Chapitre 26 : Le procès

Ecrit par Fleurie



Vingt quatre plus tard 



°°° Ariana °°°



Quand je soupçonnais  ces deux hypocrites, voilà qu’ils le confirment. Quelle mesquinerie ! Enora n’en reviendra pas. Mais cette femme et sa crédibilité. C’est juste une autre histoire. Il est très difficile de lui faire croire une chose. Il faut qu’elle se sente blessée pour enfin ouvrir les yeux. Elle pense toujours que la vie est rose autour d’elle. Elle croit que le monde est rempli d’anges. 



Je ne l’ai pas encore vue depuis son arrestation. Je suis dans tous mes états. Et son imbécile de mari vient en ajouter. Et cette Basta qui est de plus en plus fréquente dans leur maison. Doux Jésus les hommes ne sont que des chiens verts, je confirme. Je me suis apprêtée pour me rendre au commissariat. 



[ … ] 



J’avais complètement essayé de l’effacer de mon esprit. Aujourd’hui, c’est le jour du jugement de ma copine. Elle sera conduite plus tard au tribunal.  Que c’est triste. Je serai toujours là pour la soutenir.




°°° Nora °°°



Je suis en ébullition. Ce n’est juste pas possible. Plus de trente minutes qu’on essaie de la joindre. Laure est injoignable. Elle est la seule témoin ayant vu le visage des agresseurs de ma soeur cette nuit. Ma famille est en deuil, j’ai tellement mal. Je ne me suis pas encore résolu à l’idée de l’avoir perdu. Ce n’est qu’après le départ de Dylan, que les paroles de ma soeur me sont venues à l’esprit. Trop de stress pour que je m’en souvienne. Après son départ, jai eu le droit grâce à Karl. J’ai pu en parler à Charlotte.



Trop de questions m’embrouillent l’esprit. Basta et Ronan sont ils vraiment des amants ?  L’héritage les intéresse il au tant ? Au point de vouloir ma mort et celle de ma soeur ?



Je ne cesse de cogiter sur ces interrogations. Quel a été leur intérêt en tuant Ayanda ? M’accuser de sa mort sûrement, me repetai-je sans cesse. Seigneur, il y a trop de cruauté dans ce monde. J’espère que le juge me croira.



D’après l’avocate Charlotte, si Laure témoigne en ma faveur, j’ai la chance de m’en sortir. À la condition qu’ils arrêtent bien sûr les agresseurs qu’elle aurait à identifier. Je prie dans mon fort intérieur. 



Ce gigolo de Ronan s’est pointé hier me racontant des balivernes. Je n’ai lu que du folklore sur son visage. Il m’écoeure, vous n’imaginez pas à quel point.



Lui : Bébé écoute, je sais que tu ne supportes pas de voir mon visage. Mais…


Moi  ( le coupant ) : Vas droit au but. J’ai bien envie de t’ôter la vie. Mais à quoi bon me salir les mains ? Tu n’en vaut pas la peine.


Lui : Nous n’allons quand même pas nous prendre la tête ici. Je suis simplement venu pour te témoigner mon soutien. Et aussi te dire combien je t’aime et regrette mon erreur.


Moi ( me levant ) : Tu as fini ?


Lui : Mais que t’arrive t-il ?


Moi : Tu as le culot de me poser cette question ? Really ?


Lui ( se mettant à genoux ) : Je t’aime Nora stp renonce à cette idée de divorce. Je suis prêt à changer et me plier à tes désirs.


Moi : Fais moi le plaisir de fermer ta sale gueule Ronan et sors d’ici.


Lui : Je ne te reconnais plus. Le mariage c’est pour la vie bébé. Et c’est une mauvaise passe.


Moi : Mais ce n’est pas une prison non plus. Tu sais quoi j’ai assez de problèmes pour en rajouter comme ça. ( Criant ) garde.


Lui : C’est bon je m’en vais. Mais n’oublie pas que je t’aime Nora. Je t’aimerai toujours.


Moi : Foutaises. 



Le garde tardait à venir et je me suis mise à crier ausdi fort que je pouvais. Il a fini par dégager. Ils sont tous des hypocrites. Ils sont là à jurer qu’ils ne veulent pas te perdre, qu’ils t’aiment. Il leur impossible de vivre sans goûter à toutes les chartes.   Mais ce sont eux qui vous brisent le coeur à chaque fois. 



Je repense à mon procès qui aura lieu dans quelques heures. J’ai le presentiment que je vais perdre. J’ai levé les yeux vers le toit. Je n’ai jamais souhaité le mal d’une personne. Et me voici dans cet endroit. J’ai été conduite dans la chambre. 



Je me suis agenouillée. Ce sont avec des larmes, que je me suis mise à réciter un rosaire.



Quelques heures plus tard 



°°° Léontine °°°




Personne ne sait où se trouve Laure. Depuis ce matin, je suis à sa recherche. Et pourtant, elle savait très bien que c’est aujourd’hui le procès de ma fille. Je ne comprends plus tout ce qui se passe dans vie. Cette année est une année de malchance. Il n’y a que le malheur qui s’abat sur mes pauvres filles. Et moi en tant que mère, je suis incapable de réagir. Si Étienne était à mes côtés, je ne serais pas si angoissée. 



C’est avec une amertume que j’ai quitté la maison. 



[ … ] 


La salle du tribunal est déjà prête pour le procès verbal de Nora. Il n’y a pas assez de monde dans la salle. Elle subit trop de méchanceté. Être confrontée à la justice et en même temps être sur le point de divorce. Je n’ai pas eu la chance de rencontrer Ronan depuis cette histoire.  Mais il n’est jamais trop tard. 



La main sur la poitrine, j’ai pris place. Après plus d’une dizaine de minutes, les avocats et le juge ont font leur irruption. Nous nous sommes tous levés. Le juge ayant pris place, nous l’avons par la suite imiter. Il a fait son introduction, toute la salle l’écoute attentivement.



Le juge ( déclarant ) : La séance est levée. 



Il y a eu un petit instant de silence. Mon coeur ne cesse de battre la chamade dans ma poitrine. La présence de Laure est indispensable pour ce procès. Ma liberté dépend d’elle. 



Dylan ( me chuchotant ) : Tout ira bien madame.


Moi ( forçant le sourire ) : Merci maître. 



Sa phrase a eu le don de me soulager.



Le juge ( poursuivant ) : Madame Da Silva, veuillez vous avancer à la barre.



Ma fille s’est levée. Elle a regardé son avocate avant de se diriger vers la barre. En quarante huit heures, elle a eu des cernes.



°°° Nora °°°



Après l’appel du juge, le regard de Charlotte m’a donné la force d’entrer  dans la barre. L’un des hommes du camp de l’accusation à la droite s’est levé.



Lui : Madame Da Silva, jurez vous de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ? 


Moi ( mettant ma main droite sur la bible ) : Oui je le jure.



Il est parti déposer la bible. Ensuite il s’est planté devant moi.



Lui : Vous êtes citée à comparaître devant ce tribunal, pour avoir commis un meurtre.


Moi : Oui 


Lui :  Cette nuit là, vous avez été trouvée près du corps de la victime, votre soeur. Vous étiez couverte de son sang,  comment expliquer vous cela ?



Je me suis mise à lui raconter comment tout s’est passé.



Lui : Vous auriez pu appeler la police madame. Qu’est ce qui vous a empêché ? 


Moi : Je suis innocente. 


Lui : Vous dites être innocente. Comment justifiez vous le fait qu’on ait trouvé l’arme du meurtre. Et ceci comment vous appartient il ? Et de surcroît ce coûteau porte vos empreintes.


Moi : Ce n’est qu’un coup monté. J’étais arrivée sur les lieux, et à peine la police était là. Cela m’a semblé comme prémédité.


Lui : D’après nos investigations, vous avez une bonne raison de tuer votre soeur. Vous êtes stérile, et votre mari vous a trompée  pour engrosser votre soeur. J’ai des preuves palpables prouvant ce que j’avance.


Charlotte ( se levant )  : Objection votre honneur.


Le juge : Objection rejetée. ( À l’accusateur ) poursuivez maître Toscar.



Il est allé vers leur table pour revenir avec une enveloppe et un portable. Il s’est avancé de deux pas,et les a remis au juge. Ce dernier l’a pris. Après l’avoir longtemps regardé, il les a rendus.



Lui ( Se tournant vers moi ) : Nous avons la preuve de la bastonnade de votre soeur. Vous aviez juré la tuer devant tout le monde. Cet incident a eu lieu peu de temps avant sa mort. Et vous étiez consciente de l’existence de sa grossesse. 


Moi : J’avoue que je l’ai menacée sous  l’effet de la colère. Je ne lui ai jamais voulu du mal. C’est ma soeur vous comprenez. Jamais votre honneur.


Lui ( me fixant ) : Lui : Madame Da Silva, souhaitez vous vous ajouter quelque chose ? 



Cet homme pense m’intimider avec son interrogatoire. Il a l’air si arrogant. 



Moi : Monsieur le juge, je n’ai rien d’autre à ajouter. Cette histoire me dépasse. Cette nuit, ce n’est pas moi qui l’ai poignardée. 


Lui ( au juge ) : J’ai  fini votre honneur. 



Il est reparti s’asseoir.



Le juge : Je demande le premier témoin de l’affaire madame Laure. Et faîtes la entrer à la barre.



Soudain, une dame vêtue de leur blouse noire s’est levée pour aller vers le juge. Elle lui a chuchoté quelque chose dans l’oreille. Le juge a alors donné  l’ordre qu’on questionne le  commissaire. Sûrement que c’est du à l’absence De Laure.



Commissaire ( dans la boîte ) : Il était 23h30 lorsqu’on nous a signalé une agression dans la zone de la haie vive, et l’adresse complète nous a été également donnée. C’est ainsi que mes hommes se sont rendus sur les lieux. L’accusée a été retrouvée couverte du sang de la victime. Et le coûteau à été aussi retrouvé non loin du lieu de l’incident. 


L’accusateur : Ce qui prouve qu’elle  s’est débarrassé au plus vite du coûteau. Le plus vite que possible, espérant le cacher.


Commissaire : Nous avons fait notre enquête et malheureusement ses empreintes s’y trouvent.


Le juge : Très bien, maître c’est à vous, des questions ? 



Charlotte s’est levée pour se rapprocher de lui.



Elle : Monsieur le commissaire, vos états de service ont toujours été impressionnants. Cependant dites nous les résultats de l’enquête.  


Commissaire : D’après les premiers résultats l’accusée est coupable. Mais il y a un témoin qui était sur les lieux. Elle nous a confirmé avoir vu le visage de ces meurtriers. 


Le juge : Faites entrer le témoin en question à la barre.



Laure ne se présentant toujours pas,  le juge en a décidé autrement. C’est maintenant le tour de Charlotte. Elle s’est approché de la barre. Et comme l’a fait maître Toscar, elle m’a également posé des questions.



J’ai balayé la salle du regard.  Au fond, sont assis Ronan et Basta. L’expression de leur visage n’augure rien de bon. Pendant tout le déroulement, ma mère exprime a l’air très abattue. Laure n’est toujours pas venue.



Lemmy, Ariana et ma mère ont également témoigné, mais en ma faveur. La seule personne ayant témoigné contre ma personne a été Basta. Elle a confirmé mes dires ce jour où j’ai battue Ayanda. Je n’arrivais pas à comprendre son attitude. J’ai ressenti une haine et une certaine jalousie dans ses yeux. Moi qui ai toujours cru en elle. Ça été au tour de Ronan qui ne savait pas vraiment où mettre la tête au début, mais qui a fini par faire de même.



Tout prouve que je suis coupable du crime pour lequel on m’accuse.  Il suffit d’un seul miracle pour que je sois sauvée.



[ … ]



À la fin des interrogations, j’espérais toujours voir Laure.



Après quelques minutes, le juge a enfin pris la parole.



Le juge : Nous allons revenir dans une heure pour le verdict. ( Donnant un coup sur la table ) la séance est levée.



Xxx



Ces soixante minutes m’ont paru comme une éternité.


Le juge : La séance est levée. 



Nous avons tous pris place. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Un silence de de mort s’est régné pendant un instant. J’ai toujours espoir qu’elle viendra d’un moment à l’autre.



Le juge  ( tapant sur la table ) : Après délibération pour meurtre avec préméditation de la personne Ayanda QUENUM, tout a été prouvé, vous êtes reconnue coupable à l’unanimité. La cour vous a  condamné à la peine de de vingt ans ferme. Sachez que vous pouvez fait appel dans les…



À peine a t-il fini sa phrase quand Laure a fait son entrée dans la salle.



[ … ] 



La séance n’étant pas encore levée, j’ai eu la chance qu’elle ait enfin réapparue. Elle a été invitée à se mettre à la barre.



Le juge : Le premier témoin étant là, nous allons continuer avant de prononcer le verdict.


L’accusateur : Madame AGBETCHCOUN dites nous un peu ce que vous avez vu cette nuit là.


Elle : Je n’arrivais pas à bien savoir ce qui se passait de loin. Avec toute la frayeur que je ressentais, je suis restée dans ma cachette. 


L’accusateur : Comment avez vous alors pu identifier les meurtriers ?


Charlotte : Votre honneur ! 


Le juge ( l’arrêtant de sa main ) : Continuez maître Toscar.



L’accusateur : Expliquez nous pourquoi vous avancer que ce sont deux hommes qui ont tué la victime au lieu de madame Da Silva ? 



Elle : Je n’arrivais pas à  voir, ni à  entendre ce qui se passait de loin. Alors j’ai appelé la police. Après quelques minutes le premier homme suivi du deuxième, s’est arrêté près d’un arbre. La minute qui a suivie, il s’est baissé. C’est alors qu’ils se sont dirigés vers la voiture et sont partis. 


L’accusateur : Qu’avez vous fait par la suite ?


Elle : Je m’apprêtais à sortir lorsqu’une voiture s’est garée sur le côté. Une femme en est sortie et a vu le corps par terre. Je n’ai su par la suite qu’il s’agissait de Nora. Car elle avait crié. J’ai…j’ai …j’ai 


L’accusateur : Que vous arrive t-il ?


Elle : …



Laure a commencé par trembler et à émettre des sons très  étranges. Elle tremblait jusqu’à tomber de la barre. La minute d’après elle n’a plus bougé.



Ils ont accouru pour la soulever, mais elle ne réagit toujours pas.



Le juge : Le procès est ajourné. Madame Da Silva sera incarcérée jusqu’à nouvel ordre. La séance est levée. 



Ensuite il y a eu une embrouille totale dans la salle. 


Charlotte : Ce n’est pas la fin Nora. Nous allons plus enquêter sur cette affaire. Et je te jure que Laure les identifiera à son réveil. 


Moi : Comment ça va se passer ? 


Elle : Je vais essayer de te sortir sous caution. Ensuite nous ferons appel à la cour.


Moi ( les yeux pleins d’espoir ) : Je l’espère.


Elle : Tout n’est pas encore perdu.


Moi : Merci 



Les bras tendus, ils m’ont menotés. Pendant qu’ils m’amenaient, j’ai aperçu Ariana et ma mère qui pleurent. Ma mère s’est effondrée. Elle a été attrapée de justesse par Dylan. C’est la dernière scène à laquelle j’ai assisté avant de quitter la salle.




Mariée au diable