Chapitre 31 : Lemmy SOSSA

Ecrit par Fleurie



°°° Laure °°°



J’ai posé mes bagages au sol. C’est toute angoissée que j’ai ouvert le grand portail. La maison est toujours dans l’état dans lequel, je l’ai laissée il y a des années. La basse cour des poules et des moutons toujours telles. Mon oncle m’a emboîté le pas. 



Ma mère est assise dans la cour, elle ne s’habille souvent pas. Elle a attaché son pagne sous les aisselles. Toujours en blanc, elle en a fait de même pour sa tête. Ma mère a son cure dent à cette heure ci de là journée. Je constate qu’elle n’a aussi pas changé, mais son caractère, oui. Malgré toutes ces années, elle est physiquement  restée la même. Elle fait partie de ces femmes qui ne laissent pas le stress les dépérir. Elle est belle comme le soleil. C’est le secret de sa beauté.



Elle a souri lorsqu’elle m’a vue. Son visage s’est tellement illuminé qu’elle ne l’a pas caché. Elle s’est levée et a enlevé son cure dent de la bouche.



Ne pouvant pas parlé, je me suis inclinée en signe de respect pour lui adresser mes salutations.



Elle  ( me touchant ) : Laure je suis si contente de te voir ma fille. Enfin tu es revenue. Ça fait si longtemps.



Comme si c’était le cas avec moi. Si seulement tu savais. 



Je lui ai juste sourie malgré moi. Elle n’est apparemment pas surprise de mon mutisme. Mon oncle après l’avoir saluée, lui a chuchotée quelques mots à l’oreille. Elle lui a fait de même et il est allé à l’intérieur.



Il est revenu avec une petite calebasse en main. Il l’a tendu à ma mère. Sa femme est également sortie avec un récipient qui contient sûrement de l’eau. Ma mère m’a invitée  à m’asseoir. Après avoir pris mes affaires,  elle a versé quelques goûtes de l’eau au sol. En faisant cela, elle le donnait aux ancêtres. Cela fait partie de la coutume.  Elle l’a ensuite porté à sa bouche, pour boire. Ça été ensuite mon tour. Je l’ai vu en ne la quittant pas des yeux. 



Elle : Je sais que tu m’en veux énormément pour ce qui t’es arrivé. 



Je me contente juste de la regarder. Je ne sais même pas quoi lui dire si je parlais. Je ressens un peu de culpabilité à son égard.  Elle a l’air sincère sans sa parole. Mais cela n’explique pas son action.



Elle : Je t’avais pourtant prévenu.  Et comme tu t’es entêtée, tu sais que nos ancêtres ne blague nt pas. Ce n’est plus le moment de te faire ces reproches. Le plus important est que tu sois venue. 



Elle s’est tourné mon oncle. Ils se sont regardés pendant un court instant. Ma mère a pris la calebasse que lui avait remis mon oncle. Elle m’a fait signe de me rapprocher d’elle. Après l’avoir ouverte, elle y a mis la main. Elle a par la suite passer son pouce sur mes lèvres. Elle a prononcé des paroles dans une langue que je ne maîtrise pas. Pour finir, elle a bu de l’eau et me l’a aspergé sur le visage.



Moi ( après quelques minutes ) : Ah!



Ils ont tous souris après que j’ai ouvert la bouche, pour en sortir un son. Cela faisait bien longtemps que je l’ai ouverte.



Moi : Enfin, je peux parler. J’aurais pu aidé ma pauvre fille.


Ma mère  ( perdue ) : De quoi parle t-elle ?


Mon oncle  ( intervenant ) : Il s’agit de la fille de la dame chez qui elle travaille.



Mol oncle s’est mis à lui raconter tout dans les moindres détails. J’ai bien peut qu’elle le prenne en mal.



Elle : Je ne crois que tu ne pourras pas le faire. Il te faut suivre la cérémonie et tout ce qui va suivre. J’ai bien peur que tu devras patienter. Et n’oublie pas que tu dois également accomplir tes devoirs ici Laure.


Moi : Mais maman,  je n’ai pas envie de rester ici. Je me plais bien là bas.


Elle : Je vois que tu es sous l’effet de la fatigue.  Va te reposer, on en reparlera plus tard.



Elle s’est juste levée sans plus rien ajouter. Depuis la mort de mon père,  c’est elle qui est devenue l’homme de la maison. Il y a que sa volonté qui passe. J’en ai fait de même. Ma chambre est restée intacte malgré tout ce temps. Je n’arrive pas à y croire.



[ … ] 



Après une bonne douche avec l’eau fraîche de l’eau de puits, j’ai p me détendre un peu. En voulant prendre le miroir sur l’armoire,  un boîtier est tombé. Je l’ai pris et je l’ai ouvert. Il contient le pendentif que m’avait offert Ismael. Je me rappelle comme si c’était hier.



Après qu’il m’ait raccompagnée ce jour, je l’avais rencontré par hasard à la grande citerne du village. J’y étais puiser mon eau, comme dans mes habitudes. Je m’apprêtais à mettre ma bassine sur la tête quand j’ai entendu sa voix. Il m’avait marqué le premier jour où je l’ai vu. C’était si suffisant pour moi, pour immortaliser ses moindres détails. Il m’avait parlé  des raisons de sa visite ici. Ismael avait marché avec moi, jusqu’à la devanture de notre maison. Pendant que j’étais sur le point de rentrer, il m’a interpellée.



Lui  ( toujours souriant ) : Tu sais que tu es très belle Laure. 


Moi : Merci.


Lui : Je ne vais pas te retarder pour longtemps. Tiens ceci, elle t’ira  à merveille, car elle a été juste conçue pour ton joli cou.


Moi : …


Lui : Ne sois pas timide. C’est un cadeau pour te remercier pour ta à gentillesse. 


Moi : Tu n’aurais pas dû.


Lui : J’insiste. J’espère te revoir la prochaine fois.


Moi : Moi aussi.  



S’il avait une peaux blanche, ses joues seraient devenues toutes roses. Je crois qu’il n’attendait pas cette phrase venant de moi.


Lui : Aurevoir.



Je l’ai suivi du regard,  jusqu’à ce qu’il disparaisse. J’avais complètement oublié la bassine qui pesait sur ma tête.  



Xxxxx



Depuis ce jour, j’ai toujours portée ce pendentif jusqu’au jour où je m’étais promis de ne plus le porter. Rien qu’à penser à ces douloureux événements qui ont marqués ma vie, des larmes se sont mises à couler. J’ai serré très fort le boîtier contre ma poitrine espérant trouver le sommeil. C’est le seul moyen pour empêcher mes pensées de se diverger sur lui. 





Le lendemain 



°°° Nora °°°



J’ai garé ma voiture dans le parking de l’entreprise. Je ne sais pas encore comment les choses vont se passer. Mais je compte bien reprendre ce qui est mien. J’ai pris toutes mes dispositions avant de quitter la maison. Advienne que pourra.



J’ai pénétré dans les locaux de BUYRIGHT. Tout le monde m’affiche un sourire très sincère. Par contre il y a d’autres qui ont gardé leur visage fermé. Basta en est pour quelque chose. Mais c’est la fin. J’ai répondu à ceux qui m’ont souri. 



Moi ( ouvrant sa porte ) : Te voilà 


Elle ( au téléphone se tournant ) : Mais qui ose entrer…



Elle n’a plus terminé sa phrase.  



Elle ( à son interlocuteur ) : Je te rappelle.


Moi : Je vois que tu prends tes aises par ici. Non mais aller jusqu’à t’asseoir à ma place. Tu es allée trop loin cette fois ci.


Elle : Dégage immédiatement de mon bureau.


Moi ( pouffant de rire ) : Tu te crois chez toi ici ?


Elle : Tu vas me faire le plaisir de sortir d’ici sinon j’appelle la sécurité.


Moi : Je suis la propriétaire de tout ce que tu vois ici.


Elle : Tu n’as plus rien à faire ici Nora. 


Moi : C’est de ta faute si nous sommes à ce point. Basta je t’ai accueillie comme une soeur. J’ai toit fait pour toi dans ce pays. Et regarde comment tu m’as remercié. Mais c’est fini aujourd’hui.



Elle a pris le téléphone.  Je me suis empressée de le lui arracher des mains. 



Moi ( contournant le bureau ) : Je vois que tu préfères régler les choses avec la violence.  Si tel est le cas, je me ferai le plaisir de le faire. 


Elle : Meurtrière, ( cachant son ventre ) je ne vais pas te laisser nous faire du mal. 



J’ai été choqué par ses paroles. Ronan est vraiment le pire des salauds que j’ai rencontré de ma vie. Malgré lz pincement que j’ai ressenti, je ne dois pas lui faire ce plaisir. Elle ne doit pas voir ma souffrance.



Moi : Monsieur Karl.



Le commissaire est entré avec un homme.



Moi : Faites la sortir s’il  vous plaît. 


Elle : Ne me touchez pas. Je vais m’en aller. ( À moi ) c’est loin d’être fini. Tu vas regretter de m’avoir mise à la porte.



Elle m’a lancé un dernier regard avant de s’en aller. La présence du Commissaire était toit juste pour lui faire peur.


Moi  ( serrant la main de Karl ) : Merci infiniment commissaire. Je ne pensais pas qu’elle s’en irait aussi facilement.


Lui : Je suis toujours là  en cas de besoin.


Moi : Une fois encore merci et bon après midi à vous.


Lui : Pareillement.



Il a tourné les talons et est parti avec son acolyte. Je me suis effondrée dans le canapé posé dans le coin du bureau. Basta enceinte de Ronan, on aura tout vu avec lui.  Je ne laisserai pas cette nouvelle saper mon humeur. Le plus important est que le soit loin de moi et de tout.



Une semaine plus tard 



°°° Lemmy °°°



Ce matin je ressens une légère fatigue. J’ai essayé de me lever, mais je n’arrive pas à quitter le lit. J’ai l’impression d’avoir été sauvagement battu. Tout mon corps est endolori.



J’ai levé la tête, pour aperçevoir Ariana qui a fait son irruption. 



Elle ( m’observant ) : Bonjour chéri, comment te sens tu ce beau matin ensoleillé ? 


Moi ( tenant le front ) : Je me sens très épuisé mon coeur.



Elle s’est avancée, ensuite elle a posé le plateau qu’elle tient en mains. 



Elle ( me faisant une bise sur la tempe ) : Je suis en pleine forme mais…



En se redressant, elle a marqué une pause. Elle m’a regardé d’une manière très étrange. Son expression est à la fois étrange et inquiétante.



Moi : Qu’y a t-il ? 


Moi : Tu as une petite fièvre chéri. On doit t’amener à l’hôpital. Je…



Je sais déjà ce qu’elle va m’avancer comme arguments. 



Moi ( me massant le front ) : Tu sais très bien que j’ai horreur des hôpitaux. Je vais juste prendre un cachet de Cétamyl et j’irai mieux. Ce n’est qu’une question de temps.


Elle ( faisant la moue ) : Non seulement tu as de la fièvre, mais tu as l’air très fatigué. Je donne ma main à couper que c’est le début d’un palu.


Moi : Laisses tomber. Vas s’il te plaît dans la salle de bain. Et chérie, apporte moi le médicament. 



Elle a croisé les bras. Je vous dis que cette femme est très sérieuse même avec son histoire. Elle est tellement belle quand elle se fâche.



Moi ( baissant les bras ) : Okay je prend les comprimés d’abord. Si la fièvre ne descend pas j’irai à l’hôpital.


Elle ( souriant enfin ) : Voilà qui est mieux. Mais aujourd’hui tu n’iras pas à l’hôtel.  Cela fait plus d’un mois que tu travailles sans repis. Je t’ai bien observé ces derniers temps. Tu devrais te reposer et je suis très sérieuse. 


Moi : …


Elle ( allant dans la salle de bains ) : Je viens de le dire chéri. Et je compte bien en prendre soin. 



J’ai soupiré avant de m’allonger encore. Lentement j’ai remis la couverture. 



Elle ( posant la boîte ) : Lève toi Lemmy. Je t’aide à manger. Ensuite tu prends tes médicaments et tu vas te reposer. Je vais m’occuper de toi aujourd’hui mon ange. Je serai toujours là pour toi.


Moi ( regardant tendre ) : Je t’aime chérie.


Elle : Moi aussi.



Elle s’est assise sur le rebord du lit. Elle s’est par la suite,  occupé  de moi comme un roi.



°°° Ariana °°°



J’ai attendu qu’il soit profondément endormi, avant de me lever. Ce matin je ressens une grande paresse. Je me suis permise de prendre un jour de repos. Après tout je le mérite et je suis le boss, lol.



[ … ]



J’ai pris une bonne douche.  A ma sortie j’ai mis mon bikini que je viens d’acheter.  Je compte bien profiter de cet après midi. La cuisinière est partie faire les courses pour la semaine. Mon petit garçon est chez son oncle. J’ai tout le temps, pour moi et mon mari. 



Je me suis dirigée dans la cuisine pour me faire une salade de chef. Je l’ai accompagné d’un simple jus d’orange.  Dehors le soleil brille de ses beaux rayons. Ces derniers se reflètent joliment dans la piscine. Jai posé le tout sur la petite table. Après avoir ôté mon haut, j’ai enduis mon corps de crème solaire. Je me suis avancé de deux pas et j’ai plongé dans la piscine.



[ … ]



°°° Charlotte °°°



Je suis presqu’à la fin du dossier de divorce de Nora. J’avoue que ça me fait de la peine qu’une femme souffre autant. Elle est très généreuse et formidable. Mais elle souffre trop à cause de cet homme. Si seulement les hommes savaient la perle qu’ils ont. 



J’ai fini Mon déjeuner et je me suis installée devant la télévision.  Il est presque l’heure du journal télévisé. J’ai mis le poste téléviseur en marche. En sirotant mon vin, j’ai allongé mes jambes sur la table basse du salon.



Le journaliste a fait son introduction. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un mauvais présentiment. 



Journaliste : Bonsoir chers téléspectateurs, voici le sommaire.



[ … ] 



Il vient de dire quoi. Je ne crois pas mes oreilles. J’ai rapidement saisi mon portable pour appeler Ariana. Heureusement, elle a décroché à la première sonnerie. 



Moi : Bonsoir Ariana, je m’excuse de te déranger.


Elle ( courtoise ) : Euh Bonsoir Charlotte, non non ce n’est pas le cas.

 

Moi : Je te prie de bien vouloir allumer ta télévision pour suivre le journal. 


Elle  ( sur ) : J’espère que ce n’était rien  de grave. 


Moi : Je préfère que tu le vois de toi même.


Elle  ( hésitante ) : Euh Okay. 


Moi : À tout à l’heure.



Clic. 



Je sais que j’aurais du lui souffler la nouvelle.  Mais je ne me sens pas capable de le faire. Pauvre d’elle.



°°° Ariana °°°



Charlotte a semblé très étrange tout à l’heure au téléphone. J’ai rapidement noué ma serviette à la taille. Je me suis ruée à l’intérieur. J’ai allumé la télévision comme prévu. 



[ … ] 



Je n’écoute plus ce que le journaliste dit. J’ai laissé la télécommande me glisser des mains. Comment ont ils pu nous faire ça. Qui sont ils ? Oh mon pauvre Lemmy, il va en mourir.



Tard dans la nuit 



--- Quelque part dans Cotonou ---



Dans le noir pendant que tout est calme,  une personne se balade. La nuit est pleine de mauvaises ondes. Elle se promène avec ce récipient dans sa main.





Mariée au diable