
Chapitre 3
Ecrit par Benedictaaurellia
La collaboration entre Samuel et Claire avait commencé à porter ses fruits. Leurs initiatives de sensibilisation avaient suscité l'intérêt de plusieurs habitants d'Agbodrafo, désireux de contribuer à la protection de leur environnement. Pour canaliser cet engouement, ils décidèrent de créer une association locale dédiée à la préservation de l'écosystème côtier.
Lors de la première réunion de l'association, une vingtaine de personnes se rassemblèrent sous le grand manguier de la place du village. Parmi elles, des pêcheurs, des agriculteurs, des enseignants et des commerçants, tous conscients de l'importance de protéger leur cadre de vie. Samuel prit la parole le premier :
— "Chers amis, notre région fait face à des défis environnementaux majeurs. L'érosion côtière menace nos habitations, la pollution affecte notre santé et celle de nos enfants. Il est temps d'agir ensemble pour inverser cette tendance."
Claire enchaîna en présentant des exemples concrets de projets réussis dans d'autres régions du Togo. Elle mentionna notamment le "Projet de Développement Communautaire" qui avait permis d'améliorer les conditions de vie de milliers de personnes grâce à des initiatives locales. Elle parla également du "Programme Environnement Urbain de Lomé" qui visait à améliorer la gestion des déchets et à protéger la biodiversité.
Inspirés par ces exemples, les membres de l'association décidèrent de lancer plusieurs projets locaux :
Reboisement des zones côtières : Planter des arbres le long des plages pour lutter contre l'érosion et protéger les habitations.
Sensibilisation à la gestion des déchets : Organiser des ateliers pour apprendre aux habitants à trier et recycler leurs déchets, réduisant ainsi la pollution locale.
Promotion de l'agriculture durable : Former les agriculteurs aux techniques respectueuses de l'environnement, limitant l'utilisation de produits chimiques nocifs.
Pour financer ces initiatives, l'association sollicita des subventions auprès d'organisations nationales et internationales. Leur dossier attira l'attention du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), qui avait déjà soutenu des projets similaires au Togo. Après plusieurs mois d'attente, une réponse positive leur parvint : une subvention de 30 000 dollars était accordée pour soutenir leurs actions.
Avec ces fonds, l'association put acheter du matériel, organiser des formations et mobiliser davantage de bénévoles. Les premiers résultats furent encourageants : des centaines d'arbres plantés, une nette diminution des déchets plastiques dans les rues et des agriculteurs adoptant des pratiques plus écologiques.
Cependant, tout n'était pas gagné. Certains habitants restaient réticents au changement, attachés à leurs habitudes. D'autres craignaient que ces initiatives n'affectent leurs revenus, notamment les pêcheurs inquiets des restrictions sur certaines zones de pêche pour protéger les écosystèmes marins.
Conscients de ces défis, Samuel et Claire multiplièrent les rencontres avec les différentes communautés du village. Ils écoutaient les préoccupations, répondaient aux questions et adaptaient les projets en conséquence. Ils mirent en place des programmes de compensation pour les pêcheurs affectés, en collaboration avec des ONG spécialisées dans le développement durable.
Peu à peu, la méfiance fit place à la confiance. Les habitants comprirent que ces initiatives étaient dans leur intérêt et celui des générations futures. L'association devint un modèle pour les villages voisins, qui vinrent chercher conseil pour lancer leurs propres projets environnementaux.
Ainsi, grâce à l'union des forces et à la détermination de chacun, Agbodrafo entama sa transformation vers un avenir plus vert et durable, démontrant que la volonté collective peut surmonter les défis les plus ardus.