Chapitre 3 : Tempête a bord.
Ecrit par Ladiva225
Clinique Sainte Rita...... Abidjan //
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Taraji Benson Lenoir.
J'ouvre les yeux et je comprends sur le champs que je suis couchée dans un hôpital. Comment j'y suis arrivée ? Je n'en sais pratiquement rien, seul les parties endoloris de mon corps me font comprendre la source certaine de mon malaise. Je me relève en sursaut en pensant à mes enfants : Penda ? Matteo? Avec qui sont-ils ? J'entreprends sérieusement de descendre de ce lit étroit pour aller à leur recherche lorsque celui qui semble être le docteur fit son apparition.
- mais que faites vous madame ?
- mes enfants... Je dois aller les chercher. Fis-je troublée.
Ce dernier se rapproche et tente de me réconforter.
- calmez-vous vos enfants sont dans la salle d'attente en compagnie de votre amie.
- mon amie ? Dis-je surprise.
- euh oui elle s'est présentée en tant que telle.
Sur le coup l'image de la belle dame que nous avons rencontré au centre commercial me vint à l'esprit, c'est peut-être elle en y pensant je me tranquillise un temps soit. Toujours est-il que mes bébés sont avec une inconnue... Qui a quand même eu la bienveillance de rester avec eux un motif de plus pour réussir à me calmer complètement.
- bien je vois que vous êtes moins agitée maintenant.
- euh oui...
- je suis le docteur Touré... madame je n'ai pas voulu informer votre '' amie'' des véritables raisons de votre admission ici,aussi parce que je retenais judicieux de le faire directement avec vous. Dit-il en prenant un air grave.
-...
- ce que je m' apprête à vous demander est un peu privée mais il faut que je confirme certains doutes alors s'il vous plaît essayez d'être honnête avec moi...bon vous avez toujours le choix de ne rien vouloir me dire mais... Est-ce que vous ne serez pas par hasard victime de violence conjugale ?
Mon cœur fit un boum dans sa cavité. Co...comment était-il parvenu à soupçonner ce fait ?
- votre corps est marqué de blessures et de bleus sans compter toutes ces fractures...
- euh docteur je.. J'ai récemment fais une chute dans les escaliers ?
- et cette chute vous a causé tout ça ?
-....
- écoutez madame c'est votre droit de ne pas vouloir vous confier. Mais au moins pour vos enfants prenez des dispositions. En cachant ces blessures elles auront pu s'infecter je ne suis pas un psychologue mais je tiens à vous dire que persister dans cette histoire et n'en parlant pas à votre entourage vous causera non seulement des problèmes psychologiques mais aura des répercutions sur votre santé.
En parler à mon entourage ? Se serait exposé ma vie de couple... D'ailleurs comment parviendrai-je à raconter à mère par exemple que depuis des mois Germain prend grand plaisir à me taper dessus pour un oui ou un non, de plus c'est le père de mes enfants et connaissant ma mère elle voudra que je le dénonce. Non... Non je ne peux pas me permettre d'en parler tout comme les autres fois je croyais pourvoir dissimuler mon mal mais faut croire que ça ne marche pas à tous les coups. Hum je souffle longuement et baisse la tête incapable de faire face au docteur.
- vous n'avez pas à en avoir honte vous savez ?
Je relève la tête.
- ok... Puis-je sortir aujourd'hui ?
- c'est possible heureusement que les fractures ne sont pas aussi graves. Je vous donnerais une ordonnance puis si vous le désirez je vous fixe un prochain rendez vous histoire de voir si tout va bien.
- ça me va.
- ok. Alors je vous prescrit les médicaments et le prochain rendez vous, une infirmière viendra vous les remettre.
- d'accord.
Il se dirige vers la sortie appuie sur le poigné de la porte mais avant se retourne et me regarde.
- si vous voyez que la situation ne s'arrange pas fuyez aussi loin que vous pouvez de cet homme croyez moi je sais de quoi je parle ma... Ma sœur a perdu la vie sous les coups du monstre qui lui servait de mari abandonnant ces quatre enfants derrière elle.
J'avale difficilement ma salive après qu'il se soit confié, non ce n'est pas ce que je désire mais quitter Germain n'est juste pas possible.... quelle triste fin pour sa sœur ! Je ne répondis rien il se contenta de sortir.
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Les enfants étaient déjà endormis à l'arrière de la voiture, tandis que Zhenia a qui je suis infiniment reconnaissante à insisté pour aller elle même chercher mes médicaments. Garée donc sur un parking je balayais le coin du regard histoire de faire passer le temps quand je vis une silhouette qui attira mon attention sortir d'un immeuble non loin de moi. Avec insistance je finis par réaliser qu'il s'agissait de ma belle-mère elle était accompagnée
d'Eunice la cousine de Germain puis d'une autre femme qui plus elles approchaient dans ma direction avait des traits de ressemblances avec mon époux vêtit d'une robe moulante avec une poitrine quasiment inexistente elles traversèrent toujours sans faire attention pour finalement s'engouffrer dans un taxi compteur.
Sa doit sûrement être une autre cousine vu la ressemblance avec mon mari. Étant fils unique elle ne pouvait être sa sœur. J'aurais pu descendre et aller à leur rencontre mais pardon j'ai mal partout pas la force d'y aller. C'est vrai que ma belle mère est une femme adorable et j'adore passer du temps avec elle mais pas pour cette fois, heureusement que les enfants dormaient sinon ils allaient insisté pour la voire.
La portière s'ouvre et ma nouvelle amie s'installe à bord.
- excuse moi si j'ai mis autant de temps, c'est qu'il y avait une longue file d'attente.
- oh t'inquiète ! Avec tout ce que tu as fais tu prétends que je me plaigne ? Bien sûr que non ! Dis combien ça t'a coûté ? Demandais-je en m'emparant de mon sac à main.
- surtout pas ! Je l'ai fais avec plaisir tu ne me dois rien.
- mais...
- pas de mais, indique moi plutôt ou tu vis.
Je suis dépassée par toute cette gentillesse envers moi, je veux dire on se connaît à peine...
Je lui donne mon adresse qu'elle insère sur le GPS, une quarantaine de minutes plus tard nous voilà arrivés devant ma maison. Ne pouvant pas porter les enfants toute seule je passe un appel à ma fille de ménage qui sort immédiatement. Elle me facilite la tâche en prenant Matteo qui était plus lourd je reste cinq autres minutes à parler avec Zhenia, cinq minutes durant lesquelles je l'arose de merci nous échangeons finalement les numéros puis nous nous séparons nous promettant de nous revoir un de ces jours. Cette femme est vraiment une perle !
Toute éreintée je rentre dans la chambre conjugale et vois la mallette de mon époux sur le lit. Le jet d'eau qui coule me fit comprendre qu'il prenait son bain. La bonne femme soumise que je suis commence par ramasser ces vêtements laissés au sol qui puait à des kilomètres le parfum féminin pour les mettre à la buanderie, comme toutes les fois où j'ai trouvé des indices sur son infidélité j'ai préféré ignorer me disant que je dois certainement me faire des films. Tiens la dernière fois c'était du rouge à lèvre sur les coles de sa chemise cette femme doit sans multiplier ces tentatives pour me faire véhiculer le message . Vous devez vous demander sans doute pourquoi malgré sa violence et ces infidélités je continu de fermer les yeux en supportant, eh bien parce que malgré tout je suis follement amoureuse de cet-homme à qui je me suis mariée à un jeune âge : sept ans de vie commune ce n'est pas peu !!! J'avais à peine 22 ans quand j'ai accepté de faire de lui mon mari et maintenant à 29 ans je me demande ce en quoi j'ai fauté pour que cette merveilleuse vie de couple que j'avais à viré au cauchemar du jour au lendemain Germain s'est métamorphosé sans que je ne puisse le comprendre.
Cet homme doux et aimant n'était plus qu'un lointain souvenir... Mon nom c'est Taraji Benson j'ai 29 ans je suis directrice d'une école maternelle 1et enseignante à mes heures perdues maman de deux magnifiques enfants : Matteo 7 ans et Penda 4 ans. Je suis Tanzanienne de père et ivoirienne de ma mère. Mes parents se sont rencontrés en Angleterre alors que ma génitrice y était aller pour poursuivre ces études universitaires, ils vécurent une histoire d'amour dont je suis le fruit. Deux ans après ils se séparèrent, à la fin de ces études ma mère à préférée rentrer avec moi en Côte d'Ivoire j'étais très jeune mais j'ai souffert de cette séparation quelques années encore plus lorsque j'ai perdu mon géniteur dans un accident de la circulation j'étais très proche de lui... J'avais alors 20 ans quand on perd un parent surtout on a l'impression que tout notre monde s'écroule et mon petit papa s'en est allé avec une part de moi . C'est dans cette période difficile que j'ai rencontré Germain qui au départ n'était qu'un simple ami qui avec le temps avait su occuper une place importante dans ma vie, il était parvenu à me faire remonter la pente petit à petit, je suis sortie de la dépression dont je souffrais puis tout s'est fait naturellement entre nous maman l'aimait bien du coup elle n'a pas trop hésité avant de m'accorder sa main certes elle était un peu inquiète pour mon jeune âge mais j'ai su la convaincre et quelques mois plus tard nous accueillons Matteo dans notre vie. Mais la situation financière de Germain n'était pas vraiment stable, il faisait des petits boulots par ci et par par là et peinait sérieusement, à s'occuper de moi et du bébé très orgueilleux de nature il ne voulait pas recevoir de l'aide de ma mère je le convaincu d'investir une grande partie de l'argent que mon père m'avait laissé en héritage dans une activité. Au départ il refusa mais vu mon instance il finit par accepter promettant de tout me rembourser. C'est ainsi qu'il monta sa société de transport d'abord dans son village dont les habitants avaient des difficultés à se déplacer il rencontra un grand succès là bas puis avec le temps son activité se répandit dans toute la région jusqu'à concurrencer certaines sociétés à Abidjan pour me remercier il me donna quelques actions dans ces différentes sociétés puis fit construire cette grande villa que nous habitions, trois ans après c'est au tour de Penda d'illuminer notre vie je lui attribu ce nom qui en swahili signifie Amour tout comme elle mon prénom provenait de cette langue Taraji signifie Espoir.
La porte de la salle d'eau s'ouvre, et mon époux en ressort une serviette autour des hanches, il m'ignora et commença à se vêtir...c'etait la nouvelle tendance ici j'étais à présent transparente pour lui a peine s'il m'adressait la parole.
- Salut chéri. Fis-je un petit sourire en coin.
Il se retourne dans ma direction me lance un regard neutre puis continu de s'habiller.
- bonsoir !
- euh... Tu sors.
- oui et ?
- je...je demandais juste.
- je pars en voyage ce soir, ne m'attends pas pendant les 7 jours à venir.
- Quoi et tu me l'annonce juste comme ça ? D'ailleurs as-tu prévenu les enfants au moins ?
- Taraji je ne souhaite surtout pas m'énerver ce soir ne me pousse pas à bout. Dit-il de cette voix qui réussi à me glacer le sang, ce n'est pas bon signe mais j'avais besoin de comprendre le motif de ce voyage brusque.
- écoute mon amour mon intention n'est pas de t'irriter loin de là, je suis juste surprise par ce voyage.
- c'est pour le boulot.
Germain termine et sors une petite valise dans laquelle il jette des vêtements, je voulu le faire mais il me repoussa.
- touche pas à mes affaires ! Je peux moi même le faire.
Là s'en était trop j'avais suffisamment contenu mes émotions depuis de longs mois j'en avais marre. J'éclate en sanglot m'assois sur le lit.
- qu'est-ce que j'ai... J'ai bien pu te faire Germain ? S'il te plaît si j'ai eu un comportement déplacé excuse moi je... Je ne m'en suis certainement pas rendu compte mais pitié je n'en peux plus de la situation que nous vivons... De ta violence... C'est un enfer sur terre moi tout ce que je veux c'est... C'est qu'on soit ce couple unis du passé. Si je t'ai offensé pour l'amour du ciel pardonne moi.
Mon mari referme sa valise et me fixe.
- tu as fini ?
Je reste estomaquée par son indifférence à tel enseigne que les mots n'arrivent pas à se frayer un passage dans ma bouche.
- bien je vois que tu n'as plus rien à me dire bonne soirée !
Germain sort prenant bien soin de claquer la porte derrière lui.