Chapitre 35: Une chance

Ecrit par kaynaliah

Dans la tête de Karl

Je suis assis dans mon bureau et je suis en colère. Amber s’est jurée de me mener la vie dure et a décidé de faire de ma vie un véritable enfer. Je desserre ma cravate du col de ma chemise car j’ai besoin d’air et surtout de voir clair dans les prochaines actions que je veux mener. Je me lève un moment de mon siège et me dirige vers la grande baie vitrée où j’ai une vue parfaite des II Plateaux. Je repense à ce que ma cousine Bree m’a dit et sans vous mentir cela me travaille. Kendra grandit à vue d’œil et sans vous mentir cela me fend le cœur de devoir la séparer de sa mère mais je veux protéger cette enfant. Elle est la mienne malgré tout. Elle porte mon nom et je m’en occupe très bien. Depuis qu’elle est arrivée à Abidjan, Amber ne cesse pas de me faire des avances et cela m’horripile vraiment. Hier soir a été la goutte de trop quand je l’ai trouvée sur mon lit complètement nue. Tout ce que je peux dire est qu’elle ne s’attendait pas à ma réaction plutôt violente. Je n’ai pas hésité à la saisir par son bras et à l’extirper toute nue de ma chambre. Elle a été choquée. Je lui ai claqué la porte au nez et j’étais déjà enragé. Elle s’est mise à tambouriner sur la porte de ma chambre mais je préférais ne rien dire, ni faire car je risquais pour la première fois de ma vie lever la main sur une femme. Peu importe ce qu’elle fait, je ne la traiterai jamais ainsi. Je ne suis pas une personne violente. Je crois que la colère m’a tellement emporté voilà pourquoi je n’avais pas remarqué l’odeur que je ressens en ce moment. Cette Amber a eu le culot de venir se parfumer carrément dans ma chambre. Mais elle est d’un toupet celle-là. Quel culot ! Je vais ouvrir toutes les fenêtres pour faire entrer de l’air et me dégager de ce parfum que je ne supporte plus depuis bien longtemps. Je me dirigeais dans ma salle de bains prendre ma douche quand je vis sa nuisette traînée au sol. Là j’ai complètement pété les plombs. J’ai ramassé ce bout de tissu et je suis sorti de ma chambre. J’ai cogné à la porte de la sienne et quand la porte elle s’ouvre, elle est encore nue. Je lui ai juste balancé sa nuisette au visage en lui disant que demain soir à mon retour de travail, elle et moi devons discuter donc elle a intérêt à être à la maison.

Je crois que j’ai été trop laxiste avec toi. J’ai été trop souple voilà pourquoi elle croit qu’elle peut faire tout ce qu’elle veut. Ce qui m’énerve encore plus est qu’elle pense qu’elle m’atteint ainsi alors qu’elle se fait du mal à elle toute seule et que Kendra risque de souffrir. Je pense que j’ai été assez gentil comme ça pendant 2 ans et ma liberté je vais la lui arracher. Depuis que nous sommes séparés, je lui ai trop facilité la vie. Elle utilisait encore la carte bancaire de notre compte en commun. Je lui avais laissé la maison à Londres. La maison qui doit revenir à Kendra normalement. Elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait tant que je lui allouais les moyens financiers mais j’ai décidé de tout lui retirer.

Je regarde ma montre et il me reste encore un quart d’heure avant ma visio-conférence avec Me EDWARDS, mon avocat à Londres. En fait, il est même l’avocat de la famille. Entre temps, mon téléphone sonne et c’est un appel entrant de Maira. Cette femme vraiment elle va me tuer. Elle est rentrée d’Accra et on s’est vu mais j’ai constaté qu’elle avait une petite mine. Je sens qu’il se passe quelque chose mais elle m’en parlera quand elle se sentira prête. Mais l’entendre m’a fait du bien. En plus avec Jason ça s’améliore vraiment. Mon Mac se met à sonner : je reçois un appel sur skype et je sais déjà qui sait. Je m’avance vers mon bureau pour décrocher et je demande à mon avocat de patienter un petit peu. Je retire complètement ma cravate et m’asseois lourdement dans mon siège.

-« Bonjour Maître Edwards »
-« Bonjour Mr Appiah. Comment allez-vous ? »
-« Ca va et vous ? »
-« La routine quotidienne comme on dit. ET votre fille ? »
-« Elle va bien merci »
-« Alors en quoi puis-je vous être utile ? »
-« Je voudrais revenir sur la convention de divorce »
-« Je vous écoute »
-« A la base nous étions partis sur un divorce par consentement mutuel. Mais vu comment les choses se passent nous allons passer à la vitesse supérieure »
« Très bien je vous écoute »
-« Je voudrais que vous annuliez la précédente convention de divorce et que vous en rédigiez une nouvelle. La différence avec l’ancienne est que la nouvelle sera une convention de divorce pour faute et elle n’aura droit à aucun privilège de ma part. De plus, je voudrais demander la garde exclusive de Kendra »
-« Vous êtes sûr de votre décision ? »
-« Oui »
-« Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais j’espère que vous connaissez les conséquences de cette demande sur un enfant. Amber est peut-être une mauvaise épouse mais pas forcément une mauvaise mère. Je vous propose quelque chhose »
-« Quoi donc ? »
-« En ce qui concerne la convention de divorce je m’y mets dès maintenant mais en ce qui concerne la garde exclusive, je vous laisse trois jours pour y réfléchir et que vous me donniez votre décision finale »
-« Très bien »
-« N’oubliez surtout pas de penser au bien-être de Kendra »
-« Bien évidemment. Merci Maître »
-« De rien mon cher et à très bientôt »
-« Au revoir »

Je coupe la conversation et reste pensif. Chaque chose en son temps. Je divorce d’abord et je m’occuperai ensuite de la situation de la garde de Kendra. La sonnerie de mon téléphone me sortit de mes réflexions. Un appel entrant de Maira. Je décroche bien évidemment. Elle change le lieu de notre rendez-vous en fait et aimerait qu’on se voit plus tôt le samedi à Heden Hôtels & Resorts car elle a eu une urgence de dernière minuute. Cela m’arrangeait même car j’avais besoin de parler avec Amber ce soir et je sais que cela allait très mal finir déjà. Je suis rentré chez moi exténué mais j’avais le sourire de ma petite fille. Amber nous regardait mais n’osait pas s’approcher au début.

Il est 21 heures et Amber et moi venons de mettre Kendra au lit. Je m’éclipse dans ma chambre pour prendre une douche et me changer avant de redescendre m’éclipser dans mon bureau. Amber m’y rejoint quelques instants plus tard et enfin nous allions pouvoir discuter calmement comme les adultes que nous sommes. Ah Amber si tu m’énerves les soir là je jure que tu vas prendre pour toi donc prévenez déjà votre copine. AU fur et à mesure que je lui parle, je vois son sourire se figer d’abord et ensuite disparaître complètement de son visage. Elle ne me laissa même pas terminer qu’elle me jeta au visage que jamais elle divorcerait et que je ne pouvais l’y forcer. Ok ! La fille là ne me connaît pas je jure mais elle ne tardera pas à découvrir mon vrai visage. Je vais mettre mon plan B en exécution.

………………………………………………………………………………………………………………………….

Dans la tête de Maira

Je suis assise sur une table au bord de la piscine à siroter mon verre. J’attends Karl en fait. J’ai besoin de parler avec lui en fait. J’entends mon téléphone sonner et c’est Tricia. Ca fait un moment qu’on ne s’est pas vues elle et moi car elle était partie aussi en mission à Dakar et à Bruxelles. J’ai décidé de reprendre ma vie en mains. Je suis une femme forte et les larmes doivent s’arrêter.

-« Coucou ma chérie. Ca va ? »
-« Couci couça. Et toi ? »
-« CA va. Je suis rentrée hier soir et là je viens de me réveiller après de longues heures de sommeil bien méritées. Alors quoi de neuf ma chouquette ? »
-« Toi Tricia là je t’ai déjà dit d’arrêter de m’appeler comme ça non ? »
-« J’arrêterai quand j’en aurai envie ma chouquette »
-« Tu es vraiment désespérante je jure »
-« Toi seule le pense. Bref sinon comment ça va dans ta vie amoureuse mouvementée là ? »
-« Laisse tomber ! C’est un gros désastre. Attends je te rappelle stp »
-« J’attends ton appel en tout cas car l’affairage là doit être sucré dans ta bouche »
-« Et si c’est salé ? Tu es folle toi là »
-« Laisse-moi tout ça. Sucré oh, salé oh, je suis prête pour mon affairage c’est tout »
-« Pardon mouf tu m’énerves à toujours être là en quête d’affairage là. A tout à l’heure ma choupinette aux longues jambes fuselées »
-« Eh Maira »
-« Bisous oh. Moi aussi je t’aime »

J’ai raccroché mon téléphone car j’ai vu Karl s’approcher de ma table. Il est toujours aussi beau.

-« Vous êtes toute en beauté Mlle »
-« Tu n’es pas en reste non plus. Ca va ? »
-« Oui et toi ? »
-« Ca peut aller. »

Il s’installe et la serveuse vient prendre nos commandes. On discute de long en large. Il est ravi d’apprendre que Ross s’en soit sorti et cela m’a touchée. Il m’a parlée du problème qu’il rencontre avec sa femme aussi et tout ce que je peux lui dire est que ce n’est pas évident. A la fin du repas, je lui propose de se rendre dans un lieu moins bruyant afin qu’on puisse discuter tranquillement.

Me retrouver là face à lui comme ça me déstabilise un tout petit peu. Pour la première fois, je me sens intimidée par Karl. Je ne sais vraiment pas comment m’y prendre ni par où commencer mais une chose est sûre : je dois le faire. Je dois reprendre le contrôle de ma vie. Je fixe Karl et je commence à ouvrir la bouche.

-« J’ai passé une excellente soirée. Merci »
-« Le plaisir est partagé t’inquiète »
-« J’aimerai discuter de quelque chose avec toi et j’espère vraiment que tu ne m’en voudras pas »
-« De quoi veux-tu me parler ? »
-« J’ai bien réfléchi et je crois qu’il faut qu’on arrête cette relation qu’on a »
-« Tu pourrais être plus explicite stp »
-« Je voudrais qu’on cesse cette relation de sex-friends qu’on a »
-« Tu as rencontré quelqu’un ? »
-« Ce n’est pas ça Karl. Je me rends compte que depuis 4 ans je me fais du mal en me comportant ainsi . J’ai perdu le contrôle sur ma vie il y a 4 ans mais là je veux faire ce qu’il y a de bien pour moi d’une part mais aussi pour ceux qui m’entourent »
-« C’est bien beau tout ce que tu me dis et rassure-toi je te comprends mais tu oublies quelque chose : je suis amoureux de toi et je ne compte pas te laisser me filer ainsi entre les doigts juste parce que tu as besoin de remettre de l’ordre dans ta vie »
-« Karl je suis désolée vraiment mais ce qu’on a fait a été une erreur monumentale et je veux limiter les souffrances de tout un chacun. Tu es amoureux de moi ? Tu ne peux pas car tu es marié. Rien que par éthique c’est impossible mais je dois t’avouer autre chose »
-« …. »
-« Ross je ne l’ai jamais oublié. Il est vrai que du temps s’est écoulé mais je me suis rendue compte que je l’aime toujours autant et peut être même plus qu’avant »
-« Quoi ? Mais que racontes-tu ? »
-« Je suis toujours amoureuse de lui. Je l’aime mais je l’ai perdu aujourd’hui et tout ça est de ma propre faute tu vois »

Sans savoir comment cela s’est produit, des larmes se sont mises à couler sur mes joues mais je les essuyais. Il me prit dans ses bras et me réconfortait.

-« Je ne veux pas que tu me détestes Karl. On ne s’entendait que sur le plan physique. Reconnais-le. Le reste du temps c’était plutôt explosif entre nous. »
-« Tu veux qu’on reste amis ? »
-« Oui et c’est tout ce qui me reste car l’amour me fuit de toute façon. Je sais que c’est pathétique mais c’est la vérité »
-«Laisse-moi une chance je t’en prie. Laisse-moi te prouver que je peux être cet homme qui peut t’aimer »

Karl franchement dans quel problème tu veux encore nous mener ? De sex-friends tu veux qu’on soit un couple ? Mais pourquoi ? J’en aime un autre. Ca ne marchera pas. Ca ne peut pas marcher. Moi qui n’aime pas faire souffrir les gens me voilà encore dans une situation bizarre. Je fais quoi ?

Maira: La valse des...