CHAPITRE 35: SORTIR AVEC MARWANE ?

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 35 : SORTIR AVEC MARWANE ?

**LOYD MBAZOGHO**

Je suis en route pour le 9 chez mes parents, le culte est fini il y a une heure et j’ai été retenu d’abord par le pasteur Lilian qui m’a demandé si récemment j’étais à Lambaréné et ensuite par le frère Jaurès pour me parler de Janaï, enfin de son enfant. Il m’a demandé si j’étais au courant du fait qu’elle était mère d’un petit garçon d’à peu près 4 ans et si surtout j’étais le père de ce dernier.

Moi : Qui t’a dit que Janaï a un enfant ?

Jaurès : Elle-même, elle était chez moi vendredi avec lui et m’a dit que c’était son fils.

Moi : (Intrigué) Pourquoi l’a-t-elle fait ?

Jaurès : Fais quoi ?

Moi : Pourquoi te l’a-t-elle dit ?

Je suis conscient qu’après avoir soigneusement gardé cette information secrète durant autant d’années, elle ne se serait pas levée un matin et serait allée se confier sur l’existence de cet enfant s’il n’y a rien derrière.

Jaurès : Elle avait besoin de mon aide afin que je l’héberge quelques jours et comme elle était avec le petit, elle m’a confié que c’était le sien.

Moi : Je vois. Et pour tes questions, oui je savais qu’elle était mère et non, il n’est pas de moi.

Jaurès : Si ce n’est pas toi alors c’est qui ?

Moi : Je pense qu’elle est elle-même la mieux placée pour répondre à cette question. Tout ce que je peux te dire c’est que je n’en suis pas l’auteur, je ne suis jamais arrivé jusqu’à ce niveau avec elle donc.

Jaurès : Je vois. 

Moi : S’il n’y a pas d’autres soucis, je vais y aller car je suis attendu ailleurs.

Jaurès : J’ai une dernière question.

Moi : Je t’écoute.

Jaurès : Pourquoi n’avoir rien dit à tout le monde sur sa condition ?

Moi : Parce qu’il ne me revenait pas à moi de le faire. 

Jaurès : Je vois. C’est bon, tu peux y aller. 

On s’est dit au revoir et j’ai continué ma route. J’arrive à la maison et je gare hors du portail, derrière la voiture de ya Leslie que je trouve sur place. Je descends et je vais sonner. C’est Clément qui m’ouvre comme d’habitude et je le salue à nouveau avant qu’il ne m’apprenne que les autres étaient au salon. J’y vais donc et je trouve uniquement mes frères et sœurs sans leur conjoints ainsi que mes parents. Ils me regardent tous étrangement, comme si j’avais un truc bizarre sur le corps.

Moi : (M’asseyant ) Qu’est-ce qui se passe ?

 Papa : (Voix grave) Je vais te poser des questions et je te demande de nous répondre clairement.

Moi : (Intrigué) Euh, je ne comprends pas.

Papa : Tu vas comprendre. Ta mère a déjà évoqué ce fait ici comme la blague mais aujourd’hui tout porte à croire que c’est une histoire sérieuse.

Moi : (Silence) 

Papa : Depuis que tu es né tu as déjà eu à coucher avec une femme ?

Moi : (Arquant un sourcil) Pardon ?

 Papa : Tu as déjà eu à coucher avec une femme ?

Moi : C’est quoi cette question ?

Ya Leslie : Mais répond seulement, ça te coûte quoi de dire oui ou non pour une question aussi simple ?

Moi : Ça me coûte que je ne comprends pas pourquoi vous vous associez jusqu’à faire une réunion pour venir me demander si j’ai déjà couché une femme. C’est quoi ce genre de question ? 

Ya Léandre : Apparemment c’est la vérité.

Lauria : Je vous l’ai bien dit.

Moi : Quelle vérité ?

Ya Ludovic : Que tu as une relation avec Marwane.

Moi : (Choqué) Quoi ? Que j’ai quoi ?

 Ya Leslie : Tu sors avec Marwane.

Malgré moi je me suis mis à rire mais d’un rire sans joie avant de me lever pour me diriger vers la porte.

Papa : Mais où vas-tu ?

Moi : Je rentre chez moi.

Papa : Est-ce qu’on a fini de parler ? 

Moi : (Me retournant de façon brusque) Parler de quoi au juste ? Du fait que vous vous asseyez pour dire des choses aussi ridicules ? Que je sors avec Marwane, sérieusement ? 

Ya Leslie : Maintenant tu cries pourquoi ?

Moi : (Élevant encore plus la voix) Et je ne peux pas crier pourquoi quand vous me faites asseoir pour me demander des choses qui n’ont pas de sens ? Je vais sortir avec Marwane parce que je suis fou ? 

Lauria : Pourtant vous êtes toujours collés et jamais on ne t’a vu avec des filles.

Moi : Et d’après vous ça suffit pour m’accuser de sortir avec lui ?

Maman : On sait tous que l’enfant de Clotaire aime les hommes et

Moi : Et c’est mon frère, ou je n’ai pas le droit de traîner avec mon frère ?

Ya Leslie : Son cas est exceptionnel.

Moi : (Déçu) Toi plus que tout le monde ya Leslie Tu me déçois. Tu étais la première à lui dire que son passé ne comptait pas et aujourd’hui tu as le courage de t’arrêter là pour dire que son cas est exceptionnel ? Que maman le fasse encore oui mais toi, je suis déçu et je comprends pourquoi Marwane disait que peu importe ce qu’il ferait sa famille le verrait toujours de la même façon et qu’il préférait vivre avec des étrangers que proches des siens. Aujourd’hui je partage son avis et c’est sans aucun doute la raison pour laquelle j’ai préféré vivre loin de ce pays ces dernières années, je me rends compte que je n’aurais jamais dû revenir car loin je suis de vous et mieux je me porte. Parce que s’il faut venir me faire dire que je sors avec mon frère parce que je suis proche de lui, je ne sais pas ce que demain me réserve. Pourtant j’ai vécu ici proche de ya Leslie ou de Lauria mais jamais on a dit que je sortais avec elles pour autant mais s’agissant de Marwane alors là oui. Qu’il soit un homme ne vous a même pas paru bizarre. Bien-sûr que oui je sors avec lui comme je n’ai pas de femme, c’est que j’aime les hommes.

Lauria : Princy vous a entendu hier chez ya Leslie.

Moi : Alors c’est lui qui t’a dit cela ? Ok, je vais directement aller discuter avec lui. 

Ya Ludovic : Pas la peine d’aller trouver Princy, on peut régler cette histoire ici.

Je suis sorti de la maison sans écouter leurs interpellations. Je sais de source sûre que Princy est chez Paul avec tous les autres car ils disaient qu’ils y allaient après l’église. C’est donc là-bas que je me rends. J’ai grimpé dans ma voiture et je suis parti les trouver, il y avait à peu près toute la clique d’Arsène y compris Benjamin, son frère et son ami. 

Moi : (Visage fermé) Bonsoir.

Eux : Bonsoir.

Arsène : (Regardant mon visage) Il y a un problème ?

Moi : Princy va me le dire. 

Au même moment, Lauria, ya Leslie et ya Léandre sont rentrés dans la concession et nous ont rejoints.

Ya Leslie : Loyd rentrons.

Princy : Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : C’est toi qui a dit à ta femme que je suis homosexuel et que je sors avec Marwane ?

Il y a eu un grand étonnement sur les visages des autres.

Princy : (Après un moment) Je n’ai jamais dit une telle chose. Du moins je ne l’ai pas affirmé. J’ai dit à Lauria que j’ai surpris une conversation entre vous deux assez étrange dans laquelle tu lui disais que votre relation devrait être révélée quand vous l’aurez décidé et pas comme ça.

Moi : Et tu as automatiquement conclu que nous sortions tous les deux ensemble ?

Princy : J’ai dit qu’il se pourrait que ce soit le cas.

Moi : (Regardant au sol en poussant un rire de gorge) Hum. (Le fixant à nouveau dans les yeux) J’ai vécu presque 3 ans dans ta maison Princy et il y a des jours où quand vous étiez en problèmes Lauria venait dormir avec moi dans ma chambre, as-tu une seule fois pensé que je couchais avec elle ces fois là ?

Princy : Non. 

Moi : Et pourquoi donc ?

 Princy : Parce que c’est ta sœur.

Moi : Et Marwane ne l’est pas ?

Princy : (Silence)

Moi : Hier nous t’avons demandé Marwane et moi s’il y avait un problème à cause de la façon dont tu nous regardais et tu as dit non, tu t’en vas ensuite dire à ta femme que tu penses que je sors avec lui parce que tu as mal entendu une conversation ? 

Princy : Je suis désolé.

Moi : Je suis plus désolé que toi Princy, je te l’assure et c’est la considération et le respect que j’ai pour toi qui m’obligent actuellement à ne pas te dire le fond de ma pensée. 

Arsène : C’est un malentendu Loyd.

Moi : Le malentendu Arsène et la plus grosse déception est que nous vivons dans une famille d’hypocrites qui font semblant de prendre des nouvelles de Marwane mais qui dans le fond ont une idée bien arrêtée de ce dernier alors que nous tous ici savons les circonstances pour lesquelles il menait la vie qu’il avait avant. Parce que si j’entends des absurdités pareilles c’est à cause de son passé pour lequel il a été délivré et soigné, j’aurais traîné avec quelqu’un d’autre que cela n’aurait jamais eu lieu. 

Eux : (Silence)

Moi : Je préfère m’arrêter là au risque de dire une chose que je vais regretter.

Je me suis retourné pour prendre la sortie.

Arsène : Loyd attend. 

Moi : (Sans m’arrêter) Non merci. 

J’ai dépassé les trois autres qui étaient plantées là et j’ai atteint le portail. Je suis parti de là et je me suis rendu à la maison en claquant toutes les portes. Je me suis laissé tomber sur le canapé avant de soutenir ma tête avec mes mains tout en respirant fortement les yeux fermés pour essayer d’évacuer la colère que je ressens. J’en ai marre de toutes ces conneries…

**ARSÈNE MFOULA**

Loyd vient de s’en aller visiblement en colère et nous sommes tous restés dans un silence lourd. J’ai regardé ses sœurs avant de le faire avec Princy parce que je ne comprends pas cette histoire d’homosexualité qu’on veut lui attribuer et de plus avec Marwane qui visiblement a beaucoup changé ces 4 dernières années, sur le plan physique comme sur ses manières. Aujourd’hui, malgré quelques petits gestes, si on ne te dit pas tu ne peux pas savoir qu’il a été homosexuel par le passé. Comme si cela ne suffisait pas, ils sont frères alors quelle idée ?

 Princy : (Visiblement mal à l’aise ) Je vous assure que je ne voulais pas penser à mal de lui sauf qu’il y avait déjà tous ces soupçons que Lauria m’avait dit avoir sur lui et dont elle parlait souvent avec Leslie et maman, du coup lorsque j’ai surpris cette conversation je me suis dit que cela pouvait être vrai.

Moi : C’est fort et très vexant ce que vous avez dit sur lui.

Fresnel : Je ne comprends pas. Il a une petite amie non ?

Moi : Oui.

Fresnel : Alors ?

Moi : (Regardant Leslie) Je ne sais pas d’où ces soupçons sortent. 

Damien : Une chose est sûre, il est vraiment fâché.

Fresnel : Il y a de quoi, c’est grave ce qu’on dit sur lui. 

Alvine : (Souriant) Ce qui me plaît dans cette affaire c’est que le petit Loyd a bien grandi, il sait toner hein. J’ai même cru qu’il devait frapper Princy.

Nous nous sommes mis à rire malgré nous et cela a plus ou moins détendu l’atmosphère même si certaines personnes ne parlaient plus. On a passé 2h de plus là avant de rentrer à la maison. J’ai dit à Princy que je parlerai avec Loyd afin qu’ils puissent dissiper le mal entendu et régler cette affaire. Nous rentrons dans la maison et madame veut prendre les marches d’escalier.

Moi : Oh madame, revient là.

Leslie : MFOULA je suis fatiguée.

Moi : Tu ne l’es pas alors reviens.

Elle tire les pieds et me suis dans le salon privé.

Moi : C’est toi qui a commencé cette histoire de relation entre Loyd et Marwane ?

Leslie : (Silence)

Moi : Tu n’es vraiment pas croyable Leslie. En fait la tranquillité d’esprit, la paix et l’harmonie te dérangent au point que tu veuilles toujours chercher la petite bête c’est ça ?

 Leslie : Je n’étais pas la seule à penser ainsi. On se questionnait juste sur le mode de vie de Loyd et la raison pour laquelle depuis là il n’officialisait pas sa relation pour pouvoir se marier.

Moi : Et votre questionnement vous a conduit à conclure qu’il sortait avec son petit frère ?

Leslie : Ils étaient tout le temps ensemble, ils voyageaient ensemble et avec le passé de Marwane on a cru que oui.

Moi : Excuse moi de te poser la question mais tu es sûre que ton cerveau là fonctionne normalement ?

 Leslie : (Silence)

Moi : Vraiment excuse moi de te questionner ainsi mais c’est juste que parfois ton niveau de réflexion est tellement bas que je m’étonne souvent de la qualité de réflexion que tu développes. Voici ce Loyd là que vous avez tellement acculé par le passé au point de l’inciter à quitter le pays pendant 4 ans pour cette histoire de femme et il revient, vous remettez le couvercle ? Et là vous allez plus loin au point de l’accuser d’avoir une relation homosexuel avec son propre frère sous prétexte que vous ne comprenez pas pourquoi il ne veut pas rendre sa relation officielle ?

 Leslie : (Silence)

Moi : On va même laisser Loyd de côté pour parler de Marwane. Voilà ce pauvre garçon que les sorciers de ta famille ont pris pour détruire sa vie et le détruire en le travestissant dès le berceau et qui aujourd’hui lutte de toutes ses forces comme il peut pour se reconstruire avec l’aide de son frère de qui il tente de s’inspirer afin de trouver sa propre voie mais que vous avez décidé de diaboliser en insinuant qu’il puisse contaminer Loyd à cause de leur proximité. Vous trouvez ça juste pour lui de le réduire à ça ? Après tout ce que cet enfant a eu à traverser dans sa vie ? C’est juste Leslie ? 

Elle me regarde et coule des larmes.

Moi : À un moment donné il faut arrêter avec l’hypocrisie et c’est Loyd qui a raison, loin ces deux garçons se tiennent de vous et mieux ils se portent car pour peu qu’ils soient revenus, voici le genre de réflexion que leur propre famille leur sert et c’est vraiment dommage, surtout pour toi. J’espère juste pour vous que vous n’allez pas diviser votre famille avec vos bêtises.  

Je me suis levé et je suis allé à la chambre. Je me suis changé et j’ai fait un tour à la douche. À mon retour, Leslie était allongée sur le lit et pleurait toujours. Je suis sorti et je suis allé m’asseoir à la terrasse où Lucrèce est venue me rejoindre, elle était à la maison avec les enfants après l’église. 

Lucrèce : Il y a un problème papa ?

Moi : Non chérie, juste des histoires comme d’habitude entre ta mère et ses frères. (Regardant comme elle était vêtue) Tu vas quelque part ?

Lucrèce : Oui. Je vais chez tantine Lucia.

Moi : Ok. Où sont tes frères, je ne les ai pas entendus.

Lucrèce : Les 4 derniers dorment, les jumeaux sont dans leur chambre.

Moi : Ok. Tu vas dormir chez ta tante ?.

 Lucrèce : En principe non mais s’il y a un changement de programme, j’appellerai.

Moi : Ok. Sois prudente au volant.

Lucrèce : D’accord papa.

Elle est venu me faire un câlin et est partie. Je l’ai regardée marcher jusqu’à sa voiture un sourire sur les lèvres en pensant que très certainement quelqu’un viendra se présenter bientôt pour elle vu la façon dont elle avait bien grandi. C’est déjà une très belle femme et si j’en crois les dires de sa mère, il y a quelqu’un en vue, j’attends donc patiemment qu’elle décide de nous le présenter…

**LOYD MBAZOGHO**

J’ouvre les yeux car je m’étais assoupi sur le canapé quand je me suis allongé dessus. Je me rends compte que j’ai dormi avec les chaussures aux pieds. J’entends le bruit d’une portière qu’on ferme dans ma cour. C’est même le bruit de cette voiture qui m’a réveillé. Je n’attends personne mais je sais que seuls Marwane et Lucrèce ont le code et les clés de cette maison donc c’est forcément l’un des deux. Les bruits de pas m’informent que c’est Lucrèce car il s’agit d’une paire de talons. Je me redresse et retire mes chaussures pour les déposer au loin avant qu’elle de me fasse un reproche. Je suis ensuite allé me recoucher comme j’étais en fermant les yeux. Je l’ai entendue ouvrir la porte et l’odeur de son parfum a pris toute la pièce. Elle s’est approchée et s’est assise à côté de moi.

Lucrèce : (Après un moment) Loyi ouvre les yeux, je sais que tu ne dors pas. 

J’ai ouvert les yeux en esquissant un faible sourire.

Moi : Comment tu as su ?

Lucrèce : Je te connais et je sais exactement quand tu fais semblant de dormir.

On se regarde.

Moi : Je ne t’attendais pas.

Lucrèce : Je sais. J’ai appris que tu t’es disputé avec maman et les autres.

Moi : (Silence)

Lucrèce : Ça va ?

Moi : Ça me fait chier et franchement je suis énervé.

Lucrèce : Je te comprends. Tu sais maman veut seulement ton bien, elle pense bien faire.

Moi : Hum. Je n’ai pas envie de parler d’elle encore moins des autres.

Lucrèce : D’accord mais stp ne retiens pas de colère contre maman, c’est tout ce que je te demande.

Moi : Hum 

Lucrèce : (Souriant)Elle parle par manque de connaissance car si elle savait tout ce que tu fais à sa fille jamais au grand jamais elle pourrait penser que tu sois homo.

Moi : (Souriant) C’est à cause d’elle qu’Osée avait prophétisé…


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...