Chapitre 31 : Entêtée

Ecrit par Auby88

"Si je devais vivre ma vie

 sans toi près de moi

 Les jours seraient tous vides

Les nuits paraîtraient si longues

Avec toi je vois toujours très clair.

J'ai peut-être été amoureux auparavant,

Mais cela n'a jamais été autant fort. (…)

Rien ne changera mon amour pour toi. (…)

Glenn Medeiros, Nothing gonna change my love for you (Rien ne changera mon amour pour toi)"



Par une journée bien ensoleillée, Richmond est assis sur le lit de la chambre d'amis aménagée pour lui. Depuis sa rupture avec Cica, ses pieds n'ont plus jamais foulé le sol de sa villa de Fidjrossè. Il appréhende d'y sentir son parfum, de se rappeler tous les instants agréables qu'ils ont passé et surtout leurs moments intimes dans la chambre, la piscine, le jacuzzi, la cuisine, le salon …


Il tourne les pages d'un livre sur le jazz, s'évertue à rester concentré mais n'y arrive pas. Elle lui manque terriblement : ses mots, son sourire, ses baisers et son corps. Le regard attristé de Cica lui revient à l'esprit. Il soupire longuement. Quelqu'un cogne contre sa porte.


- C'est ouvert ! répond-t-il.

Son ex s'introduit dans la chambre.

- Qu'est-ce que tu me veux, Sandra ?

Sans dire mot, elle entame une séance de strip-tease. Il la regarde faire et semble se délecter du spectacle. Dès qu'elle a fini, elle saute sur le lit et se baisse vers le bas de son corps. Il la laisse faire. Au bout de quelques minutes, elle s'arrête. Elle est manifestement fâchée.

 

- Je suis désolé Sandra, mais je ne ressens rien.

Elle se rhabille à la hâte.

- Qu'est-ce que cette fille a bien pu te faire ? Tu es tout mou.

- Elle est la seule qui me fait de l'effet, la seule que je désire, la seule que je veux dans mon lit.

Il se lève.

- Mais cette fille, tu devrais la détester ! Elle a causé la mort de ton frère ! réplique Sandra.

- Oui, mais cela ne m'empêche pas de continuer à l'aimer. Ce n'est pas un sentiment qui partira du jour au lendemain. Elle est imprimée en moi, sur chaque partie de mon corps, dans mes cellules, partout.

Elle est indignée par ses propos.

- Et moi dans tout cela ?

- Je t'ai déjà dit qu'il ne pourra plus jamais y avoir quelque chose entre nous, Sandra.

- Mais, je t'aime Richmond !

Elle se colle contre lui. Il se dégage d'elle.

- Et moi, je ne t'aime pas ! Il faut que tu arrêtes de te rabaisser autant !

- Sache que je ne m'avouerai jamais vaincue Richmond ! Tu es à moi ! Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te reconquérir.

- Crois-moi​ ! Tu perds ton temps.

Elle sort et, sur le seuil de la chambre, percute Samson qui vient d'arriver.

Il la regarde descendre les escaliers à la hâte, manifestement furieuse.


L'ami entre et s'approche de Richmond.

- Qu'as-tu fait à Sandra ? s'enquiert-il.

- Demande plutôt ce que je ne lui ai pas fait ! Elle voulait qu'on couche ensemble.

- Et ?

- Il ne s'est rien passé.

 - Je pense que cela t'aurait aidé à oublier Cica.

- Une partie de jambes en l'air ne m'aidera pas à oublier Cica. De toute façon, je suis comme bloqué sexuellement.

- Quoi ! s'étonne Samson.

- Je n'arrive pas à avoir une érection avec une autre femme que Cica. Elle occupe complètement mes pensées. Tout à l'heure, Sandra était toute nue devant moi, mais je n'ai rien ressenti.

- C'est sûrement une panne temporaire. Tu devrais retenter l'expérience avec une toute autre femme, une prostituée par exemple. Elle devraient savoir comment te décoincer.

Richmond s'assoit sur le bord du lit.

- Je dois t'avouer qu'il y a deux jours, j'ai mis pied dans un bordel de luxe. J'avais tellement envie de Cica. (Il soupire ). Là, j'ai rencontré une fille canon, une professionnelle du sexe, très appétissante visuellement, le genre de fille qui peut réveiller un mort. Nous sommes montés dans une chambre. Mais ma libido s'est anéantie comme tout à l'heure quand elle s'est mise nue et même quand elle a mis ses mains et ses lèvres habiles sur mon corps. Je n'ai rien compris.

- On dirait que par amour, tu t'es longtemps efforcé à rester fidèle à Cica quand vous étiez ensemble ; raison pour laquelle tu n'arrives pas à renouer avec tes anciennes habitudes. Tu devrais voir un sexologue !

- Je sais, mais je n'ai pas le coeur à le faire maintenant.

Il baisse la tête. Samson affiche un sourire de victoire.

- Richmond ! Tu te fais du mal en te laissant aller ainsi.

Richmond relève la tête.

- Je n'arrive pas à vivre sans Cica. Elle me manque tellement.

- Tu te dois de l'oublier.

- Je pensais que ce serait simple à faire, mais je n'y arrive pas. D'ailleurs, il faut que je t'avoue autre chose.

Samson secoue la tête en ajoutant :

- J'espère que tu n'as fait aucune folie. Je t'écoute.

- Hier, j'étais devant l'orphelinat et …

- T'as fait quoi ! s'étonne l'autre.

- J'avais besoin de la revoir. C'était le seul endroit le plus probable où la trouver.

- Ne me dis pas que…

- Non, je ne l'ai pas vue. Je ne suis même pas descendu de ma bagnole. Je n'ai pas eu assez de cran pour cela.

- Richmond ! Bon sang ! Tu te dois d'effacer cette fille de ta mémoire.

- Je l'ai dans la peau, comprends-moi. Je suis fou d'elle.

- Je t'avais pourtant prévenu ! s'insurge Samson. Je t'avais défendu de t'approcher d'elle. Mais tu étais convaincu que jamais tu ne tomberais amoureux d'elle.

- Je sais. Au départ, c'était juste un jeu pour moi, un jeu de séduction. J'avais juste envie de la mettre dans mon lit, de l'ajouter à mon tableau de chasse. D'ailleurs, elle n'était même pas mon genre de fille. Mais au final, je me suis pris à mon propre piège. Tout est allé si vite. Elle s'est infiltrée dans mon cœur sans que j'en ai conscience, avec sa gentillesse, sa douceur, sa candeur, son altruisme, son sourire, sa pudeur parfois excessive... (Il sourit brièvement). Quand je m'en suis rendu compte, il était trop tard. J'étais déjà tombé amoureux d'elle.

- Arrête de ressasser le passé, Richmond ! Tu te fais du mal. Elle ne mérite pas que tu te morfondes ainsi. Je parie qu'elle a tout manigancé, qu'elle s'est rapprochée de toi avec son air angélique juste pour te séduire.

- Non ! proteste Richmond. S'il y a une chose dont je suis certain, c'est que Cica m'aimait sincèrement. Elle m'a offert son coeur malgré les amertumes de son âme, malgré mon caractère volage. Elle m'a pardonné mes offenses à son égard. Elle ne m'a jamais rien caché de son passé. Au contraire, c'est moi qui ne voulais rien savoir de ce Leo fantôme. Je me rappelle qu'une fois en parcourant l'un de ses romans, je suis tombé sur une dédicace qui m'avait rappellé Jonas, mais je n'y ai pas prêté grande attention.

Samson, assis dans un sofa, l'écoute sans dire mot.

- Pour moi, Cica a abandonné ses principes. Elle m'a offert ce qu'elle avait de plus précieux, sa virginité, alors qu'il n'y avait aucun engagement officiel entre nous. J'aurais au moins dû la défendre quand Sandra l'a traitée de fille facile. Au lieu de cela, j'ai agi comme un lâche en dévoilant son secret. Je m'en veux, tu sais !

- Ce jour-là, tu as agi par colère. C'est tout. De toute façon, elle ne méritait pas que tu prennes son parti. Tu dois l'oublier, Richmond ! Tu dois l'oublier !

- Comment veux-tu que j'y arrive ?

- En laissant le passé derrière toi, en sortant pour faire de nouvelles rencontres, en t'amusant ou en reprenant les répétitions.

- Je ne sais pas si j'y parviendrai. Cica était ma muse, mon inspiration. Sans elle, je me sens perdu. Elle me donnait des ailes. Avec elle, j'étais prêt à être responsable. (Il esquisse un léger sourire ). Nous essayions même d'avoir un enfant.

- Richmond !

- Sache qu'à mes yeux, elle était la mère idéale pour mes enfants. J'avais même tout organisé ce jour fatidique, tout mis en œuvre pour la demander en mariage pendant un dîner en tête à tête.

- Heureusement que tu ne l'as pas fait. Sinon, tu l'aurais regretté toute ta vie. Comment t'as pu, un seul instant, penser demander en mariage une fille que tu connais à peine, une fille que tu fréquentes depuis six mois seulement ?

- Tu ne peux pas comprendre, Samson. Ce que j'ai vécu avec Sandra en 2 ans n'est rien comparé aux 6 merveilleux mois que j'ai passés avec Cica. Elle avait le don d'égayer toutes mes journées. On pouvait parler pendant des heures sans s'ennuyer. On ne discutait pas de futilités, d'argent comme avec Sandra. Elle me racontait ses journées, ses rêves, ses projets et savait m'écouter, me conseiller sans se lasser. Son amour me comblait tellement que je n'ai même pas eu à la tromper, malgré qu'elle m'ait fait languir pendant trois mois. (Il esquisse à nouveau un sourire ). Et quand enfin, elle a accepté d'unir son corps au mien, cette nuit-là, je me suis senti fier et heureux. (Il soupire ). Il nous arrivait même de nous disputer, mais cela ne durait jamais longtemps. Elle avait le don de s'excuser, de m'amadouer même quand j'avais tort. Nous finissions par nous comprendre mutuellement, par nous pardonner réciproquement sans avoir a priori à finir sous la couette. Cica savait faire briller mon monde. Elle était mon soleil, tu sais !

Il fixe Samson

- Je te le répète Richmond. Tout cela, c'est du passé.

Samson en a marre d'écouter Richmond lui parler de Cica. Pourtant, il cache son exaspération, du mieux qu'il peut.

- Je sais, réplique Richmond.

- Qu'est-ce que tu comptes faire à présent, cher ami ?

- Je n'en ai aucune idée. Disons que je vais essayer de suivre ton conseil​ : me concentrer sur les quelques concerts qui restent et sur comment trouver une chanteuse et un pianiste. Le vieux ne veut plus continuer avec moi. Il dit que j'ai fait du mal à sa petite protégée.

- C'est pourtant le contraire !

- Et si c'était vraiment le cas ! Si elle était innocente ! Alors, j'aurais bêtement perdu l'amour de ma vie.

- Arrête Richmond. Cela suffit.

- Je n'arrête pas de m'imaginer mille et une choses. Et si elle avait raison ? Elle m'a dit qu'il y avait une autre vérité. J'ai questionné maman à ce propos. Elle a été évasive, comme si elle ne m'avait pas tout dit. Mais je n'ai pas insisté pour ne pas lui causer un souci de santé. Je me demande si cette photo dans le sac de Cica et l'invitation de maman n'ont pas été faits à dessein pour nous séparer.

Samson s'indigne.

- Voyons, Richmond ! Tu ne vas quand même pas penser cela de celle qui t'a mis au monde. Elle t'aime trop pour te faire du mal. Et je ne la vois pas se livrer à une telle bassesse !

- Je suis perdu, Samson.

- Ne me dis pas que tu envisages de te remettre Cica ?

- Pourquoi pas ? Je pense que je suis capable d'oublier tout pour me remettre avec elle.

- Sacrilège ! Ce serait un déshonneur pour ton frère et ton père morts par sa faute !

- Peut-être mais ce n'est pas elle qui a pressé la gâchette de la mort !

- Mais ses actes les y ont conduits. Ne te laisse pas avoir Richmond !Ressaisis-toi, mon ami !

Richmond se lève du lit.

- Je ne sais plus quoi penser !

- Réponds-moi franchement. Si tu renouais avec Cica, serais-tu à nouveau capable d'embrasser ses lèvres que ton frère a déjà touchées; de refaire l'amour​ à cette femme sans que ta conscience t'interroge, sans penser à ton frère et ton père ; aurais-tu le courage de regarder en face ta mère meurtrie ?

Richmond soupire longuement.

- Non. Tu as définitivement raison. Plus rien ne sera comme avant entre Cica et moi.

Samson vient poser une main sur son épaule.

- Oublie-la.

Faiblement, Richmond hoche la tête.

- A présent, va prendre une douche et fais-toi beau. Je t'emmène faire un tour.

- Un tour où ? demande Richmond.

- Je ne sais pas trop. Sur un terrain de tennis, dans un club de boxe, dans un bar ou encore sur une plage. L'important c'est que tu sortes, que tu ailles prendre l'air.

- D'accord. Samson, t'es vraiment mon pote sûr ! Pardonne-moi de t'avoir délaissé au profit de Cica.

- T'inquiète. Je ne t'en garde pas rancoeur. Nous sommes amis pour la vie.

- En effet ! Amis et frères ! renchérit Richmond.

Ils se donnent une accolade.

- Allez, dépêche-toi frérot. Je t'attends.

- Je ne serai pas long, promet Richmond en rentrant dans la douche.

Un sourire narquois se lit sur le visage de Samson...


En bas, Sandra toujours en colère converse avec Suzie qui est venue la voir. Elles semblent s'être réconciliées.

Elles sont assises sous la paillote dans le jardin. Quand Richmond apparaît dans la cour, accompagné de Samson, Sandra se lève précipitamment et vient à leur rencontre. Suzie les observe.


- Vous sortez ?

En parlant, elle faufile son bras sous celui de Richmond. Il ne la rejette pas.

- Oui Sandra, répond Samson. J'emmène Richmond faire un tour.

- Je peux venir avec vous ?

Richmond dégage son bras.

- Tu as de la visite Sandra et nous avons besoin d'être entre hommes.

- Oh, je vois. Je vous laisse.

Sur la bouche de Richmond, elle essaie de déposer un baiser. Il esquive son geste, ce qui irrite Sandra.

- Jusqu'à quand vas tu continuer à m'ignorer ? Je meurs d'amour pour toi.  

- Je te l'ai déjà dit. Il n'y a plus rien entre nous. Je ne ressens plus rien pour toi. Plutôt que de continuer à me harceler de la sorte, tu devrais penser à refaire ta vie, à trouver un homme qui t'aimera vraiment et qui méritera ton amour.

 - Tu es le seul que j'aime, Richmond !

Excédé par son comportement​, il continue son chemin en la bousculant presque.

- Samson, je t'attends dans la voiture.

Sandra s'apprête à le suivre, mais Samson l'en dissuade.

- Si tu souhaites vraiment le réconquérir, arrête d'être aussi collante avec lui. Rappelle-toi, je suis là si tu as besoin d'un dépanneur. Tu vois ce que je veux dire ?

Elle hoche juste la tête et rebrousse chemin. Elle revient vers Suzie. Samson rejoint Richmond...



- Sandra, Qu'est-ce qui ne va pas ? interroge Suzie, face à son amie visiblement en courroux.

- C'est cette petite garce qui continue de hanter ma vie alors qu'elle est bien loin maintenant.

- Tu parles de Cica ?

- De qui d'autre peut-il s'agir ? A cause d'elle, Richmond ne me désire plus. Il me rejette en permanence. Tout à l'heure, j'étais dans son lit, mais il était tout mou. Je me demande ce qu'elle lui a fait !

Suzanne étouffe un rire. Sandra la toise.

- Soit il est vraiment amoureux d'elle, soit elle lui a fait du " Gbô té mi"

- Pardon !

- C'est une expression yoruba qui signifie "n’écoute que moi". Cica a peut-être envoûté Richmond pour qu'il ne soit qu'à elle.

- Ce doit sûrement être le cas ! s'exclame Sandra. Comment n'y ai-je pas pensé avant ? D'ailleurs, c'est cela la solution à mon problème. ( Ses yeux s'illuminent ). Sais-tu où je peux faire un qui soit efficace ?

- Je suis une experte en la matière. Je connais un bon marabout. Nous irons dès que tu le souhaites.

- Non, tu me vois mettre pied dans un endroit si peu recommandable ?

Suzie la regarde avec étonnement.

- Ok. Je verrai ce que je peux faire. Tu veux un sort définitif ou temporaire ? Je ne te conseille pas le définitif car l'homme convoité finit par devenir niais et collant comme un toutou.

- Je veux tester d'abord. Le temporaire donc.

- Il te faudra me fournir un caleçon ou un habit sale de Richmond, une mèche de cheveux et de l'argent.

- Donne-moi juste deux jours et tu auras tout cela. Tu viens de me sauver la vie ! Tu es une vraie amie.


Deux jours plus tard, Sandra remet un vêtement et des mèches de cheveux de Richmond à Suzie qui revient le lendemain matin avec une poudre magique. Au coin des lèvres de Suzie, se dessine un sourire qu'on saurait plus qualifier d'ironique que de sincère.


Sandra se rend dans la cuisine et trouve l'occasion parfaite. Afi fait du café pour Richmond.

- Afi, s'il te plaît ! J'ai oublié mon sac dans le salon. Va me le chercher.

Elle s'exécute. Sandra en profite pour verser une partie de la poudre dans le café. Elle en boit une petite gorgée comme le lui a recommandé Suzie.

- Merci Afi ! répond-t-elle quand la domestique se ramène avec son sac. Va vite servir ton patron. Il doit t'attendre.


Quelques heures plus tard, au déjeûner en famille.

Richmond, Sandra, Samson et la dame de fer sont à table. Richmond semble regarder par moment en direction de Sandra qui sourit. Un sourire de victoire. Le gbotémi fait de l'effet, pense-t-elle intérieurement.

Charles, le chauffeur de Richmond fait irruption dans la salle. Il se précipite près de Sandra et lui fait une déclaration des plus surprenantes.

- Miss Sandra ! Je vous aime. Mon coeur languit après vous. Mon âme a soif de vous. Vous êtes la belle et je suis …

- Arrêtez Charles ! Un peu de retenue ! ordonne madame AKOWE.


Samson pouffe de rire. Richmond se surprend à en faire autant​. Sandra est horrifiée.

- Il y a de l'amour dans l'air !  Je suis contente pour toi Sandra, lui dit Richmond.

Sandra se sent toute honteuse. Elle se lève prestement. Charles essaie de la suivre. Mais Richmond et Samson  saisissent ses bras.

- Cela suffit, Charles ! vocifère madame AKOWE.


Sandra se précipite dans la cuisine en criant le prénom d'Afi.

- Madame, vous avez un problème ?

- Dis-moi ce que tu as fait du café.

- Quel café, madame ?

- Petite idiote ! Je parle de celui que tu faisais pour monsieur Richmond ce matin.

- Ah, je vois. Il était pressé d'aller au studio. Il ne l'a pas bu.

- Et qu'est-ce que tu en as fait ?

Sandra appréhende déjà la réponse.

- Charles a tenu à le boire.

Prise de panique et décidée à comprendre ce qui s'est passé, voire ce qu'elle peut faire pour conjurer le mauvais sort, Sandra compose à la hâte le numéro de Suzie mais celui-ci est hors zone. Elle pousse un long cri et met ses mains sur la tête.



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