Chapitre 26 : Le coeur d'une mère
Ecrit par Jojo D
Suzy
Au fur et à mesure que le taxi se rapproche de la maison, je deviens moins sure de ma décision. Et si elle était restée camper sur sa position d’il y’a 3ans je fais comment ? Si elle me met encore à la porte de sa maison es ce que j’aurais encore suffisamment de force pour m’en aller comme la première et de prendre encore un nouveau départ ? Je ne pense pas, j’en mourais surement parce que je n’aurais plus rien sur quoi me raccrocher quand tout iras mal tout comme maintenant.
Mon sommeil d’hier a été dure tellement il a été tourmenté et agiter. Je me suis revu 3ans auparavant en train de me disputer avec Martin, l’appel que j’ai reçu m’informant de sa mort, la confrontation avec mon père, le dernier regard qu’il a posé sur moi avant de s’en aller et la chagrin qui a suivi tous ces évènements. Ca faisait longtemps que je n’avais pas aussi mal dormi, à un moment donné je me suis réveillé en sursaut en larmes. Tout ça due au fait d’avoir vu la femme de Martin hier. Comment es ce que j’aurais pu savoir qu’Aaron était parente avec elle ? Je sais d’ores et déjà que notre relation n’auras pas de suite, il ne voudra plus de moi une fois qu’elle lui aura tout raconté sur mon ancienne vie. Si tous ces évènements malheureux ne m’était pas arrivé je n’aurais jamais eu honte de mon passer de « Tchiza ». Je n’avais même jamais envisagé d’en parler a Aaron, j’aurais été jugé à coup sûr et j’aurais signé la fin de notre histoire un peu comme maintenant tellement le gars est clean, trop droit et trop carrer, je me demande même s’il a des vices. Enfin ça n’a plus d’importance vue que cette partie de ma vie, o combien elle était belle, viens de prendre fin…
C’est la voix du chauffeur me signifiant que nous sommes arrivées qui me tire de mes pensées, je règle ma course et je descends. Il est 19h, normalement j’aurais dû arriver plus tôt mais je n’ai pas pu, c’est aux environs de 5h que j’ai trouvé un vrai sommeil donc je me suis oublier et j’ai raté mon vol, une fois debout j’ai appelé l’agence de voyage routière « United » pour y réserver une place.
Ma valise derrière moi, c’est a pas lent que je marche vers la maison, je n’ai même pas la force pour regarder autour de moi et constater les changements tellement je suis fébrile, j’ai le cœur qui bat tellement fort que je peux l’entendre avec un énorme nœud dans le ventre. Une fois devant la porte je ralenti mes pas ne sachant si je dois cogner ou m’enfuir d’ici en courant. Apres quelques minutes à devant la porte je me décide enfin à cogner la peur au ventre…
Voix : (au loin) c’est qui ? (à haute voix)
Ma tête est entrain de dire « c’est moi Suzy » mais ma bouche refuse de parler.
Voix : (se rapprochant) c’est qui ?
[Bruit de serrure que l’on tourne]
Le bruit de la serrure me fait avoir un mouvement de recul. La porte s’ouvre sur… Yvan. Seigneur qu’es ce qu’il a grandi. Nous nous regardons sans savoir quoi faire, surtout moi, vue la façon dont on s’est séparer la dernière fois je ne sais pas si je dois le prendre dans mes bras ou juste rester comme ça le fixé.
Voix : (se rapprochant) depuis que tu es allé ouvrir la porte la Yvan ? Si ce sont tes gens qui sont venu te chercher pardon faut sortir et ferme ma…
Le reste de sa phrase reste bloqué dans sa gorge une fois qu’elle pose le regard sur moi. Nous nous fixons sans mots dire. J’ai l’impression qu’à force de battre aussi fort mon cœur finira par sortir de ma poitrine. Je ne sais qu’elle attitude je dois adopter vis-à-vis d’elle, j’ai peur de faire un faux pas et dire ce qu’il ne faut pas. C’est avec un effort surhumain et les larmes aux yeux que je fini par ouvrir la bouche…
Moi : (la voix cassée) Bon… Bonsoir maman… (Dis-je en la regardant)
Elle me regarde sans rien dire ce qui me fait perdre le peu d’assurance que j’ai pu gagner en la saluant. Ne sachant quelle attitude adopter face à son silence je décide à poser la question qui tue, au moins comme ça si elle ne veut pas de moi je le saurais bien assez tôt
Moi : (le cœur battant fort) je… Je peux entrer ?
Je ne sais depuis combien de temps j’ai posé cette question, je m’apprête à tirer ma valise et faire demi-tour quand j’entends sa voix…
Maman : (s’adressant a Yvan) emmène sa valise dans la chambre et vous fermer ma porte… (dit-elle en s’en allant)
Yvan se rapproche de moi en souriant et me prend la valise des mains, voyant que je ne bouche pas il fait demi-tour et viens me prendre par la main pour qu’on entre, une fois dedans il ferme la porte derrière moi. Une fois au salon des qu’Irène me voit elle vient me sauter dessus en pleurant me disant « petite maman pourquoi tu m’as abandonné ? Pourquoi tu es partie sans me dire au revoir », je suis incapable de lui répondre, je me contente de la serrer dans mes bras en pleurant. Kevin viens à son tour me prendre dans ces bras en me saluant « oh la grande ca dit quoi ? », je me contente de lui sourire en guise de réponse, le gars est devenu tellement grand que je suis obligé de bien soulever ma tête pour le regarder toujours les larmes aux yeux. En parcourant le salon je tombe sur deux photos qui en les regardant me font esquisser un sourire à travers mes larmes ; il s’agit d’une photo de papa dans ces beau jours, tout chaud tout beau et sur l’autre photo on nous y vois a deux, lui assis sur une chaise et moi debout derrière lui en souriant, cette photos avait été prise par mon téléphone il y’a de cela 5ans le jour de mon anniversaire, j’avais tiré la photo et je l’avait agrandit pour l’offrir à papa le jour de la fête des pères. Tant de souvenirs dans cette maison, malgré le fait que je ne sache pas qu’elle attitude adopter avec maman je suis tout même contente d’être ici, chez moi. Je me dirige vers mon ancienne chambre en regardant autours de moi, appart la nouvelle peinture dans la maison rien n’a changé.
Je suis assise sur le lit, la serviette noué à la taille en train de discuter au téléphone avec Isabelle. Je venais a peine de sortir des toilettes quand elle m’a appelé. Nous sommes en plein discussion quand j’entends frapper à la porte, Irène entre à la suite et me dit que maman à demander qu’on m’appelle pour que je vienne manger, je lui dis que j’arrive et je remets ma discussion avec Isabelle a plus tard non sans lui promettre de l’écrire plus tard. Une fois habillée je mets mon téléphone en charge et je vais au salon ou je trouve la table dressé. Maman doit être dans sa chambre, elle n’a surement pas envie de me voir auprès d’elle, j’hausse les épaules d’impuissances et je m’assoie pour faire honneur à son plat tout en discutant avec mes frères le sourire aux lèvres. C’est à ce moment que je me rends compte que tout au long de ces 3 dernières années je ne vivais pas, mais je survivais. Discuter avec eux me fait me sentir moins vide, ce n’est pas encore totalement ce que j’espèrerais mais je suis sur la bonne voix…
Le lendemain
C’est vrai que depuis que j’ai pu alléger cette culpabilité que je ressentais suite à la mort de papa j’arrivais à mieux dormir mais ce n’est rien comparé au sommeil que j’ai eu hier, malgré le fait qu’Irène a passer une bonne partie de la nuit à jouer au catch sur moi dans la nuit, j’ai tellement bien dormi, plus qu’un bébé. C’est toute fraiche et la mine meilleur qu’hier que je vais au salon ou je trouve Irène en train de prendre son petit déjeuner, je vais à la cuisine enfin de faire la vaisselle mais je trouve la cuisine propre, enfaite toute la maison est propre, c’est quand je regarde l’heure que je vois qu’il est déjà 10h, je ne sais même plus à quand remonte la dernière fois au j’ai dormi jusqu’à cette heure, je retourne au salon ou Irène m’informe que maman est allé au marché, Kevin et Yvan sont aller jouer au foot.
Quelques heures plus tard
Apres avoir mangé, Irène est sorti jouer avec les filles du quartier, les garçons de la maison son également sorti chacun à leur tour donc je suis à la maison avec maman qui depuis que le repas fini est allé dans sa chambre. Son calme et son ignorance envers moi me déstabilise et me fait mal, j’aurais mille fois préférer qu’elle me crie dessus en me faisant savoir tout le ressentit qu’elle a à mon égard mais rien n’y fait, en faisant la cuisine j’ai tout fait pour essayer de faire la causette mais mes tentatives sont resté vaine. J’ai bien envie de laisser tomber mais je ne peux pas, j’ai déjà passé 3 ans de ma vie sans elle, sans eux alors c’est au-dessus de mes forces.
Je ne sais depuis combien de minutes je suis debout devant sa porte réfléchissant sur ce que je vais lui dire une fois que je serais entré. C’est moi qui suis en tort et c’est à moi de faire le premier pas, peu importe le nombre de fois qu’elle me repoussera je serais toujours derrière son dos à réclamer son pardon, je n’abandonnerais pas aussi vite comme je l’ai fait la dernière fois. Je souffle un bon coup et je toque à sa porte…
Maman : (après quelques minutes) entrez…
J’entre et je la trouve assise sur son lit sa bible sur ces genoux. Les phrases que j’avais réussi à construire dans ma tête sonnaient plus tôt bien dans ma tête mais une fois devant elle je doute de leur crédibilité. Elle ferme sa bible qu’elle dépose sur sa table de chevet et me regarde, attendant surement que je daigne ouvrir ma bouche. Je décide de ne plus trop réfléchir et d’y aller au feeling, ça sort comme ça sort…
Moi : (à genoux a ses pieds) je… je suis… je… je suis vraiment désolé maman… Désolé pour tout et surtout pour la mort de papa (dis-je en larme la tête posé sur ces pieds)
Maman : …
Moi : (faisant fi de son silence) je sais que tu m’en veux, que tu me détestes et que tu ne me pardonneras peut être jamais d’avoir été la cause de la mort de papa mais je te jure que je regrette, je regrette tellement si tu savais. (Hoquetant) j’aurais aimé que les choses se passent autrement afin de changer les choses mais je ne peux pas… (Serrant ces pieds en pleurant de plus belle) punis-moi si tu veux mais ne m’ignore plus si non j’en mourais… J’ai tellement besoin de toi… (Dis-je en éclatant en sanglot)
Je n’ai pas pu me retenir, c’est toute la frustration enfui en moi que je libère comme ça, c’était trop, je ne pouvais plus faire semblant. Ma tête toujours poser sur ces jambes je sens quelques choses me mouiller le cou, je relève la tête et je vois que maman est en pleure…
Anne-Marie Ndzié (veuve Obah)
Mon cœur de mère saigne, j’ai mal. La seule chose qui m’ai permis de tenir c’est Dieu, je me suis refugier dans la prière afin de demander pardon au Seigneur pour mon acte poser et qu’il protège ma fille ou qu’elle soit. Apres l’avoir chassé de la maison j’ai envoyé Kevin chez elle quelques semaines plus tard afin de prendre de ces nouvelles mais arriver là-bas le concierge lui a dit qu’elle avait rendu les clés, ou es ce que j’aurais pue chercher d’autre ? Chez qui serais-je allé pour demander de ces nouvelles surtout qu’elle avait changé de numéro ? Donc je suis resté dans le doute et l’incertitude pendant 3ans ne sachant si ma fille est vivante ou morte. Ma réaction passer fut quelques peu excessive ; c’est vrai je venais de perdre mon mari et elle son père dans des conditions pas très glorieuse, je lui en ai voulu pour un temps mais après mon ressenti s’en ai allé. J’ai prié et espérer qu’elle revienne dans cette maison qui est la sienne alors hier quand j’ai posé mes yeux sur elle je suis allé dans ma chambre pleurer en remerciant Dieu de m’avoir ramené ma fille, dans la nuit je suis même allé vérifier si elle dormait bien et aujourd’hui j’ai tenu à faire son repas préférer alors l’entendre me dire que je la déteste me fend le cœur…
PAFF
Moi : (en larmes) comment tu oses dires que je te déteste ? Tu es allé chercher ce genre de penser ou ? (Dis-je en la regardant)
Suzy : (la main sur la joue) je sais que j’ai mal agit maman, tout ce qui est arrivé c’est de ma faute. Tu m’en veux je le sais et moi aussi je m’en veux pour ce que j’ai fait (dit-elle en larmes)
Moi : (les mains sur sa joue) oui je t’en ai voulu Suzy, tu penses que ça a été facile pour moi d’accepter que ma fille soit devenu un prostituer ? Qu’elle gagne son argent d’une façon malhonnête ? Et que moi ta mère je n’ai rien vue, je ne me suis rendu compte de rien or j’aurais due être plus vigilante, plus regardante de tes habitude mais je ne l’ai pas fait…
Suzy : (en pleures) je suis désolé maman… tellement désolé si tu savais… je de demande pardon pour la mort de papa, c’est par ma faute que tu es veuve et mes frères orphelins de pères…
Moi : (la main sur la poitrine) et toi alors ? Tu penses peut être que tu n’es pas orpheline ? Toi aussi tu as perdu ton père. (En pleures) et arrête de dire que c’est toi qui ai tué ton père, il avait des problèmes de cœur et tu le sais et selon le docteur n’importe qu’elle choc aurait pu le tuer, c’était toi comme ça aurait pu être n’importe qui d’autre alors arrête de penser comme ça…
Suzy : (hoquetant) tout le monde me dit ça mais ce n’est pas si facile d’accepter ca… je t’en supplie maman, trouve la force dans ton cœur pour me pardonner et me laisser refaire partie de votre vie, je ne pourrais plus continuer ma vie sans vous sachant que vous êtes a quelques heures de moi…
Moi : je t’ai déjà pardonné Suzy et ce depuis bien longtemps, mon cœur de mère ne peut pas rester fâcher contre ma chair pendant bien longtemps… Quand tu seras maman tu comprendras… (Dis-je en larmes)
Elle me serre encore plus fort et se remet à pleurer tout comme moi d’ailleurs. Merci mon Dieu de m’avoir ramener ma fille, j’espère qu’on pourra recoller les morceaux qui se sont briser et repartir de zéro parce que j’aime ma fille et je ne supporterais pas de la perdre une seconde fois, j’en mourrais à coup sûr…
Suzy
Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien, aussi en paix avec mon cœur, mon âme, bref tout mon être entier. J'étais tellement heureuse que j’en ai même oublié la raison qui m’a pousser à revenir vers elle, nous avons parlé de tout histoire de rattraper le temps perdu et nous avons également abordé le sujet « Aaron » et elle m’a conseillé d’assumer les conséquences de mes actes, de trouver du temps une fois que je serais rentré pour raconter toute l’histoire a Aaron mais après ça sera à lui de faire un choix, d’etre honnête avec lui et de ne pas lui forcer la main. Afin j’ai écouté ce qu’elle avait à me dire mais je ne compte pas le faire hein, j’évite ces appels ce n’est pas la confrontation que je vais accepter. J’ai trop peur de voir le regard de dégoût qu’il posera sur moi. Pour ma part je trouve qu’on devrait s’arrêter la lui et moi, c’est pour cette raison que je lui ai fait un message lui disant que c’était fini entre nous et j’ai bloqué son numéros.
J’ai également pris du temps pour aller rendre visite à Isabelle. Le mariage lui va bien, elle se plait dans la vie d’épouse et de maman et j’en suis contente pour elle. Mon filleul a déjà trois ans et sa petite sœur 9 mois. Elle était très contente de savoir que j’ai enfin pue arranger les différents que j’avais avec ma mère, elle a essayé d’aborder le sujet « Aaron » mais je l’ai coupé très vite parce que moi ce sujet est clos, il y’a plus rien à redire dessus…
Apres une semaine de pur bonheur il fallait bien que je retourne à la réalité. Voyant la tournure heureuse que prenait mon séjour ici j’ai appelé mon supérieur pour lui dire que je prenais une semaine pour arranger mes problèmes familiaux. Au fond je ne m’en sort pas si mal que ça, malgré mon passer j’arrive tout même à sourire, à avoir et à vivre de belle choses dans ma vie. Même si le coté sentimental ce n’est pas encore ça, ce n’est pas grave, le célibat n’a jamais tué personne…
Une fois dans mon immeuble tout le personnel a droit à un sourire radieux de ma part, c’est toujours tout sourire que je me dirige vers mon appartement mais une fois devant ma porte mon sourire s’efface. Seigneur on ne peut donc pas avoir la paix dans cette vie ? Il fait quoi chez moi ?