Chapitre 31. Ruth entre en action

Ecrit par Benedictaaurellia

Judith.

Ayant retenu la leçon hier, aujourd’hui, j’ai fait dans la simplicité. Un jeans, un chemisier et à mes pieds, des ballerines.

C’est ainsi vêtue que je descends de ma voiture quand nous arrivons devant le centre.

Tout comme hier, je me sens à l’aise quand j’entre dans le hall.

Je salue chaleureusement Nana qui est à l’accueil et elle me le rend bien.

L’idée ne m’effleure même pas d’être hautaine.

C’est vrai qu’en y pensant, je perds peu à peu cette habitude.

Je ne m’en étais pas rendue compte.

Aux dires de Nana, Ruth est en séance de groupe avec certaines femmes du centre.

Je laisse Mélanie aux bons soins de Nana et me rend dans la salle qu’elle m’indique avec Mireille.

Je la découvre assise en cercle avec certaines femmes du centre que je reconnais.

Je prends place et elle dit.

Ruth : Soyez les bienvenues.

Moi : Merci.

Ruth : Nous avons une règle ici. Chaque nouvelle participante doit se présenter et les autres la saluent. Par exemple moi je dirai Bonjour à toutes. Je m’appelle Ruth. Je suis psy et je suis une des formatrices du centre.

Les femmes : Bonjour Ruth.

Ruth : Tu vois un peu ?

Moi : Oui.

Ruth. Ok. Vas-y.

Moi : Bonsoir Mesdames. Je me prénomme Judith. Je suis cadre dans une entreprise de la place. Je suis une invitée.

Les femmes : Bonsoir Judith.

Quand je l’entends dire qu’elle est psy, je pense en même temps à Mélanie.

Mon mari me disait hier encore qu’il faut qu’on lui trouve un psy.

Ruth serait-elle la bonne psy pour Mélanie ?

 

Avec les différentes interventions des membres, je fini par comprendre que cette séance de groupe est un groupe de thérapie.

Les femmes présentes ont subies des violences de tout genre.

Quand j’écoute les expériences de certaines, je ne peux empêcher mon cœur de serrer de douleur.

La souffrance de ces dames me rappelle la mienne.

Elles ont tellement souffert.

J’aurai bien aimée avoir un soutien comme ce qu’elles ont actuellement.

Peut-être que je ne serai pas comme je suis actuellement si j’avais eu ce soutien.

J’ai conscience que ma personnalité actuelle n’est que le reflet de mon passé.

Je m’en suis rendue compte pendant ces jours et ma résolution a été de chercher à être meilleure personne.

On dit qu’il n’est jamais trop tard non ?

En suivant ce genre de thérapie j’irai surement mieux.

Il n’y a jamais de hasard dans la vie.

 

Les séances de thérapie ont pour but d’aider ces femmes à extérioriser leurs émotions et à les guérir.

Elles apprennent à aller de l’avant et rebâtir leur vies sans pour autant trainer les carcasses de leurs passés respectifs.

 

Une heure plus tard, Ruth met fin à la séance et nous nous levons toutes.

Après avoir échangé des banalités, Ruth m’invite à venir avec elle dans son bureau.

 

Une fois chacune assise, elle dit.

Ruth : Judith comment vas-tu ?

Moi : Je vais bien Ruth. Et toi ?       

Ruth : Je vais bien.

Comme je l’ai dit à la séance tout à l’heure, je suis psy. Si je t’ai demandé de venir, c’est pour ta fille, Mélanie. Je voudrais te proposer de l’aider. Pas seulement en tant que psy mais aussi en tant que mère, en tant que coach de vie.

Moi : J’avoue qu’à la séance, quand tu as dit être psy, j’y ai tout de suite pensé. Mon mari évoquait le fait qu’elle ait besoin d’un psy depuis un moment. Mais elle et moi étions contre.

Ruth : Pourquoi étiez-vous contre ?

Moi : Oh ! Tu sais c’est à cause des préjugés habituels qu’on a sur les psychologues. Et on se demande vraiment si cela en vaut la peine.

Ruth (souriant) : Je te comprends.

Laisse-moi t’expliquer comment je fonctionne.

Je ne travaille pas comme les psys en général. Elle ne va pas s’asseoir dans un fauteuil et me raconter sa vie. Non.

Quand je prends une fille/ femme sous mon aile, je cherche d’abord à comprendre son histoire, son passé.

Tout ce que nous vivons dans le passé affecte notre présent de même que notre présent affectera notre futur. C’est pourquoi je commence toujours par là.

Actuellement, elle fait une crise d’identité.

Il faut qu’elle puisse se retrouver, connaitre qui elle est réellement et s’affirmer en tant que tel.

Tout ce qu’elle présente d’elle aujourd’hui, c’est ce que tu lui as appris à être.

En vivant un temps chez Orlane, elle a voulu faire comme eux.

Mais dans tout ça, elle-même ne s’affirme pas encore.

En fait, c’est un véritable coaching ou mentoring qu’il lui faut.

Il faut qu’elle puisse se poser et se retrouver.

Apprendre à se connaitre, à s’affirmer et à développer son propre potentiel.

 

Je réfléchis à ce que dit Ruth et me demande et si elle avait raison ?

Elle continue.

Ruth : J’ai beaucoup de responsabilités ici et je ne peux pas me déplacer tous les jours sur Lomé. Pour un début, nous devons passer quelques jours ensemble elle et moi. Histoire de nous familiariser. Quelques séances éparses ici et là ne pourront pas l’aider. Outre moi, les autres formatrices du centre aussi sont là. Elle pourrait passer ses journées ici aussi. Apprendre à connaitre les divers ateliers que nous avons et qui sait, elle se découvrira peut-être un talent.

Etant donné aussi que tu fais maintenant partie du comité d’organisation de la soirée, tu serais aussi plus utile ici qu’à Lomé. C’est pour cela que je vous ai invité toutes les deux à venir passer quelques jours chez moi. Ça t’éviterait de faire la navette.

Moi : Présenté comme tu viens de le faire, je ne peux que dire oui.

J’accepte de bon cœur ton invitation et j’ose croire que ma fille n’ira que mieux après ça.

Jumelles de cœur