Chapitre 33

Ecrit par Jennie390

⚜Chapitre 33⚜


????Landry Ratanga????


Je suis en train de remettre une ordonnance à une patiente lorsqu'une infirmière vient me faire savoir que le directeur veut me voir urgemment. Je me rends dans le bureau de celui-ci et je le trouve assis dans son bureau accompagné du Docteur Marleyne Ovono.


一 Bonjour Monsieur, Docteur Ovono...


一Bonjour Docteur Ratanga. Veuillez vous asseoir, répond le directeur.


Le Docteur Ovono ne me répond pas, donc je ne m'attarde pas sur elle.


一 Que se passe-t-il? je demande en m'asseyant.


一 Ça fait un petit moment déjà que vous bossez avec nous et je dois dire que nous sommes très satisfaits de votre travail. Vos collègues vous apprécient beaucoup. Le neurologue Docteur Ousseni et le chirurgien Docteur Mba, vantent vos mérites. Ils disent que pour votre jeune âge, vous êtes déjà hyper calé en médecine, que vous êtes un excellent cardiologue. Ils ont eu l'occasion de travailler avec vous et ils ont été très surpris. L'un d'eux a même dit que ça se voit que vous n'avez pas joué en cours de médecine, vous êtes très bon. Les infirmiers et infirmières m'ont fait savoir qu'ils apprécient travailler sous votre supervision et le plus important, les patients. Ils ne demandent que vous désormais. Dès qu'il s'agit cardiologie, ils demandent à voir le nouveau jeune médecin. Votre travail a parlé pour vous et c'est une bonne chose.


Toutes ces éloges sont bonnes mais je sens un "mais" qui pointe à l'horizon surtout avec le Docteur Ovono qui me regarde avec des yeux ronds comme des balles de pétanque.


一 Mais Docteur Ratanga, laissez moi vous dire que malgré tous ces bons retours sur votre personne, je suis extrêmement déçu par certains actes que vous avez posé dans le secret.


一 Des actes posés dans le secret ? Je ne comprends pas, monsieur le directeur.


一 S'il vous plaît, dit-il en regardant le Docteur Ovono.


Elle sort son téléphone qu'elle manipule un moment et le dépose sur la table.


" 一 Vous pouvez répétez s'il vous plaît ? J'ai besoin de preuves tangibles à présenter plus tard.


  一 Un certain Docteur Ratanga m'a appelé pour me dire que ma femme a été tuée à l'hôpital Saint Honoré.


一 Il vous a donné les preuves des affirmations qu'ils portaient ?


一 Il m'a dit avoir la conviction à 100%. Mais il m'a aussi dit de demander une autopsie avant la fin de la journée pour prouver ses dires à cause de la durée de vie de la morphine dans l'organisme.


一 Et que qu'est-il passé ensuite?


一 Après que la morgue m'ait dit que l'autopsie ne pourrait pas être réalisée à cause de la grève et de la procédure qui est assez longue, je suis reparti vers lui. Il m'a donc mis en contact avec un avocat qui lui voulait que je parle avec le Procureur. J'ai finalement refusé parce que je ne voulais pas impliquer la justice dans une histoire où je n'avais aucune preuve."


Je ferme les yeux pour me composer tellement je ne m'attendais pas à ça. Quel con!


一 Vous avez quelque chose à dire pour votre défense? me demande le directeur.


一 J'aimerais bien savoir ce qu'il va dire, ajoute le Docteur Ovono. On donne une chance à un petit médecin de nulle part d'avoir son gagne-pain et lui il mord la main qui le nourrit.


Je lui lance un regard en biais. Je n'aime pas la façon dont elle s'adresse à moi celle là.


J'ai toujours été quelqu'un qui assume ses actes jusqu'au bout donc ça ne va pas changer aujourd'hui. 


一Non je n'ai rien à dire pour ma défense, tout ce qu'il a dit est vrai.


一 Quel culot! gronde le Docteur Ovono.


一 Docteur s'il vous plaît, on ne crie pas ici, fait le directeur. Docteur Ratanga pourquoi avez-vous fait une telle chose? Aviez vous des preuves de telles allégations?


一 Évidemment qu'il n'a aucune preuve, vu que cette femme est morte naturellement d'un arrêt respiratoire!! gronde la chienne enragée assise à côté de moi.


Ça ne servirait à rien de mentionner la poche de perfusion que j'ai faite analyser en cachette. Ça ne va faire que m'enfoncer. Je peux tenir un licenciement mais je n'aimerais pas me retrouver avec un procès pour diffamation, pas quand je n'ai rien qui pourrait réellement prouver que je dis la vérité.


一Non je n'ai aucune preuve, dis je calmement.


一Donc vous avez voulu ternir l'image du médecin et de l'infirmière qui se sont occupées de la patiente? Et ce, sans raison apparente ?


一C’est une patiente que j'ai moi-même emmenée ici à la clinique d'urgence. Elle n'avait qu'une côte fissurée, sa respiration était normale, ses fonctions vitales étaient tout à fait stables. Donc, en principe j'ai pensé que l'autopsie aurait peut-être montré la cause de la mort de la patiente.


一En fait vous les petits médecins d'aujourd'hui, vous vous prenez même pour qui? Quand j'ai commencé à exercer tu devais encore te trouver au Lycée et c'est toi qui veut remettre en question mon travail ?


一Docteur Ovono, calmez vous! fait le directeur. 


Je la regarde et je suis vraiment convaincu que si cette autopsie avait été pratiquée, beaucoup de surprises allaient être découvertes. Elle est beaucoup trop agitée comme quelqu'un qui a quelque chose à se reprocher et surtout pourquoi être allée parler à ce chimpanzé de Makaya jusqu'à enregistrer ce qu'il a dit. Quand on a la conscience claire, on ne joue pas beaucoup, ton innocence parle pour toi.


一Docteur Ratanga, laissez moi vous dire que je suis extrêmement déçu de votre comportement. 


一Je suis vraiment désolé, mon intention n'a en aucune manière été de nuire à qui que ce soit ou à la clinique. 


Le directeur soupire et les yeux du Docteur Marleyne Ovono jettent pratiquement des flammes.


一Docteur Ratanga, la Polyclinique Saint-Honoré est un établissement de prestige qui a une renommée qui la précède. Tous les employés ici font partie d'une grande famille. On fait tout pour protéger l'intégrité de cet endroit et des gens qui y travaillent. Vous auriez dû vous rapprocher du Docteur Ovono pour plus d’explications sur le cas de la patiente au lieu de tirer des conclusions hâtives et en sous entendant que cette dernière a été tué. 


一Oui j'aurais dû, dis-je sans vraiment le penser.


一Vous comprendrez donc que je me vois dans l'obligation de rompre le contrat qui vous lie à cette clinique. 


一Oui je comprends. 


一Très bien. Vous allez recevoir votre lettre de licenciement incessamment ainsi que votre solde de tout compte.


一D'accord Monsieur, merci et je vous présente mes excuses pour ce dommage. 


Il hoche la tête et je me lève puis je sors du bureau. J'arrive dans mon bureau et je demande à une infirmière de me trouver une caisse pour que je range mes affaires. 20 minutes plus tard, je range mes affaires quand j'ai la visite du Docteur Ovono.


一Qui vois-je? Le petit salopard qui a voulu jouer au plus malin avec moi.


Je ne lui répond pas et elle reprend.


一Tu as vraiment beaucoup de chance que je te laisse partir simplement comme ça, je t'aurais collé un putain de procès pour diffamation. Mais je suis une femme magnanime, j'ai pitié d'un petit frère qui va goûter à la poussière du chômage.


一Premièrement, vous ne me tutoyez pas, nous ne sommes pas camarades. Deuxièmement, si vous avez terminé, foutez le camp de ce bureau et allez distiller votre venin ailleurs, petit sorcière du samedi.


一Docteur Ratanga, est ce que vous savez à qui vous avez à faire ?


Je contourne mon bureau, j'ouvre la porte et je lui fais le signe de sortir.


一Prenez la porte s'il vous plaît !


Elle sort du bureau et elle se retourne puis me fixe droit dans les yeux.


一Vous avez énormément de chance que…


一Ah dégagez !


Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase que je lui claque la porte au nez. Je termine de ranger mes affaires, puis je me rends à la comptabilité pour prendre mon chèque avant de rentrer chez moi.


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3 jours plus tard...


????Germain Makaya????


Je ne vois aucun intérêt à repousser les obsèques de Bertille. J'envoie un message à Emile, il m'envoie 1million pour les dépenses du décès. Il sait qu'il n'a pas la possibilité de refuser.


Donc j'organise le voyage pour qu'elle soit enterrée dans mon village vu que c'était ma femme légalement et traditionnellement. Nous prenons la route avec quelques amis et mes filles puis nous arrivons au village. La veillée a lieu le soir de notre arrivée et Bertille est enterrée le lendemain.


Deux jours plus tard, je décide qu'il est temps que je rentre à Libreville. Je ne me vois pas rester ici pendant que j'ai de l'argent à récolter chez Biyoghe et une nouvelle vie à planifier.

Le matin du départ, Laura et Amandine, mes filles décident de créer une scène parce qu'elles ne veulent pas rentrer avec moi.


一Mais pourquoi vous ne voulez pas rentrer à Libreville? demande ma mère. Vous avez quel problèmes avec votre père ?


一 C'est à cause de lui que maman est morte, fait Laura.


一 Ce n'est même pas seulement à cause de lui, c'est lui qu'il a tué, enchaîne Amandine.


Elles commencent sérieusement à me taper sur le système ces deux là.


一 Ne parlez pas comme ça, répond ma mère. Les problèmes de couple sont fréquents. Il n'aurait pas dû la frapper, c'est vrai. Mais jamais votre père n'aurait souhaité la mort de votre maman. C'était quand même la femme de toute sa vie, la mère de ses filles.


一 En tout cas c'est sa violence qui l'a conduite à la mort et...


一 Ah ferme ça ! dis-je en haussant le ton. Vous là vous croyez parler de qui comme ça ? Je ne suis pas votre camarade hein, c'est quoi ça ?


一 On ne fait que dire la vérité et tu sais que tu vas porter la responsabilité de sa mort parce que ...


Je ne la laisse pas terminer sa phrase, je me lève et je lui assène une gifle bien appliquée qui la fait tomber à la renverse. J'ai l'intention d'en rajouter une autre lorsque ma soeur vient s'interposer.


一Germain les enfants là souffrent, ne prend pas leurs mots en considération.


一 En tout cas, on pense ce qu'on dit et ce n'est que la vérité.


一Ah toi aussi tais toi, fait ma soeur. On veut vous épargner la bastonnade mais vous ajoutez encore.


一 Dépêchez vous de faire vos sacs, je n'ai pas envie d'arriver à Libreville tard dans la nuit.


一On ne veut pas!


J'ai juste envie de bondir sur les enfants là, elles veulent me montrer qu'elles sont impolies. Mais je dois leur rappeler que c'est moi qui avait enceinté leur mère, je suis leur père pas leur camarade. Elles doivent baisser le ton et les yeux quand elles s'adressent à moi. Ma mère prend finalement la parole.


一 Germain laisse les filles ici un moment, si elles veulent pas partir avec toi pour le moment ne force pas.


一 Elles ne sont pas en vacances, elles restent ici faire quoi maman ?


一 On ne veut pas rentrer, disent-elles en choeur.


Je ne vois même pas pourquoi je vais insister, si elles ne veulent pas reste bah qu'elles restent. J'appelle ma mère dans la chambre et je lui remet 200.000 FCFA.


一 Gerez vous avec moi je pars, à la fin du mois je vais envoyer quelque chose.


一 D'accord fais un bon voyage.


一 Merci maman.


Je quitte le village par la route et j'arrive à Libreville le lendemain matin à l'Aube. J'envoie déjà un message à Emile, il doit se dépêcher pour me donner de l'argent. J'ai même envie de faire un voyage, découvrir le pays des blancs, les endroits exotiques et il va tout financer. Ma vie va changer définitivement, c'est une nouvelle page de ma vie qui va commencer. Bertille est décédée, c'est bien dommage mais je ne vais pas la pleurer éternellement, la vie doit continuer.


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????Emile Biyoghe????


Je suis rentré hier de voyage, et le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai beaucoup de choses à faire. Quand j'entre dans la chambre de Yolande, je la trouve couchée sur le lit, endormie. Je reste debout un moment à l'observer dormir, elle est vraiment mignonne cette petite idiote. Je remarque qu'elle a tout de même perdu du poids depuis son régime forcé d'un repas par jour.


Je récupère la poubelle dans laquelle se trouve, les peaux de fruits et emballages de la nourriture que je lui avait laissée. Je vais tout jeter dehors et je reviens avec un plateau contenant un petit-déjeuner complet: tranches de pain de mie beurrées, tranches de jambon, du café, un jus d'orange et un yaourt. Je dépose le plateau sur le lit et je la réveille, elle ouvre les yeux lentement et me fixe. Je n'aime vraiment pas le regard de cette fille.


一 Voilà ton repas.


Elle pose les yeux sur le plateau et se redresse lentement avant de le tirer vers elle.


一 Tu aurais pu mettre le café chaud dans une tasse normale, tu abuses avec le plastique maintenant.


一 Je dois t'emmener une tasse normale pour que tu la casses sur ma tête à la moindre occasion ? Et d'ailleurs ce n'est pas du plastique mais plutôt un gobelet en carton comme quand on achète du thé ou du café à emporter dans la rue.


Elle ne répond pas et mange tranquillement, je sors de ma poche un comprimé effervescent de vitamine C et je le dépose sur son plateau.


一 Quelle est la date d'aujourd'hui? me demande t-elle de but en blanc.


一 4 mars. Plus que 5 mois et Mel sera là non?


Elle continue à manger sans rien dire, on peut me dire ce qu'on veut mais elle prépare quand même un sale coup. Elle est beaucoup trop calme. Je décide donc de la perturber un peu.


一 Au fait je ne t'ai pas dit, pendant que j'étais en voyage, j'ai reçu un appel de ton oncle Germain Makaya qui m'a annoncé le décès de ta tante Bertille.


Elle se fige et lève les yeux vers moi.


一 Quoi?


一 Ta tante est morte Yolande, dis-je calmement.


一 Comment s'est arrivé ? Je ne te crois pas.


一 Je vais inventer ça dans quel but?


一 Pour me faire mal, dit-elle les yeux larmoyants.


一 J'utiliserai plutôt Melissa pour t'atteindre pas ta tante qui n'a rien fait pour toi là. Elle est vraiment décédée, son mari l'a encore bastonné et cette fois ci, elle est décédée à l'hosto.


Cet idiot de Germain m'a envoyé plus tôt des photos des obsèques de Bertille pour d'après lui me rappeler qu'il sait ce que j'ai fait à sa femme.

Je sors mon téléphone et je choisis la photo où Bertille est dans le cercueil avec une grande photo dans un cadre posée pas loin. Je tourne le téléphone vers Yolande et dès qu'elle voit l'image, elle se met à pleurer sérieusement.


一 Il n'a donc jamais arrêté de la frapper depuis toutes ces années, aujourd'hui cette violence l'a emportée, ajoute t-elle en pleurant à chaudes larmes. Il mérite la prison ce criminel de tonton Germain ! Tout comme toi bande de criminels !


一 Ekie! Moi j'ai quoi à y voir dans cette histoire ?


一 Deux criminels ! Vous méritez le chaise électrique !


一 Ouais c'est ça ! Bon termine de manger j'ai beaucoup à faire aujourd'hui.


一 Je n'ai plus faim, dégage avec!


一 Tu as raison, c'est moi qui ait mal fait de t'apporter à manger. Tchuip!


一 Au fait à la fin de la semaine, on va dîner chez Diane et Vincent.


一 Je n'y vais pas!


一 Si tu ne viens pas, tu peux donc oublier la visite que j'ai prévue à Oasis le jour suivant. Je suppose que tu ne veux voir ta sœur non?


一 Je veux la voir...


一 Bah voilà, donc on va dîner d'abord et comporte toi bien.


Je récupère mon plateau et sors de la chambre. Je l'entends qui se remet à pleurer sa maboule tante à chaudes larmes. J'ai préféré ne pas lui dire que c'est moi qui l'ai fait assassinée, on ne sait jamais ce que ça peut créer. Mais je me tiens quand même sur mes gardes avec Yolande, pour ne pas qu'elle me fasse un sale coup un de ces quatre.


Je me rends dans mon bureau et je m'assois face à mon ordinateur pour commencer à bosser sur mon nouveau projet pour lequel le client m'a déjà payé un très généreux acompte.


Je vois plusieurs appels en absence de Grâce la copine de Yolande ainsi que plusieurs messages où elle me raconte de long en large ses nombreux problèmes. Tchuip!


Puis je lis les messages de Germain où il me menace de me porter plainte si je ne fais pas ce qu'il veut. Il veut que je lui achète une maison dans un quartier résidentiel ici au Gabon et que je la mette à son nom. Il veut une voiture de luxe, une Mercedes, un billet d'avion pour les États-unis, la Chine et l'Argentine et pour finir la somme de 200 millions de FCFA dans son compte bancaire. Il m'a vraiment pris pour sa poule aux œufs d'or ce vieil imbécile. Pour l'instant je n'ai pas le temps de me pencher sur son cas, je vais donc lui acheter son billet vers la Chine pour qu'il me lâche un moment.


Bonne lecture.

Dans le secret