Chapitre 33
Ecrit par Mayei
Chapitre 33
...Sophie....
Je suis restée debout à les fixer s’en aller en me rendant compte que j’avais fait une grosse erreur d m’éloigner comme me l’avait suggéré mon mari. Alida avait accouché et je n’étais même pas au courant. Nous qui étions si proches ! Pourquoi m’étais-je laissée entrainer dans ce cercle infernal ? Si seulement je pouvais remonter le temps...si seulement je pouvais changer le passé ! Il y a bien de choses que j’aurais faites de façon différentes.
« Madame votre sandwich »
Moi (sortant de ma torpeur) : merci
Je pris mon sandwich et ressortis immédiatement. Au fond j’espérais qu’elles soient encore dans les parages. Je ne savais pas exactement ce que je comptais leur dire mais les voir a été comme un électrochoc pour moi. Je regardais dans les parages en espérant apercevoir la voiture de l’une d’entre elles mais c’était impossible. Elles étaient déjà bien loin. Je regagnais donc ma voiture. En rentrant, nos années d’universités défilaient sous les yeux...nos fous rires, nos voyages entre fille...le mariage de Alida...le mien ! Trop de souvenirs partagés. Comment avais-je pu laisser Anthony se mettre entre nous. Pourquoi avais-je accepté qu’il fasse de moi ce que bon lui semblait ? J’essuyais cette larme qui malgré ma volonté avait coulé.
Bientôt j’arrivais chez moi à la maison et laissais ma voiture dans le garage. Celle de Anthony était déjà là. Je respirais un bon coup et m’en allais vers le salon. Anthony n’était pas dans les parages. Je laissais ma nourriture sur la table et retirais mes chaussures. Je les avais en main en montant les marches de l’escalier. Tout doucement je poussais la porte de ma chambre conjugale...si je pouvais toujours l’appeler ainsi. Anthony qui était assis sur le lit sursauta en rangeant son téléphone discrètement…enfin c’est ce qu’il croyait pourtant j’avais très bien suivi la scène.
Anthony : oh bébé tu es déjà là ?
Moi : oui !
Anthony : pas trop fatiguée ? Je peux te prodiguer un massage.
Moi : ça ira ! Je vais prendre une douche et ça passera.
Anthony : hum !
Je me suis déshabillée et j’ai tracé tout droit dans la douche. Je laissais l’eau couler sur ma peau tout en pensant à tout ce qui s’était passé dans l’espace et quelques mois. Mes larmes coulaient abondamment se mélangeant à l’eau de la douche. C’était comme ça cette affaire de femme mariée ? De foyer ? En signant je ne m’attendais pas à vivre cela. Je n’avais pas connu Anthony sous cet angle. Je ne savais pas qu’il pouvait être aussi manipulateur et grand menteur. Je crois qu’aujourd’hui j’ai passé énormément de temps sous la douche. Je mis encore plus de temps pour me sécher à la serviette et passer ma robe de nuit. En sortant de là, je me glissais immédiatement sous les draps.
Anthony : tu ne manges pas ?
Moi (froide) : je n’ai pas faim !!
Anthony : Sophie...
Moi (lui donnant dos) : Anthony je suis vraiment fatiguée. J’ai besoin de me reposer s’il te plaît.
Anthony : dans ce cas écoute moi juste ! Ne dis rien.
Moi : ... ...
Anthony : je t’aime Sophie ! Je t’aime tellement si tu savais. Cette fille c’était rien de sérieux. C’est arrivé juste une fois et je le regrette tellement. Je te promets que lorsque tu nous as vus ensemble, je la rencontrais pour lui faire savoir que ce qui s’était passé était une erreur et qu’il ne fallait pas qu’elle se fasse d’autres idées car ma femme était tout ce qui comptait à mes yeux.
Je n’eu d’autre réaction que d’éclater de rire en l’entendant me sortir tous ces mots dénués de sens. Surpris il me demanda l’objet de mon hilarité. Je ne dis que tirer le drap sur ma tête et éteindre la lumière. Anthony devait sérieusement me prendre pour une maboule.
Il y’a deux mois de cela, monsieur mon mari m’avait fait croire qui allait en mission à partir de jeudi pour revenir le samedi. Sauf que monsieur était bel et bien dans la ville d’Abidjan attablé dans un restaurant avec une jeune demoiselle. Pendant un instant je restais debout à me demander ce qu’il fallait faire. Pendant que j’étais debout, je voyais mon mari prendre la main de cette femme, y poser des baisers amoureux ou encore la fille se pencher et l’embrasser en plein restaurant. Et dire qu’il disait ne pas aimer les démonstrations d’affection en publique. C’est seulement après ce moment que j’ai réagis en allant vers leur table.
Le visage de Anthony s’était défait et pour la première fois il bégayait. Et le voilà aujourd’hui qui venait me mentir comme quoi ce rendez-vous au restaurant était pour mettre fin à je ne savais quoi. Je m’efforçais de dormir car je ne voulais plus voir son visage. En pleine nuit, j’eus envie d’uriner. Je me levais donc mais remarquais que mon mari n’était nulle part dans le lit. Je ne prêtais pas attention et m’avançais vers ma douche. Je remarquais la lumière qui était allumée. Instinctivement je restais devant ma porte et tendit l’oreille. Anthony était en pleine discussion...sûrement au téléphone. Ces temps-ci il ne quittait presque jamais son téléphone.
Anthony : je t’ai dit de te calmer...
...
Anthony : mais Audrey ! Que veux-tu que je te dise ? Donne-moi un peu de temps et je verrai comment aborder cette situation.
...
Anthony : tu savais pourtant ! Tu savais dans quoi tu mettais les pieds. Je t’avais prévenue. Donne-moi une seconde.
Je m’empressais de retourner dans le lit et de remettre le drap sur ma tête. J’entendais les pas de Anthony se diriger vers le lit. Tout doucement il retira le drap. Je serais fort mes paupières. Il passa sa main devant mon visage puis je senti qu’il approchait son visage du mien. Cette scène dura une bonne petite minute puis il s’en alla vers la douche en disant à son interlocuteur « c’est bon ». Sa conversation dura pratiquement deux heures, j’avais regardé ma montre. Quant à moi je n’avais plus trouvé le sommeil même quand il était venu se coucher à son tour. Je fus tentée de prendre son téléphone mais je rétractais. Je n’avais jamais fait ça et ce n’est pas maintenant que je le ferai. Des six heures je me lavais et m’apprêtais pour me rendre au boulot. Je voulais m’en aller le plus vite possible sans avoir à échanger un seul mot avec Anthony. Mais c’était mal le connaître. J’étais sur le point de sortir de la chambre lorsqu’il souleva sa tête.
Anthony (surpris) : tu t’en vas déjà ?
Moi : oui ! Il y a une longue journée qui m’attend et je n’ai pas envie de rentrer tard du coup je vais tôt.
Anthony : mais tu aurais pu me le dire !
Moi : tu dormais je ne voulais pas te réveiller
Anthony : et mon bisou alors ?
Je soufflais intérieurement d’agacement et me retournais pour aller vers lui et lui donner ce foutu bisous. Comme si cela ne suffisait pas, il fallait encore qu’il me dise « je t’aime » c’est entre mes dents que je lui répondis en prenant la porte. En descendant je remarquais mon sandwich posé sur la table. J’avais carrément oublié de manger la veille. Je le pris avec moi dans l’intention de le chauffer une fois ma pause prise au boulot. Quitter la maison à cette heure a permis d’éviter les embouteillages monstres auxquels j’étais confrontée chaque jour. J’arrivais bien tôt au boulot sous le regard étonné du gardien. Presque toute la journée, mes idées étaient tournées vers cette conversation qu’avait eu Anthony dans ma douche et en pleine nuit. Audrey ! C’était le prénom que j’avais cru entendre.
Je fis de mon mieux pour avancer sur les différents dossiers qui trainaient sur ma table. Dès que midi sonna à ma montre, je traçais dans la cuisine du bureau afin de réchauffer ma nourriture. J’ai pris tout mon temps et une heure après je retournais travailler. Et là on m’annonce qu’il y’a une femme qui veut le voir. J’étais sur le point de décliner lorsqu’on me dit que c’était urgent et quelle était là depuis. Malgré moi-même j’acceptais de la recevoir. C’est ainsi que cette femme enceinte passa le pas de ma porte et approcha vers mon bureau.
Elle : vous êtes la femme de Anthony ?
Moi : je peux vous aider ?
Elle : ah mais j’ai demandé si tu es la femme de Anthony tu ne réponds pas et tu me poses une autre question.
Moi (prenant sur moi-même) : oui je suis sa femme ! En quoi puis-je vous être utile ?
Elle s’assit sans que je ne lui en donne l’autorisation.
Elle : c’est très bien ! Je suis Audrey !
En entendant ce prénom, mon cœur se mit à battre très fort dans ma poitrine. Je refusais de croire cette évidence qui se présentait à moi. Je m’assis difficilement tant mon rythme cardiaque était accéléré. Ne perdant pas le nord, je pris mon téléphone et mis l’enregistreur en marche. Je m’arrangeais aussi pour prendre une photo sans qu’elle ne s’en rende compte.
Audrey : je suis venue ici pour te dire que cette grossesse est celle de ton mari. Il faut lui parler pour qu’il fasse face à ses responsabilités. Je n’ai pas fait cet enfant toute seule oh donc qu’il vienne se montrer présent. J’ai essayé la manière douce mais c’est à croire que Anthony n’aime pas ça. Puisqu’il a peur de toi, je suis venue directement à toi comme ça tout est gâté une bonne fois pour toute.
Je tremblais de tout mon corps. Je me souvenais que plusieurs fois avec les filles nous avions eu des débats sur ce genre de situations, des discussions très virulentes. Je me souvenais comme je disais avec force que je chasserais cette femme et ramasserais mon mari. Mais sur le coup, ce fut le blanc total. Mon cerveau ne réfléchissait plus. Mes muscles ne n’obéissaient plus. Je regardais cette femme qui ne cessait de parler même si je ne l’écoutais plus. Elle ne faisait que parler pendant que je réalisais combien j’avais foutu ma vie en l’air pour quelqu’un qui ne le méritait même pas. Puis mon cerveau se mit en marche. Je composais le numéro de Anthony à partir de mon fixe et attendais qu’il réponde.
Anthony : Allo bébé tu m’appelles de ton fixe aujourd’hui ?
Moi (directe) : tu peux venir chercher ta femme Audrey et votre grossesse dans mon bureau ? Je crois qu’elle s’est trompée car tu ne travailles pas ici.
Anthony : bé...
J’ai raccroché immédiatement. J’avais fini de lui dire ce que je devais alors, pas plus.
Audrey : mais madame c’est avec toi que je parle et c’est Anthony que tu pars déranger ?
Moi : jusque-là je suis très calme et je vous assure que vous n’aimeriez pas voir lorsque je m’énerve. Vous trimbalez votre ventre ici, on vous a dit que c’est ici que travaille Anthony ? Ou encore c’est ici que vous vous êtes donnés rendez-vous pour baiser ? Si vous ne voulez pas que j’appelle la sécurité et qu’on se donne en spectacle sortez d’ici immédiatement. Attendez le père de votre enfant au bord de la route et laissez-moi, en dehors de tout ça. Que je ne vous croise plus sur mon chemin ! N’importe quoi.
Je crois que ma réaction la laissa bouche bée. Elle ne s’attendait sûrement pas à ce que je lui donne une réponse. Je n’avais plus envie de la voir. Je me levais et pris mon sac en lui faisant savoir qu’elle devait s’en aller maintenant. A notre passage en direction de la sortie mes collèges nous regardaient étrangement. C’est le doc qu’ils recherchaient. Heureusement que j’avais su me contenir pour ne pas me donner en spectacle. Ma carrière en aurait pâli surtout que je suis dans une course à la promotion en ce moment. Je montais dans ma voiture et démarrais bruyamment. Si seulement il y avait une flaque d’eau afin que je puisse éclabousser cette Audrey. Non mais quel culot !
Cette fois-ci je n’allais pas pleurer pour lui...il ne le méritait pas. Il me fallait être radicale et frapper fort. Arrivée dans mon quartier je m’arrêtais sur le pas de la route et klaxonnais pour attirer l’attention de jean. Ce dernier s’empressa de venir vers moi.
Jean : bonjour madame !
Moi : bonjour jean comment tu vas ?
Jean : ça peut aller madame.
Moi : dis-moi tu es occupé en ce moment ? Je veux que tu fasses un travail pour moi.
Jean : je peux venir tout de suite même
Moi : ok je veux que tu changes la serrure du portail là.
Jean : d’accord. Je vais prendre mes outils et je viens.
Je laissais jean et m’en allais à la maison. Pendant que Jean s’occupait du portail, je faisais sortir toutes les valises et y rangeais les vêtements de Anthony. Tout ce que je trouvais sur mon passage qui appartenait à Anthony, se retrouvait dans l’une des valises. Trois heures après j’avais tout rangé. Je tirais le tout hors de ma cour et les laissais devant le portail. Il allait comprendre tout seul lorsqu’il voudra rentrer. Ne souhaitant pas assister à cette scène je suis sortie le cœur battant. J’avais un sac avec des affaires à l’intérieur et j’ai préféré prendre un taxi. J’indiquais ma destination au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il se gare devant son portail.
Le gardien : madame Sophie il y a vraiment longtemps on ne vous voit plus.
Moi : je suis tellement occupée. Tu vas bien ?
Lui : oui madame !
Moi : et madame elle est là ?
Lui : oui elle est au salon avec madame Alida.
Moi : d’accord ça tombe bien.
Effectivement la voiture de Alida était garée là. Avec appréhension j’avançais vers le salon de Windi. Je les trouvais assises, Windi berçant l’enfant de Alida. Dès qu’elle me vit, elle passa l’enfant à sa mère et se leva avec colère.
Windi : je peux savoir ce que tu fous dans ma maison ?
Alida (lui touchant Le Bras) : Windi doucement !
Windi (se dégageant) : non ! A-t-elle oublié que je ne suis toujours pas mariée ? Qu’est-ce que tu fais dans la maison de quelqu’un qui n’est pas marié ? Oh ! Ton mari t’a enfin donné la permission de venir me voir ?
Moi : il a mis une autre enceinte et je viens de le mettre hors de chez nous...de chez moi
Windi : ... ...
...Windi Agnero...
Dans cette phrase, j’ai entendu toute la détresse de mon amie. J’étais certes en colère mais c’est dans ces moments que les vrais amis se montraient présents. Elle semblait vidée de ses forces et avait dit cette phrase dans un soupire. Je fus moi-même tétanisée par ce qu’elle venait de dire, ne sachant comment réagir. Je vis passer Alida près de moi et prendre Sophie dans ses bras. Cette dernière se mit à pleurer à haute voix tandis que je me joignais moi aussi au câlin collectif. Elle pleura un bon coup et je pleurais aussi. Je crois que Alida aussi se mit à pleurer. Je finis par lui demander de s’asseoir alors que j’allais chercher de l’eau à boire et des mouchoirs. Je posais le tout devant Sophie. Elle se moucha le nez puis bu l’eau avant de souffler un peu.
Sophie : j’ai pris des affaires avec moi...j’espère que ça ne te dérangera pas que je reste ici juste deux jours.
Moi : Sophie tu es ici chez toi ! Tu pourras rester autant que tu le voudras.
Alida : je vais appeler mon mari pour qu’il vienne chercher la petite. Je compte rester avec vous ce soir.
Moi : ça va mieux Sophie ?
Sophie : je suis désolée Windi...je n’aurais jamais dû le laisser nous séparer. J’aurais dû repérer ça de loin. Tu étais mon amie bien avant que je ne le rencontre lui. Je te connaissais bien plus que ça et j’ai privilégié mon foyer. Si seulement je savais !
Moi : ce n’est pas de ta faute Sophie ! Ne t’en fais pas. Ça m’a blessée mais tout ceci est derrière nous. En ce moment c’est toi le plus important alors ne te tracasse pas.
Alida : elle a raison Sophie...je vais chauffer le biberon de la petite je reviens.
Nous avons passé notre temps à réconforter Sophie. Je n’arrive pas à croire que Anthony ait poussé le bouchon aussi loin. Ne pas se protéger jusqu’à aller faire un enfant avec quelqu’un qui n’est pas ta femme ! Pense-t-il un instant aux maladies qu’il aurait pu contracter et par conséquent Sophie également ? Devrais-je même le juger ? N’est-ce pas ce que cet imbécile de Dénis avait fait avec moi ? Le mari de Alida est venu chercher le bébé comme convenu et avait laissé des vêtements pour elle. Nous étions toutes dans ma chambre lorsque mon téléphone se mit à sonner. C’était williams.
Moi : allo monsieur Abouo ?
Williams : je suis là !
Moi : tu es là ?
Williams : nous étions sensés dîner ce soir
Et zut ! J’avais complètement oublier mon programme avec lui. Même si ça n’allait pas être possible je suis sortie le retrouver dehors dans sa voiture. Il fronça les sourcils en me voyant.
Williams : tu n’es pas encore prête ?
Moi : en fait j’ai une amie qui a débarqué et qui passe par un moment assez difficile. Je dois être là pour elle.
Williams : je comprends parfaitement. Ce n’est pas grave on remettra ça pour une autre fois.
Moi : merci énormément. Pour montrer ma bonne fois je ferai tout ce que tu voudras comme programme la prochaine fois.
Williams (souriant) : Jaime quand tu dis ça !
Moi : pourquoi ai-je l’impression que je vais regretter ce que je viens de dire ?
Williams : qui sait ?
Nous nous regardions intensément. L’atmosphère était chargée en électricité. Mes yeux contemplèrent ses lèvres puis croisèrent ses yeux de nouveau.
Williams : qu’est-ce que tu regardes ?
Moi : rien du tout
Williams : on peut faire autre chose que regarder tu sais !
Moi : je veux bien voir ça !
Qui venait de dire ça ? Moi ? Williams s’empara de mes lèvres comme s’il n’attendait que ça. C’était doux, chaud, enivrant. Je pensais avoir tout vu avec Dénis mais ce que Williams me faisait en ce moment était plus que merveilleux. Il m’embrassa dans le coup puis y mit fin brutalement.
Williams : rentre chez toi avant que je ne te kidnappe
Moi : et si j’avais envie que tu me kidnappes ?
Williams : tu joues avec le feu...vas consoler ton amie
C’est là que je me souvins que Sophie était encore dans ma maison. Ce baiser m’avait secouée au point de me retrouver à quémander le fait qu’on me kidnappe. Il descendit lui-même et m’ouvrit la portière. Je m’en allais dans ma maison comme une voleuse qui avait été prise sur les faits. Sophie était en pleine discussion avec Anthony je suppose.
Sophie : c’est ma maison donc tu dégages de là.
...
Sophie : Anthony je ne veux rien entendre. Prends tes affaires et quittes ma maison. Je t’enverrai les papiers du divorce
...
Sophie : même s’il faille qu’on passe devant le juge et que je laisse ma sueur et mon sang, je le ferai pour que tu dégages de ma vie.
...
Sophie (raccrochant) : je ne sais même pas pourquoi je l’écoute. J’ai éteint non, je verrai comment il va me joindre.
Alida : comment ça ta maison ?
Sophie : c’est une maison que m’a laissé mon père. En dehors de maman et mes frères personne ne savait que depuis cette maison est la mienne.
Moi : et il bombe le torse comme ça ?
J’étais de plus en plus surprise avec cet Anthony.
...Elizabeth Ahizi...
Je pense que ces petites pestes avaient gagné cette guerre que nous menions dans cette maison puisque c’est moi qui suis en prison en ce moment. J’étais tout de même reconnaissante que ma fille n’ait pas à subir ce même sort. Pour ça en tout car je remerciais Paul. Le père de Orlane a fait tout un tapage lorsqu’il a appris l’histoire. Il disait pouvoir jouir de ses contacts pour que sa fille n’ait aucun problème mais c’était à croire que les contacts de Paul étaient bien au-dessus.
Tout le temps j’ai dû être confrontée au visage de la sœur de Paul. Je ne souhaite même pas prononcer son prénom tant cette dernière me sortait par les pores. Elle se réjouissait de me voir ainsi...de me voir au sol. Elle avait la victoire de cette petite guerre que sa mère et elle menaient contre moi depuis belle lurette.
Bref ! J’étais dans un coin de la prison pour femme en attendant qu’on vienne me rendre visite. Ma sœur passait chaque fois avec la nourriture, des vêtements et un peu d’argent. Elle envoyait aussi des serviettes hygiéniques au cas où. Cette pension était là définition même de l’insalubrité. Vous rentrez ici vous ressortez avec des conneries dans tout le corps. C’est vrai que nous avons commis des délits mais mettre nos vies en danger comme ça est inhumain et aussi un crime. Toutes ces personnes devraient être avec nous dans cette prison.
Les gardiennes sont enfin venues me chercher pour la visite. Alors que j’attendais de voir ma sœur, c’était plutôt le père de mon fils. C’est avec toute l’incompréhension que je m’assis devant lui. Il regardait autour de lui avec dédain. Même le regard qu’il posa sur moi était dégradant. A le voir, je savais qu’il allait en rajouter sur mes problèmes.
Emmanuel : comment tu vas ?
Moi : quelle réponse espères-tu vraiment ? Que je te dise que je vais bien alors que je suis dans une prison ?
Emmanuel : ça s’appelle échanger des civilités !
Moi : regarde épargne moi tes bêtises et viens en au fait. Pourquoi es-tu là ?
Emmanuel (sortant des documents) : tiens ce stylo et signe ça !
Moi : et qu’est-ce que c’est ? Je ne suis pas si idiote pour signer quelque chose sans lire.
Emmanuel : hum...c’est pour dire que tu renonces à tes droits de mère sur l’enfant
Moi (jetant les feuilles) : mais tu es malade ! JAMAIS JAMAIS tu m’entends ! Jamais je ne signerai ça. Tu t’es cru où ?
Emmanuel : c’est par respect pour toi que je suis venu jusqu’ici...dans cet endroit miteux ou tu passeras sûrement le restant de tes jours. Tu es ici pour meurtre Elizabeth. Je suis en train de faire des démarches pour le petit. Je ne veux pas qu’au niveau du visa il y ait quelconque problème à cause d’une mère meurtrière. (Se levant) je te laisse le temps de réfléchir...la prochaine fois c’est mon avocat qui viendra. Sache que si tu refuses on signera nous-même comme si tu m’avais fait. De toutes les manières tu ne sortirais pas maintenant pour contester. Bon séjour.
Il s’en allait tandis que je le maudissais dans mon cœur. Il se croyait tout permis. Que je renonce à mes droits sur mon enfant ? Il a vu ça où ? J’attends son avocat ici de pieds ferme. Je lui ferai comprendre le fond de ma pensée. N’importe quoi. Je me suis levée et ai regagné la cour. J’attendais maintenant la visite de ma sœur mais jusqu’à 16 heures, elle n’était toujours par là et l’heure des visites était passée. J’approchais une des gardes et sortis un billet de cinq cents francs discrètement afin qu’elle me passe son téléphone pour appeler. C’est comme ça ici. J’ai dû insister trois fois pour que Albertine décroche.
Albertine : allo ?
Moi : mais Albertine ! Tu étais sensée passer aujourd’hui non ?
Albertine : eeeh je n’ai pas eu le temps mais la semaine prochaine je serai là sans fautes.
Moi : d’accord.
La gardienne me dit signe qu’il fallait que je lui rende son téléphone. Je dis au revoir à ma sœur et m’en allais. La semaine qui suivit, je n’avais pas vu Albertine. Je n’avais pas d’argent pour passer un coup de fil puisque j’avais tout épuiser pour manger, la nourriture de la prison étant immangeable. J’étais à sec. Ce même jour on m’annonçait que lundi je devais me rendre devant le juge.
...Morelle Desoto...
De loin je regarde papa et Luna. Je pense que mon plan a assez bien marché tout compte fait. J’aurais pu aller voir maman Françoise mais j’ai préféré prendre Luna par les sentiments. J’étais persuadée qu’ainsi ils se rapprocheraient très vite et à voir comment ces deux-là passent leur temps à discuter, c’est sûr que c’est en bonne voie. De mon côté, je n’ai plus mon binôme avec moi mais Lucas arrive du mieux qu’il le peut à combler son absence. Aujourd’hui je suis particulièrement excitée car Ludovic rentre avec sa copine. Il n’a rien voulu me dire sur elle en dehors du fait qu’elle se nomme Alice. J’ai juste trop hâte. Luna a donné l’ordre à ce que tout soit dressé convenablement et j’ai tenu moi-même à ranger sa chambre. Je suis descendue pour retrouver Luna et papa près de la piscine.
Moi : que faites-vous ?
Papa : on discute...au fait, je viens d’avoir ton frère au téléphone. Ils vont bientôt prendre le vol sur Paris. Ils arrivent à 19h
Moi : j’ai trop hâte ! Je vais avoir une belle sœur
Luna : il faut être gentil avec elle
Moi : mais bien sûr ! Bon je vous laisse
A 18 heures je ne tenais plus sur place. J’aurais aimé aller avec le chauffeur mais au lieu de ça je restais à la maison en train de mettre la table.
Moi : je ne tiens plus en place
Luna : tu es aussi pressée de voir ton frère ?
Moi : sa fiancée surtout ! Lui je fais quoi avec lui ?
Papa : oh ils sont déjà fiancés ?
Moi : non papa ! C’est une façon de parler
Papa : il faut utiliser les mots adéquats
Je lève les yeux discrètement sans qu’il ne s’en rende compte sinon il me fera la peau. Et là nous Avons entendu le klaxon de la voiture. Ils étaient là. La belle-sœur était là. Il fallait que je fasse impression alors je me tins à carreau pour ne pas qu’elle voie mon côté sauvage mais à peine Ludovic avait traversé le salon que je me jetais dans ses bras.
Ludovic (riant) : je t’ai manqué à ce que je vois !
Moi : tchrrr pousse toi ! Ou elle est Ludo ?
Ludovic (se décalant) : papa je te présente Alice...Alice mon père.
Alice : enchantée monsieur !
Papa : monsieur ? Ludovic c’est toi qui lui as dit de m’appeler monsieur ?
Ludovic : pas du tout
Papa : tu es ma belle-fille alors appelle moi soit papa soit Pierre.
Alice : d’accord papa
Moi (me jetant sur elle) : et moi c’est Morelle. Mais papa c’est déjà ta belle-fille ?
Papa : il y a un souci ?
Moi : il faut utiliser les mots adéquats.
Papa : tu dis quoi ?
Moi : moi ? rien ! je n’ai rien dit.
Ils éclatèrent tous de rire. Le chauffeur avait monté les affaires dans leurs chambres et la soirée était juste calme même si je remarquais que Luna était plus calme que d’habitude. Elle participait à peine aux conversations. Elle semblait ailleurs. De mon côté je regardais Alice. Elle semblait être quelqu’un de bien. J’espérais au fond de moi qu’elle et moi soyons complice. J’espérais au fond de moi qu’elle puisse remplacer ce vide laissé par Leslie.