Chapitre 27

Ecrit par Benedictaaurellia

Tsévié.

Ainara.

Je vous passe les retrouvailles. Retenez juste que c’était émouvant. Paul et Ruth étaient à la fois surpris et contents. Cependant, ils se jetaient des regards en biais que je ne comprenais pas. Après un déjeuner bien copieux, nous nous asseyons devant une tasse de thé au salon pour discuter.

Paul : Edmund, pour une surprise, c’en est vraiment une. Ça fait plaisir de te revoir.

Edmund : C’est le but. Content que ce soit réussi. C’est l’effet que j’espérais.

Paul : C’est réussi. Pas plus tard qu’hier, Ruth et moi nous parlions de toi. On se demandait si tu viendrais ou pas.

Edmund : Ben me voilà !

Paul : Alors, raconte-moi. Comment ça se passe à Paris ?

Edmund : Je suis souvent débordé comme tu peux t’en douter. Avec tes dossiers que j’ai récupéré, ce n’est pas du tout la joie.

Paul : J’imagine. Ça doit être assez éprouvant.

Edmund : ça l’est. En plus de cela, les rumeurs courent aussi que Suspuglas quitte le cabinet. Il m’a aussi confié ses dossiers. Tout au long  de ses derniers mois, il me faisait systématiquement rencontrer ses clients. Je pensais à discuter avec lui avant mon départ mais, je n’en ai pas eu le temps.

Paul (acquiesçant) : Je sais. Il m’en avait parlé. Il n’est plus tout jeune, tu sais. Il doit penser à prendre sa retraite. Il est bien plus âgé que moi.

Edmund : Je sais. C’est bien pour lui. Seulement pour nous autres, c’est une charge de travail supplémentaire.

Paul : Quand est-ce que tu penses repartir ?

Edmund : Début janvier. Après les fêtes.

Paul : On va voir comment s’organiser avec les autres pour recruter d’autres avocats. Sinon, à cette allure, vous ne tiendrez pas, les autres et toi.

Edmund : Ca va vraiment nous alléger le travail.

Paul : Pense aussi à discuter avec Abi avant de repartir. Elle voudrait que tu t’associe à elle.

Edmund : en effet. J’y pense. Elle me l’avait proposé avant que je parte à Paris. Mais avec la charge de travail que j’ai actuellement, je ne pense pas pouvoir le faire.

Paul : penses-y quand même. Ça te permettrait d’avoir un pied ici aussi.

Edmund : Oui.

Tout au long de l’échange, je remarque je Ruth est silencieuse. Elle a le regard fuyant et semble ailleurs. Ça ne lui ressemble pas pourtant. Je voulais faire la remarque quand Edmund dit.

Edmund : Ruth, tout va bien ?

Ruth (tout en soupirant) : ça pourrait aller mieux. Paul ?? En appelant Paul, sa voix s’est faite suppliante.

Paul (acquiesçant) : Euh Edmund, il y a un sujet dont nous aimerions parler avec toi. On  se demandait comment le faire mais, maintenant que tu es là, la question ne se pose plus.

Edmund : Depuis quand tu cherches les mots pour me parler ? Je vous écoute. Il y a un souci ?

Moi (en me levant) : Je vous laisse entre vous.

Ruth : Je t’en prie reste.

Paul : Oui, reste s’il te plait. Ce que nous avons à dire, c’est assez bouleversant et Edmund aura besoin de toi.

Moi (me rasseyant à côté d’Edmund) : C’est si grave que ça ?

Paul : Disons que c’est délicat.

Moi : Nous vous écoutons.

Paul : Vous vous souvenez quand Ruth racontais son histoire, elle avait parlé de notre Benoit ?

Edmund : Oui, bien sûr. Ça a un rapport avec lui ? Vous l’avez retrouvé ?

Paul : Oui, nous l’avons retrouvé.

Edmund : Mais c’est super. Comment avez-vous fait ? Où est-il ? Quand vais-je le rencontrer ? Je suis content et impatient de le voir. Vous êtes vraiment surs que c’est lui ?

Moi (lui pressant la main) : Doucement Ed.

Je sens vraiment que quelque chose cloche.

Paul : Il est là. Oui, nous sommes surs. On a fait faire un test ADN qui le confirme.

Edmund : il est là où ? Dans cette maison ? On pourra faire connaissance avant que je retourne sur Lomé ?

Moi : Ed, calme-toi un instant.

Il souffle un instant.

Paul : Laisse-moi te raconter depuis le début. Tu veux bien ?

Edmund (acquiesçant) : N’oublie aucun détail surtout.

Paul : Ma chérie, s’il te plait, tu peux apporter les photos et le test ?

Aussitôt dit, elle se lève et sors de la pièce. Il s’adresse ensuite à nous.

Cette maison appartenait aux parents de Ruth. C’est donc elle qui en a hérité à leur décès.

C’est il y a une semaine à peu près que nous y avons eu accès.

Pendant qu’il parlait, Ruth est revenue et a repris place.

Vous avez du surement remarquer toutes les photos et les portraits qui ornent les murs.

Quand nous sommes entrés dans la maison la dernière fois, j’ai tout de suite été frappé par un portrait de la mère de Ruth. J’ai remarqué qu’il y a des traits de ressemblance entre elle et toi.

Edmund (fronçant les sourcils) : Comment ça entre elle et moi ?

Paul : Laisse-moi finir stp.

Donc, les traits de ressemblance m’ont fait tiquer. J’ai donc demandé à Ruth de chercher des photos de ses grands-parents maternels. C’est hier qu’elle a retrouvé la photo que voici.

Ruth nous tends alors une photo que nous prenons et nous regardons.

Dès le premier regard, je suis sans voix. Sur la photo, on voit un couple dans la quarantaine. Ce qui me frappe, c’est que l’homme de la photo ressemble trait pour trait à Edmund. Ou plutôt c’est Edmund qui lui ressemble. On dirait Edmund avec quelques années de plus. Mais vraiment, c’est une photocopie quoi. Pour une surprise, c’en est vraiment une.

Edmund : On dirait moi, en plus vieux.

Paul : Exact.

Pendant cette semaine, Ruth était affairée à trouver cette photo. Moi de mon côté, j’ai récupéré des échantillons ADN, les miens, celui de Ruth et les tiens. Les résultats sont arrivés hier.

Il nous tend un papier que nous lisons Edmund et moi.

99,99%.

C’est le taux de compatibilité.

Edmund est le fils de Ruth et Paul. Edmund est Benoit.

Ma cousine, mon cauc...