Chapitre 28

Ecrit par Mayei

Partie 28

...Elizabeth Ahizi...

Paul était vraiment sérieux lorsqu’il disait dormir dans une autre chambre ce soir. Je le regardais prendre sa couverture et un oreiller. Cette garce ! Elle était venue uniquement à cette table pour semer la zizanie comme elle savait si bien le faire. Je me plaçais sur son passage avec les mains de part et d’autre afin qu’il ne puisse point sortir. Je n’allais paspermettre qu’il mette de l’espace entre nous alors que cette affaire n’était pas encore réglée. 

Paul : Elizabeth quitte sur mon chemin. 

Moi : on dormira forcément ensemble ! C’est une erreur je t’ai pourtant expliqué 

Paul : oui j’ai compris mais ce soir je n’ai pas envie de te voir...je ne veux non plus parler pour ne pas sortir des mots qui te feront couler des larmes. Alors sois intelligente et quitte-la. 

Moi : je ne quitte pas.

Paul : Elizabeth...

Moi (le coupant) : je dis que je ne quitte pas 

Il fonça vers moi comme une flèche et me poussa hors de la chambre. Le temps que je reprenne mes esprits et comprenne ce qui se passe, il avait fermé la porte. Je me trouvais hors de la pièce et lui a l’intérieur. Je touchais la poignée mais force était de me rendre compte que celle-ci était verrouillée. Paul venait de me laisser dehors sans aucune autre forme de cérémonie. Je me mis à frapper de toutes mes forces afin qu’il m’ouvre mais rien ! Il ne répondait pas. Il faisait la sourde oreille.

Moi (criant) : Paul ouvre moi cette porte !

Je restais là à frapper comme une idiote pendant près d’une quinzaine de minutes. Il n’allait pas m’ouvrir. Je me résolu à me rendre dans la chambre de Orlane avant que l’une de ces deux pestes ne me trouve dans ce couloir et que la honte m’habite. Je frappais à la porte et ma fille m’ouvrit. Je n’avais même pas eu le temps de prendre une douche après notre sortie de ce soir. 

Orlane : je suis désolée que notre couverture ait sauté. Ça veut dire qu’on ne vivra plus ici ? Je vais devoir retourner chez papa et sa femme ?

Moi : tu n’as pas à être désolée ce n’est pas ta faute mais celle de cette sorcière de Luna. Pour ce qui est de quitter cette maison, crois-moi ce ne sera pas pour aujourd’hui. Dors tranquille tu n’iras plus chez cette vilaine que ton père a pris pour femme. C’est ça qu’on dépose dans une maison ? Tchrrrr

Orlane : d’accord ! En tout cas je ne veux plus retourner là-bas.

Moi : c’est comment avec les filles ? Tu n’as rien entendu ou vu de suspect ?

Orlane : depuis qu’elles ont su que je te rapportais les trucs je suis persona non grata ! 

Moi : tu n’as pas besoin qu’on te voit mais débrouille toi pour être au bon endroit au bon moment. Je te fais confiance. 

Finalement je pris une douche rapide dans la salle de bain de Orlane et attachais un pagne à ma poitrine. Tous mes vêtements se trouvaient être dans la chambre. Je m’endormis bien après Orlane. J’avais mis mon réveil pour ne pas rater le départ de Paul. Il pensait être malin mais j’étais aussi très rusée. 

Lorsque le réveil sonna six heure trente, je me levais en sursaut en baillant. J’avais dormi très peu. Je fis le moins de bruit possible pour sortir du lit de ma fille puis de la chambre. Je me dirigeais vers la mienne que je trouvais ouverte. Ah il était maintenant content ? La colère n’avait pas duré à ce que je voyais. Je rentrais donc. Paul n’était pas dans la chambre. Il devait être dans la douche en train de prendre son bain. Je m’avançais timidement et poussais la porte. Vide ! La douche était, elle aussi vide ! Sans réfléchir, je descendis rapidement les marches et m’en allais vers le garage. La voiture n’était pas là. C’est le chauffeur que j’allais réveiller et déverser toute ma frustration sur lui. 

Moi (criant) : il est sorti à quel moment ?

Lui : madame très Tôt !

Moi : très tôt c’est une heure ? Tu ne pouvais pas m’avertir 

Lui : ... ... ...

Moi : je ne sais même pas quoi tu sers dans cette maison. Tu es incapable de me donner l’heure à laquelle ton patron est sorti et tu prétends être un gardien. Si c’était moi qui t’avais engagé, tu serais démis de tes fonctions tout de suite. 

Il n’y était pour rien mais il fallait bien que je déverse ma colère sur quelqu’un. Je repris les escaliers toujours avec cette même rage et me ruais sur mon téléphone. Je composais le numéro de Paul. J’attendis longtemps mais celui-ci ne décrochait pas. J’essayais encore et encore. Las de me heurter à un rejet, je lui laissais un message salé. Il pensait qu’il pouvait m’ignorer comme ça ? C’était mal me connaître. J’avais beaucoup de choses à faire aujourd’hui et j’allais commencer par faire venir un serrurier. Je veux qu’il me change les serrures de notre chambre et de celles des deux garçons et des invités qui ne sont pas occupées actuellement. J’allais garder toutes ces clés et voir comment il allait m’enfermer ou aller dans une autre chambre. J’envoyais le gardien le chercher pendant que j’attendais au salon. 

Leslie (se montrant) : bonjour !

Moi : bonjour !

Morelle me salua également. Elles s’attablaient pour leur petit déjeuner. Orlane ne tarda pas à se joindre à elles. Je n’avais pas réussi à me débarrasser d’elles et cela restait ma pire défaite. De toutes les façons nous étions encore dans cette maison et rien n’était perdu. Je n’avais pas encore dit mon dernier mot. Ouvrir ma bouche pour répondre à leurs salutations était un supplice tant les voir m’irritait. Ne pouvaient-elles pas vivre avec leurs mères ?

Morelle : on va y aller !

Moi : bonne journée 

Orlane (me faisant la bise) : au revoir maman !

Moi : à tout à l’heure ma chérie 

Elles s’en allèrent avec le chauffeur. Le serrurier arriva et fit le travail que je lui avais demandé. J’avais toutes les clés en ma possession. Je pris une douche et me tint prête pour affronter la journée. Je démarrais ma voiture et pris la route. Je m’étais renseignée et je savais où elle habitait. Elle allait me sentir aujourd’hui. Elle pensait pouvoir venir déranger ma quiétude et s’en tirer sans même une égratignure ? C’est très mal me connaître. Je descendis de mon véhicule et sonnais à la porte, frappant le pied au sol d’impatience. Elle avait même un gardien. Ce dernier me posa de nombreuses questions toutes aussi idiotes les unes que les autres. Il me demanda de patienter. Je n’avais que ça à faire de toutes les façons. Il m’ouvrit et m’installa sur la Terrace. Alors que j’attendais je vis Suzanne arriver vers moi. 

Moi (riant) : si la honte pouvait tuer Suzanne ! C’est ici que tu vis aires avoir abandonné mon frère dans les problèmes ?

Suzanne : je peux savoir ce que tu fais ici ?

Moi : je ne suis pas ici pour toi mais pour voir ta dévergondée de fille !

PAFF

Moi (criant) : c’est moi que tu as giflée Suzanne ?

Suzanne : et je vais le refaire. Je vois que ta mémoire ne te sert à rien. Je t’avais prévenue la dernière fois en prison Elizabeth ! j’avais promis de corriger si tu traitais ma fille d’un de ces noms. Ne me cherche pas Elizabeth. Je ne cherche pas.

Moi : c’est la vérité que je dis et ça te blesse parce que tu le sais. Qu’elle fasse ls bordelière ailleurs mais laisse mon foyer tranquille sinon elle me trouvera sur son chemin. Quelle laisse Paul tranquille et aille écarter ses jambes devant d’autres personnes. 

Je vis Suzanne foncer vers moi pendant que je me protégeais le visage. 

« Je peux savoir ce qui se passe ici ? »

Cette voix nous stoppa net.

Moi (la regardant) : ça tombe bien que tu sois là toi ! 

Luna : Elizabeth, sors de chez moi ! 

Moi : je ne sortirai pas. Je veux que tu laisses Paul tranquille. Si ton con te démange va chercher quelqu’un d’autre pour le gratter.

Luna : tu sais quoi ! Je ne vais pas me gêner pour que ce soit Paul qui gratte ce con dont tu parles et après nous verrons s’il aura encore de l’intérêt pour le tien.

Suzanne : Luna ! 

Moi : tu cries pourquoi ? C’est aujourd’hui que tu vois le vrai visage de ta fille ? Mais cette fois ci elle s’est trompée. Je suis le gros mur contre lequel elle se fracassera le front. Luna regarde-moi bien ! Je vais te rester au travers de la gorge. Paul est à moi et a personne d’autre. 

Luna : tu répètes ça pour te convaincre ? Profite bien car bientôt ce sera terminé pour toi. (Criant) Albert ! Albert ! 

Albert : oui Madame ? 

Luna : dégage-moi cette folle de la maison (à Suzanne) maman je suis en haut. Je vais joindre Paul qu’on ne me dérange pas. 

En entendant cette phrase mon sang ne fut qu’un tour. Je voulu me jeter sur elle mais son gardien fut plus rapide et me bloqua dans mon Élan. Je criais en me débattant ! Qu’on me laisse lui refaire le portrait. Comment avait-elle eu le numéro de Paul jusque l’appeler ? Cette chienne ! Cette pute ! Le gardien me traîna et me jeta hors de la maison. Je me relevais et nettoyais la poussière qui était sur mes vêtements. 

Moi : qu’est-ce que vous regardez ?

Ils se dispersèrent immédiatement ! Ils étaient toujours à sortir de leurs maisons au moindre bruit. Tout ça pour s’affairer sur la vie des gens. En plus ils me dévisagèrent sans gêne. 

« On peut vous aider madame ? » 

Moi : imbéciles ! T’ai-je demandé quoi que ce soit ?

« C’est juste une aide que je vous propose mais oubliez. Ils ont bien eu raison de vous traiter de la sorte à ce que je vois »

Moi : chien ! Idiot ! N’importe quoi 

J’avais déjà le sang chaud alors qu’un inconnu ne vienne pas en rajouter. Je regagnais ma voiture et balançais mon sac du côté du passager. J’étais de très mauvaise humeur. La personne qui oserait me contrarier allait en prendre pour son grade. J’allais directement à la maison et m’enfermais à double tour dans la chambre, mettant la climatisation en marche. La fraicheur allait m’aider à me clamer.

J’appelais sur le téléphone de la cuisine pour laisser une consigne au cuisiner. On ne préparait rien aujourd’hui. Personne n’allait manger dans cette maison. Orlane rentrait plus vite que les filles de Paul. Nous allions ensemble manger la nourriture qui avait faite pour ce midi. Le reste de la maisonnée allait se débrouiller comme il le pouvait. 

Lorsque vingt heures sonnèrent, je me couchais comme si de rien n’était. Paul arriva et frappa à la porte. D’abord il avait essayé d’introduire sa clé mais en vain. Je le laissais attendre un bon moment, comme il avait fait hier, avant de me lever pour lui ouvrir. Son visage était déformé par la colère. Il rentra et jeta sa mallette au sol.

Paul (criant) : qu’est-ce qui se passe ? Tu as fait changer les serrures ? DANS MA PROPRE MAISON ??

Moi (calmement) : bonsoir Paul comment vas-tu ? Comment a été ta journée ? J’ai essayé de te joindre mais en vain. 

Paul : c’est avec moi que tu joues à ça ? D’abord qu’est-ce que tu es allée foutre chez cette jeune femme ? 

Moi : qui ?

Paul : Luna...

Moi : elle a vraiment eu le culot de te joindre ? 

Paul : tu me fatigues Elizabeth ! Tu me fatigues vraiment. Tu ne peux pas comprendre que tu es en faute ? Tu m’as menti comme ça sans cligner des yeux et je n’ai pas le droit de prendre mon temps pour digérer cette affaire ? Je dois automatiquement te pardonner parce que tu en as décidé ainsi ? Tu as vu ça où ? Tu vas jusqu’à chez des gens te donner en spectacle et les traiter de tous les noms. Ce ne sont pas eux les responsables de cette situation mais plutôt toi. C’est toi qui as menti et non Luna. Merde ! Je sors manger avec mes enfants. De grâce ne fait pas sonner mon téléphone. 

Je ne savais plus que dire après tout ce qu’il venait de me sortir. Il souleva sa mallette et la posa sur la table. Il se changea pris ses clés, appela ses filles dans le couloir et s’en alla. Cette soirée ne s’était pas passée comme je l’avais imaginée. Je pensais avoir une longueur d’avance sur lui mais c’était tout le contraire. Il m’avait cloué le bec. Je ne pouvais pas me permettre de perdre cette relation. Où allais je trouver un confort financier pareil ? Les sentiments je m’en fiche ! L’argent d’abord et ça Desoto en a plein les poches. Je dois régler cette affaire le plus vite possible.

... Williams Abouo ... 

Je crois avoir abusé ! Il fallait que je prenne soin de moi mais surtout de ma santé. Ces deux dernières semaines j’avais enchaîné des voyages sur de longues distances en plus. C’était difficile de maintenir le cap et voilà que toute la fatigue se faisait sentir. Mes paupières étaient si lourdes, difficile de les lever. Tout compte fait dormir un peu plus n’allait pas me faire du mal. Au contraire ! 

Soudain la voix de mon père résonna dans ma tête comme s’il était tout juste à côté de moi : « Williams lorsqu’on sent la maladie pointer du nez, on ne reste pas couché. Ce serait lui donner le champ libre »

Eh oui avec mon père c’était ainsi ! J’ouvrais automatiquement les yeux, regardant le plafond. Il fallait que je prenne un remontant. Je me levais tout doucement et m’assis sur le lit pensant à je ne savais quoi. Ma tête était complètement vide, le blanc total et cela arrivait rarement avec moi. Je me levais avec paresse et me brossais les dents. Je nettoyais le peu d’eau qui avait giclé, pris la serviette et essuyais mon visage. Je la mise automatiquement au sale. Je pris ma douche minutieusement. La serviette qui avait servi à me nettoyer le corps atterrit elle aussi dans le panier à linges sales. Je n’utilisais pas une même serviette deux fois. J’étais à cheval sur la propreté. 

Tout devait être classé selon un ordre ! Je fonctionnais ainsi ! C’était bien plus facile. Mes chemises dans le dressing étaient classées par catégorie et aussi couleur. Mes cravates étaient disposées dans des tiroirs et séparées selon les teintes : le cravates grises et noires dans le tiroir du haut, les teintes de bleue dans celui du milieu et les couleurs vives restaient au dernier car les portant rarement. J’avais viré des femmes de ménages qui n’avaient pas respecté mes règles.

N’ayant pas prévu de sortir aujourd’hui, je passais un bas de jogging de couleur blanche et un t-shirt blanc. Je passais mes sandales de maison et sortis rejoindre le salon. Je revins sur mes pas pour prendre dans ma trousse à pharmacie, de l’Efferalgan vitamine C. Deux en un, ça fera le travail. En revenant au salon, je fus surpris d’entendre de la musique émanant de la télévision. Je m’approchais donc avec l’intention de l’éteindre et hurlait en la voyant. 

Flore (constatant ma présence) : oh chéri tu es dans debout ?

Je l’avais complètement oubliée elle ! 

Moi : oui ! 

Flore : enfin ! Hier tu étais tellement fatigué que nous n’avons même pas pu défaire tes valises et voir ce que tu m’as rapporté ! 

Je lançais juste un hum puis me dirigeais à la cuisine, prendre un verre et y ajouter un peu d’eau. Je glissais ensuite la tablette effervescente et attendais qu’elle soit complètement dissoute. Je terminais le tout et rejoignis Flore au salon. Au passage je n’avais rien remarqué comme nourriture sur la table pourtant mon ventre criait famine. Je pris place dans un fauteuil.

Flore : alors bébé ! Que m’as-tu rapporté ?

Moi : je n’ai pas tellement eu le temps de me promener tu sais ! J’y étais pour affaire surtout 

Flore : pour affaire ? Prendre une seule heure pour faire des courses pour ta fiancée c’est trop demander ? Moi qui fantasmais tellement sur tout ce que tu m’aurais rapporté !

Fiancée ? Je cherchais des yeux la bague sur son doigt que je lui aurais donné. Pourquoi certaines personnes refusaient d’utiliser les correctes mots là où il le fallait ? Flore ne cessait de jacasser sur cette affaire à tel point que mon mal de tête empirait. Ne pas rapporter de cadeau serait-ce la fin du monde pour parler autant ? Je me levais sans rajouter quoi que ce soit. Pendant un moment j’eus envie de lui balancer ma carte bancaire à la figure mais cela reviendrait à lui donner mon code et qui savait quelle folie elle pourrait faire ? J’ouvris donc mon coffre-fort et sortis une liasse de billets ! Je posais le tout devant elle. 

Moi : vas t’acheter ce que tu veux 

Flore (les yeux brillants) : oh mais bébé il ne fallait pas...ce n’est pas tellement important 

Moi : ok 

Je tendis la main pour reprendre mon argent mais madame me devança ! Pourtant ce n’était pas tellement important selon elle 

Flore : mais comme tu insistes, j’irai faire du shopping 

Moi : il y a quoi à manger ?

Flore : euh puisque je sors là maintenant pourquoi tu ne commanderais pas à manger ?

Je la regardais sans plus alors qu’elle se penchait pour m’embrasser, baiser auquel je restais de marbre. Cette histoire ne devrait pas se passer ainsi. J’avais juste envie de prendre mon pied. Malheureusement pour moi, j’étais saoul ce soir-là et l’avait emmenée chez moi à la maison au lieu de la chambre d’hôtel habituelle. Il ne fallait pas oublier la ténacité de flore. Elle a tout fait pour s’incruster. Et aujourd’hui nous en sommes là. Son guichet automatique ? Bien sûr que j’en suis conscient. Elle voit en moi le confort assuré et quel que soit ce que je ferai, elle restera même si cela touche à son intégrité ou son amour propre. J’aurais pu considérer une relation sérieuse avec elle mais c’était une grande paresseuse. Pendant que certaines femmes, se battaient pour être indépendantes ou d’autres comme Windi dirigeaient des entreprises, Flore ne pensait qu’à vivre au crochet d’un homme. Quelle profite bien de ce shopping car c’est son dernier. Il est temps que je mette fin à cette histoire.

Bref, il ne me reste plus qu’à me débrouiller moi-même pour manger. Je dis sortis mon téléphone de ma poche et composais le numéro de mon frère. Peut-être que sa femme avait concocté un bon plat. Je pourrais toujours taper l’incruste. 

...Leslie Desoto...

L’atmosphère de la maison était invivable avec papa et Elizabeth qui ne cessaient de crier chaque soir. Si seulement il pouvait la mettre hors de la maison ! En tout cas c’était leur problème à eux moi j’avais d’autres chats à fouetter, comme parler avec Allan. Il fallait qu’il sache la condition dans laquelle je me trouvais. Ça allait être tout de même délicat puisque nous n’avions plus échangé depuis notre rupture. 

Il était toujours avec sa bande à la même place. Lors de la pause je m’avançais donc vers cette même place. Je trouvais Allan assis, une fille sur les pieds. J’avais vu la façon dont il avait glissé sa main dans la jupe de cette dernière et ne se gênait pas pour malaxer ses fesses. Je trouvais ce geste irrespectueux. Quand je pense avoir été dans cette position et y avoir pris goût ! Bien des folies ! Lorsqu’ils me virent arriver, ce fut le calme plat. Tout le monde me regardait du coup je me sentais un tout petit peu intimidée. 

Moi (me raclant la gorge) : je peux te parler ?

La fille : c’est le nom de qui ici ?

Les garçons éclatèrent de rire ! Je ne pris pas ça personnellement et demandais à Allan de se déplacer afin que je puisse lui parler de quelque chose d’important. Bien sûr il avait fallu qu’il fasse le beau avant de me suivre, sans compter sa copine qui voulait déjà m’arracher les yeux.

Allan : si tu es là pour me supplier de revenir avec toi tu es en retard ! J’ai déjà quelqu’un d’autre 

Moi : je ne suis pas là pour ça et jamais je ne le ferai. Tout ce que je veux te dire c’est que je suis enceinte Allan. 

Allan : en quoi le fait que tu sois enceinte me concerne ?

Moi (dépassée) : mais tu as été mon premier et mon unique ?

Allan : on a mis fin à cette relation depuis quand déjà ? Un deux mois ? Jusqu’à nous allons bientôt être en vacances et tu te pointes la pour me dire que tu es enceinte de moi ? Entre temps qui sait combien de personnes sont passées sur toi et tu viens m’attribuer la grossesse de quelqu’un d’autre ?

Moi : personne d’autre n’est passé sur moi ! Cette grossesse est bel et bien de toi Allan et il va falloir que tu l’assumes.

Allan : tu ne me forceras à rien ! Je dis et répète que cette grossesse n’est pas à moi et d’ailleurs cette discussion prend fin. Ne t’avise même pas à venir m’emmerder avec cette histoire encore une fois sinon je dépêche ma copine sur toi et elle te refera ton portrait. (S’en allant) n’importe quoi. 

Je resterais debout au même endroit, sans bouger, le regardant s’éloigner de moi. Je n’avais qu’une seule envie ! Pleurer tant mon cœur saignait. Dans qu’elle merde m’étais je plongée ainsi ? J’allais me présenter devant mon père et lui dire non seulement que j’étais enceinte mais en plus que la personne ne reconnaissait pas la grossesse. C’était une mission suicide. Allan n’était qu’un lâche. Qu’est-ce que j’avais pu bien voir chez lui ? J’aurais dû écouter ma sœur. J’aurais dû me défaire de cette relation depuis le début. J’avais été sourde et aveugle et voilà où tout ceci me menait. Et si j’en informais ma mère ? Peut-être qu’elle pourrait me conseiller ou proposer une solution. Mais telle que je la connaissais, elle pouvait me trahir directement auprès de papa. J’allais en parler à Morelle et voir. 

Les vacances approchaient alors les professeurs en dehors de monsieur Adjoumani nous laissaient bien avant l’heure. C’est ainsi que nous nous retrouvions à la maison bien plus tôt que d’habitude. Dès qu’on passa la porte, nous tombions sur maman Françoise, assise au salon avec papa. Mon cœur se remplit immédiatement de joie. J’en avais besoin. Nous nous jetions sur elle comme nous avions pour habitude de le faire. 

Maman Françoise : doucement ! Vous allez m’étouffer 

Morelle : tu nous as trop manquée (lui faisant des bisous) ça fait longtemps 

Papa : du coup vous ne me saluez pas ! Je suis invisible 

Nous (rapidement) : bonsoir papa 

Moi : dis-moi que tu restes pour un moment 

Maman Françoise : je ne pourrai pas les filles ! Je suis simplement passée vous remettre la carte d’invitation à mon mariage. 

Moi : ton mariage ?

Maman Françoise : mais oui !

Morelle : et qui es l’heureux Élu ?

Moi (la taquinant) : le monsieur de la dernière fois ?

Maman Françoise : vous le verrez le jour de la cérémonie 

J’étais trop contente pour elle. Elle le méritait vraiment. Elle est restée avec nous jusqu’à ce que Elizabeth revienne avec sa fille. J’étais même surprise de voir que c’était elle qui était allée la récupérer et non le chauffeur. Ça doit vraiment chauffer entre papa et elle hein. Ma sœur et moi nous somme installées à la Terrace pour fuir la discussion houleuse qu’il y avait entre les deux-là. Elle se plaignait du fait que maman Françoise soit venue à la maison. Des conneries quoi ! Comme toujours. Pourtant elle avait trouvé maman Françoise dans cette maison.

Morelle : tu as pu parler avec Allan ?

Moi : oui et c’était une vraie perte de temps. Il dit ne pas reconnaître la grossesse.

Morelle : pourquoi ça ne m’étonne pas ? Un con comme lui ! que comptes tu faire alors ?

Moi : ce que j’ai toujours eu l’intention de faire...me débarrasser de cette grossesse.

Morelle : hum Lyly ! Je ne suis pas convaincue de ça hein. Il y a tellement de risques. Puis peut-être que papa se fâchera lorsqu’il le saura mais une fois que l’enfant sera né, il changera. Regarde comment il était heureux lorsque la fille de Julien est née.

Moi : ça c’est parce que c’est Julien. Papa nous traite différemment parce que nous sommes des filles. Les garçons ont pu aller à l’étranger mais pas nous. Alors c’est sûr qu’il ne réagira pas comme il l’a fait avec Julien. Il va tuer me fier de ses propres doigts. 

Morelle : il faut réfléchir Lyly...peser le pour et le contre et on prendra une décision. 

Moi : ok 

Lorsque la maison fut plus calme, et que les cris avaient cessé, chacune a rejoint sa chambre pour le bain. J’étais en train de m’habiller lorsque l’on frappa à la porte. J’ouvris en tombant sur Orlane. 

Moi : qu’est-ce que tu fais la ? 

Orlane : je t’ai entendue échanger avec ta sœur tout à l’heure sur la terrace...

...Ludovic Desoto...

Alice (tenant le bébé dans ses bras) : elle est juste trop belle ! Elle te ressemble Julien 

Julien (fier) : c’est normal ! Je suis son père ! 

Melissa : tout ce qu’elle a de moi ce sont les cheveux et heureusement 

Julien : qu’est-ce que tu insinues ?

Moi : que le petite risquerait d’être chauve si elle avait pris tes cheveux.

La mère de Mélissa a même poussé le rire. La fille de Julien avait vu le jour depuis deux semaines déjà. Et chaque soir nous passions rendre visite. Julien dormait souvent là pour aider la maman. Il était juste fou de sa fille. Alice était arrivée hier. Nous avions convenu qu’elle descende chez moi chaque deux semaines. Pour ne pas trop sentir le prix des billets d’avion à chaque fois, elle avait proposé qu’on fasse moitié. Elle a dû vraiment insister pour que je cède. 

Moi : Julien tu passes la nuit ici ? Nous allons rentrer !

Julien : je rentre avec vous ! 

Moi : ok (à la maman de Melissa) maman nous allons rentrer nous serons ici demain 

Elle : d’accord mon fils ! Rentrez bien et doucement sur la route hein.

Alice : Melissa si tu veux manger quelque chose écris moi et je te ferai ça. Comme ça ta maman va se reposer un peu 

Melissa : il n’y a pas de soucis ! 

Julien se baissa et posa un bisou sur le front de Melissa puis pris sa fille un moment avant de la redonner à la mère. Nous regagnions ma voiture et je démarrais. Le trajet était un peu long, vingt minutes alors j’en profitais pour le taquiner un peu. 

Moi : c’est relancé entre Melissa et toi ?

Julien : de quoi tu parles ?

Moi : je vois vos petits bisous...les petits gestes tendres. 

Julien : lol ! Je pense que c’est le moment qui fait. 

Moi : ça va faire deux semaines là...le moment n’est pas encore passé ?

Julien : type laisse-moi tranquille 

Moi : on attend juste le petit frère. 

Il ne me ratait pas lorsqu’il trouvait une occasion de se payer ma tête alors je n’allais pas le laisser. Ce n’était pas tous les jours que l’occasion pour moi de le fatiguer se présentait. Nous arrivions à la maison dans la bonne humeur. Nous avions déjà mangé. Il ne restait plus qu’à prendre un bain et nous endormir. Alice se blottit dans les bras et je lui caressais tout doucement le dos. Comme sa peau était douce ! Je la retournais et l’embrassais. Elle entoura mon cou de ses mains et approfondi le baiser. Je lui suçotais la langue et les lèvres. 

Alice (mettant fin au baiser) : ça suffit !

Moi : quoi ? Ai-je fait quelque chose ?

Alice : mais oui ! Tu vas me mettre dans mes états alors qu’on ne peut rien faire. 

Elle me fit sourire fit avec la mine boudeuse quelle affichait. 

Moi (ouvrant les bras) : viens la...tu sais j’ai pensé à quelque chose. Tu adores tresser et tu as toujours voulu avoir un salon à toi même. Je propose que tu viennes t’installer définitivement avec moi ici à dallas. Je vais commencer à entamer les démarches pour t’ouvrir le salon de coiffure. C’est mon nom qui sera sur les documents vue ta situation avec l’immigration mais en dehors de ça...le salon t’appartient. 

Alice (se redressant) : tu es sérieux là ?

Moi : mais oui !

Alice : je...je ne sais que dire. Laisse-moi réfléchir s’il te plaît. 

Moi : mais bien sûr c’est chose normale. Prends ton temps. Ce n’est pas pressé.

Elle m’embrassa à nouveau puis se coucha contre moi. Nous sombrions tous les deux dans les bras de Morphée. 

[Le lendemain]

Moi : le match n’a pas encore commencé ?

Julien : c’est 17 heures, heure de Paris 

Moi : ah ok 

Son téléphone se mit à sonner. Il décrocha ! C’était papa à en juger ce que j’entendais 

Julien : il est à côté (à moi) ou tu as mis ton téléphone

Moi : en charge

Julien (à papa) : je te le passe 

Moi (prenant le téléphone) : allo monsieur Desoto 

La voix avec laquelle il me répondit n’était pas la même que j’avais pour habitude d’entendre. Je pouvais desceller une profonde tristesse dans sa voix. Mon cœur s’affola aussi tôt. Je ne manquais pas de lui faire remarquer le changement dans sa voix. C’est avec une petite voix qu’il me parla du motif de cette humeur. A l’entendre prononcer cette phrase, un grand froid me traversa le corps, de la tête jusqu’aux orteils. Sous le choc, je laissais tomber le téléphone de mon frère. 

Julien : qu’est-ce qui se passe Ludovic ? Qu’est-ce qu’il y’a ?

Moi : Leslie...

Julien (inquiet) : quoi Leslie ? Ludovic qu’est-ce que papa a dit ?

Moi : Leslie est morte Julien ! Elle est morte...


C’est compliqué