Chapitre 31

Ecrit par YadRosa

           **Stéphane**

Je suis déconcerté. Revoir Flora me fait un drôle d'effet. Je ne comprends pas pourquoi elle paraît si atteinte. Une tristesse infinie voile son regard. La nuit où on s'est connu, j'ai eu "le coup de foudre". Je suis sensible côté relation et elle m'a plus au premier regard. Je voulais qu'elle vienne avec moi au Portugal mais  elle n'a pas voulu me suivre et je l'ai regretté pendant des années. 

Elle est dans mes bras, le regard ailleurs. 


Moi : ça peut aller ? 

Elle : oui. Laisse moi s'il te plaît. 

Moi : pourquoi ? 

Elle : je... c'est que. Je ne veux pas que tu me touches. 


Elle ment, je sais. Son corps l'a trahi. Elle s'est redressée et s'est dégagée. Je n'insiste pas. 


Moi : ok. Prisca c'est elle qui..? 

Elle : ce ne sont pas tes affaires. Tu m'as fais venir pour quoi ? J'écoute. 


Elle me regarde à présent sans ciller, la tête haute. Je ne sais plus quoi faire. Elle a tellement changé... Je retourne m'asseoir dans mon fauteuil.

Moi : prends cette ordonnance et achète les choses inscrite dessus. 


Elle m'a pris l'ordonnance et s'en est allée sans un regard ni même un mot. Me voilà chamboulé, complètement retourné. Célibataire à trente cinq, je ne pensais plus pouvoir trouver une femme qui me ferait l'effet qu'a Flora sur moi. J'ai eu des conquêtes c'est vrai mais elles étaient toutes trop frivoles, trop sophistiquées, trop capricieuses ou trop intéressées par ma fortune. 

Humm... Si seulement je pouvais l'aider à quitter cette vie de pute...



                   **Liliane**

Franck m'a acheté pleins de trucs. Des habits des chaussures... je suis aux anges. Nous sommes arrivés à la maison vers onze heures trente. Il voulait ouvrir la porte lorsqu'il se rend compte qu'elle est déjà ouverte. Il m'a regardé dans les yeux comme pour me dire silencieusement de rester derrière lui. 


Quoi ? Des voleurs ? En plein jour comme ça ? 


Il a pris une batte posée sur une table à l'entrée et s'est avancé lentement. J'ai vraiment peur... Nous sommes entrés et je suis derrière lui en essayant de cacher ma peur. On entends un bruit au salon, comme si la télé est allumée.

Depuis quand les voleurs regarde la télé chez les gens ?

Nous nous avançons sans faire de bruit et à notre grande surprise, une femme en simple dessous est allongée dans le fauteuil, un bol de pop-corn à côté, entrain de regarder une série. 

Ça n'a pas l'air d'un voleur ça.. Je sens les muscles de Franck se raidirent.


Franck (sèchement) : Taylor !! 


Elle a sursauté et s'est levée. La surprise passée, elle ébauche un sourire séducteur à Franck ignorant carrément ma présence. 


Elle : coucou mon amour, je voulais te faire une surprise ! 


Pour une surprise, Franck n'a pas l'air d'apprécier. 


Franck : je peux savoir ce que tu fais chez moi ? 

Elle : euuuh..tu n'es pas content de me voir ? 


J'ai l'impression qu'elle vient de s'apercevoir que j'étais "là". Elle me lance un regard méprisant. 


Elle : c'est qui... celle... là ? 


Franck se tourne et me dit calmement de les laisser seuls. C'est sa fiancée à ce que je vois ou devrais je dire ex fiancée ? J'ai pris mes sacs et je suis montée illico dans ma chambre. 



                     **Franck**

Non mais Taylor est complètement maboule du cerveau quoi. Entrer dans ma maison et en plus vêtue comme ça alors que nous ne sommes plus ensemble, c'est beaucoup trop. Et d'ailleurs c'est ma faute. J'ai carrément oublié de lui prendre les doubles de mes clés. Je la regarde et je me demande comment j'ai pu tomber amoureux d'une femme aussi... légère.

Moi : remets moi les clés et sors d'ici. 


Elle a mis les mains sur sa hanche comme pour me dire "essaies de me faire sortir si tu peux "


Taylor : tu ne devrais pas être aussi rancunier mon trésor. Je fais des efforts pour me faire pardonner et tu m'ignore complètement ! Déjà, tu n'as pas encore répondu à ma question. C'est qui cette fille qui est arrivée avec toi ? 

Moi( retenant ma colère) : je n'ai pas envie de discuter avec toi. Ma vie ne te concerne plus en rien aussi je n'ai aucun compte à te rendre. Je n'ai plus envie de te croiser et je commence vraiment par perdre patience Tay. Donnes moi mes clés, prends tes affaires et dégage de chez moi ! 


Taylor : Franck... 


Elle est sourde ma parole ! 


Moi( hurlant) : j'ai dis dégages de chez moi ! Sors de ma vie. Qu'est ce que tu ne comprends pas dans ça ? 

Taylor : tu es juste en colère mais je sais que ça te passera. 


Elle m'a remis les clés et s'est habillée. Au moment de sortir, elle m'a lancé un regard noir. 


Taylor : je ne baisserai pas les bras pour si peu et crois moi, je vais finir par découvrir qui est cette fille. Je suis la femme de ta vie, la seule ! 


Elle est sortie en claquant la porte. Pfff ça commence par me taper sur le système ses idioties. Je crois que je vais changer les serrures de chez moi. Elle vient de gâcher ma journée celle là. Je monte voir Liliane, elle a sûrement entendu mes cris... 


             

                     **Kelvin**

Je suis dans l'avion avec Maëlys. Je la sens ailleurs. 


Moi : ça va ? 

Maëlys (voix à peine audible) : oui, ne t'inquiète pas. 


Je ne suis pas rassuré. Je lui prends délicatement la main et je sens qu'elle tremble légèrement.

Le mal de l'air... 


Moi : tu n'aimes pas les avions ? 

Maëlys : j'aime ma vie ! 


Son ironie m'a fait rire. Elle est si imprévisible.. J'ai envie de savoir qui se cache derrière cette expression sévère, tantôt triste, tantôt joyeuse. Me voilà à chercher à connaître une femme, bizarre...


Je viens d'une famille instable. Ma mère était une toxicomane et mon père me battait sans cesse pour ses futilités. Je suis fils unique et j'ai dû voler de mes propres ailes assez tôt. 

Je n'arrêtais pas de voir ma mère en les femmes que je fréquentais. Faciles... insouciantes... intéressées, avec aucune moralité. Vous n'imaginez pas ce que ça fait de grandir dans un univers pareils mais bon, aujourd'hui je suis un homme aisé et j'ai coupé les ponts avec mes parents. Dix ans maintenant que je n'ai plus aucune nouvelles et ça m'est égal qu'il soit morts ou en vie. Si je n'avais pas été conscient, je n'imagine même pas ce à quoi je ressemblerais aujourd'hui. 

Aujourd'hui que je vois Maëlys, j'ai l'impression d'avoir rencontré une perle rare et ça me fait peur de m'accrocher à elle... Suis je entrain de tomber amoureux ? Non, impossible ! 


Maëlys : ehooo..! Tu dors debout ou quoi ? 


J'émerge de mes pensées sans trop comprendre ce qu'elle essaies de dire. 

Maëlys : ça fait plusieurs minutes que tu as les yeux rivés sur moi mais on dirait que tu as l'esprit complètement ailleurs. Ça va ? 

Moi : ça va. Ne t'inquiète pas.

Penser à mon passé m'a retourné, je l'admets. Mais je dois avancer, comme je l'ai toujours fais. 




                     **Prisca**

Je suis sortie de la clinique il y'a quelques heures avec Daysie. En parlant d'elle, je la trouve extrêmement bizarre depuis notre sortie de la clinique. Elle est silencieuse , pensive. 


J'ai rencontré Daysie lorsqu'elle avait vingt deux piges. Elle était seule et sans un sou. Je commençais mon business de prostitution et j'avais besoin de jeunes filles. Une seule chose encombrait mes plans, elle était enceinte. Je me suis arrangée pour lui faire un curetage sans son approbation. Elle m'a boudé des semaines durant... Tout allait bien après qu'elle ait fini par accepter de se prostituer pour moi jusqu'au jour où j'ai appris qu'elle était encore tombée enceinte. Dans ce métier avoir un enfant est un frein énorme et je ne pouvais pas laisser cela arriver. Je ne pouvais plus la faire avorter sans son consentement, donc j'ai décidé de la laisser avoir son enfant tout en élaborant le plan de les séparer. La chance a été de mon côté et son accouchement n'a pas été facile.... 


Moi : je peux savoir ce qui t'arrive ? Tu es silencieuse depuis tout à l'heure. 

Daysie : je vais bien. 

Moi : je n'ai pas l'impression mais bon... les hommes que j'ai engagé pour retrouver l'idiote de Liliane ne l'ont pas encore retrouvé. En plus ses parents n'arrêtent pas de m'appeler. En ce qui concerne Chief, hummm. Je suis dans de beaux draps. 

Daysie : tu l'as bien cherché. Parfois j'ai l'impression que tu n'as pas de coeur. Pourquoi es tu si mauvaise avec ton entourage ? 

Depuis quand elle me parle comme ça celle là ? 


Moi : je ne t'autorise pas à me parler de la sorte. À présent, tu vis comme une reine, tu ne te prostitue plus parce que je l'ai décidé ainsi donc ne viens pas me parler comme si je suis une sorcière. 

Daysie : et tu crois que je dois t'applaudire peut être ? Je suis libre oui, mais je ne suis plus une femme au complet. C'est ta faute si je suis stérile. Jamais je n'oublierai le fait que tu m'as fais avorté, jamais. 


Regardez moi cette ingrate. 


Moi : je peux savoir ce qui te fait ressortir cette vieille histoire ? Tu penses peut être que tu aurais pu élever un enfant sans un sou ni de toit ? Arrêtes moi ces remords et vas vérifier si tout va bien au bar... 


Elle m'a regardé longuement et :


Daysie : je démissionne !

Moi( stupéfaite) : quoi ? Écoute, je ne suis pas d'humeur à écouter tes sottises ok ? Tu as quoi au juste ? 

Daysie : pense ce que tu veux mais moi je suis fatiguée de cette vie. J'arrête tout ! 


Elle a pris son sac et est sortie en ignorant mes cris et protestations. Je suis complètement ébahie. Il s'est passé quoi dans sa tête ??



Une vie de pute