Chapitre 3 : Le doute s'installe
Ecrit par delali
Chapitre 3 : Le doute s’installe.
Après un bon repos, Wendell se sentit revigoré. Il sortit donc de la chambre pour se rendre compte que la nuit était déjà tombée. Il se dirigea vers la salle de séjour où il avait laissé William. Dès qu’il fit son entrée dans la salle, il se retrouva nez à nez avec Julia.
Celle-ci se tenait debout face à William. Elle le regardait, puis ensuite regarda Wendell.
- C’est qui ce petit garçon Wendell ? entama-t-elle.
Il ne sut quoi répondre sur le coup. Il se dit aussitôt qu’il devait garder son sang-froid et ne pas se laisser emporter par l’état d’âme de son épouse. Alors, il entreprit de détourner son attention.
- Mon amour, sois la bienvenue, dit-il en allant à sa rencontre.
Julia avait un fort tempérament et ce trait de caractère faisait qu’elle passait rarement inaperçue. Dès que son époux fit à sa hauteur, elle reprit à son égard :
- Réponds moi Wendell, qui est cet enfant ?
Ah franchement cette Julia ! Elle ne changerait décidemment pas.
Il inspira alors un bon coup et se tourna directement vers le petit garçon. Il l’interpela en se tapant dans les mains.
- Allez viens avec moi.
Celui-ci qui étant déjà accroché à son regard, obtempéra à la seconde près. Sous le regard ahuri de son épouse, Wendell entraina l’enfant jusqu’à sa chambre.
- Wendell ! s’exclama-t-elle dans son dos.
Après avoir laissé l’enfant dans la chambre, il revint à la salle de séjour et se tourna vers sa femme. Celle-ci était toujours debout à l’attendre.
- Qu’est ce qu’il y’a Julia ? Pourquoi tant d’agressivité ? Je te souhaitais la bienvenue tout de même, tu aurais pu faire un peu attention à moi.
Oh ! Son époux venait de lui faire une sacrée morale là, songea Julia. A la suite de ces mots donc, elle se ressaisit et esquissa un sourire maladroit.
- Excuse-moi mon amour, tu as raison.
Aussitôt elle jeta son sac à main dans le divan le plus proche, se rapprocha de son époux, s’agrippa à lui pour lui arracher un baiser et lui dit :
- C’est que j’ai juste été surprise que Roc me parle d’un évènement dans ma propre maison et que je ne sois pas au courant. Je sais qu’on a l’habitude de tout se dire.
- Oui, je sais mon amour.
Il en profita pour la serrer très fort contre lui et lui susurra des mots doux.
- Je t’aime mon cœur, tu le sais ?
- Bien sûr chéri.
- Tu es la plus belle, dit-il entre deux baisers.
- Hum…chéri … tout va bien ?
- Viens t’asseoir près de moi.
Elle s’exécuta l’air inquiète.
- Tu m’inquiètes là. Que se passe-t-il ?
Il prit une profonde inspiration.
- Chérie, il faut qu’on soit fort, c’est une épreuve pour notre couple, entama-t-il.
- C’est … c’est en rapport avec ce petit garçon ?
- Oui.
Elle détourna son regard et expira un bon coup. Pourquoi, elle avait l’impression que ce qu’elle s’apprête à entendre ne lui plaira pas ?
Elle redirigea son regard vers lui à nouveau et demanda :
- Parle-moi, je t’écoute.
- Ce petit garçon s’appelle William chérie…
- Et … il est ?
- Je n’en sais encore rien Julia.
- Mais dans ce cas qu’est-ce qu’il fait chez nous ?
- En fait la seule explication plausible que je trouve, c’est que c’est quelqu’un qui a besoin d’aide pour éduquer son enfant qui a fait ça.
- Attends Wendell, tu parles de quoi là ? Je ne comprends rien. Tu veux dire que tu ne connais même pas les parents de cet enfant ?
- Calme toi Julia, je t’explique.
Il prit une profonde inspiration et se lança :
- Cet matinée, avant que je ne revienne de ma signature de contrat, une femme, que je ne connais pas je te signale, est passée laisser le petit comme quoi il serait…
Avant qu’il ne terminât sa phrase, Julia s’exclama très calmement :
- M’aurais-tu fait un enfant dans le dos ?
- Mais comment peux-tu t’imaginer de telle chose Julia ? Tu sais que je ne ferais jamais une pareille chose.
- Mon intuition me trompe rarement Wendell…
- Arrête chérie, je te dis que je ne connais pas cette femme. Laisse-moi tout te raconter…
Il se lança ainsi dans la narration avec les moindres détails du déroulement des faits. A la fin de son récit, son épouse garda le silence un instant avant de déclarer :
- Comment cette femme que tu prétends ne pas connaître connait tes nom et prénoms ainsi que ton bureau ?
La question fit un déclic dans la tête de Wendell ! C’était vrai qu’il n’y avait pas pensé.
- Je ne sais pas ! dit-il pour sa défense. Elle s’est peut-être renseignée sur moi, qui peut savoir ?
Cette histoire semblait trop ambigüe aux yeux de Julia.
- Pourquoi toi ?
- ….
Il ne savait plus quoi répondre.
- Et pourquoi tu as ramené cet enfant chez nous si tu ne sais rien de lui ?
- Enfin Julia, on n’allait quand même pas le jeter dehors, sa mère a disparu.
- Mais pourquoi chez moi ? Avec toute cette insécurité qui règne dehors. Tu aurais pu appeler la police pour qu’elle se charge de son cas.
- Oui, tu as raison. Mais j’ai pensé qu’un commissariat n’était pas un endroit approprié pour garder un enfant.
- Et que comptes tu faire ? Le garder chez nous ? L’adopter ? Sans me demander mon avis ?
- Mais noon. Bien sûr que je vais informer le commissariat le plus proche. Je vais aussi faire faire …. un test de paternité, lâcha-t-il tout inquiet.
- Paternité ?
Aïe ! Il venait de frapper fort apparemment avec cette déclaration.
- Tu as osé me faire ça ? articula-t-elle au bord des larmes.
- Mais calme toi chérie, c’est sûr que c’est quelqu’un qui essaie de semer le trouble entre nous.
- Mais si tu es sûre de n’avoir rien fait pourquoi tu fais un test ? Tu me trompes hein Wendell, n’est-ce pas ?
Cette fois ci Julia se laissa aller contre le dossier du fauteuil en pleurant à chaudes larmes. Elle disait entre ses sanglots :
- Snif…. Comme j’ai pas pu te donner un enfant…snif… tu as suivi le conseil des gens… Snif …. Et tu es allé dehors.
Wendell se rapprocha plus près d’elle pour la réconforter.
- Non Julia, je t’en prie ne pleure pas. On n’a pas d’enfant parce que c’est pas encore l’heure de Dieu, il fait toutes choses bonnes en son temps. J’ai pris la décision de faire le test pour juste confirmer que c’est bien une mascarade et que cet enfant n’est pas le mien. Ainsi la vérité est rétablie et on évite les rumeurs sans fondement.
Julia se leva d’un coup et prit le chemin des chambres.
- Fais ce que tu veux Wendell, je ne supporterai plus longtemps cette humiliation, dit-elle avant de disparaître dans le couloir.
Il n’essaya pas de la retenir. Il se dit qu’elle avait certainement besoin de temps pour digérer tout ça. Il poussa un soupir et ferma les yeux.
- Seigneur, je t’en prie, soutiens mon couple dans cette épreuve, surtout soutiens ma Julia quel que soit ce qui arrivera. Tu as promis d’être toujours avec nous, pria-t-il.
Puis, il se mit debout et décida de penser à autre chose. Il entreprit de faire le tour de la maison. Au bout de trois quarts d’heure, il se retrouva dans la cuisine. Là, il vit les courses avec lesquels son épouse était rentrée de la ville. Il se rappela alors de son contrat de la journée et de la soirée prometteuse qu’ils s’étaient promis son épouse et lui de passer.
Il poussa un soupir et une idée lui effleura l’esprit. Il prit une bouteille de vin puis se dirigea vers leur chambre à coucher. Lorsqu’il y entra, Julia venait de sortir de la salle de bain. Dès qu’elle le vit, elle s’assit sur le bord du lit de sorte à lui faire dos. Il se rapprocha d’elle.
- Chérie, regarde ce que tu as ramené et que j’ai trouvé dans la cuisine.
Elle lui jeta juste un regard furtif, et retourna à sa besogne. Elle se nettoyait les cheveux à l’aide d’une serviette. Il posa la bouteille et fit geste de lui prendre la serviette. Aussitôt elle se hissa plus loin de lui.
- Pas ce soir Wendell, je ne suis pas d’attaque, lui lança-t-elle.
- S’il te plait ma reine, profitons de cette soirée comme on l’avait prévu, rien que toi et moi.
Elle ne répondit rien, se leva et alla accrocher sa serviette sur le sèche-linge de la salle de bain et revint s’asseoir. Elle commença ensuite ses soins cosmétiques d’entretien.
- S’il te plait mon cœur, fais un petit effort, reprit-il en lui caressant les pieds.
Elle retira ses pieds et déclara tout en continuant ses soins :
- Excuse-moi, mais je ne sais pas faire semblant chéri. Je ne peux pas faire comme s’il n’y avait pas d’inconnu dans ma maison.
- Mais enfin Julia, ce n’est qu’un enfant.
- Ah bon ? Tu penses ? Tiens, tu ne sais même pas si c’est un enfant de sorciers.
- Julia ! Nous sommes chrétiens. Si Dieu est pour nous, qui peut aller contre nous ?
- Je vois que tu es décidé à faire ce que tu veux. Même la Bible a demandé à ce que nous soyons prudents.
Sur ces mots, elle jeta son morceau de coton à la poubelle. Puis, elle s’engloutit sous les draps.
- Bonne nuit Wendell, lui lança-t-elle avant de se recouvrit complètement la tête.
- Chérie, tu ne vas pas te coucher sans rien avaler tout de même ?
- Je n’ai pas faim.
- S’il te plait ma puce, fais un effort, accompagne-moi au moins pour diner.
- Vas y toi, ne t’inquiète pas pour moi.
Il n’ajouta plus rien, il se sentit tout simplement rejeté. Alors qu’il était persuadé d’être innocent dans cette histoire. L’envie de faire des efforts le quitta aussitôt. Il prit alors la bouteille de vin et ressortit de la chambre.
Une fois à la cuisine, il se servit un verre d’eau en prélude à son dîner. Puis demanda à se réchauffer un ancien plat. Quelques dix minutes après, il était devant son plat, mais n’arrivait à avaler aucune bouchée.
Il avait l’estomac tout simplement noué. D’un seul trait, il repoussa l’assiette qui était devant lui.
- Je sais qu’il y a des personnes qui n’ont pas ça à manger ce soir, mais c’est plus fort que moi, je ne peux rien avaler, se murmura-t-il à lui-même.
Cette simple pensée lui remémora le petit William. Avait-il dîner lui ? Quelqu’un s’en était-il préoccupé depuis que lui s’était enfermé dans sa chambre en cette fin d’après-midi ?
Aussitôt il se mit en marche vers la chambre du gamin. Au bout de quelques enjambés, il y était. Tout doucement, il ouvrit la porte et entra dans la pièce.
Son cœur se serra à la vue du tableau qui s’offrit à lui. Le petit s’était endormi à même le sol, recroquevillé sur lui-même, son sac à dos entre les bras. Wendell se rapprocha et remarqua sur ses petites joues, des traces sèches de larmes.
« Las de pleurer, il a dû certainement s’assoupir sans même s’en rendre compte », se dit Wendell. Il eut de la peine pour lui.
« Sa mère doit lui manquer certainement ».
Il regarda autour de lui, tout était parfait certes, pas approprié pour les plus petits mais idéal pour se reposer au calme, malgré tout ça, l’enfant avait pleuré.
« Peut-être que sa mère avait aussi l’habitude de le bercer juste avant le lit », se dit-il encore.
Puis, sans plus tergiverser, il se baissa, souleva le petit garçon de terre et alla le poser sur le lit. Il le déchaussa et le couvrit confortablement avec les draps.
L’idée lui vint ensuite de ranger le sac à dos de l’enfant lorsqu’intrigué il entreprit plutôt d’y jeter un coup d’œil.
Il repéra donc un fauteuil et s’assit. Il ouvrit le sac à dos, et comme il s’y attendait un peu, il n’y avait pas grand-chose, pas de tenues de rechange en tout cas. Il se mit à sortir les affaires les unes après les autres. Il sortit une brosse à dent, un petit peigne à cheveux, quelques sous-vêtements, un carnet de santé et de vaccination, du beurre de karité et deux babioles qui devaient lui faire office de jouets.
Au moment de refermer le sac, une couleur blanche au fond attira son attention. Il se saisit de l’objet et se rendit compte qu’il s’agissait de papier. Il le sortit et se retrouva face à une enveloppe.
Il l’ouvrit et y découvrit une photo, en plus d’un extrait de naissance.
Il inspira profondément et se mit à contempler la photo. Il y avait sur la photo, William et une jeune femme souriante. Ils avaient l’air tous les deux heureux.
Wendell se retrouva encore une fois sidéré. Il aurait dit que c’était lui sur la photo quand il avait 2 ou 3 ans. Mais le hic, était que la femme à côté de l’enfant n’était pas sa mère à lui, encore moins une femme qu’il connaissait.
Il fixa d’avantage la photo comme si cela lui permettrait de se rappeler de quelque chose, mais rien. Il ne connaissait cette femme ni d’Adam, ni d’Eve.
- Seigneur, qu’est-ce que c’est que cette histoire ? lâcha-t-il.
Ensuite, il prit l’extrait de naissance et avant de s’y concentrer, il leva la tête et regarda longuement l’enfant endormi.
- Qui es-tu petit ange ? Pourquoi j’ai tant de frissons en m’approchant de toi ?
Il redirigea ensuite son regard sur l’extrait de naissance. Il y lit « William Akpé G. EGNON », né de père WG et de mère Inaya EGNONNAM, le 18 Mai 2016, à Cotonou.
Suite à cette lecture, Wendell reprit la photo, scruta le visage de la jeune femme et relu son nom. C’était donc cette femme qui se prénommait Inaya ? Mais d’où pouvait elle surgir pour venir semer tant de trouble dans sa vie ?
Autant de questions sans réponses trottinaient dans sa tête. N’en pouvant plus, il se mit à arpenter la pièce en réfléchissant dans tous les sens.
Une idée lui vint à l’esprit au bout de plusieurs minutes de vas et viens. Il sortit son téléphone, voulu composer un numéro, mais hésita. En temps normal, il ne ferait pas ça. Il était sûr de lui que ce serait la dernière personne qu’il appellerait en pareille circonstance, mais ceci dit, il était perdu. Et il ne comprenait pas pourquoi il voulait appeler, peut-être parce que cette personne pourrait l’aider à organiser ses idées.
Il se décida alors et composa le numéro.
Son correspondant décrocha à la quatrième sonnerie.
- Wendell ! Quelle surprise, comment vas-tu ?
- Pas très fort Kémi…
- Humm … Qu’est-ce que cela peut bien être ? Que t’arrive-t-il ?
- Pas au téléphone, pourrais-tu passer … maintenant ?
- Quoi ? Ça fait un bail que tu ne réponds plus à mes appels et là tu veux me voir à l’instant ?
Hum ! Cela aurait été trop beau que Kémi ne lui fasse pas la morale, soupira Wendell.
- Tu sais très bien que je n’aime pas tes invitations pas très catholiques et certaines de tes fréquentations Kémi, changes tout simplement de mode de vie et nous serons les meilleurs cousins du monde.
- Ah ouais, je vois ça. Et tu ne penses pas que c’est toi qui devrais décoincer un peu ? Elle est rose actuellement ta petite vie ?
La situation complexe dans laquelle il se trouvait à ce moment lui noua la gorge face à cette question. Il sortit aussitôt la première idée qui lui vint à l’esprit.
- Ecoute Kémi, j’ai besoin de te voir là ! Pendant que j’y suis, dis-moi, connaitrais-tu une certaine Inaya Egnonnam ?
Kémi garda le silence un moment et reprit :
- Je ne sais plus couso, lâcha-t-il en riant.
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