Chapitre 31 : Tonton Martin en action

Ecrit par Mayei

Chapitre 31 : Tonton Martin en action

 

...Nancy...

 

J-p : comment se porte telle ?

 

Moi : j’attends toujours que le docteur dise quelque chose 

 

J-p : ok je viens de rentrer avec les enfants. Donne-moi quelques minutes et je te retrouve. 

 

Moi : non ! Reste tranquille à la maison. Les filles seront là d’une minute à l’autre ça ira. 

 

J-p : tu es sûre ?

 

Moi : oui mon cœur. S’il y’a quelque chose je t’avertirai 

 

J-p : ok j’attends tes coups de fils. Je t’aime ma puce.

 

Moi : je t’aime aussi.

 

Je rangeais mon téléphone dans mon sac en regardant un peu partout. Quelques minutes au paravent j’avais vite fait d’appeler une ambulance pour qu’ils la prennent en charge sur le coup. Je n’y croyais même pas. J’avais donc envoyé la servante de violette nous trouver le gardien de la rue afin qu’il nous aide à la transporter jusqu’à ma voiture. L’ambulance se présenta rapidement à ma plus grande surprise. Je les suivais donc derrière avec ma voiture. Lorsqu’on me demanda si j’étais de sa famille je prétendis être sa sœur pour au moins avoir les informations. Pour ce qui était de son mari, il ne se trouvait nulle part. je n’avais trouvé que la servante et les enfants. J’envoyais J-p prendre les enfants et la fille pour qu’ils ne restent pas seuls.

 

 J’avais averti les filles de l’état de violette. J’avais trouvé près d’elle son téléphone et une carte qui avait vraiment attiré mon attention. Je la réservais pour l’instant et bien l’analyser lorsque je resterai. Dans son téléphone j’avais fouillé pour avoir le numéro de sa sœur et la prévenir. Je lançais donc l’appel en voyant le prénom Rachelle. Si je ne me trompais pas c’est ainsi qu’elle se prénommait. 

 

Rachelle : allo ?

 

Moi : bonsoir madame. Suis-je en ligne avec Rachelle s’il vous plaît ?

 

Rachelle : c’est bien moi. Qui êtes-vous ? En quoi puis-je vous aider ?

 

Moi ; je suis une amie à violette. Elle vient d’être admise à l’hôpital. Je voulais vous prévenir afin que vous passiez le mot à la famille. 

 

Rachelle (sans émotion) : et qu’est-ce qu’elle a précisément ?

 

Moi : on attend toujours les médecins 

 

Rachelle : et vous êtes dans quel hôpital ? 

 

Moi : clinique de l’Indénié 

 

Rachelle : vous êtes sûre qu’elle puisse se payer ces frais ? Vous auriez dû l’envoyer au CHU je n’ai pas envie qu’on me demande de m’occuper de ça encore. J’ai assez de problèmes. Bref je passerai demain j’avais déjà un programme bien établi. Je ne peux pas me défiler.

 

Moi : on se verra demain alors ! 

 

Je raccrochais rapidement. Je n’aimais pas du tout cette femme. Sa façon de parler, les mots qu’elle employait étaient blessants. Elle prenait toujours violette de haut et cette dernière se laissait faire. J’aurais dû fouiller un peu plus et trouver une autre personne à appeler en dehors de cette Rachelle. Même si violette n’avait pas les moyens de régler la facture de cet hôpital, nous pourrions prendre tout en charge. Rien ne vaut la santé. Pour rien au monde je ne l’aurais traînée au CHU. Tout le monde savait que mettre ses pieds au CHU équivalait à accélérer sa mort. Les équipements manquaient tellement et les médecins courraient plus derrière l’argent au lieu de respecter leur serment Hippocrate. Je me demandais ce que l’état attendait pour remédier à cela. Bien de personnes ne peuvent s’offrir les services dans une clinique et ces personnes perdaient malheureusement la vie dans des conditions atroces. Je restais stoïque, prenant mon mal en patience jusqu’à ce que je voie arriver Linda et Salomé. 

 

Linda (inquiète) : ou est-elle ? Comment va-t-elle ?

 

Moi : calme-toi ! N’oublie pas que tu es presque à terme.

 

Salomé : je suis tellement inquiète pour elle. Les docteurs disent quoi ?

 

Moi : je suis dans le même état que vous. Je ne sais rien. Tout ce que je peux dire avec certitude est que son mari l’a mise dans un sale état. Et ce n’est pas la première fois. Heureusement que sa fille a songé à me passer un coup de fil.

 

Linda : et son mari il est où dans tout ça ? 

 

Moi : qui sait ? J’ai essayé de l’appeler de mon téléphone mais ça passe automatiquement sur la messagerie. Sûrement qu’il se cache. 

 

Salomé : on devrait essayer de nous rendre à son boulot pour voir. On ne sait jamais. 

 

Moi : tu connais son lieu de travail ?

 

Salomé : c’est vrai je n’y avais pas pensé.

 

Linda : nous devons aller dans le premier commissariat et déposer une plainte contre lui. Que ces policiers comment à le chercher de partout. 

 

Moi : je pense que c’est à elle de prendre une décision à son réveil,

 

Nous restions là à tourner la question dans tous les sens mais dans le fond nous espérions que violette se lève enfin. Je n’avais jamais été aussi anxieuse. Les heures passaient au fur et à mesure sans qu’on ne soit informée de quoi que ce soit. Je fini par m’agripper à un docteur qui passait par là et exiger qu’il me donne des informations sur violette. Hélas il ne s’occupait pas de son cas. Avec sa grossesse et son mal de dos, Linda nous laissa et rentra chez elle, se reposer. Nath était passé la prendre et était monté nous retrouver et aussi prendre des nouvelles de Violette. Je trouvais ce geste gentil de sa part. Je commençais à sentir la fatigue et à somnoler. Je crois que je finis par m’endormir puisque Salomé du me réveiller lorsqu’un médecin se présenta finalement à nous.

 

Moi (me levant) : dites-moi qu’elle va bien s’il vous plaît 

 

Lui : nous avons fait tout notre possible c’est maintenant à elle de décider 

 

Moi : à elle de décider ? Je ne comprends pas 

 

Salomé : moi non plus ! 

 

Lui : elle s’est violemment faite mal au niveau de la tête. Son état est stable après nos soins mais son réveil dépendra d’elle. Chaque patient est différent, nous avons des patients qui se réveillent après seulement un jour, d’autres après trois jours et ça peut aller jusqu’à une ou deux semaines. Encore une fois tout dépendra d’elle. Nous ne pouvons pas vous donner un jour avec certitude.

 

Salomé : je vois ! Mais elle est hors de danger c’est cela ?

 

Lui : tout à fait 

 

Moi : je crois que c’est l’essentiel ! Nous pouvons la voir au moins

 

Lui : demain serait préférable ! je vais devoir y aller 

 

Salomé : merci docteur (me regardant) je crois que nous devons rentrer maintenant.

 

Moi : je le pense aussi 

 

Nous prenions la direction de la sortie ensemble pour rejoindre nos véhicules. Comme Salomé ne travaillait pas demain elle sera là le matin. Je viendrai la retrouver à ma descente. C’est comme ça que nous nous organiserons jusqu’à ce que violette se réveille et sorte de l’hôpital. Je n’arrive pas à croire. Ça a été un choc pour moi de la voir coucher, inerte au sol. Elle avait les yeux fermés et sans mentir, pendant un bref instant j’avais pensé au pire. Je pris conscience tout à coup de l’essence de la vie en elle-même. En un clin d’œil tout pouvait basculer. En un claquement de doigts nous pouvions passer de vivant à six pieds sous terre. Je roulais tranquillement jusqu’à regagner ma maison mais cette histoire de violette ne me quittait pas l’esprit.  

 

J’arrivais enfin chez moi et descendis de la voiture après avoir stationné à ma place habituelle, juste à côté de la voiture de Jean-Philippe. En parlant de lui, ce dernier m’attendait sur le pas de la porte. 

 

J-p : n’étais-tu pas sensée me joindre ? J’ai attendu ton appel en vain. 

 

Moi : excuse-moi chéri. J’étais tellement fatiguée que j’ai fini par m’endormir. Elle va mieux on attend juste qu’elle se réveille 

 

J-p : DIEU merci alors ! 

 

Moi : et les enfants ?

 

J-p : ils sont déjà couchés. Il y a école demain.

 

Je montais les escaliers et ouvrait la porte de leur chambre tout doucement. Ils dormaient paisiblement sans se douter que leur maman était couchée sur ce lit d’hôpital. Pour ses enfants Violette devait se battre et se réveiller le plus tôt possible. Si le pire arrivait (je ne le souhaite pas) je n’imaginais pas ces enfants rester avec ce con qu’ils ont comme père. Je retrouvais ensuite JP au salon devant la télé après avoir pris une bonne douche. Je pris mon assiette et m’installais tout près de lui dans le canapé.

 

Moi : tu aurais dû la voir chéri ! Je ne comprends pas pourquoi et comment d’ailleurs certains hommes arrivent à être aussi violents envers leurs femmes. Porter main à une femme au point de l’envoyer à l’hôpital ? C’est inconcevable. Et le pire c’est que ce dernier en grand lâche qu’il est a simplement disparu de la circulation. On ne sait pas où il se trouve présentement. 

 

J-p : est-ce la première fois ?

 

Moi : je pense bien que non. Tu te souviens de la dernière fois ? Lorsqu’elle avait disparu. Je suis sure qu’il l’avait amochée de la même façon 

 

J-p : dans ce cas les femmes sont aussi fautives. Pourquoi rester avec un homme qui te bat quotidiennement comme si tu n’étais qu’un vulgaire animal ? Il y’a certaines femmes qui se jettent elles-mêmes la pierre. Elles trouvent que si leurs maris leur portent main c’est parce qu’elles sont fautives. Elles te diront, je n’ai pas fait ci ou je n’ai pas fait ça. Elles trouvent que c’est parce qu’elles ont énervé leurs maris que cette correction est bien méritée. D’autres restent là à se convaincre que leurs maris changeront sûrement. Mais s’il a levé la main sur toi une fois, il le fera une deuxième fois. Il y’a des femmes qui se taisent et supportent sans dire ce qu’elles vivent à leur entourage. Elles te diront qu’on ne raconte pas tout ce qui se passe dans le foyer. Selon elles, on n’expose pas son mari et les problèmes de couple. Elles se convainquent de supporter tout cela pour leurs enfants mais ces dernières finissent par rejoindre le cimetière en laissant ces mêmes enfants derrière et le mari les remplacera vite par une autre. Violette a eu de la chance crois moi. 

 

Moi : ce n’est pas faux cette analyse. Le comportement que prends l’homme dépend de la femme. Si elle lui montre qu’il peut tout faire il ne se gênera pas.

 

J-p : tout à fait !

 

Moi : j’ose espérer qu’elle ne retournera pas avec lui ! 

 

Avant de dormir, je sortis cette carte d’invitation

 

...Martin Dibi...

 

Un peu plus tôt ce matin, j’étais passée chez violette dans l’optique de la déposer à la boutique puisque la grève des transporteurs continuait encore aujourd’hui. J’avais beau sonné mais personne n’ouvrait. C’était comme si la maison était complètement vide. Je décidais donc de me rendre à la boutique. Sur trajet je composais le numéro de violette qui sonna dans le vide, sans réponse. J’arrivais donc à la boutique qui était ouverte. Je poussais un soupir de soulagement. Cependant je ne trouvais que la fille qui travaillait avec elle à l’intérieur.

 

Moi : comment vas-tu ce matin ?

 

Elle : bien monsieur ?

 

Moi : et ta patronne ? Elle n’est pas encore arrivée ? 

 

Elle : depuis hier, elle n’est pas venue. Elle ne décroche pas son téléphone donc je m’occupe de la boutique depuis. 

 

Moi : et ses amies ? Sont-elles passées par ici ?

 

Elle : non monsieur !

 

Moi : ok merci ! Prends bien soin de la boutique s’il te plaît.

 

Elle : d’accord monsieur ! 

 

Je regagnais ma voiture, complètement inquiet. J’avais voulu joindre Nancy pour savoir s’il elle avait des nouvelles de violette mais je n’avais pas son numéro de téléphone en ma possession. Juste avant de démarrer, mon téléphone sonna, affichant le nom de violette. 

 

Moi : violette mais depuis que je te cherche ! 

 

« Ce n’est pas violette ! C’est Nancy »

 

Moi : oh comment vas-tu ? J’essayais comme ça de te joindre mais je n’ai pas ton numéro. 

 

Nancy : je vois ! J’ai vu ton appel absence j’ai rappelé dès que j’ai pu. Je ne sais pas comment le dire sans trop t’inquiéter mais violette est à l’hôpital depuis hier.

 

Moi : quoi ? Comment ? Pour quelles raisons ?

 

Nancy : son mari lui a porté main au point qu’elle soit transportée à l’hôpital 

 

Moi (accusant le coup) : puis-je avoir le nom de l’hôpital et le numéro de la chambre s’il te plaît ? 

 

Nancy : bien sûr je t’envoie tout ça par message !

 

Moi : as-tu le nom de son mari si ce n’est pas indiscret ?

 

Nancy : il s’appelle Richard Ebrothié mais il est présentement introuvable. Je pense qu’il est sûrement dans la zone de Daloa.

 

Moi : merci 

 

Je raccrochais avec toute la colère du monde. Je savais que je ne devais pas la laisser dans cette maison après l’état de son visage hier. Cet homme était une montre mais il en aurait pour son compte cette fois. J’aimais violette de tout mon cœur et personne ne pouvait s’amuser à faire mal aux personnes que je portais jalousement en cœur. Je conduis maladroitement jusqu’à mon bureau. Pour une fois mon humeur était massacrante et je ne pris même pas la peine de saluer sur mon passage comme je faisais chaque jour. Je laissais savoir à ma secrétaire que je ne voulais voir personne aujourd’hui. Tous mes rendez-vous devraient être reportés à demain si possible. Je m’enfermais dans mon bureau et une seule personne s’imposa à moi : Commandant Sibally. Il s’agissait là de mon frère, un ami avec qui j’avais grandi et tout partagé. Il avait été mon témoin de mariage et le témoin de mon benjamin.

 

Sidoine : mon frère comment vas-tu ?

 

Moi : très mal ! 

 

Sidoine : qu’est-ce qui te trouble ? À ta voix on peut sentir ton inquiétude.

 

Moi : tu te souviens de violette ? elle était là à l’anniversaire du petit. 

 

Sidoine (riant) : la dame qui fait battre ton cœur de nouveau. Bien sûr que je me souviens d’elle.  

 

Moi : elle est présentement à l’hôpital. Figure-toi que son concubin l’a amochée et il a disparu. Je fais appel à toi pour que tu puisses mettre tes gars sur le coup. Cet imbécile après l’avoir frappée a disparu. Mais il pourrait se trouver dans la zone de Daloa. Il se nomme Ebrothié, Richard Ebrothié.

 

Sidoine : tu peux dormir tranquille ! Dès qu’on raccroche je mets mes gars sur le coup, 

 

Moi : je compte sur toi. 

 

Sidoine : ça marche. 

 

Après ce coup de fil rassurant, je pris les clés. Il fallait que j’aille voir violette.

 

...Salomé...

 

Je me suis réveillée de bonne heure pour être au chevet de violette. Je détestais les hôpitaux. Rien qu’à l’odeur j’avais juste envie de prendre mes jambes à mon cou et me tirer d’ici. Mais pour violette j’étais prête à y rester. Elle était bien trop gentille. Depuis que j’étais là, elle n’avait toujours pas ouvert les yeux. J’attendais patiemment et pour une fois je faisais des prières. Je m’adressais au bon DIEU pour qu’il la conduise sur le chemin du réveil. J’étais assise dans la chaise juste à côté de son lit lorsque la porte s’ouvrit pour laisser passer une femme que je ne connaissais pas mais qui ressemblait vraiment à violette. Derrière elle il y avait un homme et une femme âgés que je devinais être les parents de violette. La mère rentra en pleurant. Elle alla directement vers la fille. Elle prit le bout de son pagne et essuya son visage remplit de larmes. Entre deux sanglots elle m’adressa un bonjour de même que le père. Je trouvais que Violette ressemblait vraiment à sa maman. L’autre femme que je devinais être la sœur de Violette ne m’adressa pas la parole.

 

« Qui êtes-vous ? » me demanda la jeune dame !

 

Moi : BONJOUR ! Je suis Salomé une amie à violette 

 

Elle : une amie qu’on n’a jamais vue ! 

 

Moi : qui êtes-vous ?

 

Elle : Rachelle ! Sa sœur ! Vous êtes une amie et vous ne savez pas qu’elle a une sœur ?

 

Moi : une sœur qu’on n’a jamais vue ! Peut-être que vous n’êtes pas aussi importante pour elle sinon elle nous aurait parlé de vous. 

 

Elle me regarda avec dédain pendant que les parents de violette jetaient la pierre aux parents de son mari. Pour eux ils cachaient leur fils afin qu’il ne réponde pas de ses actes. Le père de Salomé avait promis s’arrêter chez eux dès qu’il quitterait l’hôpital. Sa sœur en question ne semblait pas affectée pour tout ce qui se passait. Je la surprenais souvent en train de rouler des yeux, tapoter le sol avec son pied pour montrer son impatience ou encore regarder sa montre. Pas une seconde elle s’était approchée de sa sœur pour ne serait-ce la toucher. 

 

Rachelle : eh vous ? 

 

Moi : pardon ?

 

Rachelle : oui vous, je n’ai pas retenu votre prénom. C’est vous qui avec envoyé la sœur dans cet hôpital ?

 

Moi : c’est quoi le problème en fait ? 

 

Rachelle : savez-vous combien coûte la nuit ici ?

 

La mère : Rachelle tu ne vas pas venir parler de ça maintenant ! Sois plutôt heureuse que violette soit prise en charge. 

 

Rachelle :  c’est bien d’être heureuse qu’elle soit prise en charge ok mais c’est encore moi qui vais débourser l’argent pour régler tout ça. 

 

Le père : où est le problème si tu débourses l’argent ? Ce n’est pas ta sœur ? Ton argent que tu as là t’accompagnera dans ta tombe peut-être ?  

 

Moi : tu ne peux que parler ainsi puisque violette a toujours été ta fille préférée.

 

Le père : Affoua tu vois comment tu as gâté cette fille !

 

Moi : ne vous inquiétez pas madame ! La facture ne vous sera pas adressée. Elle a des amies sur qui elle peut compter. Nous sommes bien plus que des amies, nous sommes des sœurs et nous pouvons nous appuyer sur chacune. 

 

Elle s’assit brusquement en piaffant. Je comprenais maintenant pourquoi Violette avait pour habitude de dire que nous étions plus ses sœurs que ses sœurs biologiques. Cette femme que j’avais devant moi semblait plus s’intéresser à son portefeuille qu’à la santé de sa sœur. Une boule se forma en moi lorsque j’avais parlé du fait qu’on pouvait compter sur l’une et l’autre. Je pouvais compter sur mes sœurs et j’avais délibérément fait le choix de garder ce qui se passait dans ma vie pour moi. Elles m’en voudront sûrement lorsque je leur dirais. Pire, elles seront tout simplement déçues de moi. Je devrais sûrement attendre que violette se réveille et en parler. C’était la maman du groupe et elle saura faire passer la pilule plus facilement. 

 

On frappa à la porte avant qu’elle s’ouvre ! Je fus surprise de voir tonton Martin franchir la porte. Ma surprise fut encore plus grande lorsque la sœur de violette se leva comme si on venait de lui coller une aiguille à la fesse. Elle sauta de sa chaise et se présenta à tonton Martin.

 

Rachelle : comment allez-vous monsieur Dibi ? Je ne m’attendais pas à vous voir ici 

 

Tonton Martin ; je vais très bien Rachelle et vous ? Comment se portent les enfants ?

 

Rachelle : ils vont très bien 

 

Tonton Martin ; voilà qui m’envoie revis. 

 

Rachelle : je vous présente mon père et ma mère 

 

Tonton Martin : Enchanté papa et maman 

 

Rachelle : papa c’est le patron de mon mari 

 

Le père : bonne arrivée mon fils ! 

 

Je comprenais maintenant pourquoi elle s’était levée aussi vite. Donc quelqu’un pouvait être supérieur à elle ! Qui aurait cru ?

 

Rachelle : est-ce mon mari qui vous a averti pour ma sœur ?

 

Tonton Martin : non ! Je ne savais pas que violette était votre sœur. Nous sommes très amis et elle n’a jamais mentionné le fait que vous soyez sœurs ! 

 

Rachelle : vous êtes ami avec violette ?

 

Tonton Martin : tout à fait 

 

J’avais envie d’exploser de rire face à la mine confuse qu’affichait Rachelle. Elle venait de perdre toute de sa superbe. On aurait dit qu’elle venait de recevoir une douche froide. Elle ne savait plus où se mettre. Il fallait maintenant la voir jouer à la sœur attentionnée. Elle se montrait tout à coup inquiète pour violette. La touchant de temps à autre ou lui essuyant le front. Cependant tonton Martin ne parlait qu’à moi ou encore aux parents de violette. Il ordonna qu’on nous change de chambre. Il demanda une chambre plus grande du genre VIP. Il insista sur le fait que violette devait disposer de tous les soins nécessaires et que le staff soit constamment à ses petits soins. Je ne savais pas que tonton Martin était aussi connu car même certains docteurs de l’hôpital s’arrêtaient pour le saluer et discuter avec lui. 

 

Il finit par s’en aller ainsi que les parents de violette et sa sœur. Je restais donc seule mais Nancy et Linda n’allaient pas tarder à arriver. Je leur avais envoyer un message indiquant que nous avions changé de chambre et incluant le numéro de la nouvelle chambre. 

 

Nancy : quand je vous dis que tonton Martin n’est pas aux bêtises ! Dès qu’il m’a eue au téléphone et que je lui ai dit pour violette, il a foncé rapidement ici.

 

Linda : en tout cas avec ce qui vient de se passer c’est team tonton Martin à fond hein.

 

Moi : vous êtes trop drôles. Est-ce que vous savez que tonton Martin est le patron du mari de Rachelle.

 

Nancy : la sœur de violette là ?

 

Moi : c’est ça même ! Il fallait la voir ! Elle a failli s’évanouir lorsqu’elle a su 

 

Nancy : bien fait pour elle 

 

Mon téléphone se mit à sonner coupant notre conversation. Je ne connaissais pas le numéro donc ne décrochais pas de peur de tomber sur le patron de notre agence. Depuis que j’étais rentrée de Malabo il essayait de me contacter mais je ne décrochais pas. Je ne serais pas surprise qu’il prenne un autre numéro pour me joindre. Après avoir coupé l’appel je reçu un message.

 

« Bonsoir Salomé c’est Mireille ! Rappelle-moi s’il te plaît c’est vraiment urgent »

 

Je regardais le message encore et encore. Mireille ne m’avait jamais au grand jamais appelée. Qu’est-ce qui se passait qui était si urgent ? Je lu le message aux filles qui m’encourageaient à appeler. Je le fis donc. Elle décrocha.

 

Moi : Mireille qu’est-ce qui se passe ?

 

Mireille : les choses qui se passent ici ne sont pas bonnes. Je ne pouvais pas voir tout ça se passer et ne rien te dire. Je ne voulais pas faire comme tout le monde.

 

Moi : de quoi parles tu ? Tu es énigmatique la ! 

 

Mireille : il se passe que Maxime, le monsieur avec qui tu étais venue voir papa viendra doter Amandine dans deux jours.

 

Moi (me levant) : QUOI ? Tu dis quoi ?

 

Mireille : il est sur Daloa depuis hier. Il est arrivé avec amandine et là ils sont à l’hôtel. Mais le mariage aura lieu dans deux jours. 

 

Moi : Mireille tu plaisantes j’espère ! 

 

Mireille : non oh ! Je t’assure que c’est vrai. Tu peux appeler les grand pour voir, ils t’ont défendue ici mais maman s’est imposée devant les anciens.

 

Moi : merci Mireille ! Merci de m’avoir avertie 

 

Mireille : pardon ne dis pas mon nom sinon maman risque de me faire la peau.

 

Moi : ne t’inquiète pas. 

 

Je gardais le téléphone en main et m’assis tout doucement dans ma chaise. J’avais le regard perdu dans le vide. Je sais que les filles me parlaient mais je n’entendais rien. Amandine et maxime avaient osé me faire ça. C’était donc pour ça qu’elle était si effrontée. C’était pour ça qu’elle était partie de ma maison en complicité avec sa mère. Maxime avait ainsi joué avec moi. J’avais tellement mal. Ma propre sœur ! Où avais-je donc fauté ? Je l’ai prise avec moi sans arrière-pensée, sans intention de la maltraiter et c’était ainsi qu’elle me renvoyait l’ascenseur. Comme on le dit souvent, le mal ne vient jamais de loin. Ce sont les membres de ta famille qui marchandent lorsque les sorciers viennent te réclamer.

 

Mes larmes coulaient tant j’avais mal ! 

 

Nancy : Salomé qu’est-ce qui se passe ? Tu ne nous dis rien depuis !

 

Linda : et ça nous fait peur. Pardon ne viens pas tomber comme violette sinon je risque d’accoucher aujourd’hui même. 

 

Moi (entre deux sanglots) : maxime...maxime se marie à ma sœur !

 

Linda : quoi ??? Comment ça ? Quelle sœur ?

 

Moi : amandine ! Maxime se marie avec amandine. Ils font la dote dans deux jours. Il faut que je parte sur Daloa immédiatement.

 

Nancy : je pense que tu devrais te calmer. Au fait Salomé c’est quoi le nom de famille de Maxime ?

 

Je butais sur cette question. J’essayais de me souvenir de son nom de famille mais je devais me faire à l’évidence qu’il ne me l’avait jamais donné. Tout ce que je savais c’était qu’il s’appelait maxime et cette adresse que je croyais être son appartement. Pour dire vrai nous ne parlions vraiment pas de sa vie. J’eus tellement honte de ne pas pouvoir donner de réponse concrète à Nancy. Comment être en relation avec quelqu’un et ne pas connaître son nom de famille ? Quelque chose d’aussi simple ? Les bases quoi. Heureusement elle ne fit aucun commentaire. 

 

Nancy : lorsque je suis allée chez violette, j’ai trouvé cette carte près d’elle. C’est une invitation à un mariage et les noms m’ont laissée perplexe.

 

Linda : comment ça ?

 

Nancy : tiens regarde et passe Salomé !

 

Je vis le regard de Linda changer et être très grave juste avent qu’elle ne me passe la carte d’invitation. Je pouvais y lire « vous êtes conviés au mariage de monsieur Richard Maxime Ebrothié et de mademoiselle Amandine Gnahoré... »

 

Je ne pris la peine de lire le reste tant mon corps tremblait de partout. Les photos étaient là et j’avais bien reconnu ma sœur et maxime aussi. Je ne savais pas qu’il s’appelait Richard mais je connaissais le nom du mari violette. Depuis tout ce temps je sortais donc avec son Mari sans le savoir !

 

Moi : maxime est le mari de violette ?

 

Nancy : j’ai bien peur que oui ! 

 

Linda : ce n’est pas vrai ! Non dites-moi que ce n’est le vrai !

 

Moi (pleurant de plus bel) : sur tous les hommes de la terre il a fallu que je tombe sur le mari de violette et que ma sœur soit en train de l’épouser. Qu’est-ce que je vais pouvoir dire à violette lorsqu’elle le saura ? 

 

Linda : je...je crois que j’ai perdu les eaux 

 

Nous nous tournions vers elle, effectivement cette flaque d’eau à ses pieds nous montait aisément qu’il était bientôt l’heure de son accouchement. Elle fut saisie d’une contraction et de mit à crier.

 

Nancy : je vais vite chercher un docteur je reviens. 

 

Je me levais pour soutenir Linda et au même moment violette se mit à tousser, ouvrant les yeux.


 
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