tarder ! dis-je un sourire en coin.
J’ai pris mon téléphone pour demander à un agent de conduire Blandine MAVOUNGOU jusqu’à mon bureau.
Quand elle a vu sa sœur, elle a poussé un soupir de soulagement.
- Je n’ai pas besoin de vous le dire, ne quittez pas la capitale ! j’aurais besoin de vous d’ici là. il en va de même pour vous Mme Raïssa MAVOUNGOU.
- Inspecteur Aaron, vous faites une fixation sur moi, je vais finir par croire que je vous ai tapé dans l’œil.
Elle me fait un clin d’œil avant d’ajoute en se dirigeant vers la porte suivi de son avocat et de sa sœur.
- Dommage vous n’êtes pas mon type d’hommes !
- Vous les aimez plutôt un peu comme GODWIN et prêts à vous rendre quelques petits services, n’est-ce pas ?
- Vous n’êtes qu’un imbécile ! m’insulte-t-elle en claquant ma porte.
Elle avait craqué.
Celle qui avait toujours gardé son sang-froid venait de craquer.
Ce n’était plus qu’une question de temps avant de les attraper.
J’ai lancé la signalisation de James dans tous les commissariats et postes de police. Il ne courra pas bien loin.
Personne ne fait de sprint sans s’épuiser.
Je regarde la pendule accrochée en face de moi.
Il est l’heure de ma pause. J’ai à peine le temps de me lever que la porte de mon bureau s’ouvre sur Peter SIMA.
Si je m’y attendais !?
Que venait-il chercher à mon lieu de travail ? Et accompagné en plus !
Je dévisage l’autre homme d’à peu le même âge que Peter Sima.
Même si je trouvais stupide l’idée qu’il soit venu jusqu’ici pour en découdre, je me tiens sur mes gardes.
Ces gens-là, avec leurs égos démesurés se croient bien souvent au-dessus des lois.
À la moindre tentative, je n’hésiterais pas à les faire enfermer.
Peter SIMA
- Que puis-je faire pour vous ? me demande l’inspecteur en prenant un air condescendant.
N’eut été, l’insistance de Mitch je ne serais jamais venu le rencontrer.
Cet homme est tout sauf un ami. Savoir qu’il a osé fouiller dans ma vie m’enrage toujours autant. Il a surement cru qu’il gagnerait des points auprès de Tia.
Mais je ne suis pas prêt à la laisser encore moins maintenant !
- S’il met autant d’efforts à aider Tia, c’est que c’est un gars réglo même s’il est amoureux ! avait dit Mitch alors que l’on réfléchissait à la stratégie à mettre en place devant l’information qu’on avait eue.
J’ai voulu appeler Harry mais il ne cache rien à Tia. Et cette dernière n’avait pas besoin d’un stress supplémentaire en ce moment.
Je ne fais aucune confiance au système judiciaire de mon pays, la seule personne en qui j’ai confiance, est Tia et Tia a confiance en ce type.
- Nous avons quelque chose qui pourrait être utile !