
Chapitre 36
Ecrit par Ellie chou
Fatima reposa lentement son téléphone, son regard fixé sur l’écran éteint.
Le ton d’Amina résonnait encore dans sa tête. "J’ai fait un rêve étrange… Je te voyais en danger, toi et ta fille."
Elle tourna les yeux vers le berceau où Aïcha dormait paisiblement, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration douce.
Une angoisse sourde s’empara d’elle.
Était-ce un simple rêve, ou fallait-il y voir un avertissement plus profond ?
Idriss entra dans la chambre et la trouva ainsi, les bras croisés, le visage fermé.
— "Fatima ? Qu’est-ce qui ne va pas ?"
Elle releva les yeux vers lui, cherchant les mots justes.
— "Amina m’a appelée…"
Le visage d’Idriss se durcit instantanément.
— "Qu’est-ce qu’elle te voulait encore ?"
— "Elle m’a dit qu’elle a fait un rêve… Un rêve où Aïcha et moi étions en danger."
Il fronça les sourcils, puis lâcha un soupir agacé.
— "Ne laisse pas ça t’atteindre, Fatima. Tu sais qu’Amina a toujours été imprévisible."
— "Je sais, mais… Je ne peux pas ignorer ce sentiment. Depuis l’accouchement, j’ai l’impression que quelque chose se prépare, quelque chose que je n’arrive pas à définir."
Idriss s’approcha et la prit dans ses bras.
— "Écoute-moi, Fatima. Je suis là, et je ne laisserai rien arriver ni à toi ni à notre fille."
Elle ferma les yeux, se laissant bercer par sa chaleur, mais au fond d’elle, l’inquiétude persistait.
De son côté, Amina n’arrivait pas à se débarrasser de la sensation étrange qui l’habitait depuis son rêve.
Était-ce simplement la culpabilité qui la rongeait ? Ou un véritable avertissement du destin ?
Son mariage avec Oumar approchait, et pourtant, elle se sentait de plus en plus prisonnière d’une vie qui n’était pas la sienne.
Oumar semblait être un homme bien, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser à Idriss, à tout ce qu’elle avait perdu.
Sa mère entra dans sa chambre et l’observa en silence avant de s’asseoir à côté d’elle.
— "Tu as l’air soucieuse."
— "Je le suis."
— "Amina, tu dois comprendre une chose : ce mariage est une seconde chance.
Pas seulement pour toi, mais pour notre famille."
Amina tourna lentement la tête vers elle.
— "Maman… Et si je n’arrivais jamais à l’aimer ?"
Sa mère posa une main sur la sienne.
— "L’amour vient avec le temps.
Tu dois juste t’ouvrir à cette nouvelle vie."
Amina baissa la tête.
Oumar méritait-il vraiment une épouse qui pensait encore à un autre homme ?
Plusieurs jours passèrent, et Fatima essayait tant bien que mal de chasser son inquiétude.
Mais un soir, alors qu’elle berçait Aïcha, elle entendit un bruit inhabituel venant de l’extérieur.
Son cœur manqua un battement. Elle tendit l’oreille, son regard se posant sur la fenêtre.
L’ombre d’un homme se dessina un instant derrière le rideau avant de disparaître.
Elle sentit une montée d’adrénaline et se leva précipitamment, tenant son bébé contre elle.
— "Idriss !" appela-t-elle d’une voix tremblante.
Idriss accourut immédiatement, le regard inquiet.
— "Qu’est-ce qu’il y a ?"
— "J’ai vu quelqu’un dehors… Je suis sûre qu’il nous observait."
Sans perdre une seconde, Idriss attrapa son téléphone et se précipita dehors.
Il fit le tour de la maison, mais ne trouva rien d’anormal. Lorsqu’il revint, il trouva Fatima tremblante, toujours serrant Aïcha contre son cœur.
— "Il n’y a personne, Fatima. Peut-être que tu as juste…"
— "Non ! Je sais ce que j’ai vu !"
Il posa une main sur son épaule et croisa son regard empli de peur.
— "Très bien.
Demain, j’installerai un système de surveillance. Je ne veux prendre aucun risque."
Fatima hocha la tête, mais une chose était certaine : son intuition ne l’avait pas trompée.
Un danger rôdait… et ce n’était que le début.
A suivre.