Chapitre 3

Ecrit par Les Chroniques de Natou

LE RETOUR DE MON PASSÉ

 

Chapitre 3


Une tragédie qui coûta la vie à  ma dernière petite soeur , la cadette de la famille .  Celle qui fut la plus dorlotée et la plus aimée de mes parents et de mes frères. 

Des années après,  j'essayais de refaire ma vie et corriger mes erreurs , mais apparemment,  mon passé tentait de refaire surface.  Pour rien au monde, je n'aurais laissé quiconque me faire sombrer et détruire tout ce que j'avais  longtemps bâti.  


S'il fallait reprendre cette identité de "Baracado", je l'aurais refait sans hésiter.  Je n'aurais cédé à aucune menace,  et encore moins aux multiples chantages  de cette traîtresse de Samantha . 


C'est ainsi qu'après son appel , je suis rentrée dans ma chambre conjugale, retrouver mon époux , Mr Fouda Francis. Agés de 43 ans, et moi 34 ans, mon époux a toujours été un  très bel homme, élégant,  charmant, mesurant 1m80 environ . Métisse,  d'origine  Greco-Camerounaise, il est assez maniaque et expressif comme homme. Un bosseur acharné qui aime l'excellence et le prestige. Très autoritaire , mais aussi très gentil et sensible . Même si actuellement l'atmosphère de notre couple n'est pas si bonne,  il a toujours su rester serein et responsable en ce qui concerne chaque décision à prendre. Mais il m'est souvent arrivée de le soupçonner de me cacher une autre facette de lui. Mais de toutes les façons, tous les deux étions des cachottiers l'un envers l'autre.  Ça faisait déjà 2 ans que nous étions mariés ,mais notre foyer rencontrait beaucoup de hauts et  bas...

Lorsque j'accédai à la chambre,  je l'ai trouvé assis sur le canapé,  juste à côté de notre lit. Une coupe de champagne à la main , les pieds croisés sur la table, regardant un documentaire à la télévision: 


- Tu sors d'où ? me demanda-t-il .

- Cheri , en regardant la télé au salon, je me suis légèrement assoupie . C'est la sonnerie de mon téléphone , signalant un appel, qui venait à peine de me réveiller .

- Ah je vois ! Et comment s'est passée ta première journée de reprise du travail,  après tes vacances ? 

- Bien mon amour . Mais l'entreprise rencontre de nombreux problèmes et nous travaillons durs pour remettre tout en ordre, répliquais-je .

- Hmmmmm....ok ! Si tu as besoin de moi, je suis là , dans tous les cas, n'hésite pas. 

- Merci,  mon chéri .

- Euh... je  voyage demain dans l'après-midi pour le Brésil. 

- Pourquoi si subitement,  Francis ? Tu m'avais pourtant dit que ton prochain voyage sera  le mois prochain ! Tu ne passes plus de temps avec moi , tu as beaucoup changé à mon égard.  Qu'est-ce qui se passe , mon amour ? 

- Edith...je suis un homme politique et de surcroît un homme d'affaires.  J'ai plusieurs choses à gérer et tu le sais . Alors ça peut arriver que j'aie des déplacements imprévus.


J'étais juste assise au chevet du lit, en face de lui.  Et pendant qu'il s'adressait à moi, je me suis levée, tout en  essayant de me rapprocher de lui,  afin de pouvoir passer une belle soirée entre couple . Je m'avançai et m'assis sur ses genoux , en le couvrant de caresses et de baisers : 

- Francis , tu me manques ! Tu ne me touches plus depuis bientôt 4 mois . 

- Je suis fatigué, Edith ! Je n'ai pas la tête à tout ça en ce moment.  

- Francis, j'ai des désirs,  des envies d'une femme aussi ! S'il te plaît, fais-moi passer une agréable soirée.  Je suis ton épouse quand même ! Je t'en prie,  touche moi et fais-moi passer une nuit inoubliable. 


Alors que j'essayais de créer une atmosphère agréable ce soir là,  il me retira de ses genoux et quitta le siège pour; regagner le salon . Mais je courus vite vers lui, et je  me plaçai devant la porte, pour ne pas le laisser sortir de la chambre.  Alors, il me regarda, puis garda le silence un long moment et me demanda de lui céder le passage :

- Tu n'iras nulle part ! As-tu déjà une maîtresse, c'est ça ? Dis-moi la vérité ! Tu me trompes, c'est ça ?

- Non, Edith . Je ne te trompe pas. Du moins , pas encore. .

- Pas encore,  tu dis ? Tu t'entends parler là ?

-Edith, donne-moi un enfant!!! Je veux un fils !!! Un hériter !!! Depuis 2 ans que nous sommes mariés,  tu es incapable de m'en donner., j'en ai marre ! hurla-t-il en sortant de la chambre et claquant la porte.  


Je le suivis tout en larmes en essayant de l'arrêter afin qu'il ne sorte pas de la maison : 


- Pourquoi me condames-tu pour cela ? Francis,  suis-je Dieu pour créer des enfants ? Et si c'était toi le problème ?

- Tais-toi , Edith !!! Tu Connais Dieu ?comment oses tu prononcer ce nom, avec tant de mensonges ? Moi le problème ? Je te rappelle que j'ai eu un enfant avant toi, ma chère !

- Fran....Fran...Cis stp ne t'en vas pas , En quoi t'ai-je menti ,mon amour ? Discutons , s'il te plaît ,ajoutai-je toute tremblante. 

- Edith, si d'ici là,  tu ne me fais pas d'enfant, je prendrais une seconde épouse,  ou je demanderais le divorce  . Tu es prévenue ! 

- Quoi ?!!! Une seconde épouse , tu dis ? Un divorce ? Francis, es-tu sérieux ? Tu es vraiment un lâche ! Je crois que tu as perdu la tête,  monsieur mon mari ! N'importe quoi !

- Tu oses m''appeller lâche ? comment et depuis quand te permets-tu de me parler ainsi? 


Tout furieux , il m' infligea une  giffles, au point où je me suis retrouvée au sol :

- C'est la première fois que tu lèves la main sur moi, Francis, répliquais-je tout en larmes . 

- Depuis 2 ans que je t'ai épousé, jamais tu ne m'as laissé rencontrer ton père et ta mère. Chaque fois, tu ne me présentes qu'à tes oncles . Et toujours entrain de trouver des raisons,  comme quoi ,tes parents sont dans un village lointain, et qu'on ne peut arriver là-bas. 

- Mais...Mais. ...Fran...

- Silence,  Edith ! Je me demande qui est la femme que j'ai épousée . Je ne sais rien de ta famille, je ne sais pas pourquoi jusqu'ici tes parents ayant appris notre mariage,  n'y sont jamais venus . Mais qu'est-ce que tu me caches,  bon sang ! 

_ je t'en prie , Francis , essayons de dialoguer calmement, chéri. Je te promets que je ferai venir mes parents ici,  et j'irai voir un médecin pour faire des examens afin de voir pourquoi jusqu'ici je n'arrive pas à concevoir . 

- Tu as intérêt! Tu as vraiment intérêt !répliqua-t-il, en claquant la porte , tout en sortant. 


Pas question que je quitte de ce mariage,  ou que je laisse une autre femme entrer chez moi. Comment allait-il s'y prendre,  vu que nous avons signé régime monogamie, le jour de notre mariage ? Non , non, non ! 

Pourquoi perdrais-je tout comme ça, du jour au lendemain,  comme un jeu ? Ma notoriété ? Mes acquis ? C'est vrai que j'ai toujours aimé mon époux, mais mon intérêt dans ce mariage est beaucoup plus pointilleux que ça.  J'ai énormément à gagner en étant mariée à cet homme. Je dois faire quelque chose et au plus vite . 


Je n'avais pas pu trouver le sommeil ce soir là.  Il était 2h du matin et monsieur n'était pas encore rentré, je m'inquiétais déjà.  J'étais assise au salon , et je l'attendais au point de m'endormir.  C'est au bout de 3h30min qu'il arriva et me trouva couchée au salon . Il ne dit pas un seul mot. , mais entra dans la chambre et je le suivis ensuite :

- Où étais-tu, chéri ?

- J'étais prendre de l'air et boire un verre dans un cabaret du côté de Bastos, me répondit-il froidement.  

- Ok . Puis-je t'enlever tes chaussures , mon amour ? 

- Non , merci. J'ai bu un verre de plus , je vais prendre un bain et dormir.  Quant à toi , vas te coucher,  tu dois bosser demain aussi.  


Je le laissai prendre son bain,  je m'allongeai sur le lit en me demandant ce qui se passait.  c'était la première fois qu'il découchait. Quelques temps après, il me rejoignit dans le lit : 

- Francis ?

- Quoi , Edith ? Laisse-moi un peu tranquille ! 

- J'ai envie de toi , mon amour. Si tu ne veux plus me toucher,  alors comment j'arriverai à concevoir ? 

- Va faire des examens , et ensuite on en reparlera. Je n'ai plus rien à rajouter. Bonne nuit .

J'essayai de balader mes mains sur son torse , pendant que je lui parlais . Il fut un peu réticent,  mais après il adhéra à chaque sensation que pouvait lui procurer mon toucher tout au long de ses parties... C'est alors qu'il s'impliqua ensuite et ce fut un bon moment passé.  Ça faisait longtemps que je n'avais plus goûté à sa vigueur et son odeur qui m'ont toujours séduite.  Ce soir là,  il me fit l'amour avec tellement d'intensité que je ne cessais de lui dire de ne pas s'arrêter.  J'aurais souhaité que ça ne s'arrêtât jamais et j'avais l'impression de découvrir un nouvel homme , une nouvelle sensation, qu'en 2 ans  de mariage , je n'avais pas vraiment ressenti. Il accentuait son toucher sur chaque partie de mon corps,  comme s'il venait de me découvrir. On aurait cru que c'était notre lune de miel ....


Il était 5h du matin , lorsque je me reveillai pour apprêter le petit déjeuner de mon époux et son costume qu'il devait porter pour voyager ,pour une réunion d'affaires.  Depuis quelques temps, je ne m'appliquais plus à prendre soin de lui, vu les tensions qui ne cessaient de se multiplier entre nous . J'étais de très bonne humeur ce matin,  je me sentais revivre .

Après avoir fini de tout apprêter , j'allai regarder dans la chambre pour voir s'il s'était déjà réveillé , afin de lui dire que son petit déjeuner était prêt et sa valise apprêtée . Je me rendis compte qu'il était dans la salle de bain mais semblait discuter avec quelqu'un au téléphone : 


- Je suis entrain de veiller à ça ,ne t'inquiète pas, très bientôt,  je te ferai entrer. C'est trop risqué de parler chez moi comme ça.  Je prends mon vol tout à l'heure et on en parlera de vive voix. ok ? Ciao ! 


Mais avec qui parlait-il ? Faire entrer qui ? Qu'est-ce qu'il voulait insinuer par là ? Plusieurs questions me taraudaient l'esprit. Quelques instants après, il sortit de la douche et me trouva dans la chambre : 


- Bonjour ma chérie ! Je ne t'ai pas vue quand je me suis réveillé. Je viens de prendre ma douche .

- Oui bébé,  je préparais ton petit déjeuner. Tes valises sont prêtes et ton costume que tu devras porter, je l'ai sorti déjà.  

- Ah merci beaucoup,  ma belle. Viens là que je te serre dans mes bras un moment.  


C'est ainsi que je me rapprochai de lui, il me prit par la taille et me serra fort contre lui :

- j'ai aimé la nuit que nous avions passée, lui disais-je. 

- Moi aussi, mon coeur . Veux-tu qu'on le refasse ce matin avant que je n'aille prendre mon avion ? petite coquine ! Ajouta-t-il en me souriant 

- Oui bébé,  mais tu seras en retard . Quand tu rentreras, tu auras tout le temps pour moi, ok ? 

- D'accord, tu as raison ! 


Il s'apprêta ensuite , prit son petit déjeuner et le chauffeur le conduisit à l'aéroport de Nsimalen pour prendre son vol . Quelques minutes plus tard, je pris mon téléphone,  et j'appelai une amie de longue date à moi, avec qui je m'entendais très bien : 


- Thérèse ,Bonjour ! 

- Ah ! mais Edith,  ça fait un bail que je n'ai plus de tes nouvelles . Comment vas-tu ? 

- Ah ma soeur ! Je suis là oooh ! Beaucoup de problèmes. J'ai l'impression que les choses ne vont pas comme je l'aurais souhaité.  J'ai besoin de ton aide , vu que tu as toujours les solutions à tout. 

- Ok , voyons-nous à ta pause de midi,  donc. Et nous en parlerons de vive voix..  

- D'accord, Thérèse ! À tout à l'heure.


Je raccrochai , puis je pris mon bain et m'habillai,  pour le boulot. Il était 8h du matin et je devais me rendre au travail pour recevoir de nouveaux partenaires d'affaires qui se sont proposés d'investir dans notre entreprise. Alors que nous étions sur le chemin, mon chauffeur et moi , les feux de signalisation nous indiquaient de s'arrêter.  Pendant que nous étions, stationnés, pour attendre le feu vert,  une vieille femme  habillée de façon bizarre, sortit de je ne sais où,  et se retouva devant la vitre de ma voiture . Elle me tendit la main,  comme pour me demander de l'argent,  mais je l'ignorai. Elle s'agrippa alors à la portière de ma voiture , et insista que je  lui donne de l'argent : 

- L'argent ! L'argent ! Donnez-moi de l'argent ! J'ai faim , disait-elle sans cesse.

- Dégagez !  lui répondit mon chauffeur 

- Votre chauffeur me chasse et vous ne dites rien ? Vous allez beaucoup souffrir,  madame ! Je vois un triste sortilège qui va s'abattre sur vous. Femme maudite ! Vous avez fait trop de mal et vous le paierez ! ajouta-t-elle en pointant sur moi un regard furieux 

- Vous êtes une sorcière,  ou quoi ?! Vielle sorcière ! de quel droit me parlez vous ainsi? Vous me connaissez où ? rétorquais-je à la vielle femme

- Madame, ne répondez pas . C'est une sorcière mendiante qui semble être mentalement déréglée. On les connaît ici dehors , madame. Elles veulent l'argent des gens pour travailler dans la sorcellerie avec,  ajouta mon chauffeur.  

- Hahahaha ! Vous regretterez,  ma petite fille ! Retenez ce que je vous ai dit . Vous me chercherez un jour , mais j'ai bien peur que vous ne me trouverez plus.. car moi seule peut vous donner des secrets que vous ignorez, me répondit, la vieille femme.

- Allons-y d'ici ! Cette vieille sorcière,  me raconte du n'importe quoi! Emmène moi à mon  bureau . 


Et mon chauffeur poussa légèrement la vieille dame avec la voiture et elle se retrouve au sol. C'est ainsi que nous continuâmes notre trajet pour mon lieu de service. J'essayai de rester sereine, face à la scène qui venait de dérouler, mais je ne puis rester indifferente à ses propos à mon égard...


Suite demain,  21 octobre 2021

Le retour de mon pas...