CHAPITRE 31: RÉINCARNATION?

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 31 :  RÉINCARNATION ?

**ARSÈNE MFOULA**

Nous regardons cette femme et nous avons du mal à en croire nos oreilles.

Moi : Êtes-vous en train de nous dire que Mefoumane et Mbazogho se sont réincarnés dans Loyd et Lucrèce ?

Mommy : Non.

Moi : (Confus) Alors que doit-on comprendre ?

Mommy : Il n’est pas ici question de réincarnation mais de rétablir une injustice et un ordre qui ont été brisés par le passé.

Nous : (Silence)

Mommy : Les choses sont censées se produire d’une certaine manière selon un ordre établi. Il eut un soir et il eut un matin, ce fut le premier jour. Pour qu’un jour soit compté il faut d’abord qu’il y ait un soir puis un matin. L’inverse de ce principe occasionne un bouleversement dans le système.

Nous fronçons les sourcils pas sûr d’avoir compris sa métaphore.

Mommy :  Vous prendrez par exemple une forêt, lorsque l’homme viendra s’installer, il aura tendance à modifier l’environnement en abattant les arbres et en y coupant l’herbe pour construire des choses. Il pourra même en faire une ville comme nous en avons aujourd’hui. Pourtant, s’il arrête de faire quoi que ce soit, la nature reprendra le dessus et au bout de 5 à 10 ans, nous aurons de nouveau une forêt à cet endroit. Pourquoi ? Parce que la terre obéit à des principes et la nature reprend toujours le dessus sur ce qui doit être qu’importe de temps. Des vies avaient été abrégées et des destins détournés déstabilisant l’ordre établit sur des générations. Aujourd’hui, le mécanisme s’est mis en place pour rétablir les choses. Même si cela vous paraît difficile, n’allez pas contre les lois naturelles. Voyez au-delà de ce qui paraît pour comprendre ce qui est véritablement afin de mieux appréhender votre rôle dans ce dessein. Ne le prenez pas personnellement mais prenez du recul pour comprendre que ce qui se passe ne dépend ni de vous, ni d’eux mais de quelque chose qui vous dépasse tous.

Nous : (Silence)

Mommy : Vous l’avez sûrement compris, la cérémonie de demain ne sera pas facile mais Dieu est grand et je suis sûre qu’il vous dira quoi faire si vous lui permettez de le faire. Alors écoutez le…

**LOYD MBAZOGHO**

Ça fait un bon moment maintenant que Mommy parle avec Arsène et ya Leslie dans le bureau. Je suis là avec les enfants qui me regardent avec insistance tous les 4. Je finis par leur demander.

Moi : Vous voulez me dire quelque chose ?

Gloire : Oui.

Moi : Je vous écoute.

Gloire : Tu vas vraiment te marier avec ya Lucrèce demain pour qu’elle devienne ta femme ?

Moi : (Esquissant un faible sourire) Oui.

Gloire : Dans ce cas, tu deviendras quoi pour nous ?

Moi : Je serai toujours votre oncle, cela ne changera pas.

Grâce : Normalement quand quelqu’un épouse ta sœur, il devient ton beau-frère non ?

Moi : (Amusé) C’est exact.

Grâce : Donc tu seras notre beau-frère alors !

Moi : (Souriant) Je ne serai pas votre beau-frère, c’est Lucrèce qui deviendra votre tante.

Eux : (Confus) Hein ??

Les 3 autres sont revenus et Mommy m’a dit que nous pouvions y aller.

Moi : Ok.

Mommy : Pensez à ce que je vous ai dit et on se retrouve demain au mariage.

Eux : D’accord.

Nous sommes partis monter dans la voiture et j’ai démarré. Durant tout le trajet je n’arrêtais pas de regarder Mommy en espérant qu’elle me dise quelque chose mais elle ne l’a pas fait.

Mommy : (Dès que nous sommes arrivés) Je ne te dirai rien Loyd. Tu dois te concentrer sur la cérémonie de demain.

Moi : Hum.

Mommy : Tu n’as pas à t’inquiéter.

Moi : D’accord et merci pour tout.

Mommy : Je t’en prie.

Elle m’a fait un câlin et nous avons rejoint les autres à la maison. Blessing est allée rejoindre Lucrèce chez ses parents en lieu et place de Lucia qui ne peut plus le faire vu sa condition. Je parais calme mais je suis assez stressé car plus que quelques heures et ce sera le grand jour. Marwane me taquine un moment puis je prends mon téléphone pour joindre Lucrèce, c’est Blessing qui me répond en me disant que Lucrèce est en réunion avec ses parents. Je lui demande de me rappeler après…

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Tonton Blaise : Nous ne sommes pas prêts à les recevoir, ce mariage sera reporté.

Papa : Comment ça reporté ? Le mariage c’est demain et les pauvres gens ont dit qu’ils seront là comme convenu, maintenant c’est quoi le problème ?

Tonton Blaise : Les choses n’étaient pas censées se passer comme ça.

Papa : C’est-à-dire ?

 Tonton Blaise : Je, je veux dire que le cadre.

Tantine Claire : Le cadre de quoi encore yaya ?

Tonton Blaise : Je, pre. C’est trop juste.

Tout le monde le regarde.

Tonton Blaise : Le mariage là est trop brusque.

Tantine Flora : Brusque comment encore ? C’est toi-même qui avait donné la date. On avait discuté ici et tu avais dit que c’était le 20, le 20 c’est demain, qu’est-ce qui est brusque encore là ? Tout a déjà été fait.

Tonton Blaise : Le lieu, j’ai décidé de changer de lieu.

Eux : Hein ?

Le grand frère de ma mère : Blaise pardon. On ne sait pas ce qui t’arrive mais il ne faut pas nous embêter. C’est toi-même qui avait donné la date et le lieu. Si tu voulais que ça se passe chez toi pourquoi n’avoir pas dit ça depuis ? C’est quand on a fini d’aménager le lieu que tu dis de changer encore ? Tout ce que l’enfant a dépensé là on fait comment ?

 Chacun a donné son point de vue et finalement ils ont résolu qu’on ne changera rien et que tout se passera chez mon père. Durant les réunions des préparatifs, on a voulu me compliquer la vie en me disant que le cadre n'était pas bien pour un mariage et ils avaient même proposé que le mariage ait lieu chez tonton Blaise mais ce dernier a refusé en disant que cela allait se faire ici en m’imposant des travaux de réhabilitation de la maison. Outre la contrainte de temps et les dépenses occasionnés non prévues, cela ne m’a pas dérangé outre mesure étant donné que c’est la maison de mon père et le mettre dans de bonnes conditions est mon objectif et l’une de mes priorités. Alors j’ai engagé des gens qui ont cassé une partie de la maison pour l’agrandir en utilisant tout l’espace qu’il y avait derrière. J’ai également refait la peinture intérieure et extérieure ainsi que la terrasse qui a été ajoutée. La cour a été bien aménagée et pour le mariage nous avons loué les tentes ordinaires pour les pourparlers et les toutes blanches qui ressemblent aux maisons pour au cas où il y aurait la pluie, c’est là-bas que la réception se fera après les pourparlers. Loyd a fait livrer et installer ça cette journée, la décoratrice est même déjà là avec son équipe pour travailler. En ce qui concerne le reste, en raison du temps imparti, seuls quelques personnes ont pu cotiser pour le mariage et la somme atteignait à peine 800 milles. Je n’ai pas discuté avec qui que ce soit car j’ai géré moi-même avec mes gens la restauration que j’ai confié à un service traiteur, la boisson et la sono. En gros, j’ai tout pris en charge et l’argent qu’ils ont cotisé, on a pris ça pour acheter les marchandises que nous allons donner à la famille de Loyd en retour pour le dépôt de la mariée. Tout est prêt et là je comprends juste que cet homme, pris au dépourvu, veut chercher la petite bête noire mais il ne m’aura pas. J’écoute tout ce qui se dit en silence jusqu’à la fin avant de retourner dans la nouvelle chambre de mon père que je vais occuper pour aujourd’hui avec Blessing, Mélodie et Sasha qui ont décidé de me tenir compagnie. Je jette un coup d’œil sur mes enfants qui sont dans un coin et qui jouent aux jeux sur ma tablette et je suis rassurée. Ce n’est pas dans leurs habitudes mais pour aujourd’hui seulement, je le fais pour ne pas qu’ils jouent partout ici, cet environnement leur est hostile et je le sais, c’est pourquoi je ne peux pas les laisser sans surveillance même une minute.

Blessing : Loyd a appelé tout à l’heure et il a dit de le rappeler quand tu seras libre.

Moi : Mon téléphone est où ?

Blessing : (Me le donnant) C’est là.

Moi : Merci !

Je le rappelle.

« Loyd : Allô ? »

« Moi : Blessing m’a dit que tu as appelé. »

 « Loyd : Oui. Je venais aux nouvelles, comment vas-tu ? »

Je lui explique ce qui s’est passé cette journée et comme toujours, il réussit à m’apaiser en me disant que je dois rester calme en tout point. Le combat n'est pas physique alors on ne fait rien de charnelle. Le mot d’ordre c’est la prière et nous aurons la victoire. J’acquiesce. Il me raconte aussi sa journée et me dit qu’il était avec Mommy au fromager, elle a plaidé notre cause auprès des parents même s’il n’a pas tout compris parce qu’ils se sont isolés. Je lui dis ok et on dit qu’on va se rappeler après pour la prière. Quand je coupe pour revenir, j’écoute au salon.

Papa : Qui a bu le casier de regab là ?

 J’arque un sourcil.

Papa : Ce n’est pas à vous que je pose la question ? Comment vous pouvez boire la boisson du mariage ?

Je regarde les filles qui en font de même avec moi.

Moi : J’ai bien entendu ?

Elles : Oui.

Je décide de sortir de la chambre et elles me suivent.

Moi : Qu’est-ce qui se passe ?

Papa : Il y a un casier de regab qui est déjà vide là-bas à la cuisine.

Je vais moi-même vérifier et je constate que le casier est bien vide et celui qui le suit est déjà à moitié. Je ferme les yeux pour me contenir en soupirant fortement.

Alicia : (Au salon) C’est moi qui ai pris et j’ai partagé. Celui qui n’est pas content n’a qu’à aller se pendre.

Blessing : (Derrière moi) C’est de la provocation mais ne rentre pas dans son jeu. Ferme simplement la cuisine et allons avec la clé à la chambre. Nous remplacerons le casier demain.

Moi : (Soufflant) Ok. Tu peux aller demander à mon père stp ?

Elle s’est exécutée et j’ai bouclé la porte.

Gilles : (Déjà touché par l’alcool) Oh petite tu te crois où ? Donc on ne peut plus boire de l’eau à cause de ta boche ? (Bière) Ça c’est quel manquement ?

Alicia : Il manque un peu seulement et elle va même nous chasser de cette maison non comme il paraît que c’est elle qui a construit.

Brandon : Si c’est son terrain, elle n’a qu’à faire on va voir. Remets-nous les clés madame. Tu vas nous priver de la cuisine en tant que qui ?

Papa : (Récupérant la clé) Donne-moi la clé là et va dormir. C’est ma maison et c’est mon terrain, celui qui n’est pas d’accord, il n’a qu’à aller acheter pour lui et construire sa maison.

Alicia : Oui, quand c’est pour encourager le manque de respect et l’orgueil de ta fille tu es fort. En tout cas on verra jusqu’où ça va arriver. (Me regardant) Quant à toi je te le dis, on verra jusqu’où cette mascarade là ira. N'importe quoi.

Blessing : Allons-y Rebecca.

Je les ai regardés et je suis passée avec Blessing jusqu’à la chambre. Dire que ça ne me fait pas mal, serait mentir parce que j’ai beau réfléchir, je ne comprends pas ce que j’ai bien pu leur faire qui puisse justifier leurs attitudes mais je remets tout à Dieu.

Mélodie : C’est ce qu’on appelle le vrai vampire. On peut faire ça à sa propre sœur ?

 Sasha : Je suis dépassée.

Blessing : (Me faisant un câlin) Ne t’attarde pas sur ça.

Moi : D’accord. (Après un moment) Tata Luce n’a pas appelé ?

Mélodie : Non et

Elle a été interrompue par mon téléphone qui s’est mis à sonner et c’était tata Luce. J’aurais vraiment voulu l’avoir à mes côtés cette nuit mais elle est déjà à terme. On ne peut pas prendre le risque de l’emmener dans ce genre d’environnement dans son état. Elle m’a dit qu’elle fera l’effort d’être au mariage demain. Elle passe la nuit avec Bhernie.

« Moi : Allô tata »

 « Lucia : (Apaisante) Ça va Lucre ? »

Je soupire.

« Moi : Toi-même tu connais tes gens non ? Ils sont en train de faire comme d’habitude pour me faire parler mais je me retiens. »

Je lui explique la scène de tout à l’heure.

« Lucia : C’est rien ça. D’ailleurs ne sors même plus de cette chambre jusqu’à demain matin. Ils vont faire ce qu’ils voudront mais auront honte. Tu te marieras et tu partiras de là au nom de Jésus. »

« Moi : Amen ! »

« Lucia : Ça ira. Tu as déjà frotté le gommage d’Erine non ? »

« Moi : Pas encore mais je m’apprête à le faire. »

« Lucia : D’accord. Viens on va déjà prier parce que j’ai sommeil. »

 « Moi : D’accord. »

On a prié toutes les deux puis elle a raccroché. J’ai demandé mon gommage à Blessing et elles m’ont toutes les trois frotté ça et correctement massée après. Je vais dormir avec pour l’enlever demain matin lors de mon bain. C’est Erine qui fera ma mise en beauté et elle viendra au petit matin. Elle devait dormir là mais finalement elle a dû rentrer après nous avoir fait les ongles et l’épilation. Je raconte avec les filles qui me changent des idées puis nous prions ensemble avant de dormir. Je me couche sur ma natte et je fais un message à Loyd avec qui je prie à nouveau et on se dit à demain. Les filles s’en dorment l’une à la suite des autres mais moi je reste éveillée avec des pensées qui se bousculent dans tous les sens. Je pense à mes mamans et je me dis que j’aurais tellement voulu qu’elles soient là avec moi. Je prends mon téléphone et je regarde l’heure, 2h du matin, je m’hasarde quand même à appeler maman même si je ne sais pas si elle va décrocher à pareille heure. Le téléphone sonne une fois et elle le fait.

 « Maman : Allô. »

« Moi : (Petite voix) Allô maman. »

« Maman : Oui Lucrèce, c’est comment ? Il y a un problème ? »

« Moi : Non. Je, je voulais seulement entendre ta voix. »

« Maman : (Silence) »

« Moi : Je, excuse-moi de t’avoir dérangé. Bonne nuit. »

 « Maman : (Voix douce) Lulu ? »

« Moi : (Les larmes coulant de mes yeux) Hun ? »

Ça fait très longtemps qu’elle ne m’avait plus appelée ainsi, l’entendre aujourd’hui me touche et me fait pleurer.

« Maman : Je ne suis pas là-bas avec toi physiquement mais mon esprit est avec toi partout où tu te trouves, tu comprends ? »

« Moi : (Reniflant) Oui. »

« Maman : Je t’avais dit quand on partait de ce quartier après la mort de Denise que je t’emmènerai avec moi et je ne laisserai personne te faire du mal. Je l’ai fait la première fois et je le referai dans quelques heures. Je viendrai te chercher et je te promets que personne ne pourra m’empêcher de le faire. Tu comprends ? »

 « Moi : (Pleurant de joie) Oui »

 « Maman : Mon enfant pour lequel j’ai souffert, personne ne jouera avec sa vie. Il faudra d’abord qu’ils me passent sur le corps avant qu’une telle chose n’arrive. Alors ne t’inquiète pas. Je veux maintenant que tu te reposes pour être encore plus belle demain pour ton mariage et je viendrai avec Loyd pour te chercher d’accord ? »

 « Moi : D’accord maman. (Reniflant) Merci. »

« Maman : Tu n’as pas besoin de me remercier. Va te coucher mon bébé, je t’aime. »

« Moi : Je t’aime aussi maman, bonne nuit. »

Clic ! J’ai mis mon téléphone en charge et je me suis couchée le cœur apaisé de tout tourment. Le sommeil m’a pris de suite… 


 
L'AMOUR SUFFIT IL ?...