CHAPITRE 32
Ecrit par Emyam
STEPHANIE
Aujourd’hui je pourrai vivre la phase 1 de ma
vengeance ! Le début de la chute de Marc-Ariel et son épouse. Aujourd’hui
je touche le volet financier.
Lorsque j’ai reçu en tant qu’assistante l’appel de celle de
Marc-Ariel pour convoquer cette réunion urgente, j’ai dû me maîtriser pour ne
pas sauter et crier de joie.
Je suis heureuse et pour l’occasion, je me suis fait belle.
Une belle jupe noire en taille haute et un beau chemisier beige. J’ai pris mon
temps pour appliquer le maquillage parfait et enfilé mes talons rouges de dix
centimètres direction le boulot.
Depuis ce matin, mon boss a la mine grave. Mais il n’a pas
voulu me dire pour quoi. Ça doit être le contrat...Car en même temps que
Marc-Ariel perd un gros client, il en perd aussi. Je suis navrée pour lui car
c’est une personne charmante mais parfois quand on veut poser les actions qu’il
faut, il y a des dommages collatéraux. Mon boss et son entreprise en font
partie.
A la fin de cette réunion, je perdrai aussi sûrement mon
poste mais je vais jouer la carte de celle qui ignore comment une si grave
erreur a pu se glisser dans les commandes.
Le rendez-vous est censé être pour neuf heures. A huit
heures cinquante-cinq, je vois Marc-Ariel débarquer dans les locaux de
l’entreprise avec son acolyte Richmond. Ils ont des mines graves.
Je m’avance vers eux et les salue de manière
professionnelle. Ensuite, je les annonce à mon boss et les fais rentrer.
Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour me transformer en
petite souris afin d’aller les écouter !
J’ai l’impression que cela fait une éternité qu’ils sont
rentrés dans le bureau alors que cela ne fait que vingt minutes.
Quelques secondes plus tard, j’entends le téléphone sonner
et décroche. C’est mon patron qui demande à ce que je les rejoigne urgemment au
bureau. Sûrement pour une demande d’explications, me dis-je en m’y précipitant,
heureuse de voir la tête d’enterrement que dois faire Marc-Ariel.
Mais grand est mon choc quand j’entre et trouve les trois
hommes souriants, les mines joyeuses.
-Monsieur ? Vous m’avez demandé ?
-C’est moi qui est demandé à te parler. Tonne la voix de
Marc-Ariel.
Je vois ensuite mon boss et Richmond sortir pour nous
laisser seuls.
C’est quoi ce
délire ?
Pendant deux minutes au moins, il reste là à me fixer sans
rien dire comme s’il essayait de sonder ma personne. Il me regarde avec
tellement d’insistance que cela en devient gênant.
-Vous aviez l’air heureux là...Quelque chose à
célébrer ? J’ai fini par rompre ce silence pesant.
- Pourquoi voudrais tu que nous ne soyions pas
heureux ?
-Je...Rien...Je me renseignais juste mon cœur.
-Waouh ! Tu m’épates de plus en plus ! N’es-tu pas
fatiguée Lydia ? Tous tes mensonges ne t’épuisent-ils pas ?
Je reste silencieuse car je ne veux pas me trahir. Mais au
fond de moi c’est le désordre dans ma tête. Que
se passe-t-il ?
-Ou devrais-je dire Stéphanie ?
Mon cœur rate un battement ! Bon sang ! Il sait
qui je suis !? Comment ?
-Tu te demandes sûrement comment j’ai su qui tu étais
n’est-ce pas ? Et bien contrairement à ce dont tu étais persuadée je ne
suis pas con Stéphanie AKA. Croyais tu réellement d’immiscer aussi facilement
dans nos vies, foutre le bordel et en ressortir comme si de rien était ?
Sérieusement ?
Laissant tomber les masques, je le regarde avec toute la
haine que renferme mon cœur. Vu qu’il sait tout, pourquoi devrais-je continuer
de faire semblant. Mon plan a échoué et cela m’enrage. Comment a-t-il su ?
Mon esprit par dans tous les sens. Où ai-je commis l’erreur ?
-Tu ne dis rien ? Crie-t-il en tapant du poing sur la
table mais je me maîtrise pour ne pas sursauter. Il ne doit surtout pas croire
que ses singeries m’impressionnent.
-Tout ce que j’ai à te dire c’est que les choses ne
resteront pas ainsi. Crois-moi Marc-Ariel Ehui, tu paieras pour tout ce que tu
as fait ! Crachai-je l’air mauvais.
-Mais...
Alors qu’il s’apprête à trouver je ne sais quel autre
justificatif tordu, la porte s’ouvre en fracas sur Cynthia...
-A temps pour voir ta tête de menteuse !
Venant s’arrêter prêt de son mari, elle continue de
m’agresser.
-Sache que les choses ne s’arrêteront pas là petite
menteuse ! Pour avoir tenté de nous nuire tu paieras !
Avant que je ne me rende compte de quoi que ce soit elle
s’approche de moi et m’inflige une gifle magistrale. Je suis tellement surprise
que je ne réagis pas sur le champ. Mais je me reprends rapidement et lui rend
sa baffe, la faisant chanceler. N’eut été son mari, elle serait assurément au
sol à embrasser les carreaux du bureau.
-Plus jamais tu m’entends ! Plus jamais tu n’oses poser
tes sales pattes sur moi ! Car la prochaine fois ce n’est pas d’une simple
gifle que je me contenterai !
-Dégage salope ! Crie-t-elle en se tenant la joue et en
me fusillant. Elle continue de m’insulter pendant un bon moment pendant que son
mari reste silencieux à observer la scène.
-Je pars. Mais sachez que cette histoire n’est pas
terminée ! Sans un coup d’œil à Marc-Ariel, la tête haute, je quitte ce
bureau au risque de commettre un meurtre. Je récupère rapidement mon sac à main
et sors des locaux de l’entreprise. Je n’ai pas besoin de plus. A mon bureau je
n’ai aucun effet personnel. Rien qui me tienne à cœur en tout cas.
Je marche toute énervée, sors mon téléphone et lance le
numéro de Stéphane. Il est vrai que nous sommes censés être en froid mais la
présence situation nécessite que je l’appelle. Peut-être pourra-t-il m’aider à
comprendre ? De plus, il faut qu’il sache que ma couverture est grillée.
La sienne aussi sûrement.
-Allo ?
Je m’apprête à répondre quand je sens une main sur ma bouche
et un tissu noir enfermer mon visage. J’essaie de me débattre pour me libérer
mais je sens comme une piqûre dans mon coup.
Non non non pas
ça !
Dans ma lutte, j’ai fait tomber mon téléphone. Je me débats
pendant un moment mais très vite, je me sens comme faible. Merde...Je crois
qu’ils m’ont droguée. Je me sens de plus en plus légère quand soudain...Plus
rien.