Chapitre 31
Ecrit par Les Chroniques de Natou
Suite, chapitre 31
Tout le monde fut surpris du testament de papa Belinga. Il avait légué la plus grande part de ses biens à Rollande. Maman Annette n'était pas prête à laisser passer cela aussi facilement, mais elle ne pouvait non plus ignorer que Rollande n'était pas une mer à boire...
- Rollande !!! Tu ne t'en sortiras pas comme ça ! Sache-le ! C'est ce qu'on verra ! Belinga va devoir ressusciter pour refaire son testament, affirma maman Annette en pointant Rollande du doigt.
Rollande quant à elle affichait un sourire narquois. Elle n'ignorait sans doute pas que maman Annette, elle aussi, était une dure à cuire. Mais pour le moment, elle se réjouissait de sa victoire. Elle n'aurait jamais imaginé, même dans ses rêves les plus fous, qu'elle obtiendrait une telle récompense. Mais comme dit un adage << Que celui qui n’a pas encore traversé ne se moque pas de celui qui se noie. »
... Pour le moment, c'était à maman Annette de se lamenter. Quant à Rollande, elle ne savait pas ce qui l'attendait. Alors, il était mieux pour elle de ne point crier victoire avant la guerre. Pendant que maman Annette lui parlait, le chef Belibi l'interrompit en ces mots :
- Annette, tu devras te faire cela à l’idée une bonne fois pour toute !! Aujourd'hui, tu ne récoltes que ce que tu as semé. Tu as une courte mémoire ! Tu as passé ton temps à semer le mensonge et la tricherie pendant tout ce temps au point de laisser mourir Belinga sans un enfant biologique. Tu t'attendais à quoi ? Estime-toi heureuse que Belinga t'ait au moins laissé cette résidence !
- Allez tous vous faire foutre ! Je n'ai de compte à rendre à personne. J'ai juste dit que Rollande n'héritera de rien ici, même s'il faudra que le sang se verse !
Éric était resté silencieux, il ne disait rien car après avoir entendu la lecture du testament de son père adoptif, il fut choqué ; il ne s'attendait pas à une telle trahison venant de son père. Mais bon, le fait était fait et telle était la volonté de son père, se disait-il.
- Éric, mon fils, as-tu une objection par rapport à ce testament ? demanda le chef Belibi.
Éric prit quelques secondes de silence avant de prendre la parole ; puis il se prononça :
- Papa Belibi, merci déjà de me demander mon avis. Mais je n'ai aucune objection à ce testament qu'a laissé mon père. Je ne peux m'opposer à sa volonté, même comme j'avoue que je suis réellement choqué de ce testament. Mais la seule chose que je ferais, c'est de m'adresser à Rollande en disant : « rira bien qui rira le dernier.... » Et jusqu'à preuve du contraire, je ne permettrai à aucune personne ici présente de manquer de respect à ma mère. Je le répète, à personne sans exception. Les problèmes qu'avaient mon père et ma mère ne regardaient qu'eux. Alors, que personne ne s'en mêle ! C'est tout ce que j'ai à rajouter.
Tout le monde resta silencieux après le discours d’Éric. Les chefs et notables n'avaient pas apprécié la mise en garde qu’Éric fit en faveur de sa mère. Mais la réunion continua son cours vu que le chef Belibi avait repris la parole:
- Bon, nous allons fixer rapidement la date des obsèques de Belinga. Je ne vois aucune raison pour laquelle on devra mettre du temps. Ce ne sont pas les moyens qui manquent pour l'enterrer. Alors, je suggère qu'on fixe la date des obsèques dans deux semaines. Ce n'est qu'une suggestion. Je souhaiterais qu’Annette et son fils disent ce qu'ils en pensent. Annette, es-tu d'accord ?
- Oui, répondit maman Annette d'un ton sec!
- Oui papa Belibi. Je ne trouve aucun inconvénient, ajouta Éric
- Ok ça marche alors. On repartira les tâches pour les préparatifs des obsèques et chacun aura un rôle à jouer. Pour ma part je n'ai plus rien à rajouter. La séance est levée.
Il était 20h30 lorsque la réunion se termina. Certains membres de la famille rentraient tandis que d'autres restaient passer la nuit pour épauler maman Annette. Doriane, après cette réunion, était abattue par rapport au testament de son père et monta directement s'enfermer dans sa chambre pour se lamenter. Éric, lui non plus, n'était pas rentré ce soir-là. Il décida de rester consoler sa petite sœur. Maman Regina, étant sur le point de partir, elle informa Éric de son départ :
- Mon fils, je m'en vais déjà. Je suis venue pour toi car il fallait que je vienne au moins faire acte de présence comme ma fille n'est pas là. Mais honnêtement, je ne devrais pas être ici. Toutes mes condoléances et beaucoup de courage à toi. Sois fort, car dorénavant, c'est toi le chef de la famille. Ta mère, en dépit de tout, reste ta mère et tu devras veiller sur elle.
- Merci beaucoup ma'a Regina. Ça m'a fait plaisir de te voir. Merci énormément.
- Où est même Noëlle ? Noëlle !!!
, - Oui ma'a Regina ! Me voici.
- Rentrons, le taxi te déposera d'abord avant moi.
Alors qu’Éric raccompagnait ma'a Regina et Noëlle pour prendre un taxi, tous les trois croisèrent Rollande dehors, entrain de raccompagner les chefs à leur véhicule. Une fois les chefs partis, Rollande passa tout près de Noëlle et ma'a Régina en les regardant avec mépris ;
- Celle-ci... Hum ! Tu te crois vraiment l'épouse légitime de papa Belinga hein ! Tu ne perds rien pour attendre, s'adressait Noëlle à Rollande en la pointant du doigt.
- Dégage ! Et occupe-toi de ce qui te regarde, répliqua Rollande.
- Pour le moment tu crois avoir gagné hein ! Tu es allée jusqu'à corrompre même les chefs, juste pour qu'ils prennent ta défense. J'espère qu'ils seront là quand tu devras payer à ton tour pour tout le mal que tu as fait.
- haha haha ! Ta copine Natacha est où ? On ne la sent pas depuis hein. Si seulement elle pouvait crever.
- Eeeh Rollande !!! Moi je ne suis pas Annette hein ! Je vais te battre comme un serpent si tu oses encore prononcer le nom de ma fille. On dirait que tu en sais beaucoup sur sa disparition ! Sale pute ! Ton tour arrive !
- Hummmmmm pardon, je m'en vais oooh. Dit Rollande
Quelques minutes après, ma'a Régina et Noëlle trouvèrent un taxi devant la résidence Belinga. Éric se chargea de leur payer un dépôt et elles s'en allèrent. Quant à lui, Eric regagna, le domicile de ses parents. Pendant que Rollande essayait d'entrer dans le salon pour attendre une amie à elle qui arrivait lui rendre visite, mama Annette la stoppa immédiatement ;
- Tu vas où ? Tu entres dans le salon de qui ?? Ressors très vite !!!
- Ici, c'est le domicile de mon feu mari aussi, j'ai le droit de rester ici et recevoir mes amies. Alors fous-moi le camp, vieille rombière !
. - Tu ne peux jamais être ma coépouse ! Est-ce que tu m'as entendue ? Au grand jamais !!!
- Tu devras t'y faire, Annette car Belinga m'a aussi dotée. Et traditionnellement, je suis sa femme que tu le veuilles ou pas. C'est bien compris ?!
Maman Annette la tira par les cheveux, et la jeta dehors en appelant le gardien ;
- Gardien !!! Viens ! Porte moi cette salope et, plus jamais qu'elle ne mette les pieds ici !
Le gardien s'exécuta et porta Rollande de force pendant qu'elle s'agitait en hurlant comme une bête sauvage.
- Comme tu es l'épouse de Belinga, va faire ta part de réunion dans ta maison et reçois tes chefs. Mais ici, c'est chez moi ! Petite arriviste ! s'adressa maman Annette à Rollande en la regardant être foutue hors de la maison comme une malpropre.
Rollande démarra sa voiture et s'en alla toute rageuse et, pour elle, ça n'allait pas en rester là.....
Il était 22h lorsque Noëlle m'a appelée pour me faire part du déroulement de la réunion chez les Belinga ;
- Maaaamaaaa Eeeeeehhhh ! Natou !! Je ne te dis pas !
- Oui Noëlle, fais ton travail.
- Mouff ! Tu t'amuses, je ne raconte plus hein !
- Werrr No'o, dis-moi tout.
- Natouu! Papa Belinga a légué la plus grande part de ses biens à Rollande. Imagine !
- Quoi ???? Tu es sérieuse ?
- Je t'assure ! C'est devant nous tous que le notaire a lu le testament.
Paraît-il que papa Belinga a changé le testament à la dernière minute.
- Ça alors ! C'est la gifle du siècle pour mama Annette.
- Je ne te le fais pas dire, ma copine !
Nous étions tous sidérés par cette nouvelle. De toute façon, Rollande ne perd rien pour attendre. Les obsèques ont été programmés pour très bientôt; dans deux semaines.
- Ah d'accord. Weerrr, comment va Éric ? Mon chéri doit tellement se sentir seul là-bas.
- C'est un homme ! Et il fait preuve d'une très grande maturité et de maitrise de soi. Son comportement durant tout ce chao est à féliciter..... Sinon, toi-même, ça va ? Depuis là, je ne t'ai même pas demandée comment se porte ta grossesse.
- Ça va, No'o! Ma grossesse se porte très bien même, grâce à Dieu. Je commence mes premières visites la semaine prochaine. Mais je suis fatiguée de rester enfermée ici, je veux ma liberté.
- T'inquiète ! Encore un peu de temps.
- Oui oui ! Mohammed devra arriver bientôt. Il m'a dit dans une semaine, je crois. Surtout que Rollande est persuadée que je ne suis pas morte comme elle l'aurait espérée, il m'a dit qu'il devra venir le plus tôt....
Noëlle et moi avions discuté près de 45min et j'ai ensuite appelé Eric pour qu'on puisse discuter pour qu'il ne se sente pas laissé dans cette épreuve. Après notre conversation, je suis allée m'endormir....
Deux jours avaient passé et les préparatifs du deuil se passaient très bien. Les tâches avaient été départagées et chacun assurait son rôle comme il se devait.
Alors que, je faisais la cuisine ce jour avec Cécilia, mon téléphone sonna au salon. Je me suis précipitée pour aller décrocher... C'était Mohamed ;
- Bonjour Natacha, je suis au Cameroun déjà ; j'arrive là-bas où tu sais, dans 1h ou 2h !
- Eh bah, dis donc ! Tu ne m'avais pas dit que ton arrivée serait aussi imminente !
- Je ne préviens jamais quand j'arrive... À toute !
- Ok à plus !
Mohamed était quelqu'un de vraiment imprévisible. Il était très difficile de le cerner. J'informai Cécilia qu'il arrivait et pendant que je cuisinais, elle mit tout au propre. Après avoir fini de cuisiner, et tout mettre au propre, nous avons dressé la table à manger pour le repas. Entre temps, pendant son trajet pour venir nous retrouver, Mohamed s'arrêta dans un guichet pour retirer de l'argent. Il était accompagné de ses 3 hommes de main qui étaient allés le chercher à l'aéroport. Après avoir pris de l'argent, il s'arrêta dans une boulangerie à Akwa pour acheter certaines choses nécessaires pour la cuisine. Alors qu'il ressortait avec un de ses gardes qui m'avait accompagnée, Rollande qui passait par là, le vit. Elle fut très étonnée de voir Mohamed car il lui avait dit au téléphone qu'il reviendrait dans deux semaines... Mais ce qui attira son attention, c'est l'homme de main qui était à ses côtés ;
- Mais je remarque bien cet homme qui est avec Mohammed ! Il ressemble à celui qui était parmi les braqueurs qui m'ont violée il y a deux mois aujourd'hui… C'était le seul qui n'avait pas porté de masque ce jour-là. Donc, il est le garde de corps de Mohamed ? Donc si je comprends bien, c'est Mohamed qui est l'auteur de cette agression et de mon viol ? Non, mais je rêve ! Mohamed a pu me faire ça ?!
Telles sont les questions que Rollande se posait. Elle était stupéfaite de découvrir que l'homme de main qui accompagnait Mohamed ce jour était parmi ceux qui l'avaient violée. Elle comprit donc à cet instant que celui qu'elle prenait pour son allié, était en fait, son véritable ennemi. Elle continua son chemin et s'arrangeait à ce que Mohamed ne l'aperçoive pas en continuant son trajet discrètement. Alors qu'elle rentrait à son appartement, elle décida d'appeler Mohamed, histoire de le sonder ;
- Bonjour Moha !
- Oui ma gonzesse ! Comment vas-tu ?
- Bien merci ! Où es-tu en ce moment ?
- Je viens à peine d'arriver sur Douala, là. J'ai des choses urgentes à faire. Je me suis pressé de venir rapidement car j'ai certaines obligations ici.
- Ah d'accord ! On peut se voir ce soir ?
- Ok sans soucis ma gonzesse. Tu viendras à mon hôtel ?
- C'est mieux que tu viennes chez moi.
- Ok ça marche !
Rollande avait préparé un coup ce soir-là contre Mohamed. Après avoir raccroché, elle se mit à murmurer ;
- Mohamed, tu crois vraiment que tu vas t'en tirer comme ça ! Tu as été un traître depuis tout ce temps. Tu caches Natacha en me faisant croire que tu l'as tuée. Je vais donc devoir me débarrasser de toi le plus vite et en finir avec ta protégée, moi-même, une bonne fois pour toute ! Hahahahahahaha ! On verra bien qui est malin !
Pendant ce temps, il était 13h lorsque Mohamed arriva. Nous avions tout rangé et la table était dressée déjà. Nous nous étions bien habillées pour l'attendre. Après un si long moment sans nous avoir vues, il fallait au moins qu'il nous voie rayonnantes ; Cécilia regarda par la fenêtre et elle vit une voiture land cruiser grise garer.
- Natacha !!! Mohamed est déjà là ! me notifia Cécilia.
- Ok, commence à mettre les boissons sur la table.
Alors que Cécilia mettait les couverts, les boissons et autres sur la table, j'ouvris la porte du sous-sol pour qu'il parvienne à entrer. Une fois devant moi, il me sourit et me serra légèrement contre lui en signe d'amitié et d'affection :
- Tu as bonne mine, Natacha ! Heureux de te retrouver saine et sauve !
- Hihihihihihi ! Merci Mohamed. Sois le bienvenu. Vas-y, entres !
Dès qu'il entra, il fut surpris de voir une table saturée de différents mets, un nouveau décor au salon, et la propreté du lieu.
- On dirait que j'ai raté beaucoup de choses ici hein ! Vous m'attendiez à ce que je constate !
- En fait, on faisait la cuisine juste pour nous deux, mais quand tu as appelé pour dire que tu arrivais, on a fait un autre repas pour que tu viennes manger aussi avec nous, vu que tu n'es pas tout le temps au pays! Et quant à la déco, comme je m'ennuie ici parfois, je change le style avec les différentes choses de déco que j'ai trouvées dans l'armoire de l'autre chambre.... Bref assieds-toi !
- Cécilia, comment tu vas ? Je t'ai fait gardienne de Natacha ici, vraiment désolé !
- Hahahahaha ! Pas grave, c'est un plaisir de l'assister. Et pour répondre à ta question, je vais bien, merci !
Quelques instants après, nous étions tous installés à la salle à manger pour déguster notre repas. Mohamed appréciait bien vu qu'il mangeait rarement les repas locaux à cause de ses multiples déplacements.
Soudain, pendant que nous mangions, Mohamed entama une discussion ;
- Rollande m'a appelée tout à l'heure, me demandant où je suis. Je lui ai répondu en disant que je venais à peine d'arriver sur Douala.
- Mais pourquoi lui avoir dit ? Toi-même, tu m'as dit que tu ne voulais pas qu'elle sache que tu es là !
- En fait Natacha, Rollande est très rusée, mais elle oublie que je le suis plus qu'elle. Elle est très prévisible. Je suis sûre qu'elle a dû m'apercevoir tout à l'heure à Akwa, pas loin de chez elle.
Car je me suis arrêté à Zepol avant d'arriver ici. Et ce n'est pas loin de sa maison. Donc, je suis sûr qu'elle a dû me voir. Elle ne m'appelle jamais pour me poser ce genre de question.
- Ah ok ! Et qu'est-ce qu'elle dit ? demanda Cécilia
- Elle voudrait qu'on se voie ce soir.
- Et tu iras ?
- oui, Natacha, j'irai !
- Hum ! Fais attention, vu qu'elle soupçonne que tu n’es pas son allié, comme elle le croyait, elle peut te tendre un piège.
- Ne t'inquiète pas, Natacha ! Je sais ce que je fais. Mon arrivée imminente aujourd'hui est une exclusivité. Demain, je rentre sur Dubaï. Normalement je ne comptais pas venir aujourd'hui, mais j'ai un business à faire ce soir même et demain je m'en vais
- Mais de quel business exactement, Mohamed ?
- Natacha, tu es très curieuse! En fait, je....
Avant de terminer sa phrase, son téléphone avait sonné et a interrompu notre conversation. Il se leva en s'excusant et alla décrocher l’appel qui paraissait urgent dans une pièce un peu plus éloignée du salon ;
- Allô ???
- Oui Mohamed, bonjour ! Tu es déjà à Douala finalement comme tu me l'as dit ?
- Bah oui ! Je viens à peine d'arriver.
- Ah ok ! Je n'étais pas très certaine et quand j'ai appelé, j'ai constaté que ton numéro de Dubaï passe, je me suis dit que tu n'es plus finalement venu honorer notre plan.
- Hum t'inquiète ! J'ai activé le mode roaming dans mon téléphone, de telle sorte que, dans n'importe quel pays où je me retrouve, je sois joignable à ce numéro.
- Bon, tu la vois à quelle heure ?
- Normalement, j'avais prévu la voir demain. Mais c'est plutôt ce soir finalement. Tu devras me donner ce que tu sais là, avant que je n'aille chez elle.
- D'accord ! Je pourrais te donner l'itinéraire de mon domicile à Bonapriso. Comme ça, tu viendras prendre. Ou alors tu me donnes un lieu précis pour que je vienne !
- Ok sans soucis!
- Cette fille aura ce qu’elle mérite! Ce sera un ouf de soulagement de la voir périr.
- Ne t'inquiète pas ! Tout sera fait, nickel ! Tu as eu de la chance que le type où tu étais a toujours mon contact ! Car je change le plus souvent mes numéros tout le temps. Mais ça été une bonne idée de me contacter !
- Oui c'était la seule option qu'il m'a donnée. Il m'a dit que tu pouvais bien me faciliter la tâche car tu es un de ses clients aussi et que tu étais un ami de cette idiote !
- Oui bien-sûr ! Quand je veux souvent que mes business marchent ici au pays, c'est lui qui me donne les bonnes potions. Le père même de la pimbêche en question était aussi un fidèle client du type là et c'est même son père qui me l'avait fait connaître. Et même quand je suis hors du pays, j'appelle toujours le papa là ! Il est très fort ! Il a bien fait de te donner mon contact, car ce sera plus facile d'atteindre la pimbêche !
- Haha haha ! Il était temps ! Bon, à ce soir Mohamed !
- Hahahahaha ! On a une ennemie en commun, alors on est complice à vie ! À ce soir, ma <<bad girl>>!
Mais avec qui Mohammed était-il au bout du fil ? Pendant qu'il causait, comme j'étais curieuse, je m'étais levée tout doucement pour aller écouter à travers la porte car je le trouvais louche parfois. Je n'avais rien pu comprendre de cette conversation, car elle était codée ! Seuls les mots comme <<pimbêche, type, cette fille, >> que j'avais retenus. Le langage était si codé que je ne savais exactement de quoi Mohamed parlait au téléphone et avec qui il parlait. Mais une chose que je savais, un coup se préparait, mais contre qui ? me demandais-je. Quand il eut terminé sa conversation téléphonique, je me suis précipitée pour regagner la salle à manger comme si de rien n'était. Même Cecilia ne pouvait se douter un seul instant que j'étais allée espionner l'appel de Mohamed car je lui avais fait croire que j'allais me soulager aux toilettes. Mohammed revint nous retrouver à table.
- Toutes mes excuses, les filles ! Je ne pouvais ne pas décrocher car c'était un appel très urgent.
- Pas grave ! Continuons juste dans la même ambiance avec laquelle tu es arrivée, lui disais-je.
Nous avions continué notre repas en conversant sur différents sujets pour animer la galerie.
De son côté, Rollande avait prévu en finir avec la vie de Mohammed ce soir-là. Mais elle ne devrait pas sous-estimer Mohamed non plus, car c'était un homme assez réfléchi et doté d'un caractère sarcastique ! Maman Annette de son côté, réfléchissait de quelle manière elle allait en finir avec la vie de Rollande. Elle n'en pouvait plus d'elle. Elle se souvint de ce jour où elle avait emmené Rollande chez maman Nyafi ;
- Maman Nyafi m'avait dit, si seulement j'avais cru ! Elle m'avait bien dit ce jour-là que Rollande est une fille qui me fera voir de toutes les couleurs, mais je n'y croyais pas. Je dois retourner chez elle, tout de suite ! Il faut que je tue cette Rollande. Pour rien au monde, je ne pourrais laisser cette fille me prendre tout ce que j'ai construit avec mon mari durant ces années. Aïiiiiieee ! Papa Belinga !!! Comment m'as-tu fait ça ??? Il était préférable que tu ne me donnes rien, mais au moins donner tout à ces enfants que tu as élevés !
Telles étaient les paroles de lamentations que maman Annette se disait en elle en pleurant. Pendant qu'elle se lamentait, Doriane la trouva assise à même le sol dans sa chambre ;
- Pourquoi pleures-tu ? Tu n'as fait que récolter ce que tu as semé, maman ! À cause de tes mensonges, aujourd'hui voilà une fille qui sort de nulle part et vient hériter des choses que tu as construites avec papa. Voilà aujourd'hui ce que tu deviens ! Il ne t'a laissée qu'avec cette résidence et c'est une autre qui a bénéficié de la plus grande partie ! Nous payons aujourd'hui pour tes propres erreurs. Tu n'as pas pensé à nous, un seul instant, avant de commettre des actes aussi sordides ! Heureusement qu’Éric est indépendant et gagne très bien sa vie, moi je pourrais bien me débrouiller, même si papa ne m'avait rien laissé, mais c'est toi qui a misé sur toute sa fortune et pour finir, tu en ressors perdante !
- Tais-toi !!! Tais-toi !!! Doriane, j'en ai déjà assez entendu ! Alors tais-toi ! De peur que je ne te fracasse le visage et que je regrette. Je ne suis en aucun cas perdante, sache-le !!!
Maman Annette se leva brusquement et alla se changer pour aller chez maman Nyafi. Elle démarra sa voiture et s'en alla. 1h30 après, elle arriva à la demeure de maman Nyafi et elle toqua à la porte ;
- Toc toc toc ! Maman Nyafi !
- Who is this ? C'est qui ? Je n'ai pas rendez-vous avec un client aujourd'hui.
- Pardon, maman Nyafi, laisse-moi entrer c'est urgent, S’il te plaît ! C'est moi Annette.
- Ok, my pikin, enter !
Maman Annette entra et maman Nyafi lui suggéra un siège en bambou pour qu'elle puisse s'asseoir, ce qu'elle fit.
- Annette! You dey my pikin ? Why are you looking so sad ?
- Maman Nyafi, je suis finie oooh ! Tu avais raison ! Celle que je pensais être ma belle-fille était depuis tout ce temps, la maitresse de mon mari. Mon époux est décédé il y a une semaine. Il a légué la plus grande part de sa richesse à Rollande.
- Je t'avais prévenue, Annette ! Je te l'avais dit ! Que cette fille que tu vénérais tant était plus dangereuse que tu ne le pensais. Déjà, toutes mes condoléances pour la mort de ton mari. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Maman Nyafi, il a été assassiné alors qu'il était avec cette Rollande un soir.
- Heeeeeeeeee ! Hum, <<assia>> ooh ! Je viendrais au deuil, il faudra me communiquer le programme une fois que c'est officiel. Mais bon, à présent, que veux-tu que je fasse pour toi ?
- Je veux que Rollande meure !!! Et aujourd'hui, pas demain !!! Je regrette tout le mal que j'ai voulu faire à cette Natacha ! C'était pourtant une fille bien, mais mon amour pour Rollande m'avait aveuglé.
- Il est encore tant de te racheter, Annette. Va demander pardon à cette fille. C'est elle qui est destinée pour ton fils.
- Mais où vais-je la voir ? Elle est portée disparue, et certaines rumeurs courent qu'elle serait morte.
- Laisse-moi regarder dans ma calebasse si réellement elle est morte. J'ai toujours sa photo ici.
Maman Nyafi fit des incantations pendant une dizaine de minutes en utilisant ses cauris qu'elle jetait au sol avec une écorce qu'elle mâchait. Après avoir fait ces incantations, elle interpella maman Annette ;
- Hum ! Cette fille n'est pas morte. ! Elle est plutôt cachée quelque part pour se protéger. C'est cette Rollande qui veut la tuer, mais elle n'y arrive pas. Quelqu'un a dû la cacher en la faisant passer pour morte pour qu'elle soit en sécurité. Ton fils est au courant et la mère de cette fille le sait aussi.
- Ah bon ??? Heeeeeeeeee !
- Pour commencer, va demander pardon à la mère de cette fille, tu sais où la trouver ?
- Oui maman Nyafi, en ce moment elle est à Douala. Je connais quelqu'un qui peut m'emmener la voir.
- Ok, vas te confesser chez sa mère, lave-toi les mains. Mais ne leur fait pas savoir que tu es au courant qu'elle est en vie. Ça les fera se méfier de toi, même si tu viens avec de bonnes intentions. Reprends cette photo, c'est la photo de Natacha que tu m'avais donnée. Tiens ! Reprends-la ! Je ne vois aucune raison de rester avec sa photo ou de lui faire du mal. Il n'y a aucune raison sur laquelle s'appuyer pour faire du mal à cette fille qui a un cœur pur. Et quant à Rollande, ne lui fait aucun mal ! Ne porte pas le sang de cette poisseuse. Laisse les autres faire ce travail pour toi !
- Comment ça ? Les autres ??
- Tu n'es pas la seule à vouloir en finir avec cette fille. Crois moi, j'en connais qui s'en charge. Dors tranquille ! Je t'en dirais plus quand le plan aura marché. Reviens me voir dans deux jours, je te dirais.
- D'accord maman Nyafi ! Merci et à bientôt
- Bonne route ma fille, du courage.
Maman Annette s'en alla et avait prévu appeler Noëlle pour la conduire chez ma'a Regina. Elle était sincère pour enterrer la hache de guerre. Mais est-ce que maman Régina allait la recevoir avec joie ? Telle était la question que maman Annette se posait.....
Il était 19h lorsque Mohamed nous dit aurevoir. Il avait passé toute la journée avec nous et on s'était bien marrés sans voir le temps passer aussi vite. Il était temps qu’il s'en aille, car il disait avoir d'autres choses à faire. Il était très mystérieux cet homme !
- Bon, les filles ! Je m'en vais. Je viendrais vous dire aurevoir demain avant de prendre mon prochain vol.
-D'accord, bye !!! lui disais-je, pendant que Cécilia le raccompagnait vers sa voiture.
Il démarra sa voiture, accompagné de son chauffeurr et se dirigea à Bonapriso. Il appela la personne qu'il était censé voir avant d'aller chez Rollande ;
- Allô ???
- Oui, complice !
- Je suis devant ton appartement, descends me donner le <<truc>> rapidement. J'ai beaucoup de choses à faire.
- Ok je descends.
La personne avec qui Mohamed causait descendit de son appartement, quelques minutes après et lui a remis la chose en question.
- Ok, ma complice ! Je te tiens informée.
- J'ai hâte que ça marche !
- Ça marchera, et sache qu'après ça, c'est ni vu ni connu. Tu ne diras à personne qu'on se connait, ok ?
- D'accord Mohamed, sans problème. A plus.
Mohammed s'en alla et regagna aussitôt en une vingtaine de minutes le domicile de Rollande à Akwa. Quant à Rollande, elle s'était préparée, avait mis une tenue sexy pour une soirée torride entre elle et Mohammed. Chacun d'eux avait une mauvaise intention envers l'autre. Une histoire du piégeur, piégé... Une fois devant sa porte, Mohamed sonna à la porte de Rollande et elle alla lui ouvrir dans une tenue sexy qui ne le laissa pas indifférent. Rollande affichait une telle gentillesse et romance que Mohamed se doutait qu'elle mijotait quelque chose de louche à son égard. Mais, lui aussi s'était préparé ;
- Vas-y, entre, mon chéri ! dit Rollande de façon sensuelle.
Mohamed entra tout souriant et elle referma la porte ensuite.
- Tu es super sexy ce soir, ma gonzesse ! C'est rare de te voir dans cette humeur, le plus souvent.
- Je voulais te faire plaisir aussi, mon bb ! Hihihihihihi.
- Waouhhh ! Je suis donc gâté ce soir ! Je vais te dévorer !
- Mais avant ça, allons manger d'abord, dit Rollande.
- Non je vais d'abord bien te sauter le cul comme ma salope et puis on ira manger.
En réalité, Rollande n'avait pas prévu lui ouvrir ses cuisses cette nuit-là. Elle voulait le pousser à manger et mettre un poison à effet immédiat dans le repas qu'elle avait préparé. Mais le fait que Mohamed propose de lui faire l'amour avant était sur le point de déjouer ses plans. Malheureusement, elle n'avait pas le choix, elle devrait se plier pour atteindre ses fins.
Ils ont finalement fait l'amour et après leurs galipettes, Rollande lui proposa à manger et à boire. Il accepta volontairement. Alors que Rollande mettait le repas dans son assiette, il se leva pour aller se soulager dans les toilettes, Rollande profita pour mettre une poudre empoisonnée dans son verre. Et comme Mohamed était quelqu'un de très vigilant, il remarqua lorsqu'il la guettait au travers de la porte.
- Je savais que cette gentillesse n'était pas pour rien ! La pétasse se croit trop intelligente ! Je vais lui donner une bonne leçon ! se disait Mohamed d'un air moqueur.
Quelques minutes après s'être soulagé, il revint s'asseoir pour manger. Rollande aussi s'était servie un repas et était bien installée.
- Bb, voilà ton repas ! J'ai voulu te faciliter la tâche en te servant pour que tu n'aies pas à te déranger. Moi j'ai commencé à manger déjà.
- Oh lala! Merci ma belle ! Mais avant, s'il te plaît, prends-moi un verre de vin dans ta cuisine.
- Ah oui !, désolée! J'avais oublié.
Alors qu'elle se leva, il prit une poudre mystique qu'il jeta dans la nourriture de Rollande et dans son verre de jus et elle revint après avoir pris le verre ;
- Bb voilà ton verre ! Mange maintenant !
- Je n'aime pas le riz en fait, je vais plutôt me servir de l'igname qui est dans l'assiette de l'autre côté.
Rollande fut surprise et un peu énervée que Mohamed puisse refuser ce qu'il avait pourtant l'habitude de manger quand ils sont ensemble.
- Mais depuis quand tu ne manges pas le riz ? On en mange le plus souvent même quand on va dans des restaurants africains. Et j'ai voulu te faire du riz cantonné comme tu aimes! Mange, c'est bon !
- C'est vrai ma chérie ! Mais je veux changer aujourd'hui. Ça pose problème ?
- Non non non ! Sans problèmes !
Elle devint subitement changeante et crispée et cela se faisait ressentir. Finalement, Mohamed décida de se servir à manger lui-même et il prit le repas qu'il voulait. Ils se sont mis tous les deux à manger. Rollande ne parlait plus et était devenue froide à l'idée de constater que ses plans tombaient à l'eau. Après avoir fini rapidement son repas, Mohamed se leva pour aller se rhabiller et rentrer à son hôtel pendant que Rollande, elle, dégustait son plat sans savoir ce qui l'attendait.
Après s'être rhabillé, il sortit de la chambre et Rollande fut surprise de le voir s'en aller ;
- Mais, tu ne restes pas passer la nuit avec moi ?
- Non, j'ai une urgence en fait ! Je dois partir d'abord, mais je reviendrai, ok ?
- Ok! dit Rollande avec une mine boudeuse.
Elle ouvrit la porte et le raccompagna jusqu'à sa voiture et il s'en alla.
Tandis que Rollande regagnait son appartement tout énervée parce que ses plans n'ont pas marché, Mohamed était en chemin pour son hôtel, il appela sa dite "complice " ;
- Hahahahaha ! Ma complice !
- Oui, mon complice ! Alors ??
- Mission accomplie, ma <<bad girl >>!
- Tu en sûr ?
- Très sûr et certain, Cathy !!!
Heeeeinnnn??? Cathy et Mohamed ?
Suite demain 21h
Ecrit par #Natacha _Victoria_Mbili
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