Chapitre 28 : Le pardon
Ecrit par Les Histoires de Laya
Chapitre 28 : Le pardon
***Liam***
Je me sens mal, je me sens tellement mal de voir ma femme ainsi.
Je me suis retenu de pleurer devant elle, mais là je verse d’abord quelques larmes.
Une chose est sûre, je ne vais pas laisser passer ça.
J’ai fait part à papa de la situation, on a porté plainte et Nadine Nyare est passée à l’interrogatoire.
Parce que moi je suis convaincu que c’est elle, même si AJ ne veut pas penser à ça, moi je le sais au fond de moi. Je ne peux pas en vouloir à AJ, elle ne voit pas le mal chez les gens, elle est naïve, trop gentille, je ne peux pas lui en vouloir, elle est ainsi.
Sauf que là, on parle de la perte de notre bébé, je ne peux pas laisser passer ça.
L’interrogatoire de Nadine a duré des heures, des heures où elle a juré sur tous ses parents qu’elle n’a rien fait.
Sauf que moi je n’en démordais pas, c’est la seule personne à avoir mangé avec ma femme, ce n’est pas à la maison que ma femme va être empoisonnée. Et par qui ? Nuria ? Impossible ! Moi ? Impossible !
Un moment donné, papa a dit aux personnes chargées de l’enquête
Papa : Ok, comme au Gabon, il faut toujours utiliser les solutions extrêmes, je veux qu’elle dorme en cellule.
Bref, vous savez qu’il a de très très longs bras.
Elle a dormi en cellule deux jours, au troisième jour, elle s’est décidée à avouer.
Nadine (en larmes) : Oui j’ai effectivement mis une poudre dans son verre snif mais je ne voulais pas faire ça.
Mon sang n’a fait qu’un tour, une colère m’a envahi !
Non svp, pourquoi les gens prennent plaisir à faire du mal ?
Policier : Alors si tu ne voulais pas faire, qui t’a dit de faire ?
Elle semble réfléchir, puis elle fond en larmes
Nadine : Snif, c’était juste la jalousie et j’en avais marre qu’elle joue à la femme parfaite qui a une vie parfaite…
J’ai eu un rire nerveux, non svp, donc si ma femme est heureuse, ça doit déranger une personne au point de l’empoisonner ? J’ai l’impression de rêver sincèrement.
Moi : Papa, il faut qu’elle paie pour son acte. Sincèrement, je dis non papa, faire perdre un enfant à une femme par jalousie ? (En colère) non papa, je refuse !
C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée derrière les barreaux en attendant la programmation de son procès !
J’ai passé les 2 jours qui suivaient à voir ma femme en larmes, allongée en position fœtus dans notre lit, elle refusait de se nourrir !
Moi : Bébé, il faut que tu manges s’il te plait. Et Liyanah est mal de te voir ainsi.
AJ (pleurant) : Notre bébé Liam, notre bébé, juste à cause d’une simple jalousie ? Je n’y crois pas, pourquoi me faire ça ?
Moi : Chut bébé je sais (voix tremblante) mais j’ai besoin que tu sois en forme pour Liyanah et moi, s’il te plait bébé, s’il te plait !
Elle a encore beaucoup pleuré !
Quand elle s’est calmée, je l’ai soulevée jusqu’à la salle de bain, je l’ai lavé et je l’ai habillée.
J’ai mis la nourriture que ML lui a préparé dans un plateau et je l’ai nourrie.
AJ c’est ma femme et je me dois de m’occuper d’elle quand elle va mal, même si je vais mal aussi, je crois que la femme qui porte l’enfant ressent une douleur plus grande.
J’étais en train de câliner ma femme et essayer de la faire rigoler quand le gardien a toqué à la porte d’entrée
Moi : Entre Souley
Souley(entrant) : Il y’a un monsieur qui demande à voir Mme si possible.
Moi(intrigué) : Qui est-il ?
Souley : Il dit être M. NYARE le mari de madame Nadine.
Mon sang a encore fait un tour ! Svp, comment il a le courage de se pointer chez moi après ce que sa femme a fait ?
Moi (remonté) : Souley, je ne veux voir personne chez moi ou devant mon portail. (Il sort et ferme la porte)
AJ : Bébé, je crois qu’on…
Moi (la coupant) : Non AJ, là je dis non ! Je ne veux rien entendre, je ne veux pas le voir chez moi après ce que sa femme a fait.
Elle n’a plus retorqué.
Je veux bien qu’elle ait bon cœur mais non, il y’a des limites et là c’est ma limite.
On ne touche pas à ma femme ou à mon enfant ! Jamais !
***Deux mois plus tard
***AJ***
Je me remets petit à petit de cet évènement tragique, j’ai décidé d’essayer de guérir quand j’ai passé toute une journée dans mon lit avec ma fille en face de moi, en larmes parce qu’elle avait l’impression que je l’abandonnais aussi.
Je me suis alors sentie coupable de l’avoir négligée, j’ai compris que j’avais délaissé mon enfant qui a constamment besoin que je lui apporte mon amour et ma chaleur.
J’ai toujours mal mais je surmonte cela avec l’aide de mon mari.
En parlant de lui, je l’ai aussi vu craqué !
Il ne le faisait pas devant moi, sauf qu’un jour en me levant en pleine nuit, je l’ai entendu, je l’ai simplement serré et cette nuit-là on a pleuré notre bébé à deux, je crois que c’était le cap à franchir.
Quelques jours avant mon 27 -ème anniversaire, j’étais assise au salon avec mon mari quand M. NYARE est revenu une fois de plus, j’ai demandé à Liam de le laisser nous rencontrer !
Il était assis en face de nous et nous expliquait la situation.
Lui(triste) : Madame, je vous en supplie de retirer votre plainte svp, je vous en supplie, on a 4 enfants à bas âge, snif, ils sont délaissés sans leur mère. Moi je n’avais plus d’emploi, c’était elle qui prenait en charge la famille, maintenant je dois chercher un emploi mais je n’ai personne à qui les laisser. (Se mettant à genoux) s’il vous plait, nous avons un bébé de 2 ans qui a encore besoin d’elle, aucun de nos enfants n’a plus de 8ans, vous êtes aussi une mère, je vous en supplie.
Je ne suis pas insensible à ses propos, je n’arrive pas à me dire qu’à cause de ma plainte, des bébés seront privés de leur mère.
Il a continué à me supplier, et j’ai senti que c’était son dernier recours.
Moi : Je vais y réfléchir Monsieur, relevez-vous svp.
Après ça, je suis rentrée réfléchir à ce que je devrais faire.
À chaque fois que je pensais à ces enfants restés sans leur mère, mon cœur se serrait.
Moi (la voix tremblante) : Qu’on la libère Liam !
Liam : Bébé, ne me demande pas ça s’il te plait.
Moi (pleurant) : Je n’ai pas la force de faire emprisonner une mère bébé, s’il te plait, je ne peux pas !
Liam (me prenant dans ses bras) : Elle nous a fait de mal AJ
Moi : Dieu s’occupera d’elle alors mais je ne veux pas être la raison pour laquelle des enfants souffriront, je ne peux pas bébé, mon cœur de mère, je ne peux pas snif !
Liam(soufflant) : C’est ce que tu veux vraiment ?
Moi : Oui bébé, je n’ai pas la force d’aller au bout.
Je craque complétement dans les bras de mon mari.
Je sais qu’il n’approuve pas cette décision mais je n’ai pas la force. Je me sentirai coupable si ces enfants devenaient presque orphelins à cause d’une maman emprisonnée. Je ne peux pas.
Le lendemain, nous avons retiré la plainte, et quand elle est sortie, j’ai demandé à la voir en présence de mon mari.
Moi : Je ne sais pas qu’est-ce qui t’a véritablement poussée, mais peu importe, je te pardonne ton acte !
Je te pardonne de tout mon cœur, car je n’arrive pas à souhaiter le mal aux autres. Tu as tué une partie de moi, mais je te libère, car j’ai eu mal pour tes enfants.
Je te souhaite de revoir ta vie, car tu sais, faire du mal aux autres n’a jamais rendu une personne plus heureuse.
Bonne chance !
J’ai pris la main de mon mari, nous sommes rentrés chez nous et j’ai mis cette histoire loin derrière moi, la prière m’a aussi beaucoup aidé.