Chapitre 31: Assez!

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 31: Assez, il est temps de quitter ! 

Mes rapports avec papa étaient devenus très tendus, tellement tendus qu'il m'arrivait d'avoir envie de déménager et d'aller louer un petit studio. J'avais un salaire qui me permettait largement de le faire d'ailleurs.  Je savais qu' à cet instant ci, si je me décidais de dire à tout le monde l'histoire de la photo avec Harris, papa et mes tantes s'arrangeront à démentir cela. Papa se dira que je montais juste un coup pour justifier mon refus. 


Yasmine me conseillait de quand même leur expliquer pour la photo, peut être que ça pouvait aider papa à cesser avec son histoire de mariage avec Harris.  Et oui,  mon père je ne sais pas motivé par quoi était plus  engagé à l'idée de me voir épouser Harris. Mes tantes avaient réussi à lui convaincre que Harris était mon petit ami et que par crise de caprice j'avais décidé de le quitter. On avait une réunion de famille convoquée par papa cet après midi. 


D'une part pour arrêter tout ceci, je pouvais bien parler au pasteur Yves afin qu'il explique à papa ce qu'il savait pour la photo.  Ça pouvait bien m'aider à raisonner papa...  Mais je connaissais assez mon père pour savoir que sans la photo en question comme preuve il était capable de croire à un coup monté entre pasteur Yves et moi.  En même temps, je ne voulais pas en parler au pasteur Yves parce que ça changerait peut être l'estime qu'il avait pour papa. Car il était presque inconcevable d'imaginer que lui mon père, s'acharnait autant à me voir épouser un homme,  que moi même je disais ne pas aimer.  En plus il se faisait que la photo qui pouvait nous servir de preuve avait été brûlée. 


J'avais fini de ranger ma chambre, quand Imelda frappa à ma porte:


- Tata Jo, on attend plus que toi tout le monde est là


Je descendais les marches, avec un visage serein, maman était de mon côté ça me suffisait déjà. Il y avait là au salon: papa, maman, mon grand frère aîné, maman Elodie, tantine Sabine, tantine Isabelle, Ornella, Imelda, ya Papy (le fils à tantine Isabelle), le petit frère à papa, la femme au petit frère à papa, Carine (la fille au frère à papa) et la grand mère ( la petite soeur en fait à notre défunte grand mère).  Donc c'était une mega réunion que papa avait convoqué quoi !  Rien que cette idée me donnait envie de les larguer tous et de sortir de ce salon. Mais au lieu de ça, je m'assis tranquillement sur une chaise à côté de maman. 


- Papa: Donc voilà je vous ai convoqué ici parce que j'ai reçu un garçon qui n'est autre que le fiancé de Johanna, il a cherché à me voir pour m'exposer un soucis qu'il avait, ce souci est qu'il veut s'engager avec Johanna mais celle ci du jour au lendemain a décidé de rompre leur relation.


- Maman: Je pense qu'en tant que famille chrétienne nous ferons mieux de commencer par une prière pour que l'Esprit de Dieu nous aide à prendre des décisions sages ici. 


- Tantine Isabelle: Ah tiadi hein  ( Pitié en français),  vous qui avez sois disant éduqué les enfants dans la prière en question c'est quel genre d'enfant que vous avez ? Les enfants des autres qui ne sont pas sois disant des modèles ou des intellectuelles et qui ne partent pas à l'église se marient et on voit, donc laissez nous vos histoires de famille chrétienne là, nous tous nous prions mais aujourd'hui ce n'est pas un jour de culte ici ce n'est pas l'église. Yaya continue de nous mettre au parfum 


-Maman: Isabelle, vous mettre au parfum là ? C'est pour embrouiller qui. Ce n'est pas que c'est une idée qui vient de vous ?  Expliquez moi ta soeur et toi, dites moi un peu là on est assis comme ça pour parler de quoi ?  Si vous avez décidé de devenir des organisatrices de mariage là, pourquoi toi même Isabelle ne te marie pas depuis que le mari t'avais répudiée Ou bien toi même Sabine ,tu n'as pas fini de briser les foyers des autres non. Faut aussi te marrier non ? 


- Mon grand frère aîné : Maman je t'en prie nous n'allons pas le faire dans ce sens.  


- Maman: Faire quoi mon fils ?  Donc tout ce monde là pensait que j'allais m'asseoir ici tranquillement et vous laisser pourrir l'image de ma fille ?  Quand elle est célibataire là, nous l'avons envoyé vivre dans la maison de qui, elle vit chez son père, elle dérange qui ? 


C'était vraiment devenu une dispute, tout le monde parlait presque au même moment, mes tantes s'attaquaient à maman, Ornella faisait pareil. Maman Elodie calmait maman, la femme de mon petit papa, je n'arrivais pas à comprendre de quel côté elle se trouvait, un moment elle se rangeait du côté de maman et à un autre instant , elle se rangeait du coté des tantes. Imelda, Carine et moi étions les seules à rester silencieuse pendant ce temps. 


Puis après quelques minutes, les voix avaient baissées, c'etait maintenant la grand mère qui prit la parole, s'adressant à ma mère :


- Ton problème c'est que tu penses toujours que les gens sont contre toi hein, donc tu t'imagine que nous n'avons rien à faire que de monter des histoires contre toi ?  Aujourd'hui nous sommes ici pour trouver une solution au problème de notre enfant Johanna, donc si tu trouves que ce que nous allons dire ici ne te plaît pas tu es libre de sortir mama. Tu peux sortir ce n'est pas ça qui va nous deranger. 


À cette remarque de ma grand mère maman ne dit aucun mot. Elle pouvait crier contre mes tantes mais maman n'avait jamais hausser sa voix sur ma grand mère, ça jamais ! Elle restait silencieuse, mais elle ne se leva pas pour sortir, en tout cas elle était là. 


- Le frère à mon pere: Ce n'est pas comme si on a trouvé un homme pour Johanna, c'est un homme qu'elle même à fait entrer dans sa vie, nous essayons juste de l'aider à être raisonnable. Ma fille Johanna, de nos jours il n'est plus facile de trouver un homme bien, responsable qui va prendre soin de toi et de surcroît vouloir t'épouser. Parfois la jeunesse peut encore te mentir mais je veux que tu sache que ton âge avance et toutes tes soeurs dans la famille, celles qui sont dans la même tranche d'âge que toi sont déjà chez les hommes mais toi on te laissait faire l'école maintenant que c'est fini, tu trouves un homme tu veux faire quelle caprice ? 


Carine: Même les plus petites se marient, ya Johanna réfléchi bien, parce que moi même je ne sais pas ce que tu veux. Ya Ornella m'a amené chez le garçon en question vraiment je ne sais pas ce qui lui manque oh,  il a tout ! 


- Tantine Sabine: Eh voilà vous avez entendu vous même l'enfant a parlé. Si c'était moi qui avait dis ça, on allait dire que je cherche les problèmes 


Hum, je ne sais pas ce qui me retenait pour même gifler cette petite ci, donc Carine aussi osait faire le bruit. Le mariage où elle était c'est le mariage où l'ordonnance de l'enfant c'est son père qui payait, j'avais envie de lui dire toi faut te taire c'est un mari tu as amener dans la famille ou bien une charge de plus que tu as ajouté à ton père qui te nourri toi, l'enfant et le mari. Mais heureusement je n'avais pas eu besoin de le faire quelqu'un s'en était chargé pour moi:


-Ya Papy: Tchuiiiiiip, toi là faut te taire, là où les grandes personnes vont parler toi aussi tu te permet de dire quoi.  Si comme Johanna tu avais au moins pris la peine de continuer tes études peut être que tu pourrais prendre soin de toi et de ton incapable et iresponsable de mari aujourd'hui. Ou encore si tu avais accepté d'apprendre un métier tu te prendrais en charge aujourd'hui. Donc toi aussi tu te prends pour une femme mariée ? 


- Tantine Isabelle: Papy tais toi, le problème ici c'est Johanna pas Carine, laisse l'enfant 


- Ya Papy: Johanna pourquoi tu ne veux pas de ce garçon ? 


- Mon grand frère aîné : Voilà c'est en fait la question qu'on devait poser à l'enfant depuis 


-Moi:  Ya papy, déjà pour commencer je veux rectifier une chose ce garçon n'est pas mon ami, je n'ai aucune relation avec lui. Ornella me l'a présenté dans le but de nous mettre ensemble et j'avoue qu'elle ne m'avait pas caché son intention. Je savais le but pour lequel elle nous présentait, après avoir pris un petit temps pour connaître le garçon afin de me décider je me suis rendu compte que je ne voulais pas. Voilà la vraie version d'abord de l'histoire 


- Ya Papy: Je pense que Johanna est grande papa, elle est de surcroît très responsable et sage. Je doute qu'elle ne sache pas ce qu'elle est entrain de faire.


-Ornella: Ya papy, donc tu crois à tout ce que Johanna viens de dire ? 


- Mon grand frère : Écoute Papy je pense que tu as raison. Et pour te répondre Ornella, quelle dise la vérité ou le mensonge, ce qui est vrai c'est que c'est un choix qui ne concerne qu'elle seule. 


- Grand mère : Ah non !  Ça concerne tout le monde c'est aussi l'honneur d'une famille quand un enfant se marie. Tu penses que c'est une fierté qu'une grande fille de son âge reste là chez son père, pas de mari, pas d'enfant. Et tout ça c'est votre mère qui encourage ça.


La discussion ne faisait que tirer en longueur, ils avaient trouber aucun compromis quand ma grand mère lança :


- Écoute moi bien, c'est toi son père, je ne sais pas dans ta maison qui porte le pantalon mais j'ai comme l'impression que c'est ta femme et tes enfants. Maintenant, nous on te donne du temps pour régler cette affaire. C'est toi le père ne me dis pas que tes enfants marchent sur toi hein !  Ça c'est quelle honte ça ! Si tu es incapable de discipliner ta fille ça ne sert plus de nous convoquer ici. 


Elle se leva, directement en se dirigeant vers la porte, quand tantine Isabelle fit pareil suivi de Carine et de tantine Sabine. Ornella avant de partir se leva devant moi:


- Un jour tu chercheras les sorciers, tu ne vas pas trouver oh. Comme vous les gens des églises de reveil là, un jour tu vas accuser les gens de sorciers c'est célibataire comme ça que tu va finir. Tes copines te critiquent, peut être que tu ne le sais pas mama ! 


Pendant ce temps, sa maman criait dehors:


- Ah Ornella, viens ne perd pas ton temps avec elle, laisse là. La vieille célibataire là ! 


- Kiékiékiékié Yaoundé 29 (ajouta Carine)


- Yaoundé 29 c'est encore quoi ? 


- Eh mémés, tu ne sais pas c'est quoi ?  C'est comme ça qu'on appelle les vieilles filles célibataires, on les appelle les Yaoundés puis tu ajoutes son âge derrière oh. 


- Kiékiékiékié elles se mirent à rire ensemble (Mémé, les tantes, Ornella et Carine) 


Mon coeur s'était tellement serré de la honte que papa venait de me faire subir. Il avait donné une ouverture à toutes ces personnes pour me rabaisser. J'avais beau être une servante de Dieu, je sentais que je n'étais pas sur le point de le pardonner ça. Le frère de mon père et sa femme avant de partir aussi me donnèrent ce qu'ils pensaient être des conseils. Surtout sa femme:


- Ah Johanna, de nos jours ce n'est pas facile de trouver un homme quand on a trop de principes, et je pense que c'est ça ton problème. Le mariage se présente à toi saisie l'occasion, l'amour va naître seulement dans le foyer. Ce n'est pas qu'on dit que l'appétit vient en mangeant non ? Réfléchis bien oh ! 


La maison était enfin vidée. On était plus que papa, maman, mon grand frère aîné, Imelda et moi. Je voulais pleurer mais je sentais que je ne voulais pas verser une seule larme devant mon père. Mon sentiment de tristesse s'était transformé en sentiment de colère. Je l'envoulais tellement. Il y avait un silence dans le salon jusqu'à ce que mon grand frère prit la parole:


- Johanna, monte faire tes valises, tu t'installes chez moi. Je pense que papa a largement dépassé les bornes ! 


- Bébé, les problèmes de famille ne se règlent pas comme ça. Tu es en colère contre papa mais on peut toujours s'asseoir comme une vraie famille et discuter 


- Imelda, problème de famille tu as dis ? Tu penses que ce que mon père vient de faire est digne d'un père de famille ? Johanna est sa fille, et il vient de l'exposer 


- Calmes toi mon fils. Tu as raison mais ce n'est pas une raison pour que Johanna quitte la maison. Ça ne sert pas d'en arriver là, comme a su le dire ta femme les problèmes ne se règlent pas comme ça.


- Je ne fais que rechercher le bonheur de ta soeur et je ne vois pas ce que j'ai fais de mal. Si vous voulez tous vous ranger contre moi, juste parce que je veux le bien de ma fille, bah faites le. Mais moi je ne me reproche de rien. Tu pense que tu aimes plus ta soeur que moi ?  Je te signale qu'il s'agit de ma fille et je ne comprends pas pourquoi elle ne pense pas à se marier 


- Mais papa, penser à se marier c'est quelque chose et rencontrer la bonne personne aussi c'est une autre chose. Je pense que tu paniques pour rien, laissons Dieu faire les choses selon son plan 


Imelda avait cette façon docile de dire les choses qu'elle pouvait ramener tout le monde sur la même longueur d'onde. À sa dernière remarque le ton de mon père changea un peu. Cette fois ci il était chargé de culpabilité, mais malgres cela il restait persuadé que sa démarche restait pour mon bien:


- Jè suis désolé, si pour vous ce n'était pas la bonne chose à faire. Mais un jour j'espère que ce sois disant homme que Johanna attend va arriver car à cette allure, j'ai bien peur que je ne porte pas entre mes mains les enfants de Johanna avant de quitter cette terre.


- Et franchement là tu penses que ça justifie ta réaction ( s'enquit mon frère toujours énervé) 


Je n'avais même pas envie de dire quoi que ce soit. J'avoue que je n'avais même plus envie de vivre dans la même maison que mon père. Rester ici aurait été trop pénible, l'idée de devoir me réveiller chaque matin et lui dire bonjour papa était trop pénible. Personne ne s'attendait à ce que je parle car je donnais l'air dépassée par tout ça.aos à leur grande surprise:


- Je vais rester un moment chez yaya le temps de trouver une maison 


- Johanna !  


La voix de maman était triste. J'avais tellement mal de devoir l'infliger ça, mais je ne pouvais plus rester. Je ne pouvais plus supporter toute cette pression. J'aimais tellement ma mère mais je savais que je ne lui serais d'une aucune utilité en restant. Rester m'aurait seulement rendu amère. Je ne lui serais d'aucune utilité amère. Il fallait que je parte loin de papa pour préserver le peu d'estime que j'avais encore de lui. 


- Maman, de toute les façons j'ai aussi grandi et j'ai déjà vécu seule. Ça ne sera pas nouveau 


- Johanna tu as vécu seule à l'étranger. Ici tu as un chez toi. Au pire va rester chez ton frère le temps de te remettre mais de là à aller louer non ma fille. 


- Maman a raison tata Jo, pourquoi veux tu aller louer. Je sais que d'un matin à l'autre tu auras ton foyer avec ton mari. Pour le moment reste en famille. Si ici ne te convient plus, tu sais que tu as ta place à la maison et en plus les garçons seront trop heureux d' avoir leur tata Jo à la maison.


Mon frère et ma belle soeur était partie.  Moi,  dans ma chambre je rangeais mes affaires. J'avais prévu de rejoindre la maison de mon frère au courant de la semaine prochaine, il me fallait faire mes valises à tête reposée. Toute cette histoire me fatiguait. Quelques mois en arrière, je ne comprenais pas Jemima qui se précipitait dans une relation juste pour ne plus supporter la pression de sa mère. Mais aujourd'hui là, en faisant mes valises, je comprenais Ce qu'elle pouvait ressentir. Quelle tentation cela pouvait representer que de vivre au milieu des gens qui vous pose tout le temps la question de savoir mais toi le mariage c'est quand ? Au milieu des gens qui pensent que chaque fois qu'une fille de ta promotion se marie tu dois justifier pourquoi tu es encore célibataire. Je n'en pouvais plus de cette pression. 


Je pouvais bénir Dieu qu'à côté de la pression des uns, je pouvais encore compter sur la sagesse et la maturité des personnes comme ma mère, maman Nathalie, Imelda, Yasmine,... 


J'avais envie de parler avec quelqu'un, je pris mon téléphone composa le numéro de maman Nathalie et je me mis à l'expliquer ce qui venait de se passer en famille. Elle m'exhorta comme toujours à la patience mais surtout à ne jamais ignorer mon identité car beaucoup d'erreurs étaient nées du fait qu'on oubliait parfois lui on est à cause de la pression que les gens exerçaient sur nous. Une fois qu'on avait racroché l'appel, une trentaine de minutes passa avant que je me reçoive une note vocale de maman Nathalie. J'appuyais sur play, mais c'était son mari qui avait fait la note vocale, certainement que sa femme lui avait dis ce que je venais de l'expliquer, ce couple était vraiment une aide pour moi:


- Bonsoir Johanna, je venais de parler avec Nathalie qui me faisait part de la situation par laquelle tu passes et le Seigneur m'a mis à coeur de partager avec toi ce passage du livre des proverbes 4 du verset 25 au verset 27 qui dit ceci:

Que tes yeux regardent en face, Et que tes paupières se dirigent devant toi.  Considère le chemin par où tu passes, Et que toutes tes voies soient bien réglées;  N’incline ni à droite ni à gauche, Et détourne ton pied du mal.


Tu sais il faut connaître ce qu'on veut dans la vie et lorsqu'on sait ce qu'on veut, il faut regarder droit devant soi, parfois le diable envoi des distractions pour détourner notre regard de notre chemin mais nous devons rester ferme sur la voie de notre destinée. Celui qui marche sans cligner les paupières c'est un peu comme une personne sincère, sincère avec elle même, sincère avec Dieu et sincère avec les gens qui sont autour. Sois sincère, soi toi et ne deviens pas une autre personne pour faire plaisir à ton père, ni même à tes tantes encore moins à ta mère. Même pas à ton pasteur. Si tu sais que la voie que tu as emprunté est celle que le Seigneur te recommande alors ne t'attend pas à ce que tout le monde t'applaudisse. Vraiment que Dieu te fortifie et te donne la sagesse dans tes décisions.

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