Chapitre 3: Des explications s'il vous plait

Ecrit par Womins

Clinique Saint Germain             

J’ai la tête dans le cul, et l’éclairage dans cette salle d’attente n’arrange rien. Qu’est-ce qui nous a pris de faire tant d’excès ? Le plus étonnant c’est que ce soit Anne-So qui pour une fois passe pour la plus sage.

Charlotte est allongée dans le petit canapé et je crois qu’elle est dans le même état que moi si ce n’est pire. Quelques infirmières nous dévisagent, je les comprends. Je suis presque sûre que les ambulanciers leur ont déjà raconté qu’ils nous avaient récupérées dans un club de strip-tease.

Je ferai mieux d’aller nous chercher du café.

Sam est en route avec le petit. Il n’a trouvé personne pour le garder. Anne-So est en salle de travail ou en salle d’accouchement avec Margot. Travail, accouchement c’est quoi la différence ?

Chacha (en essayant de se lever) : Je me sens pas bien.

Moi (calmement et à voix très basse) : Rien de bien étonnant Chacha. T’as pris de la coke.

Chacha : Je crois… je… je crois que je vais aller me mettre de l’eau sur… euuugggrr

Elle venait de vomir.

Moi : C’est le bouquet !

C’est précisément à cet instant que Sam et Noah firent leur entrée, trainant derrière eux un trolley. Quelle image !

Sam (inquiet) : Bonsoir les filles. Vous n’avez pas du tout l’air bien.

Noah (grincheux) : Je veux dodo papa.

Une femme de ménage était en train de faire de son mieux pour mettre un peu de propreté autour de nous.

Chacha s’écroula sur le canapé en marmonnant quelque chose.

Sam (la pointant du doigt) : T’es sûre qu’elle va bien.

Moi (prenant Noah dans mes bras pour le border) : C’est une longue histoire.

Sam : Et surtout une soirée bien arrosée à ce que je vois. Je peux te laisser le petit, je vais voir Margot.

Moi : Vas-y et surtout dis-lui qu’on l’aime.

 

Je me suis endormie depuis à peine cinq petites minutes que déjà, je sens qu’on veut m’extirper des bras de Morphée.

Anne-So (me secouant dans tous les sens) : Allez, lève-toi. Je sais que t’as pas crevé, réveille-toi !

Moi (oubliant où je me trouvais) : Putain Sophie…Arrête !

Anne-So : Margot a accouché.

Et elle était déjà en train de secouer Chacha sous le regard de quelques patients. Le jour s’était déjà levé. Ma montre affichait huit heures quanrante-quatre minutes.

Moi (prenant conscience) : Elle va bien ?

Anne-So : Oui, elle va bien. Venez ! Elle est magnifique.

Elle courait dans le couloir serrant notre Noah dans ses bras. J’avais l’impression d’avoir dormi juste deux minutes et pourtant.

Dans la chambre, Anne-So avait fait coucher Noah sur le lit, avec sa maman. Sam était là, heureux à souhait.

Moi : Je ne rêve pas n’est-ce pas ?

Margot (tenant son bébé dans ses bras) : Tu ne rêves pas. Elle est bien là.

Chacha (se déchaussant bruyamment) : On dirait que t’as désenflé tout d’un coup.

Margot : Arrête de dire des bêtises et approche.

Je mourais d’envie de voir sa petite frimousse. Avait-elle les cheveux frisés de Noah ? Nous nous approchions et là, ce fut le coup de foudre. Elle était là, toute rose avec sa petite bouille. Elle n’arrêtait pas de bailler. Elle était sans doute épuisée par la soirée de folie qu’elle venait de vivre.

Sam (son téléphone en main) : Allez, je vais prendre une photo. Vous êtes prêtes ? C’est bon !

Ne pouvant pas rester dans cet état, nous décidions d’un commun accord de rentrer chacune se reposer avant de revenir un peu plus tard. C’était aussi pour laisser cette petite perle faire connaissance avec sa famille. Juste son papa, sa maman et son frère. Nous avions la vie devant nous pour lui faire des câlins et des papouilles.

 

Deux jours après la naissance de cette princesse, Margot ne nous avait toujours pas fait part des prénoms qu’elle avait choisis. Avec les filles nous avions décidé de lui faire cracher le morceau.

Dans la chambre, Noah n’arrêtais pas de faire des caprices. Il voulait à tout prix tenir sa sœur dans ses bras. Il touchait son nez, essayait de compter ses doigts, lui faisait des bisous. Ils étaient adorables.

Moi : Margot, arrête de nous faire languir. Tu as l’intention de lui donner quels prénoms ?

Margot (affichant son air le plus sérieux) : Je pensais à Alex Anne-Charlotte. Vous en dites quoi ?

Anne-Sophie (essayant de dissimuler sa joie) : Ce n’est pas vraiment Anne-Sophie mais bien, je me contenterai de cela.

Moi (lui faisant les yeux doux) : Pourquoi pas Alex tout simplement ?

Margot (toute joyeuse) : En fait, c’était juste une blague. Nous avons décidé de l’appeler  Léa.

Je tombais des nues. J’aurai supporté son Alex Anne-Sophie pourtant.

Chacha (s’écroulant sur le lit et prenant sa tête dans ses mains) : Moi qui me faisait déjà une folle joie d’avoir une petite Charlotte. Tu viens de briser mon rêve.

Les cadeaux s’empilaient dans la chambre tout comme les bouquets de fleurs. On se serait bien cru dans une mini jungle colorée.

Moi : C’est fou le nombre de cadeaux que tu as reçu, ça donnerait presque envie de faire un enfant. Peut-être que je m’y mettrais dès le retour de Raphaël.

Une fois de plus, j’ai encore dû abandonner Raphaël tout seul à la maison. Ces dernier temps, je croule sous le poids des dossiers urgents. Il faut ajouter à cela l’organisation de la plus importante soirée de l’année pour OPIUM. Tout le monde est hyper stressé.

C’est un peu pathétique de ma part, après quatre semaines loin de moi, il aurait pu s’attendre à meilleur accueil de ma part. J’ai beaucoup de chance qu’il soit si compréhensif.

Moi (au téléphone) : Tu sais que tu me manques.

Raphaël (sans grande conviction) : Oui, je sais.

Moi (portant ma tête de ma main libre) : Je suis désolée.

Raphaël : …

Moi : Je te promets que dès que tout ça s’arrête, je t’accompagnerai où tu voudras.

C’est le moment que Louane choisi pour entrer comme une furie dans mon bureau.

Louane (excitée comme une pile chargée à fond) : J’essaie de te joindre depuis tout à l’heure…

Son regard glisse sur le fixe que j’avais mal raccroché. A mon oreille, j’entends seulement le souffle de Raphaël, pas un son de plus. Je pose ma main sur au niveau du micro.

Moi (à Louane) : Qu’est-ce qu’il y a ?

Louane (l’air grave) : Réunion d’urgence dans la salle de réunion. Avec le big boss, tu ferais mieux de raccrocher ce putain de portable.

Moi (lui faisant signe de me donner un instant) : Bébé, je dois te laisser. On se voit tout à l’heure.

Raphaël : Ok.

Moi (pleine de remords) : Je t’aime.

Louane : On doit y aller là Alex.

Elle a raison, nous devons y aller. Anne Laroche n’est pas le genre de femmes à attendre qui que ce soit.

Quelque part, seul dans un appartement en plein centre de Paris.

Je suis assis sur la terrasse, à plus de vingt mètre du sol. Le monde en bas me semble être une fourmilière géante. L’air frais de la nuit caresse avec douceur mon torse nu. Un mois presque loin de tout ça, un mois loin de Paris.

Paris c’est la ville de mes amours, la ville de mes passions les plus explicites et les plus silencieuses. Elle ne m’a pas toujours fait cet effet. Aujourd’hui, elle presse mon cœur, harcèle mon esprit et remet en cause tout ce que je pensais établi. Mon téléphone affiche vingt et une heure huit et comme chaque soir depuis mon retour, je me retrouve seul.

Je rentre et sans même trop y penser, j’attrape mon t-shirt posé sur le canapé et j’enfonce mon jeu de clés dans la poche de mon short. Tennis aux pieds, je suis prêt à aller courir.

Je coupe le moteur de ma berline dans un parking non loin de chez elle. Je vérifie une dernière fois les nœuds de mes lacets avant de me lancer à corps perdu dans une espèce de course contre moi-même. A mesure que je traverse les carrefours, mon rythme cardiaque s’accélère. Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce qui a bien pu me passer par la tête ? Je suis déjà en bas de son immeuble et je ne sais pas ce que je dois faire. Je regarde mon reflet un bon moment dans l’énorme vitrage de cette entrée et je réalise enfin que c’est une erreur. Je ne devrais pas être là. Pourtant, c’est plus fort que moi, je n’ai pas envie de faire demi-tour. Des gouttes de sueurs courent le long de mon dos, je me passe les mains dans mes cheveux humides. Je décide de traverser la rue et je m’installe sur un banc. Mon regard est braqué sur les fenêtres de son appartement. Que penserait-elle si prise d’une de ces envies propres à elle, elle venait s’y installer pour observer le clair de lune ?

Alors que mon esprit est dans la tourmente, un monsieur promenant un chien s’arrête devant moi et même si j’ai l’impression qu’il s’adresse à moi, je n’entends rien de ce qu’il dit.

Le vieux monsieur (me secouant) : Monsieur, vous allez bien ?

Moi (revenant à moi) : Oui, oui… Je vais bien.

Le vieux monsieur : Je vous demandais si je pouvais me reposer un moment avec vous.

Moi (me reculant pour lui faire de la place) : Bien sûr.

Il s’assoit péniblement et son chien n’arrête pas de me lécher les jambes. Ca me chatouille. Je ne dis rien, je me contente de le repousser doucement mais il revient à chaque fois.

Le vieux monsieur : C’est un sacré joueur ce Bob.

Je souris à cette remarque.

Le vieux monsieur : Que faites-vous assis sur un banc seul à pareille heure ?

Moi : …

Le vieux monsieur : Vous ne voulez pas me le dire. Mais moi, je sais qu’il n’y a qu’une raison qui puisse pousser un homme aussi tard à s’asseoir pour réfléchir sur un banc public.

Moi (intéressé par ce qu’il venait de dire) : Et quelle serait donc cette raison ?

Le vieux monsieur : Une passion.

Il avait mis un nom sur ce que je venais de faire. Sans réfléchir, j’étais sorti sans dire quoique ce soit à Alex. De toutes les façons, elle était partie en réunion, elle avait dû couper son portable. La vérité c’est que j’aurai pu lui laisser un message.

Il me regardait sans dire un mot.

Le vieux monsieur (pointant de son menton l’immeuble) : Je vous ai vu arrêté devant cet immeuble tout à l’heure, vous aviez l’air bien loin dans vos pensées. Je parie que votre amoureuse vit ici. Vous avez dû faire une bêtise et là, elle ne prend plus vos appels. Vous vous êtes dit que vous alliez lui faire une surprise.

Moi : Loin de là papi, mon amoureuse ne vit pas ici.

Lui (l’air étonné) : Ah bon ? Alors que faites-vous devant un immeuble à presque vingt-trois heures ?

Moi (pris d’un sursaut) : Quoi ? Vous êtes sûr de vous ?

Je cherchais mon téléphone.

Moi (énervé) : Mince…

Le vieux monsieur : Vous ferez peut-être mieux de rentrer mon petit. De rentrer retrouver votre amoureuse.

Je tournais ma tête vers le vieux monsieur. Il portait de petites lunettes rondes et son visage affichait le calme et la sérénité.

Moi (me mettant sur mes pieds) : Vous devriez vous aussi aller rejoindre la vôtre.

Le vieux monsieur (essayant de se mettre debout en s’appuyant sur moi) : Les tombes près de la sienne sont déjà toutes occupées mon garçon.

Il avait dit cela avec une telle émotion que je me senti mal pour lui.

Le vieux monsieur : Crois-moi mon petit, profite de chaque seconde avec elle car quand on perd l’amour de sa vie, il ne nous reste plus rien, si ce n’est une terre vide de sens.

Il avait dit ces dernières paroles en traversant la route. Je le regardais et il pénétra dans l’immeuble suivi de son fidèle compagnon, Bob. Mon regard s’arrêta à sa fenêtre tandis que dans ma tête je me rejouais cette dernière conversation. Je me mis à courir vers ma voiture, il fallait que je rentre.

 

Alex***

Quand j’arrive à la maison, Raphaël n’est pas là et ses chaussures de sport non plus. Il est sans doute allé courir comme tous les soirs depuis son retour. Je préfère ça au lieu de le savoir seul ici en train de mourir d’ennuie.

Après m’être détendue dans un bain gourmand, je m’installe dans le lit. Mon mal de tête me commande d’avaler une aspirine et d’éteindre les lumières. Je peux maintenant me glisser dans les draps. Je me tourne et je me retourne, ne trouvant pas le sommeil et voilà qu’une petite lumière attire mon attention. C’est le téléphone de Raphaël, il a dû l’oublier en sortant. Il est tard, qui est-ce que ça peut bien être ? Je m’étire comme une chatte pour attraper l’appareil. C’est un rappel « IMPORTANT : Anniversaire de Liz dans 5 jours ». Décidément c’est qui Liz ? Je pose l’appareil et je m’allonge de son côté du lit. Piquée par la curiosité, je me redresse et attrape à nouveau le téléphone. Je dessine rapidement le schéma de déverrouillage pour rentrer dans les contacts. En saisissant « L » dans la petite barre de recherche, je trouve vite  le fameux prénom « Liz », rien de plus. Pas de photo, pas d’adresse. Juste la date de son anniversaire. J’ouvre Whatsapp et je fais la même chose que tout à l’heure. J’y découvre une photo de profil présentant une fille de dos à la chevelure brune et sauvage. Elle ne me dit toujours pas qui est Liz. Alors que j’entreprends de lire leur conversation, j’entends du bruit provenant du salon et un faisceau de lumière apparait sous la porte. Je sors de l’application, je verrou vite fais l’appareil que je redépose avant de me mettre sous la couverture. Mon cœur bat à la chamade. Serait-ce le poids de la culpabilité qui m’envahit ?

Cette nuit-là, je n’ai pas trouvé le sommeil. Je me demandais sans arrêt qui pouvait être cette femme ? Je commençais même à chercher la petite bête en chacun de ces gestes. Il s’était allongé sans même un baiser. Il avait passé quelques minutes sur son téléphone avant de se coucher loin de moi. M’en voulait-il pour cet abandon qu’il subissait ? Etait-il fatigué ?

Le lendemain matin, Je m’en allais fatiguée. J’avais les traits tirés et mes questions étaient toujours là. S’imposant à moi.

 

Charlotte***

C’est la pause, j’ai besoin de souffler. Christian, ce collègue de longue date éperdument amoureux de moi m’invite à déjeuner. Je n’aime pas donner de faux espoirs à un homme mais j’aime encore moins passer ma pause déjeuné seule. C’est toujours l’occasion pour un homme de vous accoster. C’est à croire qu’ils guettent tous cet instant pour aller chasser de la femelle.

Moi (en pénétrant dans l’ascenseur, mon hôte près de moi) : Alors Chris, tu m’emmènes où ?

Chris : Ne sois pas si impatiente. Je te promets juste que tu vas te régaler.

Nous sommes seuls dans l’ascenseur. Je sens quelques relents de son parfum. Je le guette et il est tout beau dans son costume bleu marine. Il dégage tellement de charme. A cet instant, la chanson de Calogero « en apesanteur » tourne en boucle dans ma tête et mon esprit se laisse aller à des pensées pas très catholiques.

Chris : Eh ho mademoiselle, tu peux sortir.

Je reviens à moi et je le gratifie d’un léger sourire.

Nous marchons en parlant de tout et de rien depuis quelques vingt minutes. Mes pieds me font mal. Qui m’a dit de prendre ces chaussures qui ne sont pourtant pas à la bonne taille ?

Chris (s’apercevant de ma démarche douteuse) : Un problème Charlotte ?

Moi (morte de honte) : Oui, oui ! C’est juste que j’ai marché sur une punaise hier et là, ça me fait horriblement souffrir.

Chris (joignant le geste à la parole) : J’arrête un taxi, je ne voudrai pas que tu ais mal par ma faute.

En descendant du taxi, je ne peux m’empêcher de me sentir mal. Si j’avais su que le dit-restaurant était seulement à quelques mètres devant nous, je me serai faite violence pour continuer d’avancer. Il ne semble pourtant pas y penser lui.

Nous sommes à Maison Sibille, une adresse  sympa où se retrouvent bien la nourriture et la décoration. Sur leur carte, ils proposent des déjeuners gourmands et équilibrés aux inspirations suédoises et péruviennes. Ils proposent même des ateliers « Do It Yourself » de décoration mais aussi des ateliers de cuisine pour adultes et enfants. Je suis ravie de cette découverte. Christian a pris soin de nous prendre une des rares tables installées près de l’énorme baie vitrée qui sert de façade. C’est beau d’admirer tous ces parisiens tentant de courir pour rattraper le temps.

Moi (enchantée par ma salade « swedish gravelax » et ôtant discrètement mes talons sous la table) : Comment tu as découvert cette adresse ?

Chris (avalant une gorgée d’eau) : Grâce à une bonne amie.

Une amie, rien que ça. Aurait-il l’intention de me rendre jalouse lui ? C’est peine perdue mon pauvre. Tu es sûrement le mec le plus canon que je connaisse mais de là à me rendre jalouse ? Il m’en faut plus que ça.

Chris (portant son menton sur ses mains jointes en un poing) : Dis-moi, pourquoi refuses-tu toujours d’essayer avec moi ? Tu acceptes mes invitations, tu ne te gênes pas pour me faire du charme et pourtant tu refuses qu’on aille plus loin.

Moi (le fixant droit dans les yeux pendant que de la pointe de mon pied, je caressais sa jambe par-dessus le tissu de son pantalon) : Je refuse de me mettre dans une relation qui fera de moi une prisonnière. Et puis, tu dis que tu veux être avec moi mais ça ne t’a pas empêché de te mettre avec Jane des ressources humaines ou encore Sarah, ta secrétaire qui ceci dit en passant craque toujours pour toi. Tu verrais les regards qu’elle me lance.

Chris : Tu préfèrerais que je t’attende sagement dans un coin de mon bureau ? Je ne cherche pas à te mettre en cage Charlotte.

A travers la baie, un monsieur attire mon attention. La demoiselle qui l’accompagne porte un joli turban ultra coloré noué avec expertise sur sa tête. Ils ont l’air de partager quelques choses mais quoi donc ? Ils ne se tiennent pas la main. Ils ne se portent pas de regards langoureux. Et pourtant ! Sans aucune explication, je quitte ma chaise et je me dirige pieds nus vers la sortie, laissant un Chris surpris. Je marche discrètement derrière eux sous les regards de passant. Que fait-il là tout sourire dans cette petite rue de Paris ? Où vont-ils ? Je ne peux m’empêcher de penser qu’elle est bien foutue cette fille et d’admirer les quelques rondeurs de son corps.

Soudain, je sens une main qui me retient. C’est Christian.

Chris (énervé et me mettant mes chaussures dans les mains) : Bordel mais qu’est ce qui t’arrive ?

Moi : Rien.

Je me retourne et zut, je les ai perdus de vue.

Chris : Tu peux m’expliquer ? Tu viens de m’abandonner dans un restau seul comme un chien pour suivre un autre mec et pieds nus de surcroit. C’est bon, j’en ai ma claque de tout ça Charlotte, j’y vais.

Et le voici qui marche déjà devant moi fulminant de colère.

Moi (consciente de ce qui venait de se passer): Chris, attends.

Chris (en se retournant) : Quoi ? Es-tu prête à me donner une explication ?

Moi (m’avançant vers lui) : Oui.

Nous prenons un taxi ensemble. Dans l’ascenseur, je me pose mille et une questions. Que vais-je bien pouvoir lui expliquer quand moi-même je ne pense pas avoir un seul élément de réponse.

Nous pénétrons dans mon bureau et sans aucune forme invitation, il s’installe dans un des fauteuils en face du mien.

Chris (calmement) : Je t’écoute.

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