Chapitre 31:Maitrise validée
Ecrit par Max Axel Bounda
Chapitre 31:Maitrise validée
— Sois plus sérieux oh ! Ce n’est pas un jeu.
— Mais chérie, c’est peut-être la centième fois que tu me fais répéter ce pitch. Autant de fois pour la présentation. A force, je la connais presque par cœur.
— Ben c’est le but. Je ne veux pas que tu ailles lire ton PowerPoint demain. Tu dois le connaitre par cœur. Allez ! On reprend.
— Non Jess, c’est trop. Je suis paumé bébé.
— Je sais, dit-elle en riant. Je plaisante. Tu dois te reposer pour être en forme le matin. Alors, tu as décidé de porter quelcostume ? Le noir ou le bleu ?
— Je préfère te laisser choisir.
— Bonne réponse. Tu es un cœur, tu sais.
— Ouais c’est ça !
— J’ai trop hâte d’y être, me lança ma petite amie en se levant du lit. Elle était si excitée que je me demandais parfois si je ne devais pas l’envoyer soutenir à ma place. Mais ça c’était impossible. Au fait, ton père a dit qu’il arrivera avec un léger retard.
— Eh tu sais que ce n’est pas un mariage ? Donc pas de quoi inviter la terre entière.
— Je sais mais c’est un évènement tout aussi important. Et tes proches doivent être là pour te soutenir.
— Humm, rendis-je. En principe je m’en sortirai mieux sans eux dans la salle.
— Jamais ! Ils seront là de toute façon. Tu te contentes de soutenir, de réussir avec quinze au moins. Moi je m’occupe du reste.
C’était déjà assez stressant comme de passer devant ce jury composé des profs les plus brillants de l’Université en Sciences Politiques. Qui, je le savais ne me feraient pas de cadeaux. Mais en plus il fallait que je tape tout un public. Je ne savais même pas combien d’invités allaient se pointer dans la salle. Et cela rendait les choses encore plus stressantes. Mais je m’étais résigné à êtreobservateur impuissant de l’organisation de la célébration de ma soutenance. La seule chose dont j’avais eu vent était que Jessica et Lema avaient prévu une dégustation commune. Ni la salle ni l’heure ne m’avait été révélée. Jessica était si heureuse pour moi que je n’en cherchai pas plus. Et je réalisais combien elle m’aimait en la voyant ainsi se tracasser pour ma réussite.
Le jour J arriva enfin, je fus le dernier à passer devant le Jury ce jour-là ! Je ne pus dire si c’était ou non une bonne chose car j’avais assisté à toutes les soutenances, quatre au total. Et deux impétrants furent recalés, de quoi me stresser encore plus. Mais je devais m’armer de courage de toute façon, je m’étais bien préparé.Jessica n’arrêtait pas de sourire en me regardant.Son attitude me mettait dans une quiétude sans nom.
A l’appel de mon nom par les membres du jury, je me levai, et pris place au milieu de la chaire. Mon cœur battait fort. Que j’aurai aimé que Monsieur Mvé soit dans ce jury. Mais malheureusement, il était dans un autre.
Je regardai derrière moi, Lema était là, toute souriante. Les choses avaient dû marcher pour elle. C’était bon signe. Elle m’encouragea en un me montrant ses deux levés vers le ciel. A côté, il y’avait plusieurs visages la plupart connus d’autres m’étaient complètement inconnus au bataillon.
— Bonsoir Monsieur Mounanga.
— Bonsoir Monsieurle Président.
— Vous vous présentez dans le cadre de la soutenance de votre diplôme de master en sciences politiques. Vos études ont porté sur le thème de La Démocratie participative comme solution à la crise de démocratie au Gabon.
— C’est exact.
— Alors nous vous écoutons.
Je pris une grande inspiration, je fermai les yeux.
Tout va bien se passer, je connais la moindre virgule de ce travail.
« Monsieur le Président… »
*
* *
Apres deux heures d’échanges et de torpillage, le jury décida enfin de me laisser tranquille. Les quatre hommes qui n’avaient pas du tout été tendre avec moi nous ordonnèrent de sortir de la salle. Le jury devait délibérer. Nous quittâmes la salle, moi en dernier. Enfin de l’air frais.
Dehors il y’avait tous ces regards pointés sur moi tels des vautours autour d’une charogne. Il semblait que certains d’entre eux me félicitaient mais j’étais trop stressé pour comprendre exactement ce qu’ils me disaient.
Jessica que je n’avais pas vu arriver me serra dans ses bras.
— Tu t’en es bien sorti. Je penche pour un quinze, dit-elle en souriant.
— C’est sûr. Je crois plutôt qu’ils avaient une dent contre moi.
— Mais non, mais non. Tu étais intéressant. C’est normal qu’il y ait eu plusieurs questions.
Vingt minutes après, pourquoi fut ce aussi long ? Le jury nous rappela dans la salle. J’entrai et me replaçaidébutau cœur de la chair.
« Monsieur Mounanga… »