Chapitre 3: La rencontre au LAK

Ecrit par MTB

Ce soir, Chantal avait décidé de faire un tour au LAK VIP Club. C’était un nouveau bar ouvert et qui faisait une promotion spéciale pour une nouvelle bière. Comme d’habitude, elle était entourée de ses meilleures amies. Au total, elles formaient un gang que cinq filles. Pour l’occasion, elles ont porté des robes qui s’arrêtaient juste au-dessus des genoux et des bottines. Une ceinture serrait maladroitement la hanche. Celui qui n’aurait pas remarqué leur présence devait faire une consultation ophtalmologique pour se rassurer que ses yeux sont en bon état.

Richard aussi avait décidé d’aller dans le même club. C’était sa première fois depuis un mois que la boîte existe. Bizarrement, il ne comprenait pas pourquoi il n’y avait pas encore mis les pieds. Afin de ne pas se sentir seul, il demanda à des amis de l’accompagner mais de s’assurer qu’une bonne compagnie serait disponible pour bien s’amuser. Il était là une demi-heure avant l’arrivée de Chantal et avait déjà entamé avec ses amis une deuxième bouteille de whisky. Il dansait au milieu de deux filles et prenait malin plaisir à tripoter leurs seins et leurs fesses. Il ne put s’empêcher de la déshabiller du regard et de l’imaginer déjà dans son lit en train de faire des galipettes. C’était la deuxième fois qu’il la voyait. Le bruit qu’il faisait au milieu de la piste de danse faisait de lui une attraction et aucun regard ne pouvait dire qu’il ne le remarquait pas. Y compris Chantal. Intérieurement, elle se disait, que oui, les garçons ne sont que de connard. Leur cerveau ne pense qu’à une seule chose : le sexe. Elle pariait que cette nuit, il se taperait l’une de ses filles ou pourquoi pas les deux. Après tout, c’est un choix que personne ne leur imposait. Elles n’étaient pas obligées de se livrer à tous les garçons pour s’offrir un petit bout de pain. Il valait mieux travailler honnêtement et gagner sa vie dignement que de se livrer à la prostitution selon elle.

Elle détourna son regard pour s’installer à une table qu’elle avait déjà pris le soin de réserver à l’avance à travers les contacts sur l’affiche publicitaire. Dès qu’elles furent installées par l’agent de sécurité affecté à leur service, elles furent servis pas un barman habille qui, avec tact, avait déjà servi les cinq verres disposées autour de la bouteille de champagne Laurent Perrier se trouvant dans le sceau à vin posé au milieu de la table.

Chantal avec ses copines venaient de vider la bouteille de champagne à moitié et d’un pas léger, occupèrent la piste de danse. Elles dansaient comme des professionnelles. On avait l’impression qu’elles n’avaient pas d’os mais avaient un équilibre parfait transformant des gestes simples en de figures paraissant si faciles à réaliser. Qui ne voudrait pas danser avec elles ? Presque tous les garçons voulaient tenter une approche mais tous les essais s’étaient soldés par des échecs. Mais comme la nuit tous les chats sont gris, la honte ne pouvait se lire sur les visages. Après avoir dansé pendant un bon quart d’heure, elles retournèrent s’installer dans leur loge pour finir la bouteille de champagne. A peine avaient-elles fini de boire la dernière goutte qu’une autre bouteille atterrissait sur leur table.

-          Excusez-moi garçon mais nous n’avons pas commandé une deuxième bouteille.

-          C’est un cadeau de Monsieur Richard, mesdames.

-          Qui est ce Richard ? J’ai deux mots à lui dire.

-          J’espère ne vous avoir pas vexées, mesdames.

-          Qui êtes-vous ? répliqua sèchement Chantal

-          Richard.

-          Alors c’est donc toi le fameux Richard dont parle tout le monde ?

-          Suis-je aussi célèbre que cela ? Vraiment je me sens flatté. Et j’espère que ma renommée a tout de positif.

-          Parait-il que tu sais faire de très bonnes choses. Sauf que nous ne sommes pas à acheter. Tu peux repartir avec ta bouteille de champagne. Je pense que tes jolies poupées sont en manque de toi. Et à mon avis, ce champagne leur fera plus de bien que tu ne le penses.

-          Je n’essaie pas de vous acheter, mademoiselle…. ?

-          Vous auriez dû commencer par cela. Et si je vous donne mon nom, c’est parce que vous le méritez.

-          Alors si vous le permettez, je vais essayer de deviner par moi-même.

-          Vous croyez ? Vous savez vous montrer drôle à ce que je vois.

-          Chantal n’est-ce pas ?

-          Qui vous renseigne ? rétorqua Chantal qui si elle avait la peau blanche allait montrer qu’elle rougissait. De toute façon, elle était en feu.

-          Nous sommes dans une petite ville et tout se sait, mademoiselle Chantal. Et comme j’ai gagné, vous gardez la bouteille.

-          Nous n’avons rien parié je vous signale.

-          Tu peux me tutoyer. Et c’est parce que tu le mérites que je te l’offre. Il y a trop de bruits ici. C’est pour cela que je te propose de me retrouve à cette adresse demain à dix-neuf heures. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.

Depuis quand se connaissaient-ils pour avoir beaucoup de choses à se dire ? Elle savait déjà que les gens étaient vraiment bizarres. Mais ce Richard était déconcertant. En plus il donne un rendez-vous comme si c’était un ordre. Savait-il à qui il s’adressait ? Il fallait reconnaitre quand même que l’assurance qu’il dégageait et son insolence faisaient de lui un gars à part entière et différent de tous les garçons qui l’avaient déjà abordée pour la séduire. Elle resta immobile comme tétanisée par la vue d’un démon pendant deux à trois minutes avant de baisser ses yeux sur le bout de carte de visite qu’il lui avait remise.


à suivre...
ENTRE DEUX AMOURS