Chapitre 35 : Avancer.

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Octobre

***Tia***

Je me lève ce matin en étant totalement épuisée mais il faut aller bosser.

Actuellement, nous sommes sur plusieurs évènements et je dois aussi penser à mon mariage, c’est épuisant mais c’est tellement plaisant.

La famille de Roger m’a appelé fatigué pour cette affaire de liste de dot que j’ai arrachée, je n’ai même pas sourcillé, ce n’est pas mon problème.

Comme j’ai dit, s’ils veulent se rattraper lors des pourparlers, qu’ils fassent.

Neal (entrant) : J’y vais bébé, à plus tard.

Moi : Ok chef, à plus. Je t’aime !

Lui : Je t’aime aussi.

Il se rend au boulot comme vous le savez il est à nouveau chef et je dois dire que le fait de ne plus travailler avec lui, je ressens maintenant son absence et je trouve qu’il travaille trop.

Il rejoint le lit aux environs de 2h du matin sauf en week-end et le souci c’est que le week-end moi je suis souvent sur des évènements avec Maman AJ, franchement c’est pénible de ne pas pouvoir profiter de lui comme j’aimerai mais avons-nous le choix ? Non. J’ai hâte qu’on soit chez nous pour trouver et installer un vrai rythme parce que là franchement, je n’arrive pas encore à réellement m’y faire.

Je prends une douche, je m’apprête et je sors pour aller à la maison principale.

Moi (entrant) : Bonjour ici.

P. Liam : Bonjour à toi-même, ça va ?

Moi : Oui oui et toi ?

P. Liam : Oui ma fille.

Maman AJ (arrivant) : Bonjour ma fille, prends place.

Je m’assois et on prend le petit-déjeuner.

Nala : Bonjour bonjour.

P. Liam : Bonjour mon bébé.

Nala : Hum, ton bébé que tu fais souffrir, regarde comment j’ai les cernes !

Maman AJ : Ma pauvre fille.

P. Liam (souriant) : Le travail c’est le travail. Quand je te paie en fin de mois, tu es heureuse, donc travaille.

Nala (boudant) : Je vais même déménager, parce que vivre avec son patron, non merci. Tia, il me fait travailler en dehors des heures de travail, ce n’est pas sérieux.

P. Liam (éclatant de rire) : Mais tu veux déménager comment ? Qui va te chouchouter si tu pars vivre seule ? Laisse-ça ma fille, la maison là toi-même tu sais que c’est doux ici. Tu rentres, maman a déjà préparé, elle te gâte ici là. Tu viens un peu bouder, papa a déjà réglé ta situation et tu vas déménager ? Pardon, mange seulement et tu pars au boulot.

J’ai éclaté de rire, Nala elle-même elle sait qu’elle n’a pas envie de déménager, elle aime trop faire le bébé chez ses parents, dire à Maman AJ de la masser dès qu’elle a une petite douleur, faire les caprices chez son père. Et elle va déménager ? Mdr.

Nala : Toi aussi, crois-moi au moins aka.

Maman AJ : Croire qui ? (Riant) Mange Nala, ne nous fatigue pas.

Nala (très sérieuse) : D’abord même je ne déménage plus, comme vous me voulez trop dans votre maison, je vais rester ici.

Moi (riant) : Ehhhh Nala, pardon faut manger, c’est mieux, on se sait ici.

Elle éclate de rire, quelle folle.

Bref, on petit-déjeune rapidement, Nala et moi on sort en première position et nos patrons respectifs restent encore un peu à la maison.

J’arrive au boulot et je fais tout ce que j’ai à faire, je supervise, je donne les directives et ensuite je vais sur le terrain car je dois vérifier la finalisation d’un évènement de samedi.

Je reviens dans nos locaux aux environs de 15h.

Maman AJ : C’est bon pour samedi ?

Moi : Il manque juste quelques réglages mais c’est bon.

Maman AJ : Super. Je te laisse aller bosser.

Je me mets sur mon pc et je bosse sur notre calendrier.

Sonnerie de téléphone : Roger

Moi : Oui Allo

Lui : Bonjour maman, comment vas-tu ?

Moi : Bien, merci. (Silence)

Lui : J’aimerai qu’on se voit s’il te plait.

Moi (directement sur la défensive) : Pour ?

Lui : J’ai besoin de te parler !

Moi : De ?

Lui : Toi et moi

Moi : Toi et moi on a quoi ensemble ?

Lui : Tatiana ! S’il te plait, il faut qu’on parle ma fille, il faut que je te vois.

Moi : Ecoute, j’ai du boulot. Fallait y penser avant !

Lui : S’il te plait ?!

Moi (sèche) : Non !

Lui : Juste 30 minutes car je dois te parler ma fille, ne me fais pas ça s’il te plait.

Moi : Ah, parce que toi tu avais accepté mes supplications quand j’avais 8 ans ? Mdr, bye Roger.

J’ai raccroché et j’ai essayé de me reconcentrer mais rien n’y fait.

Ça m’est resté en tête toute la journée et quand je suis rentrée à la maison

Moi : Bé ?

Lui : Oui bébé

Moi : Roger m’a appelé aujourd’hui. (Je lui explique tout).

Lui : Tia, tu sais, je pense que tu devrais écouter au moins.

Moi : Neal, il m’a abandonné, tu comprends ?

Lui : Je le sais, mais il s’en veut !

Moi : Et ça veut dire que je dois lui pardonner ce qui s’est passé ?

Lui : Juste écouter et tirer une conclusion bébé.

Moi : Mais à quoi bon l’écouter ?

Lui : Tu pourras avoir des réponses à certaines questions que tu te poses forcément.

Moi : Hum, mais je n’ai pas envie.

Lui : Sûre ?

Je ne réponds, je ne sais même plus. C’est trop facile de faire de la peine à quelqu’un et après revenir en mode regrets.

Je suis restée à cogiter pendant que Neal était sur son PC à bosser.

Moi : Je monte chez les parents rapidement.

Lui (me regardant) : Ok.

Je monte et je vais directement m’asseoir à côté de ma belle-mère.

Elle (me regardant) : Pourquoi cette mine ?

Moi : Je suis perdue.

Elle : Pourquoi ? (Baissant le son de la télé)

Moi : Roger m’a appelé aujourd’hui et je ne sais pas quoi faire.

Elle : Qu’est-ce-que ton cœur te dit de faire ?

Moi : D’aller écouter.

Elle : Et raison ?

Moi : Surtout pas, car il m’a fait du mal.

Elle (prenant mes mains) : Tia, concernant ton père, surtout lui, je crois qu’il faut que tu l’écoutes, il est véritablement peiné, du moins c’est l’impression que j’ai. Son acte est condamnable mais tu sais, y’a des rancunes qu’il faut évacuer pour être en paix avec soi-même. Ça ne te coûte rien de l’écouter, ça ne veut pas dire que tu le prendras dans ta vie, non. Ça veut simplement dire que tu auras des réponses à tes questions, que tu enlèveras cette rage contre lui qui te bouffe de l’intérieur.

Moi : Donc si un jour Nadine ou Bernard revient, je dois aussi écouter ?

Elle : Ce n’est pas comparable. Eux, ils sont foncièrement mauvais et ça, je le sais ma fille. Dans la vie, il y’a ceux qui font des erreurs sur l’instant, et il y’a ceux qui ont un fond complètement noir, sans cœur, mauvais. Pour les premiers, il faut au moins les écouter, pour les seconds, les accepter c’est mettre sa vie en danger. Et c’est ce que je pense réellement. Tu sais ma fille, je n’ai jamais connu ma maman, et tu sais pourquoi elle est morte ? Empoisonnée par sa propre mère ! Tout ça parce qu’elle a été naïve en croyant que cette dernière ne lui ferait rien. Mais, elle n’avait pas réalisé que celle-ci était foncièrement mauvaise.

Moi (choquée) : Wow

Elle : Donc, tout ça pour te dire que Nadine, elle est mauvaise jusqu’à l’os, Bernard, toi-même tu sais ! Mais Roger, il a fait une erreur et tu dois au moins l’écouter.

Moi (voix tremblante) : Mais il m’a fait de la peine.

Elle : Je sais chérie, mais écoute le au moins.

J’ai complètement fondu en larmes, c’est toujours ça dans la vie, vous blessez les gens et après, on doit vous écouter, et si on ne le fait pas, ça nous bouffe l’esprit. Quelle chienne de vie.

J’ai posé ma tête sur ses cuisses et je suis restée là à pleurer, en vérité, ce n’est pas moi qui pleurais mais c’était la petite fille en moi qui se souvenait de ce jour où il m’a foutu à la forte.

Elle caressait mes cheveux en me parlant tout doucement, en me réconfortant.

Je suis restée là à ressentir la chaleur et les bonnes paroles d’une mère, une vraie, et non pas les paroles blessantes que celle que DIEU a décidé de me donner me balançait toujours au visage.

À la fin, j’étais apaisée et je ne voulais surtout plus quitter de là car je me sens en sécurité et aimée là !

Elle : Tu veux manger quelque chose ?

Moi (voix cassée) : Non maman

Elle : Hum, Tia je vais quand-même te servir à manger. Bien manger, le début d’une vie heureuse (souriant) lève toi je vais aller te servir.

Elle part en cuisine et elle revient dix minutes plus tard avec un plateau.

Elle s’assoit pour bien surveiller que je mange.

Moi-même quand je mets la première fourchette à la bouche, je souris, c’est délicieux.

Je mange et quand je finis je pars laver les ustensiles en laissant la cuisine propre.

Nala vient nous trouver, on raconte un peu, elle aussi elle veut que j’écoute au moins ce qu’il a à dire.

 

Le week-end j’étais très occupée donc c’est le samedi suivant que j’ai appelé Roger en lui disant qu’on peut se voir.

Il m’a donné rendez vous chez lui en Nzeng, j’ai alors demandé à Neal de me déposer au moins il voit où je pars, au cas où il me fait du mal, Neal saura qui est le responsable et où il habite.

Je suis arrivée devant une belle maison, simple mais jolie à voir.

J’ai cogné et c’est le fameux Pitchou qui m’a ouvert le portail.

Lui (surpris) : Oh bonjour Ya Tatiana

Moi : Bonjour, ton père est là ?

Lui (me souriant) : Oui oui, entre.

J’entre, j’arrive à la terrasse et y’a 2 adolescentes assises.

Pitchou : C’est Ya Tatiana.

Elles (contentes) : Oh ya Tatiana, enfin on te rencontre.

Moi, je ne sais pas comment réagir et pourquoi ils sont si heureux de me voir.

Une : Moi c’est Alida, et j’ai 16 ans.

L’autre : Et moi Nandy, j’ai tout juste 14 ans.

Moi : Euh enchantée, je suis Tatiana !

Alida (souriante) : Tu peux t’asseoir, tu es ici chez toi aussi.

Nandy : Oui oui, vas-y.

Je prends place à la terrasse face à elles et elles me regardent avec des larges sourires.

Nandy se déplace et revient avec une dame.

Nandy: Maman, c’est ya Tatiana.

Elle (souriante) : Oui Nandy, papa m’a dit. (Me regardant) Bonjour Tatiana et bienvenue.

Moi (bouleversée) : Merci

En fait, je ne sais pas comment réagir face à tous ces sourires.

Elle : Moi c’est maman Annick, je suis la femme de ton papa et la maman des 3 têtes que tu vois là.

Moi : Ah d’accord, enchantée.

Elle : Il arrive. Alida et Nandy, servez Tatiana, je sors faire une course rapide. (Me regardant) on aura l’occasion de se voir si je reviens avant ton départ.

Elle va monter dans sa voiture et elle sort.

Alida : Tu bois quoi ?

Moi : Non, ce n’est pas la peine Alida, ça va.

Alida : Sûre ? C’est la première fois qu’on te rencontre, on doit te mettre à l’aise Yaya.

Moi : Non non t’inquiète.

Nandy : D’accord yaya.

Roger (arrivant) : Bonjour Tatiana !

Moi : Bonjour.

Roger (prenant place) : Rentrez dans la maison, j’ai besoin de parler avec votre sœur.

Elles s’exécutent et je reste face à face avec lui.

Sonnerie de message

Neal : Garde ton calme mon bébé ! Cette discussion te fera du bien. Dans la vie, il faut savoir écouter, écouter pour comprendre, non pas écouter pour répondre. Dis tout ce que tu penses, sans agresser, écoute tout ce qu’il te dit en retour aussi.

Je lis le message et je le garde en tête, il me connait si bien, il sait que sans ce recadrage, je peux être très agressive et aller trop loin.

Je range mon téléphone.

Moi : Je t’écoute.

Roger : Bien, tout d’abord je suis content que tu sois venue maman, et ça me touche vraiment que tu aies accepté. Tu sais Tatiana, j’ai fait des erreurs dans ma vie, énormément même, mais ma plus grosse erreur reste de t’avoir perdu. Tous les jours je regrette ce fameux jour où j’ai chassé mon enfant de 8 ans en lui interdisant de prendre quoi que ce soit, tous les jours de ma vie, je regrette maman. Je regrette tellement car à cette époque, je n’ai pensé qu’à moi, je ne comprenais pas que j’étais allé trop loin, je ne pensais pas que mes propos étaient mauvais et surtout je n’arrivais pas à faire la différence entre ta mère et l’enfant qui était né de cette histoire. (Les yeux larmoyants) Tu es mon premier enfant sur cette terre et mon cœur de père saigne quand je parle de toi à Pitchou, Alida et Nandy, mon cœur saigne quand je réalise que j’ai moi-même était le précurseur de ce qui s’est passé. (Respirant) Tout a commencé quand ta mère est tombée enceinte, elle m’avait piégé Tatiana, je n’ai jamais voulu avoir un enfant avec une femme qui me manquait continuellement de respect, qui n’avait aucune tenue, ce n’était pas ainsi que je voyais ma vie et surtout pas avec elle que je voyais ma progéniture. Elle savait que je ne voulais pas, alors pour me retenir, elle m’a piégé en tombant enceinte, comment ? En déchirant les préservatifs et en s’arrangeant à être dans sa période fertile au moment des faits, c’était la seule manière pour elle de tomber enceinte de moi vu que j’y prêtais attention. Et ça, je l’ai très vite su car elle ne s’en est pas caché, j’ai eu beau m’énerver, elle a mené sa grossesse à terme et moi, pourquoi je ne l’ai pas quitté ? J’ai compris assez tard pourquoi. Tu es arrivée au monde, je n’ai pas cherché à tisser des liens avec toi car je te voyais comme le piège qui m’a été tendu, je te voyais comme le lien qui me reliait à vie avec Nadine alors que moi je ne visais pas aussi loin avec elle. Et de plus, le comportement de ta mère n’arrangeait pas les choses. Un homme qui se sent constamment humilié, rabaissé, non respecté, … Il faut être un homme pour comprendre ce que ça fait. Donc je transférais la colère que je lui vouais sur toi, car je voyais son visage en toi. (Respirant) Au début, lors de nos disputes, elle m’insultait et quand je menaçais de la dégager, elle partait dans un fou rire en disant que je n’y arriverai pas et c’est ce qui s’est passé ! J’avais beau avoir la rage, il suffisait qu’elle expose sa nudité pour que je la touche et que j’oublie tout ce que je disais avant. J’étais dans un engrenage, je n’arrivais pas à la foutre hors de la maison avec l’enfant qu’elle avait eu en me piégeant. Je n’arrivais tellement pas à comprendre ce qui m’arrivait que je suis tombé dans l’alcool, j’étais devenu un vrai ivrogne et tout mon argent passait dedans. Nadine constatant qu’elle ne mangeait plus mon argent est rentrée dans un cycle où elle couchait avec d’autres hommes friqués. C’est là qu’elle a commencé à dire que je ne lui apportais rien, rien du tout ! Elle avait des envies qui dépassaient même l’argent que je gagnais sans avoir dilapidé dans l’alcool. Donc j’étais devenu un vaurien, incapable, homme avec petit argent… Bref, son amour de l’argent et de la belle vie s’est clairement affirmé à ce moment-là. Moi de mon côté, je cherchais la solution à mon problème, pourquoi je n’arrivais pas à la dégager malgré tous ses défauts qui me foutaient les boules et son enfant que je n’ai jamais voulu ? Ça a duré des années et lorsque tu étais dans ta septième année, cherché trouvé, je découvre que Nadine me fétiche depuis très longtemps (mes poils se dressent), qu’elle me faisait manger des conneries, je t’épargne les précisions. Je découvre ça grâce à un ami qui m’emmène voir un tradipraticien. Au moment où je le découvre, c’est comme un déclic. Je fais un travail chez ce gars et je vomis pendant des jours et des jours tout ce que j’ai ingurgité. C’est de là que vient ma délivrance et que je réussis à aller au bout de ce que je veux faire en la foutant à la porte avec son enfant, ses défauts, je ne pouvais plus les supporter vu que je n’étais plus endormi, manipulé. Sauf que je décide de ne jamais lui dire ce que j’ai découvert, d’où elle était surprise que je la foute à la porte et elle avait une rage énorme, surement intérieurement, elle se demandait comment j’avais pu réussir cela. Mais, sursaut d’orgueil, elle me traite de tous les noms, me dit que de toutes façons elle n’attendait que ça. Moi sachant la vérité, je lui dis simplement de foutre le camp alors avec son enfant et je verrai la personne qui va accepter une femme aussi remplie de défauts, bonne chance à son futur homme, non pas uniquement à cause des défauts mais aussi à cause du penchant pour les choses bizarres.

 

Je reste bouche bée, sonnée par cette première partie. Il est triste en me faisant son récit.

 

Roger (poursuivant) : Je vous ai mis à la porte et derrière j’ai continué ma vie sans me retourner. J’ai connu Annick, tout l’inverse de ta mère, femme douce et adorable, très vite j’ai désiré un enfant avec elle, on a eu Pitchou, 4 ans plus tard Alida et 2 ans plus tard Nandy. Quand Nandy a eu 8 ans, j’ai connu DIEU dans ma vie et j’ai compris beaucoup de choses, surtout je me devais de parler à Annick de la partie de l’histoire où tu es née et sans hésitation, elle m’a dit « l’enfant n’a rien à y voir, apprends à dissocier la mère et l’enfant. Cet enfant c’est ton sang », ce jour, elle m’a tellement parlé que je me suis mis à réfléchir. Avais-je fait une erreur ? La réponse est venue très vite. Et c’est là que j’ai commencé à être tourmenté, j’ai imaginé mes enfants sans père livrés à eux-mêmes et j’ai commencé à pleurer à genoux dans notre chambre car moi j’avais laissé mon premier enfant livré à elle-même avec une mère que je savais très mauvaise. À cet instant, tu avais 24 ans et j’ai eu très peur, peur de te retrouver à cet âge et que tu me rejettes, ce qui est tout à fait normal. Mais, j’ai cherché Nadine dans la ville et quand j’ai fini par la trouver, j’ai compris très vite qu’elle t’avait aussi abandonné, je m’en suis voulu et j’ai commencé à parler de toi à tes petits frères, du moins parler de ce dont je me souviens par rapport à toi. Leur parler de mon regret, j’ai été honnête et ils m’en voulaient, car ils se disaient que ça aurait été cool pour eux d’avoir une grande sœur qu’ils pourraient fatiguer et qui serait leur confidente, leur avocate face aux parents. (Pleurant) J’ai regretté ma fille snif, je me suis rendu compte de l’ampleur de mon action, j’ai prié DIEU de te protéger et j’ai espéré que tu aies connu une vie de réussite malgré mon abandon. Je t’ai cherché dans Libreville, mais rien, sur les réseaux, rien non plus. Il n’ya que Annick qui sait comment j’étais en fin de journée, démoralisé et espérant désespérément te croiser pour te demander pardon et tout rattraper.

J’ai demandé à Nadine dans un dernier espoir, elle a été comme toujours mauvaise, sans cœur et elle ne m’a rien dit.

J’ai alors tout mis entre les mains de DIEU, en priant qu’il t’emmène à moi. Et ma prière s’est réalisée quand je t’ai vu franchir ce portail. J’ai cru que mon cœur allait s’arrêter, que je rêvais, je voyais ma fille devant moi. (craquant complètement) je suis désolé ma fille, pardonne moi, pardonne moi, je regrette tous les jours de ma vie, (tombant à genoux) je n’ai pas honte de m’agenouiller devant toi mon enfant, car je n’ai aucun orgueil, je suis fautif maman, je suis fautif sur toute la ligne, je ne te mérite même pas tu as raison, mais laisse moi une chance ma fille, laisse-moi une chance de me rattraper, laisse-moi une chance d’etre ce que j’aurai dû etre depuis longtemps.

Moi je suis complètement en larmes, je pleure toutes les larmes de mon corps.

Moi : j’ai souffert de ta démission, tu aurais pu et aurais dû me protéger de Nadine, tu savais qu’elle était mauvaise mais tu m’as laissé avec elle. À cause de toi, j’ai été livrée à moi-même, j’ai connu un beau-père sans vergogne, j’ai dû me battre seule. Pourquoi tu m’as fait ça ? Pourquoi tu as été lâche ? Pourquoi tu as reporté ton dégout sur moi ? Avais-je demandé à venir au monde ? snif tu as participé à ma vie de malheur…

Lui : Je suis désolé ma fille, je suis complètement désolé car oui à cause de moi, tu as souffert. Pardonne-moi, pardonne-moi.

Je pleure, il pleure à genoux devant moi.

Je suis meurtrie, jusqu’au bout, Nadine aura été la cause de mon malheur, mais ça ne le dédouane pas, il aurait dû réagir autrement face à moi, donc ça le rend responsable aussi.

Quand je trouve que c’est trop pour moi, j’appelle Neal pour venir me prendre,

Roger (yeux enflés) : Penses y s’il te plait. Pardonne-moi.

Je me lève et je sors de chez lui.

Je trouve Neal adossé à la portière et je tombe dans ses bras en éclatant en sanglots.

Neal : Chut chut, ça va aller Tia.

Moi : Pourquoi il m’a fait ça Neal ? Pourquoi ?

Il ne me répond pas et se contente de me calmer puis me faire monter dans le véhicule, je m’allonge à l’arrière et il conduit jusqu’à la maison.

Je me dirige tout droit vers maman AJ qui est assise au jardin sur un transat, je m’effondre totalement dans ses bras. Je pleure comme un enfant de 8 ans aurait pu le faire dans les bras de sa maman.

Elle me calme et je finis par tout leur expliquer à Neal et elle, bien sûr ça se termine en larmes et je vois mon homme verser des larmes en voyant l’ampleur de ma peine.

 

Cette nuit-là était vraiment remplie d’émotions pour moi, c’était difficile.

À tel point que j’ai été autorisée par maman AJ à prendre une semaine loin de tout à la villa, pour me retrouver avec moi-même.

J’y suis allée et les deux derniers jours, Neal est venu me trouver, j’avais besoin de lui et il était là comme toujours.

Je suis sortie de là le cœur apaisé et mon homme me soutenant en tout et pour tout.

 

***Novembre

 

Neal (prenant ma main) : On le fait ?

Moi (soufflant) : Oui, je suis prête.

Je cogne au portail et c’est Alida qui m’ouvre.

Alida (surprise) : Ya Tatiana (souriante), bonjour. Bonjour Monsieur, entrez.

Neal : Bonjour jeune fille.

Moi : Bonjour Alida.

Elle nous conduit cette fois jusqu’au salon en disant qu’elle va appeler Roger et Annick.

Roger (surpris) : Bonjour Tatiana, bonjour jeune homme.

Ils se saluent en se cognant les têtes.

Annick : Oh ma fille, bonne arrivée. Bonjour à vous.

Nous : Bonjour.

Elle revient 5 minutes après avec de l’eau, des jus et de quoi grignoter.

Moi : Bien, je suis ici pour une seule chose. Ça n’a pas été facile pour moi, je vous l’avoue mais après cette discussion, j’ai pris du recul et j’ai décidé de t’accorder mon pardon Roger.

Lui (content) : Merci ma fille, mille merci, que DIEU te bénisse.

Annick (pleurant presque) : Je rends grâce à DIEU car il a apaisé ton cœur, mon mari a fait une erreur grave et je suis heureuse et reconnaissante que tu lui pardonnes cela, merci ma fille, merci, infiniment merci.

Moi : Mais je ne vais plus accepter une autre erreur Roger, je te pardonne une fois, pas deux. Je te donne une chance, pas deux. Et c’est de tout mon cœur que je le fais alors pour une fois, ne me déçois pas s’il te plaît.

Lui : Je serai à la hauteur ma fille, je te promets. Merci maman, merci.

Après tous ces mercis à n’en plus finir

Moi : Je vous présente mon homme, l’homme le plus bon que je n’ai jamais connu, celui qui a totalement changé ma vie et ma vision des hommes, je vous présente Neal, (émue)mon Neal, l’amour de ma vie et surtout mon futur mari. Neal, je te présente Roger, mon père et Annick sa femme.

Neal : Enchanté M & Mme

Annick : Enchantée mon fils

Roger : Enchanté jeune homme et merci d’avoir autant apporté à ma fille. Merci merci

Neal (joyeux) : Je vous en prie. Elle aussi m’a apporté beaucoup et il me tient à cœur de faire d’elle la femme la plus heureuse au monde.

Roger : Ainsi soit-il et que le seigneur soit toujours à vos cotés car le mariage dans lequel vous vous apprêtez à rentrer n’est pas chose facile les enfants.

On discute avec eux et on apprend à se connaitre. Je leur en dis un peu plus sur moi, mais en survolant certains détails que j’estime relever de ma vie privée.

On reste deux heures et ensuite on décide de partir.

Alida : Ya Tatiana, tu peux nous laisser ton numéro.

Neal me regarde en mode « vas-y »

Moi : C’est le 0426….

Elle : Ok super, merci. Rentrez bien !

Neal : Merci.

Pitchou (arrivant) : Oh la grande, bonsoir ! Bonsoir le grand, vous êtes sur le départ ?

Moi : Oui oui ! Pitchou, je te présente Neal mon fiancé et inversement.

Neal : Enchanté (serrant sa main)

Lui : Mais vous pouvez m’appeler Anthony, c’est mon vrai prénom.

Nous : Ok d’accord.

Lui : Et désolé pour l’absence, j’étais au foot mais on se voit prochainement.

Nous : Ok d’accord. Bon, on est parti.

Lui : Ok d’accord, rentrez bien.

 

On rentre à la maison et à vrai dire, j’ai le sourire tout le long du trajet, ça fait du bien d’être apaisée et ça me fait surtout bizarre d’avoir les gens qui m’appellent « Yaya ».

 

Note de Laya : « Le pardon est une puissance qui libère, encore faudrait-il qu’il soit mérité ».

Bref, Tia la grande sœur (rire), bonjour !

Tatiana : Une âme so...