Chapitre 33 : Quand la vie nous met à l’épreuve

Ecrit par Fleurie




Désolée pour mes silences mes gens, ils sont involontaires. 



°°° Nora °°°



Les larmes ne cessent de couler depuis un bon moment. Je n’ai su combien de temps, je suis restée mes genoux au sol. La vie ne fait que s’acharner sur ma petite personne. Je suis à bout de toutes ces épreuves qui ne veulent en finir. J’ai levé les yeux vers le ciel, je ne crois plus en Dieu. Il me fait subir tant de méchancetés. Les gens au mauvais coeur devraient tous mourir.



Une douce main s’est posée sur mon épaule. Ce qui m’a amené à me tourner. 



Les yeux attendris de ma mère se sont posés sur moi. Cette est tout ce que j’ai de plus cher au monde. Je ne l’ai pas entendue arriver. J’étais tellement plongée dans mes réflexions.



Mom ( d’un regard morose ) : Ma chérie, lève toi et rentrons. Nous n’avons plus rien à faire ici. Tu te fais plus de mal. ( Regardant les bâtiments brûlés devant nous ) tout est parti en fumée. Quelle tragédie ! 



Moi : Snifff !


Mom : Je n’aime pas te voir dans cet état. Tout à l’heure je t’ai vu quitter la maison, toute bouleversée. Et je t’ai suivie, mais crois moi Dieu ne fais pas ses choses au hasard. Il y a toujours des raisons cachées derrière toutes ces peines. 


Moi ( énervée ) : Je ne veux plus entendre ce nom maman. Où était il quand tout s’abattait sur moi. Snifff j’endure trop de souffrances depuis un certain temps. C’est à croire que je porte le fardeau de tout le monde sur mon dos. Je le prie toujours, mais il ne m’entend pas. Où était il ? Il m’a abandonnée à mon propre sort. 


Mom ( m’aidant à me lever ) : Arrête de dire des bêtises. Je comprend que tu sois désespérée mais sèche tes larmes. Dieu est miséricordieux et amour ma belle. Souvent il nous met à l’épreuve. Il nous revient de nous armer de patience et de courage pour nous en sortir.


Moi : Je ne veux plus rien entendre. Fais moi s’il te plaît le plaisir de ne plus prononcer un seul mot à son égard. 

 

Mom : La douleur t’aveugle ma fille. Ce n’est pas pour autant que tu vas perdre ta foi en notre Seigneur.  Je suis là pour te soutenir. Ton père et ta soeur ne sont certes pas là mais je suis présentement à tes côtés. Et je le serai toujours ma princesse. Soyons fortes, nous allons tout surmonter ensemble. Tu verras, nous aurons de solutions. 


Moi ( toujours sous le choc ) : ...



Pendant qu’elle tient ma main, je me suis décidée à me lever malgré moi. J’ai jeté un dernier coup d’oeil derrière moi. BUYRIGHT la direction générale n’est plus. À la place de cet immense immeuble, se trouve désormais des tas de cendres, et l’odeur de la fumée. Il ne reste que ses succursales au Bénin. Des années de dur labeur.  Mon père se retournerait n’importe où il se trouve.  



Moi ( malgré moi ) : Allons nous en d’ici. Je n’en peux plus, je ne supporte plus d’être à cet endroit. Je sens mon coeur se serrer douloureusement dans ma poitrine.


Mom : J’enverrai le chauffeur récupérer ta voiture. ( Désignant la sienne ) aller monte.



Comme une petite fille, j’ai exécuté sans broncher. Durant tout le trajet, j’ai gardé mon front collé à la vitre. J’ai juste envie de m’évader pour que ces images ne me m’embrouillent plus l’esprit. 



La belle et tendre voix de Léontine me tire soudainement de mes pensées lointaines. 



Mom : Plus rien n’est récupérable. Je me demande comment tout ceci est arrivé. Qui peut bien être à l’origine de cette incendie ? 


Moi ( reniflant ) : Snifff. Mon petit doigt me dit qu’il s’agit de Basta.


Mom ( s’exclamant ) : Ah !



Je ne vois pas pourquoi elle est étonnée par ma réponse. Et pourtant elle sait de quoi cette peste est capable.



Mom : As tu les preuves de ce que tu avances ? Sais tu que c’est grave ?


Moi ( sentant une colère me submerger ) : Je n’ai peut être pas de preuve concrète. Mais d’après toutes ces manigances, je ne peux que penser à cette vipère. 


Mom : Je sais qu’elle t’en veut énormément. Et qu’elle est à la base  de la mort de ta soeur. Nous n’attendons que ta deuxième maman pour qu’elle soit derrière les barreaux.  Mais de là à mettre le feu à notre entreprise familiale, je pense que s’en est de trop. Il va falloir réagir le plutôt possible.



Moi : Figure toi mom, que pendant toute la durée de mon incarcération, elle occupait ma place au sein de l’entreprise. Pendant que je croupissais, elle prenait sans gêne ses aises. Je me suis fait le plaisir de la mette au dehors.


Mom : Ne me dis pas ça princesse.


Moi  ( essuyant une larme qui vient de perler ) : Je l’ai mise à la porte comme la malpropre qu’elle est. Je suis sûre et certaine qu’elle a pris sa revanche. Car la connaissant, elle en est bien capable. On dirait le diable incarné. Rien ne peut me dire le contraire. Je mettrai ma main au feu. Reste à savoir comment m’y prendre pour la faire arrêter. 


Mom : Iba était présent sur les lieux lors de l’incident. J’ai déjà appelé  l’hôpital. Il est roublard inconscient. Son témoignage nous sera très capital. Mais pour l’instant, il nous patienter et prier pour que son état s’améliore. Malheureusement il est inconscient. Les flammes ne l’ont pas raté. Il est le seul à pouvoir confirmer ou non si cette Basta en est pour quelque chose.


Moi ( dépassée ) : Merde mom te rends tu compte ?  Tous ceux qui peuvent m’aider à mettre Basta là où elle mérite d’être, ne sont pas là. Que faire ? Je suis complètement perdue. Suis autant malchanceuse ? 


Mom : Tu abuses Nora. Écoute moi, c’est dur je le sais.  Mais ce n’est pas la fin du monde.


Moi : Hum 



Ma mère ne dit plus rien. Ses yeux m’ont quittés d’un coup. Je comprends sa douleur. Une méchanceté tellement gratuite, Basta est allée trop loin cette fois ci.



Moi : Mom elle doit payer pour tous ses crimes. Pour toutes les souffrances qu’elles m’a infligées. J’ai tout fait pour qu’elle se sente chez elle. Depuis son arrivée, j’ai été au petit soin. Je l’ai toujours prise comme une soeur. Je ne savais pas qu’elle avait cette haine et une jalousie aveugle envers moi. Mais comme l’ingratitude est la nature de l’homme noir, voilà où nous en sommes. Je ne ferai plus jamais confiance en qui que ce soit. S’en est fini de Nora la mère Noël. 


Mom ( posant sa main sur ma cuisse ) : Calme toi. Le mieux serait de rencontrer le commissaire pour lui en parler. Seul lui saura quoi faire. Il faut qu’elle soit emprisonnée et moisie en prison.



J’ai détourné mon regard pour le diriger  dans ma direction de tout à l’heure. Lentement, les idées ont une fois de plus pris raison de moi.



°°° Léontine °°°



J’ai détourné mon regard d’elle pour ne pas me mettre aussi à pleurer. Une mère ne doit jamais montrer sa peine devant ses enfants. C’est triste comme les hommes peuvent changer du jour au lendemain. Tu offres un toit à quelqu’un, et c’est lui qui vient te mettre à la porte pour s’en accaparer. Elle me fait tellement de la peine ma fille. Mais Dieu est grand. Je sais qu’il ne nous abandonne pas.



J’ai réfléchi tout le long du trajet. Je n’ai pas voulu directement rentrer chez nous. Une fois au niveau du carrefour, j’ai viré à gauche. Je sais qu’elle adore se faire chouchouter. J’ai l’intention de lui faire une surprise. A quoi bon être une mère,  si je ne peux pas lui donner mon réconfort.



[ ... ]   



Après plus de trois heures passées dans un spa, je l’ai amené faire du shopping. A la fin des courses, nous sommes allées dans un restaurant de la place.



Elle ( buvant son jus ) : Merci mom pour cette belle journée passée en ta compagnie. C’est gentil de ta part. J’ai aimé, tu as fait fort.



Je lui ai simplement sourie. Même si son visage m’affiche  toujours son air triste, je me réjouis de cette phrase.



Moi  ( touchant sa main ) : Tout rentrera dans l’ordre. Fais moi confiance.

 

Elle ( d’une petite voix  ) : Okay.



La servante n’a pas tardé à apporter nos plats. C’est dans une bonne ambiance que nous avons déjeuné. 



°°° Basta °°°



Vous me traitez de tous les noms ici.  Mais j’en ai rien à foutre de vos injures. Je m’en bare complètement les ovaires. Ça été un coup de magie de savoir comment la caution de Nora a été payée par le couple SOSSA. Déjà enlevez vos grands yeux sur moi, tsuiiip. Concernant ces deux tourtereaux, ils en ont bien eu pour leur compte. Eh oui ! Comme vous l’avez deviné, je suis bien à la base de tous leur malheur. Et ce n’est que le commencement. J’ai mes yeux et mes oreilles partout. 



Je n’éprouve aucune compassion à piétiner mon second pour mon intérêt. Nora a osé me mettre à la porte. Ce serait trop injuste, si je ne lui rendais pas le coup. Je ne pardonne jamais. Je les ai tous sous mon emprise. Pour l’instant je peux me reposer un peu. Tout à l’heure, j’ai un rendez vous avec mon féticheur.



 J’ai fait un pas en avant, tout à j’ai resenti une forte douleur au niveau de mon bas ventre. Elle est tellement atroce que j’ai laissé un cri s’échapper. 



Moi : Aïe aïe ! 



Ronan est assis sur le bord du lit. Il a rapidement accouru me saisir par la taille.



Lui ( inquiet ) : Chérie qu’il y a t-il ? 



Je me suis mise à respirer si fort. Sa question est tellement  stupide. 



Moi : Aïe, je crois que j’ai une crampe abdominale. Ça fait très mal Ro. Aide moi.


Lui ( me portant ) : Je vais t’amener à l’hôpital.


Moi  ( m’appuyant sur son épaule ) : La douleur est passagère.  S’il te plaît pose  moi sur le lit. J’ai besoin de m’allonger pour un moment.


Lui ( faisant les gros yeux ) : T’en es sûre ? Que puis je faire pour toi chérie ?  


Moi ( énervée ) : Apporte moi un verre d’eau. 


Lui : Tout de suite.



Il a disparu à une vitesse de l’éclair de la pièce. Des fois je me demande ce que je lui trouve même à cet idiot. Je le manipule à ma guise. La douleur persiste à présent.  J’ai essayé de supporter mais ce n’est pas la peine.  Je suis dans ma douzième semaine, j’ignore d’où viennent encore ces douleurs. Pendant que je crie, il est apparu avec un plateau en mains. Je vous dit qu’il est resté planté là à me fixer. Après lui avoir jeté un mauvais regard, il s’est enfin approché.



Lui ( me tendant le verre ) : Tiens et bois mon coeur.



J’ai pris le verre et j’ai vidé le contenu d’un trait. Cela devient de plus en plus insupportable. Ronan me regarde sans rien comprendre. Je pense que c’est la première fois qu’il assiste à une scène pareille. Le pauvre.



Moi ( geignant ) : Je n’en peux plus.  J’ai si mal. 


Lui  ( me soulevant ) : Je vais t’amener à l’hôpital.  Calme toi tout ira bien.



J’espère que je ne perdrai pas mon enfant. C’est la seule chose qui me garantit Ro et sa fortune. Non pas maintenant. C’est ma bouche qui va me conduire à ma perte dans ce pays, tsuiiip. Quand votre parent voulait m’y conduire, j’avais refusé. 



Moi : Dépêche toi je ne veux pas perdre mon enfant.


Lui : c’est bon Basta, arrête ta gamineries.


Moi : Tsuiiip  



Il m’a installée à l’arrière de la voiture. Ensuite il s’est empressé de se mettre au côté chauffeur. Dans plus perdre de temps, il a démarré.  Je me suis mise à respirer calment, le temps que durera le trajet.



°°° Charlotte °°°



J’ai pris ma tablette qui était à la charge.  Après avoir connecté mes écouteurs, j’ai enfin lancé l’appel. 



Elle  ( d’une voix ensommeillée ) : Allô !


Moi ( un peu gênée ) : Euh Bonsoir Nora, je suis désolée de t’appeler à une heure aussi tardive.


Elle ( baillant ) : Excuse moi Charlotte.  Ce n’est pas grave Charlotte, je parie que tu as une nouvelle très importante à m’annoncer. 


Moi : En effet oui, j’aimerais que tu viennes demain matin à la première heure dans mon cabinet. 


Elle : Je pensais que tu allais me le dire maintenant  ?



Je sais qu’elle est un peu déçue mais je vais la laisser sur sa faim. Sinon elle risque de ne pas dormir ce soir.



Moi : On se dit à demain Nora. Bonne nuit.


Elle : Euh



J’ai vite raccroché pour éviter qu’elle finisse par me tirer les verres du nez.



Après avoir raccroché, j’ai un peu parcouru mon dossier en cours.  J’aime bien faire mon travail.  J’adore le droit,  et c’est avec un immense plaisir que je le fais. Je me suis ruée vers la cuisine pour manger un bout. Je sens mon estomac dans mes talons. 



[ ... ] 



J’ai pris une douche avant de me mettre au lit. Il fait une légère fraîcheur ce soir.



~ Tard dans la nuit ~



Je me suis levée pour aller aux toilettes. Depuis tout à l’heure, j’ai une douleur au ventre. A mon retour, l’écran de mon portable s’est mis à clignoter. Je me souviens l’avoir mis sur silencieux. Tout cela,  pour éviter d’être perturbée dans mon sommeil. A pas de loup, je me suis dirigée vers le lit.



Le numéro qui s’est affiché m’est complètement inconnu. Malgré ma peur,  je l’ai décroché. 



Moi : Oui ?


Voix : Bonsoir tantie.



Je reconnais la voix de Afi, la domestique que j’ai engagée pour prendre soin de ma mère.  Mais elle a l’air très paniquée à l’autre bout du fil. 



Voix : Oui Allô tantie, je vous appelle pour...



Soudain, j’ai entendu une autre voix lui parler.  



Moi : Afi parle moi que se passe t-il ?


Elle : C’est votre mère,  elle vient de s’évanouir. Je  l’ai secouée, mais elle ne se réveille pas.


Moi : Et mon père ?  Où est il ?


Elle : Il n’est pas encore rentré.  


Moi : Appele vite les urgences, j’arrive tout de suite. Je ne vais pas tarder.


Elle : Okay tantie.



Cet homme qui est mon père n’est jamais à la maison quand on a le plus besoin de lui. J’ai rapidement enfilé un boubou pour me rendre chez mes parents. C’est avec un foulard que j’ai caché mes cheveux en désordre. 




Quelque part à Abomey 



Dans un couvent, un groupe d’adeptes du vaudoun sakpata,  de hunso*, de Kpodo* sont tous réunis. C’est la nuit de la préparation des cérémonies rituelles d’initiation.



Assise sur un petit tabouret, une femme est vêtue en blanc. Toute calme et sereine, elle regarde tout ce qui se passe autour d’elle.  La nuit sera longue...



*hunso : celui qui effectue des sacrifices d'animaux et qui supervise les fidèles qui sont responsables d'assainir le sanctuairest responsable de la sécurité du temple en plus d'être le porte-parole des adeptes;


*Kpodo : il est responsable de la sécurité du temple en plus d'être le porte-parole des adeptes;











Mariée au diable