Chapitre 33
Ecrit par Djelay
- Voici les résultats que vous attendiez mademoiselle. Dit la jeune femme en tendant l’enveloppe à Nathalie.
- Merci Rebecca.
- Si vous permettez. S’excuse cette dernière avant de ressortir.
- Êtes-vous prêts pour connaître les résultats ? Demande Nathalie au couple dont la nervosité s’est tout de suite déclenchée à la vue de l’enveloppe.
Steph hoche la tête et Nathalie prend ce geste pour un oui. Elle ouvre alors l’enveloppe et la lit. Ce moment semble durer une éternité pour Steph. Son cœur semble même s’être arrêté de battre.
- Alors ? Demande-t-il impatient.
- Fausse alerte. Elle n’est pas enceinte.
La déception qui se lit sur le visage de Steph est bouleversante. Lui qui croyait enfin devenir père voilà que le destin l’en privait une fois de plus. Ciara doit être soulagée. Elle ne désirait pas cet enfant et Il ne lui en veut pas au contraire il comprend qu’elle ne soit pas encore prête pour endosser une telle responsabilité. Mais pourquoi son soupir de soulagement tarde-t-il à venir ? Se demande-t-il en tournant la tête. L’image qui se dessine sous ses yeux le cloue sur place. Ciara qui pleure…de tristesse c’est évident. S’était-il trompé ? Souhaitait-elle autant que lui avoir un enfant ? Coupant court à ses réflexions, il se lève de son siège et part la prendre dans ses bras.
- Chut…Ne pleure pas ma douce. Ce n’était simplement pas le moment.
- Je te jure que je le voulais ce bébé. Larmoie-t-elle sur ses épaules.
- Je sais…Je sais.
Nathalie assiste à la scène en silence. Elle essuie d’un doigt, la larme qu’elle n’a pas pu contenir en observant Steph poser un baiser sur le front de sa compagne. C’est fou comme il a pu changer en l’espace de quelques semaines seulement. Il y a à peine deux mois, il lui racontait sa dernière folie qui s’est déroulée dans le parking d’une boîte de nuit. Il n’avait même pas pris le soin de ramener la fille chez lui. Et aujourd’hui il est là, réconfortant sa petite amie avec tendresse et tellement de délicatesse. Une chose qu’elle ne l’avait jamais vu faire pas même avec Candice.
- Excusez mon attitude Nathalie.
La voix de Ciara l’extirpe de ses pensées. Elle ne s’était pas rendu compte que Steph avait repris sa place.
- Ne vous excusez pas. D’ailleurs je suis désolée pour cette mauvaise nouvelle.
- On s’en remettra, t’inquiète pas. Réplique Steph.
Elle lui sourit et reporte son attention sur Ciara.
- Voulez-vous placer un autre implant ou préfériez-vous un contraceptif différent?
Ciara regarde Nathalie comme si elle parlait une autre langue. Comment peut-elle poser une telle question après ce qu’il vient de se passer ? Pas besoin d’être sorcier pour comprendre que Stéphane et elle désirent follement un enfant. Ou…serait-il tellement déçu qu’il voudrait à présent attendre avant d’en avoir ? Elle n’y avait pas pensé. Nathalie l’aurait-elle compris ? Est-ce pour ça qu’elle lui a posé la question ? Ciara jette un coup d’œil rapide à Steph. Celui-ci n’a pas l’intention d’intervenir. Il lui laisse le choix. Dans ce cas…
- Je pense ne plus en avoir besoin. Donc si Stéphane est d’accord je…
- Je suis d’accord.
Il ne la laisse pas terminer. Comment a-t-il pu croire un instant qu’elle aurait choisi de continuer avec les contraceptifs ? Peut-être parce qu’il a perçu une once d’hésitation dans son regard. Putain, Elle a failli lui faire avoir une attaque.
- Je n’attendais pas une autre réponse. Déclare Nathalie dans un sourire.
- Merci pour tout Nathalie. Steph a eu raison de m’emmener ici.
- Je vous en prie. Je n’ai fait que mon travail.
- Merci Nath ! J’aurais voulu rester encore un peu mais nous devons aller travailler.
- Si vous avez le moindre souci, revenez me voir.
- Je n’hésiterai pas. Encore merci. Répond Ciara en lui serrant la main.
Lorsqu’ils arrivent à Food’s Industry, il est déjà quatorze heure. Après leur départ du cabinet de Nathalie, Ils se sont directement rendus dans le restaurant favori de Ciara pour déjeuner. Son amie Kady était tombée sous le charme de Steph. Que peut-elle y faire ? Il fait cet effet à toutes les femmes. Assise dans son bureau, elle repense aux propos de Nathalie. Que s’est-il réellement passé avec Annabelle ? Se demande-t-elle. Pourquoi Steph n’a pas voulu qu’elle le sache ? Que lui cache-t-il encore ? Est-ce grave ? Devrait-elle s’inquiéter ? La vibration soudaine de son téléphone la fait sursauter.
- Oui la grosse ! Dit-elle après avoir décroché.
- Comment vas tu ma belle ?
- Bien. Je ne te retourne pas la question car je sens dans ta voix que tu es méga super contente.
- Tu as deviné juste. Samedi c’est ma dot. Dit Lala en criant d’excitation.
- Tu es sérieuse ? S’écrie Ciara incrédule.
- Samedi ma belle, SA…ME…DI.
Ciara de son côté se met à crier de joie. Lala en fait de même à l’autre bout du fil.
- Tu as intérêt à être présente.
- Je peux tout manquer dans ce monde, même mon mariage, mais jamais le tien Lala. Jamais.
- Je voulais juste t’entendre le dire. Je le savais déjà. Je n’arrive pas à croire que je vais bientôt me marier…
- Et moi alors ! Rétorque Ciara. Je suis la plus surprise de nous deux. Mais en même temps je suis tellement heureuse.
- Ah j’allais oublier ! J’irai à ton appart vendredi pour récupérer des affaires. Informe Lala.
- A quelle heure ?
- Hum, dans la soirée… autour de dix-huit heures.
- Très bien. Je viendrai te rejoindre comme ça on papotera un moment.
- D’accord. On se dit à vendredi ?
- Oui à vendredi la grosse. Bisou.
- Bisou ma belle.
De retour chez eux, Steph et Ciara s’installent dans le canapé du salon. Ils sont blottis l’un contre l’autre, échangeant des baisers passionnés.
- Que dirais tu de commencer à concevoir le petit Steph ?
- Hum, c’est une idée tentante. Mais avant laisse-moi t’informer que nous sommes invités à la dot de Lala samedi.
- Si tôt ? Ils ne perdent pas de temps.
- S’ils s’aiment je ne vois pas pourquoi ils attendraient avant d’officialiser les choses.
- Pourquoi ai-je l’impression que cette remarque m’est destinée ? Dit-il avec une pointe d’humour dans la voix.
- Tu crois ça ? Demande-t-elle en prenant un ton ton innocent.
Il lui pince le bout du nez avant d’y poser un baiser. Elle gazouille comme un bébé et cette image ravit le cœur de Steph. C’est comme ça qu’il voudrait la voir tous les jours.
- Que dirais tu de rendre une visite à ta famille demain ? Je voudrais demander ta main à ton père.
Elle s’écarte soudainement de lui et trempe son regard dans le sien.
- Tu parles sérieusement ? Questionne-t-elle.
- Oui. Je viens certes de sortir d’un mariage difficile et même si je ne m’imaginais pas marié de nouveau, tout a changé depuis que je t’ai rencontré. Ce serait un honneur pour moi de devenir ton époux…enfin si tu veux bien de moi.
- Tu es fou de dire ça, bien sûr que je veux de toi. Je l’ai toujours voulu et je le voudrai toujours. Répond-elle avant de se jeter sur lui et de l’embrasser de toutes ses forces.
Steph la soulève dans ses puissants bras et l’emmène dans leur chambre. A peine eut-il refermé la porte qu’il l’allonge sur le sol. La distance qui les sépare du lit est trop grande, il a besoin de se perdre en elle maintenant. D’un geste hâtif, il retire les vêtements de Ciara. Elle se retrouve nue en quelques secondes. Il n’a pas le temps d’enlever ses propres vêtements. Le désir qui le consume menace de le tuer. Alors s’il ne prend pas garde, il risque de devenir un tas de braise. Il a donc juste le temps de baisser son jogging. Heureusement qu’il a eu la bonne idée de ne pas porter de caleçon. Ne perdant plus de temps, il se place entre ses cuisses et s’unit à elle. Il lui fait l’amour comme une bête. Il avait tellement envie d’elle qu’il ne parvient pas à se contrôler. Elle a l’air d’apprécier, c’est l’essentiel. Il continue alors sur la même lancée. Quelques minutes plus tard il donne un dernier coup de rein avant d’émettre un long râle sauvage. On aurait dit un animal. Epuisé, il s’affaisse sur elle. Les battements de son cœur sont tellement rapides que Ciara craint que celui-ci n’explose.
- Tu m’étouffes. Peine-t-elle à dire.
- Excuse-moi ma douce. Dit-il dans un sourire avant de rouler sur le côté.
- T’ai-je fait mal ? Demande-t-il inquiet.
- Non mon lapin. C’était merveilleusement bon comme d’habitude.
- Je suis rassuré. (il se met debout d’un bond) Allez à la douche pour le deuxième round.
- Stéphane ! A-t-elle crié juste avant de se retrouver sur son épaule, les fesses en l’air.
- Tais-toi. Ordonne-t-il en lui donnant une fessée.
- Aie ! Gémit-elle.
Stéphane est en pleine conversation avec Emile. Ciara cachée derrière la porte du salon les épie. Zut ! Elle n’entend rien d’ici. Ne peuvent-ils pas parler un peu plus fort.
- Ciara !
Elle tressaillit et manque de peu de tomber. Lorsqu’elle se retourne, elle constate la mine contrariée de sa mère. Ciara venait de faire l’une des choses que Mme Kipré déteste le plus au monde : Ecouter aux portes. Ciara se rappelle encore très bien des fessés qu’elle a reçues pour avoir écouté aux portes.
- Retourne dans la cuisine et laisse les hommes parler. Ordonne Chantal.
- Je veux juste savoir ce qu’ils disent. S’il te plait maman.
- Non ! tu retournes dans la cuisine. Viens m’aider à servir les boissons.
- D’accord ! Dit Ciara d’un ton résigné.
Quelques minutes après, Elles entendent Emile leur demander de revenir avec de quoi boire. Ciara qui n’attendait que ça court presque avec le plateau dans les mains. En entrant dans le salon, elle interroge Steph du regard. Il lui sourit et elle comprit alors que tout s’est bien passé. Elle leur tend à chacun un verre de champagne. C’est Steph qui a eu l’idée d’en rapporter au cas où ils devraient trinquer. Comme toujours il a eu raison. Chantal les rejoint peu de temps après avec des amuse-gueules qu’elle pose sur la petite table centrale. Ils trinquent donc aux jeunes fiancés. Puis Chantal annonce que le dîner est prêt. Ils se lèvent tous et rejoignent la table à manger. C’est dans une humeur joyeuse qu’ils dégustent le repas entre rires et vœux de bonheur.
- J’espère que tu auras tout préparé d’ici le vingt décembre Stéphane.
- Ne vous inquiétez pas M. Kipré. Si ça ne tenait qu’à moi seul, la dot se ferait demain.
- Il me plait ce petit ! Lance Emile admiratif.
- Bonne nuit papa. Dit Ciara en faisant la bise à son père.
Elle embrasse également sa mère. Steph l’imite et quand vient le tour d’Emile, il lui serre la main.
- Assure-toi qu’elle soit bien en sécurité chez elle avant de rentrer.
Steph voulut répondre que Ciara et lui vivent ensemble mais Cette dernière le devança.
- T’inquiète pas maman ! Il attend toujours que j’entre dans mon appart avant de partir.
- Je l’ai su au premier regard qu’il est un gentleman. Compliment –elle en ouvrant la porte du hall.
- Allez, bonne nuit les enfants et soyez prudents.
- Merci papa.
- A bientôt M. Kipré.
- J’espère bien ! Répond Emile.
Dès qu’ils referment les portières de la voiture, Stéphane lâche la question qui lui serrait la gorge.
- Pourquoi mens-tu à tes parents ? Pourquoi leur cacher que nous vivons ensemble ?
- Pour qu’ils me sermonnent et me fassent la morale ? Non merci.
- Tu es une grande fille Ciara…
- Tu crois qu’ils s’en préoccupent? Ils n’accepteront pas que je vive avec toi sans être mariée. (il ricane)
- Donc Selon toi, tes parents ignorent que tu baises ?
- Steph ! S’écrie-t-elle choquée.
- Quoi ? Ils savent pertinemment que tu as des relations sexuelles. Qu’est-ce que tu crois, qu’ils sont idiots ? Je peux même jurer qu’ils savent que nous vivons ensemble.
- Tu crois ?
- Tout ce temps ils n’ont fait que tester leur fille et ils se sont rendu compte qu’elle est une petite menteuse.
Steph réussit à éviter le coup destiné à son épaule. Il savait qu’elle essayerait de le frapper. La moue taquine qu’il arbore ne parvient pas à calmer sa princesse. Bien au contraire elle semble encore plus irritée.
- Détend toi, je plaisante. Dit-il en riant.
- Et si tu avais raison ?
- Tu as peur que tes parents découvrent que tu es une petite dévergondée…ma petite dévergondée.
- Arrête Steph, ce n’est pas drôle. Tu imagines leur réaction ? Ce serait la honte de ma vie.
- Bon sang Ciara tu n’es plus une petite fille. Lâche-t-il avant de démarrer.
Leur conversation n’alla pas plus loin. Ils roulent en silence jusqu’à ce qu’ils arrivent à leur domicile. C’est Elodie qui leur ouvre la porte. On aurait dit qu’elle guettait leur arrivée.
- Bonsoir Monsieur lance-t-elle chaleureusement en s’écartant pour laisser le passage.
- Bonsoir Elodie.
- Madame. Reprend-elle en inclinant la tête.
- Bonsoir Elodie, vous allez bien ?
- Très bien, merci. Voulez-vous que nous servions le dîner tout de suite ?
- Ce ne sera pas nécessaire. Nous avons dîné chez mes parents.
- Comme vous voudrez madame.
- Merci Elodie. Passez une excellente nuit.
- Vous de même. Bonne nuit monsieur. Ajoute le jeune gouvernante.
Ciara et Steph sont allongés dans le lit. La chambre est plongée dans le noir total. Tout parait si calme autour d’eux. Seuls les battements de leurs cœurs brisent le silence de cette nuit paisible.
- Steph ? Murmure-t-elle contre sa poitrine.
- Oui ma douce.
- Tu crois que Bamba nous a fichu la paix ?
- Je n’en suis pas sûr. C’est un malade ce type, il faut rester sur nos gardes.
- J’ai un mauvais pressentiment Steph. Depuis quelques jours je ressens une boule dans la poitrine et cela n’est jamais bon signe.
Steph pose délicatement un baiser sur son front et la serre fortement. Ciara n’aura pas la paix tant que Bamba ne sera pas arrêté. Il ne veut pas que ses angoisses empêchent d’une manière ou d’une autre le processus de fécondation. Il l’a lu quelque part. Aujourd’hui plus que jamais, il désire avoir un enfant. Cela peut paraitre égoïste mais c’est plus fort que lui.
- Rassure toi ma douce. Jamais je ne laisserai quelqu’un te faire du mal. Tu m’entends ? Jamais. Alors essaie de faire le vide dans ta tête et sois tranquille.
Ciara se blottie d’avantage conte lui, la tête confortablement posée sur son torse. Elle ferme les yeux pour mieux profiter de ce moment de bien-être. Dans les bras de Steph, elle se sent en sécurité. Que serait sa vie si elle ne l’avait pas connu ? Où serait-elle présentement ? Pas avec Franck, ça c’est clair. Dans son appart certainement. Aurait-elle été en danger ? Impossible de le savoir.
- Réveille-toi ma douce. Il est déjà six heures.
- Hum ! Répond Ciara d’une voix rocailleuse.
Fin du trente-deuxième chapitre. Bizbi.