Chapitre 3
Ecrit par RIIMDAMOUR
Partie 3 (suite de la 2ième partie) :
Je m’étais jetée sur mon lit après être retournée dans ma
chambre, le seul endroit où j’avais le droit d’être.
Je n’avais même plus envie de pleurer après ce qui s’est
passé dans le bureau de ma tante.
Me marier, elle allait me marier sans mon accord. Moi qui
me disais qu’elle ne pouvait plus rien me faire qui puisse m’atteindre, me
marier était la cerise sur le gâteau.
Je pris mon téléphone caché sous mon oreiller, refermai
la porte de ma chambre à clef puis m’enfermai à double tour dans la salle de
bain. Je pus enfin composer le numéro de la seule personne qui pouvait un tant
soit peu m’aider.
Je commençai à parler dès que le bip retentit dans mes
oreilles
°°conversation
téléphonique°°
-
Moi : Josée elle va me marier ! aide-moi ma
Josée ! Aidez-moi ! je ne veux pas me marier ! Stp aide
moi !
-
Josée : quoi ? Calme toi je ne comprends
rien !
-
Moi : ma tante Josée ! elle a accordé ma main
au fils de tonton Rawane ! je ne veux pas Josée… je n’arrivai même plus à
parler tellement je pleurais.
-
Josée : calme toi ma puce respire !
Respire ! Parle doucement, calmes toi !
-
Jo…Jo…Josée je ne peux pas, elle va tout faire pour que
j’accepte, je ne veux pas ma Josée, elle…elle va…
-
Josée : j’arrive ma puce, dans quelques minutes,
calmes toi. au nom de Dieu elle ne perd rien pour attendre cette vieille folle.
°°fin conversation téléphonique.°°
Le téléphone portable me glissa des mains, je me sentais dans un état
second, je n’arrivai même plus à bien
réfléchir.
Pourquoi cela m’arriva-t-il à moi ? La perte de ms chers parents
seulement me suffisait, orpheline de père et de mère à 16 ans et obligé de
rester avec la pire personne qui soit au monde. Elle m’avait déjà battue,
insultée, je croyais même qu’elle ne pourrait plus jamais me rien me faire qui
puisse m’atteindre, mais me marier ? C’était juste la cerise sur le
gâteau. Le pire dans toute cette histoire était que personne ne pouvait
m’aider, Je ne valais plus très cher dans ce pays. De toute façon personne ne m’aurait
cru !
Pourquoi Safiètou était-elle comme ça ? Depuis quand était-elle comme
ça ? Je ne saurai vous le dire.
Je me souviens juste qu’une semaine après l’enterrement de mon père, la
maison commença à se vider des gens qui venaient de partout pour nous présenter
leurs condoléances à elle et à moi, elle donna congé à tous les domestiques
prétextant que nous avions besoin d’être seules. Je me souviens aussi que
j’étais dans ma chambre entrain de prier pour le repos de l’âme de mon pauvre
père qu’on me tira avec brusquerie par derrière. Je vis Safiètou qui me
regardait d’une manière vraiment indéfinissable.
Elle s’assit sur mon lit et me lança :
-
Ils sont enfin tous partis, ouf ! je commençais à
avoir assez de tous ces idiots éplorés qui envahissent la maison jour après
jour pour pleurer sur le sort de quelqu’un qui est mort depuis belle lurette.
Kou dé ba paré ngakay dioyal dioy you méti yii !!
Je la regardai avec de gros yeux ;
-
Moo ! lanela (quoi ? Qu’est-ce qu’il y a?) me dit-elle ?
mako wakh(je l’ai). Et puis sakh yow
damay wakhak yow sakh, dorénavant les choses vont changer, je suis ta tutrice
légale maintenant, Sa yaye dé na sa baye dé (ton père et ta mère sont morts),
je te préviens tu ne vivras plus ta vie de petite princesse pourrie gâtée.
-
Moi (choquée) : Safiètou tu es sur que tu vas bien ???
-
Elle : ça fait longtemps que je ne me suis pas
sentie aussi bien, je n’ai plus ni ton père ni ta mère qui me collent aux
basques. Quoi ? Tu croyais vraiment je les aimais ? fit-elle devant
ma mine choquée, non !!! J’ai toujours détesté ta mère. Ton père sortait
avec moi et elle me l’a volé, ça a été une aubaine pour moi quand elle est
morte mais ton idiot de père m’a avoué se marier avec moi juste pour te tenir
compagnie. Ouf ! il est mort maintenant je vais pouvoir hériter de tout le
pactole.
Elle ne semblait nullement atteinte d’une quelconque
maladie. La froideur qui se lisait sur son visage me faisait froid dans le dos.
-
Moi : Safiètou comment peut tu dire ça ? tu
disais que…
-
Elle : je disais que je t’aime que je vous aime.
Saches petite fille qu’à partir de ce jour j’emploierai toutes mes forces à te
rendre la vie dure.
J’étais juste sidérée, je pensais que c’est la douleur
toujours vive de la perte de papa qui la rendait folle. Comment pouvais-je
savoir qu’elle était sérieuse ?? Les jours précédant elle avait tellement
pleuré qu’on l’avait mené à l’hôpital, elle pleurait même plus que moi qui
étais pourtant l’unique fille du défunt. A chaque fois qu’on lui
disait : « mes condoléances » elle éclatait en sanglots et
je la serrais très fort dans mes bras, je passais mes journées à essayer de lui
faire oublier sa peine, mettant la mienne de côté . Ndékété yo !
-
Moi : Mais Safiètou tu es malade ? Comment
peux-tu dire ça après tout ce que mes parents ont fait pour toi ? ma mère
te considérait comme sa moitié et papa…
-
Elle : ton père croyait que je réussirais à combler
le manque causé par la mort de ta mère…
-
Moi : et tu oses me dire des choses aussi…
Elle m’interrompit en hurlant :
-
Elle : toi tu es bien la fille de ta mère !
Elle a joué sa sainte nitouche durant toute sa vie, elle s’est employé à
charmer tout son entourage ton père en premier me volant l’amour de ma vie.
J’ai toujours joué les seconds rôles, je ne vais pas recommencer maintenant qu’elle n’est plus là surtout pas
avec toi !
-
Mais Safiètou…
Je n’eus jamais l’occasion de terminer cette phrase, elle
me tira par les cheveux et se mit à me gifler si fort que je m’évanouis.
C’était la première fois de ma vie que quelqu’un levait la main sur moi. A mon
réveil j’étais seule sur mon lit, dans ma chambre je crus d’abord avoir fait un
cauchemar, mais la douleur au niveau de mes joues et de mes tempes attestait
bien la réalité.
Je ne comprenais rien, comment Safiètou, ma Safiètou,
notre Safiètou pouvait-elle avoir tenu de telles paroles et surtout avoir levé
la main sur moi ? Elle qui nous témoignait un amour si fort à mes parents
et à moi auparavant. N’avait- elle pas pleuré toutes les larmes de son corps à
l’enterrement de ma mère qui fut sa « moitié », n’avait-elle pas été
une veuve très éploré à la mort de mon père. Cette femme m’avait voué tellement
d’amour quand j’étais petite que je croyais qu’elle était ma vraie maman. Donc
s’était juste inconcevable pour moi qu’elle eut dit et fait ces gestes-là de
son plein gré. Je me dis don que s’était à cause de la douleur qu’elle était
si… et je décidai de passer l’éponge sur ses agissements.
Des coups frappés à la porte de tirèrent de mes sombres
souvenirs.
Je me levai doucement pour aller ouvrir. Josée entra en
trombe dans ma chambre.
-
« Ma chérie ! Tu vas bien ?? Qu’est-ce
qu’elle t’a encore fait cette Cruella ?? Milou parle-moi s’il te plait.
-
Elle va me marier Josée. Lui dis –je les larmes aux
yeux.
-
Moo !! comment ça te marier ??
-
Elle me l’a dit !
-
C’est surement pour te faire peur ma puce. Et avec qui
elle pourrait bien te marier déjà ?
-
Rawane Aïdir et son fils sont dans son bureau en ce
moment même pour parler mariage.
-
C’est une blague ??
-
Je t’assure… que non !
-
Qu’est- ce que tu lui as répondu ?
-
Que je refusais bien sûr ; mais tu sais aussi bien
que moi qu’elle à déjà préparé son coup dans les moindres détails. Elle fera
tout ce qu’elle peut pour me forcer tu la connais
Josée se tut un instant puis se leva en fureur ;
-
Franchement cette fois-ci elle va trop loin. On ne peut
pas marier une personne sans son accord. Je vais aller lui parler !
-
Non ! elle va être plus en colère.
-
M’en fou ! elle va m’entendre.
Avant que je pus placer un seul mot elle était déjà
sortie de la chambre.
C’était trop tard…