CHAPITRE 30
Ecrit par Emyam
STEPHANIE
Une semaine en silence radio ! Oui oui ! Vous avez
bien lu. Cela fait une semaine que Marc-Ariel et moi ne nous sommes pas vu. Pas
d’appel, pas de texto ! Rien. Pourtant ce n’est pas comme si de mon côté
je n’avais rien testé ! Je lui ai écrit. J’ai même essayé de l’appeler.
Mais je tombais toujours sur sa messagerie.
Je ne sais pas ce qui se passe mais tout cela est suspect.
Même Stéphane n’a pas pu avoir des infos concrètes par Richmond. Il sait juste
que Marc a été souvent absent du boulot mais qu’il va bien. Qu’est ce qui a été
à la base de cette pseudo disparition ? Ma question sur Marianne ? Y
suis-je allée un peu plus tôt ? Le Marc-Ariel que je connais serais venu
depuis le soir de notre discussion pour s’expliquer. Mais là, rien.
Bon...En même temps n’oublions pas que le Marc-Ariel que je
connais n’est qu’une façade ! Le vrai se cache sous ce masque d’homme
bien. Le vrai est celui-là qui a fait souffrir ma sœur.
Mis à part le fait que ma cible soit aux abonnés absents,
l’autre partie de mon plan a bien évoluée. Ma patience au sein de cette
entreprise en tant qu’assistante a fini par payer. L’entreprise de Marc-Ariel a
fait auprès de la nôtre une demande de prestation de service pour l’entreprise qui
avait voulu les lâcher et dont j’avais réussi à intercepter le mail. De mon
bureau, en un petit clic, j’ai semé la zizanie dans cette commande. Lorsque le
client se rendra compte de l’énorme gaffe et au vu des énormes préjudices
causés, elle mettra au final en place sa menace de les quitter. Il ne me
restera plus qu’à faire tomber cette information dans les bonnes oreilles pour
déclencher une réaction en chaine. J’ai hâte de voir ces pourritures ruinées.
Je suis assise dans l’appartement de Marc-Ariel en train de
savourer avec un verre de vin cette petite victoire lorsque j’entends sonner.
Enfin ! Je cours ouvrir en croyant avoir affaire à Marc-Ariel mais je suis
surprise de tomber sur Stéphane !
-Mais que fais-tu ici ?
-Plutôt toi que fais-tu ? Crie-t-il ! Je t’appelle
depuis hier vendredi soir mais ton téléphone est hors-service apparemment. Et
vu qu’on n’avait pas de nouvelles de Marc-Ariel je me suis inquiété !
-Oh...Mon téléphone était juste à plat hier. J’ai dû oublier
de le rallumer. Mais ce n’est pas une raison. Tu sais bien que ce n’est pas
prudent de venir ici ! Après qu’il ait fait ses pitreries, je finis par l’installer
et lui proposer un verre de vin pour m’accompagner.
-Bon...Il faut vraiment que tu partes maintenant ! Dis-je
après une dizaine de minutes de causerie. Je ne veux pas prendre de risque
inutile !
A peine ai-je fini de parler que la sonnette retenti.
-Merde ! Cette fois ça doit être lui ! Ok...Là
nous sommes dans la mouise ! Hors de question que lui et Stéphane se
croisent.
Après avoir demandé à Stéphane de se cacher dans le dressing
de ma chambre, j’essaie de me recomposer un autre visage et part ouvrir. Place
à la grande actrice !
-Toi ? Tu t’es enfin souvenu de moi à ce que je
vois !
-Tu ne me laisses même pas entrer ?
-Bien-sûr que si. Dis-je en m’effaçant.
Je ferai tout pour créer une situation afin qu’il s’en
aille. Je ne veux pas risquer qu’il tombe sur Stéphane.
****
MARC-ARIEL
Cette fille est une sale menteuse ! Je ne le réalise
vraiment que maintenant. Une actrice hors-pair.
Depuis une semaine que j’ai compris qui elle était, je ne
suis plus entré en contact avec elle. J’avais besoin de souffler. Au risque de
l’étrangler de mes propres mains. En même temps il me fallait voir de mes
propres yeux qui elle était réellement. C’est ainsi que pendant un bon moment
je l’ai fait suivre afin qu’on me signale toute action suspecte. J’étais assis
dans un restaurant non loin d’ici lorsque mon détective m’a alerté sur le fait
que Stéphane Badou venait d’entrer dans l’immeuble. Il se rendait chez
Stéphanie, c’est une évidence !
Cette fois je t’ai ! On fera bien ce que tu vas
inventer comme excuse ! Me suis-je dis.
Mais là je suis épatée. Elle est zen comme si elle ne
cachait pas son amant dans MON appartement. Un appartement que JE paie !
Je me demande ce qu’ils faisaient. Ils s’amourachaient peut-être ?
Cette idée me donne envie de taper sur quelqu’un ! Inconsciemment je
vérifie si elle a les vêtements mal portés comme dans la précipitation mais
non. Ses cheveux sont bien coiffés et son rouge à lèvres bien mis.
-Alors ? Insiste-t-elle.
Ah...Maligne la petite ! Je vois ce qu’elle veut faire.
Jouer la fille frustrée et se débarrasser de moi pour ne pas que je découvre
son amant caché sûrement quelque part dans l’appartement. Mais tu as menti
jeune fille ! Je suis bien là !
-Tu ne me proposes même pas à boire ?
-Non Marc-Ariel ! Je ne te propose pas à boire ! Tu
ne peux pas disparaître pendant une semaine et revenir la bouche en cœur en
espérant que je vais t’accueillir comme un roi ! Non ! Tu me dois une
explication ! Et si tu ne veux pas m’en donner tu peux bien partir !
Je suis épatée. Une
experte en mensonge...
-C’est toi qui est parti !
-Pardon ?
-Techniquement c’est toi qui es partie. C’est toi qui as
quitté le restaurant. Pas moi. Mais bon...Pour répondre à ta question il y a
Yoann qui était très malade ! Il a même été hospitalisé...Alors je me suis
assez oubliée.
Ne vous inquiétez pas,
c’est un mensonge.
-Oh mon DIEU ! Il va bien ? Mon pauvre bébé...Elle
a l’air sincèrement affectée mais je sais que c’est encore de la comédie.
-Il souffrait de quoi ? Mon pauvre chou qui déteste les
hôpitaux.
-Il va mieux. Un paludisme.
-Ok...Et toi ? Ça va ?
Non ça ne va pas !
J’ai envie de te secouer comme un premier pour que tu arrêtes de te foutre de
moi sale menteuse !
-Non. Mais ça ira mieux si je reçois un baiser de toi.
Après avoir levé les yeux au ciel en souriant, elle s’approche
doucement de moi et me fais un baise timide. Elle essaye de se dégager mais je
la maintiens.
-Ah non non non reviens. J’insiste et approfondis notre
baiser. Je l’embrasse avec passion, je l’embrasse avec rage. Elle essaie de se
dégager mais je fais fis de cela et la soulève direction la chambre. Elle
essaie de protester, me disant qu’on n’est pas pressé et tout mais tout ce que
je comprends c’est qu’elle veut éviter de faire l’amour avec moi en présence de
son amant. Ce que je compte bien concrétiser. Je veux que ce salaud de Stéphane
Badou ait aussi mal que moi.
Alors j’utilise mes doigts et ma bouche pour lui faire
perdre la tête et oublier que son amant est dans la pièce. Car de cela je suis
sûre. Dans cette maison on ne peut se cacher que dans le dressing.
Elle a essayé de maîtriser ses gémissements mais le plaisir
que je lui donne est si intense qu’elle finit par se laisser aller. A trois
reprises je remets la chose avant de m’effondrer comme une masse auprès d’elle.
Je la hais mais l’aime en même temps. Elle me dégoûte mais m’excite.
Cette histoire me rend dingue.