Chapitre 27

Ecrit par Ellie chou

Les semaines passaient, et Fatima avançait dans sa grossesse avec une sérénité qui surprenait même ceux qui l’entouraient.

Son ventre, désormais bien arrondi, témoignait de la vie grandissante qu’elle portait, et chaque jour qui passait semblait remplir son cœur d’un amour profond pour l’enfant à venir. Idriss, de son côté, ne quittait jamais son regard tendre et protecteur, surveillant chaque étape de la grossesse avec une inquiétude sincère, mais une foi qui n’avait cessé de croître.

Les journées étaient désormais rythmées par les préparatifs pour l’arrivée du bébé, et bien que Fatima fût généralement calme et posée, elle ne pouvait s’empêcher de sentir la tension qui flottait autour d’elle, une tension qui semblait provenir de plus en plus de épanouie à ses côtés. 

Amina, quant à elle, ne pouvait supporter de voir l’amour qu’Idriss portait à Fatima grandir jour après jour. 

Elle se disait qu’elle avait échoué dans son plan de récupérer Idriss, mais plus encore, elle ne supportait pas de voir cette grossesse de Fatima, qu’elle considérait comme une insulte à sa fierté et à son désir d’être celle qui aurait dû porter l’enfant d’Idriss.

Cette idée d’avoir échoué à tout ce qu’elle avait planifié la rongeait de l’intérieur, mais il y avait plus encore : la jalousie la dévorait.

Elle se sentait comme une ombre, invisible et rejetée dans un coin, tandis que Fatima rayonnait de lumière et d’amour.

Chaque jour, Amina se levait avec cette pensée obsédante : Idriss devrait être avec moi, pas avec elle.

Et à chaque fois qu’elle croisait Fatima, qu'elle la voyait, si sereine, si belle dans sa grossesse, la colère bouillonnait en elle.

Le plan d'Amina, bien que tombé à l’eau avec son hésitation, ne mourait pas dans son esprit.

Elle savait qu'elle ne pouvait pas renoncer si facilement.

Elle se remit à consulter des pratiques occultes, des charmes sombres qu’elle avait appris à connaître et à utiliser.

Elle sentait qu'elle avait encore une chance d’atteindre ses objectifs, mais cette fois, elle voulait aller plus loin, plus intensément.

Un soir, après une journée particulièrement difficile à supporter, Amina retrouva son amant, ce dernier toujours aussi mystérieux et énigmatique.

Elle lui expliqua son désir de retrouver l’amour d’Idriss, mais aussi son ressentiment face à la grossesse de Fatima.

Il l'écouta silencieusement, comme il le faisait toujours, avant de lui glisser des mots qu’elle n’avait pas voulu entendre, mais qui firent naître en elle une détermination glaciale.

— "Tu sais, pour avoir ce que tu veux, il y a des sacrifices à faire.

La puissance de l’occulte peut renverser n'importe quelle situation", dit-il, ses yeux perçant l’âme d’Amina. "Mais cette fois-ci, il faut aller plus loin, plus fort, pour que ton vœu se réalise.

Et cela impliquera de sacrifier... ce qui vient entre toi et Idriss."

Les mots résonnèrent dans la tête d’Amina, et une part d'elle se sentit attirée par la promesse de puissance et de contrôle.

Mais une autre part d’elle, plus profonde et plus pure, se remit à trembler.

Sacrifier un enfant ? Cette pensée, bien que tentative de solution, la fit frissonner.

Elle savait que ce chemin pourrait la mener à sa propre perte, mais son désir de revanche la poussait à avancer aveuglément.

De son côté, Fatima, bien qu'elle ressentît le vent du mal qui soufflait autour d'elle, gardait sa foi intacte. Elle priait plus que jamais, demandant à Allah de la protéger, de protéger son enfant et de donner à Idriss la force d’être un bon mari et un bon père.

Elle savait que ce qui se tramait autour d’elle n'était pas bon, mais elle refusait de se laisser envahir par la peur ou l’inquiétude.

Elle savait que la prière, la foi et l’amour avaient toujours triomphé du mal.

Ce soir-là, comme à son habitude, elle et Idriss s’étaient rendus à la mosquée pour accomplir leur prière du soir.

Leur rituel quotidien, devenu sacré pour eux, semblait sceller leur union et renforcer leur foi.

Idriss, bien qu’il n’ait pas encore compris pleinement les forces qui se déployaient autour de lui, suivait Fatima dans cette démarche spirituelle, et il se sentait de plus en plus épanoui à ses côtés.

Un après-midi, alors que Fatima se rendait au marché avec une amie pour acheter des vêtements pour son futur bébé, elle eut une nouvelle rencontre inattendue avec Amina.

Cette fois, Amina n’essaya pas de cacher son mécontentement et, en la voyant avec son ventre si arrondi, ses mots étaient durs, presque pleins de haine.

— "Tu crois vraiment que tout va bien pour toi ? Tu as ce mariage parfait, ce bébé parfait, mais tout cela peut facilement disparaître", lança Amina, sa voix perçante.

Fatima, ne se laissant pas déstabiliser, répondit calmement, mais fermement :

— "Ce qui est donné par Dieu ne peut être pris par l'homme, Amina.

Ma vie est entre Ses mains, et rien ni personne ne pourra jamais la détruire."

Cette déclaration, simple mais forte, marqua Amina de façon étrange.

Elle n’avait pas l'intention de s'arrêter là, mais au fond d’elle, une part d'Amina se sentait piégée par ses propres actions.

Elle avait essayé de semer le mal autour d’elle, mais la lumière de la foi de Fatima semblait insurmontable.

La nuit suivante, Amina retourna chez son amant, mais ce n’était plus avec la même confiance.

L’obscurité de son plan avait été dissoute, comme si la prière et la lumière de Fatima étaient des boucliers invisibles, repoussant toute la malveillance qu’elle tentait de semer.

Elle savait qu’elle ne pouvait pas aller plus loin. Au fond d’elle, elle ressentait le poids de sa conscience. Elle se sentait perdue et vidée, se demandant si son désir de vengeance en valait vraiment la peine.

Alors qu’Amina luttait avec ses démons intérieurs, la grossesse de Fatima continuait de croître, et l’amour d’Idriss pour elle s’approfondissait.

Ce que le destin réservait à Fatima et Idriss ne pouvait être contrarié par la jalousie ou la haine.

La prière et la lumière intérieure de Fatima avaient créé une barrière que rien ne pouvait briser.

Amina, quant à elle, allait devoir faire face aux conséquences de ses choix. Ses actes avaient déjà commencé à la marquer, et la suite de l’histoire serait celle d’une femme perdue, tiraillée entre la vengeance et la rédemption.

A suivre.

Un mariage forcé