Chapitre 35: L’autre pièce du puzzle...mais hélas

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 35:  L'autre pièce  du puzzle... Mais hélas ! 


Je coupai l'appel sans dire mot, puis je descendis de la voiture, si Martial était Jeremy ce qui me semblait d'ailleurs impossible, alors ça veut dire que dès le début quand je lui avais fais le message il le savait ? Puis qu'il connaît mon numéro. Je me dirigeai vers lui qui naturellement recomposait le numéro, mon numéro, mon téléphone vibrait dans mon sac. Non mais ce garçon m'énervait, à quoi jouait t-il pourquoi ne m'avoir pas dit depuis. Lorsque j'arrivai devant lui, je pouvais sentir qu'il avait l'air embêté à un point où il ne me voyait même pas arriver:


- Bonjour Martial ! 


Il quitta enfin l'écran de son téléphone des yeux pour lever cette fois ci ses yeux vers moi, il avait l'air étonné du regard, surpris de me voir :


- Mlle Itoua ! Bah dis donc tu profites bien de la vie hein ! 


- Hum hum, si tu le dis ! 


- Bah tu es très belle en tout cas, ça montre que tu profites bien. Tu n'as pas encore trouvé du boulot ? 


Il avait l'air préoccupé pendant qu'on parlait, il se remit à tripoter son téléphone, puis le plaça contre son oreille et continuait à me parler:


- Excuse moi Johanna, en fait j'appelle une amie à ma maman. J'ai rendez vous avec elle ce matin mais nous avons été coupé tout à l'heure et là la dame ne décroche pas.


Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, c'est clair que la façon dont il était inquiet montrait que même lui, ne savait pas que c'était moi son rendez vous de 10h. Pendant ce temps, mon téléphone vibrait dans ma petite sacoche, amusée je sortis mon téléphone puis j'appuyai sur ok.


- Excuse moi Johanna, je parle au téléphone je reviens 


Il le disait en s'éloignant de deux pas, avec son téléphone contre l'oreille:


- Allô Madame ? 


Moi juste derrière lui:


- Oui monsieur 


Il se retourna, il était dépassé, dépassé n'était pas le mot qui convenait pour décrire le regard qu'il me lança en se retournant :


- Mais attends c'est toi que j'appelle, c'est bien toi qui vient de répondre ? Attend je suis perdu là ! 


Il parlait sans même couper l'appel mais seulement il avait enlevé le téléphone contre son oreille, il parlait en s'adressant directement à moi


- Kiékiékiékié (j'eclatai de rire)  coupe l'appel, tu perds tes unités pour rien


- Ah ouais mince ! C'est vrai. 


Il coupa alors l'appel. On se mit à rire tous les deux à essayer de comprendre comment c'était possible. Martial me fit comprendre qu'il avait deux numéros et celui que maman Nathalie m'avait remis c'est un numéro qu'il utilise pour le compte de l'église. Pour recevoir les appels liés à son ministère alors il n'a pas whatsapp sur ce numéro et d'ailleurs il n'a pas enregistré mon numéro dans ce téléphone. Et moi de mon côté je l'expliquais pourquoi j'avais mis du temps avant de le contacter:


- Donc voilà là où j'ai passé mes fêtes de fin d'années c'était en tout cas plein d'émotion ce mariage. 


- Comme ça tu veux devenir chef d'entreprise ? Tu sais c'est un vrai parcours hein, il faut être endurante car les débuts ne sont pas toujours faciles.


- Je suis préparée et je pense que je suis prête. Bah on rentre dans le resto ? On ne va tout de même pas rester là debout. 


- Je te propose qu'on commence à travailler sur ton projet des aujourd'hui, le resto ne sera pas une bonne option. En fait j'avais choisi le resto pour d'abord prendre le temps de connaître la dame avant de nous lancer dans la partie pratique du projet. Comme maman Nathalie m'avait dit que c'était quelqu'un qui lui était cher, alors j'avais voulu d'abord sympathiser avec la personne pour mieux prendre à coeur son projet. D'où le resto pour papoter


- Alors tu proposes quoi ? 


- On va chez moi ! Mais d'abord on prend des emportés 


J'hésitais avant de répondre, Martial vit tout de suite mon hésitation alors il rajouta :


- Je suis un serviteur de Dieu, je ne te ferais pas du tort, sents toi en sécurité de venir chez moi 


- Kiékiékiékié Martial tu es grave, même si tu n'étais pas un serviteur de Dieu. Je ne peux pas m'imaginer que tu me fasse du tort, tu es tout d'abord mon ami je te signale. 


- Mais pourquoi cette hésitation alors ? 


- Carine, je ne sais pas si ta Carine va apprécier 


- T'as peur de Carine ?  Kiékiékiékié je suis à terre toi Johanna craindre quelqu'un ?  Ça ne te ressemble pas 


- Ah bon, je donne l'air de quoi à tes yeux


- Une femme forte qui est prête à affronter des épreuves tête haute. Mais surtout une femme qui a appris à s'appuyer sur Dieu en tout temps voilà ce que je vois chaque fois que tu es en face de moi. Mais bon ne t'inquiète pas pour Carine, elle sait que je ne peux pas tromper une fille non pas parce que je suis l'homme parfait mais surtout parce que j'estime trop ma relation avec Dieu. Si je trouve que je ne peux plus rester avec elle je lui dis mais de là la tromper je ne pense pas que j'ai du temps pour ça. 


- Huuuuum pasta ! 


- T'es folle Johanna ! En fait Carine est à Dubaï depuis une semaine, elle rentre en fin de semaine. Et on ne vit pas encore ensemble hein. Je suis un homme de Dieu Je ne fornique pas. 


- Ahahahahah j'ai du mal à concilier homme de Dieu et toi. 


- Kiékiékiékié oko messana n'a ngo ( Tu t'y habituera il avait parlé en lingala) 


Après avoir fait des emportés, Martial rejoignit sa voiture et je fis pareille, il roulait juste devant moi et je le suivais jusqu'à ce qu'il gare devant une parcelle avec un portail noir. Il y avait une dame devant le portail. Le temps que je garai ma voiture, Martial était déjà descendu, les emportés à la main, il cosait avec la dame. Je descendis de ma voiture et avançai vers eux. 


- Maman Sophie, voici Johanna une de mes amies. Johanna ça c'est ma maman, en fait la femme de mon logeur mais c'est souvent elle qui prépare pour moi.


- Enchantée ma fille. Bienvenue chez nous hein ! 


La dame était très souriante et accueillante 


- Merci maman ! 


Puis elle s'adressa à Martial :


- Pasteur Jeremy, je fais un tour à l'hôpital chez la nièce de ma copine là


- Quoi elle n'est toujours pas sorti ? 


- Non, sa tension avait encore monté. Ah laisse la dernière fois j'allais venir t'expliquer ça, apparemment vous étiez en prière chez toi là bas. J'entendais juste des voix chanter tu n'étais pas seul. 


- Ah oui je vois.


La maison de Martial était modeste mais elle ne manquait pas de classe. Un petit salon où tout était bien ordonné. Pour rejoindre le salon, nous étions entrés par la cuisine. La porte centrale qui communiquait avec la véranda était fermée.Avec Martial je me sentais à l'aise et je le considérais déjà comme mon ami depuis. Alors,  tout naturellement, je déposa ma petite sacoche dans l'un des fauteuils, pendant ce temps Martial se dirigea vers le couloir qui conduisait certainement vers sa chambre.


- Johanna, je reviens je me change. Met toi à l'aise, il y a des assiettes dans les placards de la cuisine.


- OK pasteur Jeremy 


Il se retourna et éclata de rire:


- Non Mlle Itoua arrête ça s'il te plaît. 


- Bah quoi, c'est bien comme ça qu'on t'appelle non ! 


Je pris les emportés qu'on avait fait au cactus, je nous servi dans des assiettes. La cuisine de Martial était trop propre, on aurait dit qu'une femme faisait le ménage pour lui. Après avoir mangé, on s'installa du côté de la cuisine où il y avait une table, Martial reparti dans sa chambre prendre son ordinateur portable. Pendant ce temps je ne pouvais pas résister à l'envie de toucher un mot à Yazie. Je pris mon téléphone je fis rapidement un message à Yasmine :


- <<Yazie, tu ne devineras pas ce que j'ai appris ce matin>>


- << Aka tu veux ma mort ou quoi tu sais bien que je ne supporte pas les avant goûts, dis déjà Oh ! >>


Je m'apretais à répondre quand Martial fit son apparition, avec son lap top entre les mains.


- C'est toi qui va prendre les notes hein Mlle Itoua 


Il le disait en plaçant le lap top en face de moi, sur la table.


- Au fait Martial qui fait le ménage pour toi ? 


- Maman Sophie, mais aussi parfois l'une de ses filles, donc ma soeur.


- Maman Sophie c'est bien la femme de ton logeur ? 


- Oui mais aussi l'une de mes brebis de l'église. Bon si tu veux toute la famille prie chez nous à l'église. 


- Hum je n'arrive pas à t'imaginer en pasteur. 


- Ah ah ah ah ah. Mais moi je te vois bien en chef d'entreprise, tu as le profil idéal pour l'être


- Venant de toi je suis flatté, maman Nathalie m'a dit que tu as une grande boîte de consulting. Comment tu faisais pour le garder pour toi même. Je veux dire pourquoi ne nous avoir rien dit au boulot ? 


- Mr Rémi ainsi que Brice savaient. Brice prie même avec nous à l'église.


- T'es sérieux ?  


- Ouais c'est mon frère en christ et aussi mon fils puis que je suis son pasteur. En fait je l'avais invité une fois et depuis il vient. C'est vrai qu'il est encore novice dans la foi mais petit à petit il s'imprégne des choses de Dieu. 


- Et pourquoi tu aimais tant critiquer les pasteurs alors que toi même tu en es un ? 


- Parce que ça me frustre de voir combien des hommes utilisent le nom de Dieu pour des fins qui n'ont rien à avoir avec Dieu. Tout ce que je te disais sur les pasteurs restent encore valable en effet. Ce n'est pas parce que je suis pasteur que je vais le changer. Je suis pasteur depuis l'âge de 25 ans. J'ai reçu Christ comme seigneur et sauveur depuis que j'ai 12 ans. Ce fut un dimanche matin à l'école du dimanche après avoir fait le cours sur le salut, je m'étais rendu compte qu'il me fallait à tout prix vivre ma vie avec le Seigneur.


- Et maman Nathalie comment est t-elle entrée dans ta vie ? 


- Je suis allé à Kin après mon bac j'avais 19 ans. Je n'avais pas eu de place au campus alors je suis allé loué dans une parcelle, chez maman Nathalie et son mari. Je louais une petite chambre à l'extérieur. Par la même occasion, j'ai commencé à communier dans leur église. Petit à petit nos liens se sont serrés. Une année après je perds ma mère, alors que j'étais déjà orphelin de père. J'étais désorienté, je n'avais plus personne pour assurer mes frais universitaires, je décide de rentrer quand le mari de maman Nathalie me propose de rester. 


Je le regardais avec tellement d'admiration, je savais dès le départ que Martial avait quelque chose qui m'attirait c'était Dieu. C'était ce qu'il avait qui le rendait si différent.


- Mais cette fois ci je ne vivais plus à l'extérieur puis que je ne pouvais plus payer mon loyer. Mais j'avais rejoint l'une des chambres à l'intérieur. Maman Nathalie est je dirais ma maman. J'ai beaucoup de femme que j'appelle maman mais elle c'est celle que je vois comme ma mère biologique si tu veux. J'ai reçu l'appel au ministère quand j'avais eu mes 23 ans pendant une retraite de la jeunesse. 2 ans plus tard j'étais ordonné pasteur de notre communauté mais pasteur collaborateur. Et là dans quelques jours je serais ordonné pasteur principal de notre 1ere église de pointe noire. Et toi raconte moi comment t'as rencontré ma maman. 


Je me mis à le raconter, le pc restait ouvert en face de nous, mais on avait l'air très concentré sur notre conversation qu'on avait oublié l'instant d'un moment le ce pourquoi nous étions là. 


Puis Martial prit l'initiative selon lequel il fallait qu'on bosse deux heures d'affilées sans parler d'autre chose puis on fait une pause de 15 minutes pour reparler d'autre chose. Cette idée me fit tellement rire que j'eclatais juste de rire:


- Kiékiékiékié kiékiékiékié t'es trop grave quoi 


- Non sérieux à cette allure. On va traîner sans faire avancer  le travail. En plus à partir de maintenant tu m'appelle coach, pour que tu prennes plus au sérieux ce que je vais te dire 


- Kiékiékiékié je préfère Pasteur Jeremy 


- Non arrête ça !  Je refuse 


- Oh mais pourquoi ? Bon OK coach.


Ce sentiment où tu pouvais rester avec une personne sans t'ennuyer une seule minute. Ce genre de sentiment où tu avais envie de connaître plus encore sur la personne. Ce sentiment où tu avais envie de lui confier tes problèmes. Ce sentiment où tu avais l'impression de devenir très confiante rien qu'à l'idée de savoir que vous étiez une équipe. Ce sentiment où tu savais et tu sentais que vous avez les mêmes aspirations, vous êtes tellement pareils tout en restant chacun à sa façon ce qu'il est. Comment était ce possible que je me sente toujours complétée par une personne que je savais pourtant que nous étions différent. Nous chamailler était devenu normal, ça faisait partie désormais de la routine. Si je pouvais résumer ce que je vivais Je dirais que j'avais enfin trouvé l'autre bout du puzzle. Ce qui manquait chez moi était chez lui. Voilà ce que ces 3 mois passés à se voir régulièrement avec Martial avaient produits.


Carine ne m'apreciait pas c'est clair ! Elle ne souriait jamais avec moi. Je faisais des efforts de mon côté pour lui sourire et je respectais leur relation.


Tout était enfin prêt pour le lancement officiel de Rehoboth consulting, je devais tout à Martial ! Il avait été présent dans les moindres détails. Il y avait eu des jours où j'étais fatiguée et j'avais comme l'impression que je n'y arriverais pas, mais il avait fait la partie du travail que je n'arrivais pas à faire jusqu'à ce que je m'étais remise. Ces ainsi que ces 3 mois je m'étais beaucoup rapprochée de Martial mais surtout beaucoup appuyée sur lui. Et ce matin en me réveillant j'étais triste, maintenant que mon entreprise allait lancé, il n y aura plus de raison pour qu'on se voye tous les jours comme il en avait été ces 3 derniers mois. J'avais étouffé mes sentiments mais j'étais maintenant confrontée à la réalité: Je suis bel et bien amoureuse de Martial, mon Dieu qu'est ce qui m'arrive ?

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