Chapitre 37

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 37




**** Marine ****



[ Sonnerie du téléphone ]


C'est monsieur, je décroche.


Moi : Allô.


Monsieur : Toujours à la maison 


Moi : Oui monsieur.


Monsieur : Le monsieur aussi ?


Moi : Oui monsieur.


Monsieur : J'aurais besoin que tu m'attende à la maison... je..  j'ai... je suis à l'hôpital et je viens de perdre mon fils, j'ai besoin que tu me rende un service.


Moi : QUOI ! Je ... je veux dire...


Monsieur : Tu as bien entendu... Bref ! Qu'il s'en aille mais j'aurais besoin de toi.


Je n'ai pas trouver d'autres mots à dire, j'ai juste bégayer. Il a raccroché sans que je n'ajoute un mot.


Godwin, mort ? Non ... que s'est-il passé ?


Je range mon téléphone et regarde le monsieur qui est avec moi.


Lui : On vous a annoncé une mauvaise nouvelle ?


Moi : C'est monsieur, il vient de me dire qu'il vient de perdre son fils.


Lui : Pardon ?


Moi : ... Seigneur !


 Lui : C'est bien de monsieur NOUAH dont on parle ?


Moi : Oui.


Lui : Que s'est-il passé ?


Moi : Je ne saurai vous répondre. Il me fait vous dire qu'il est à l'hôpital et que vous pouvez rentrez chez vous.


Lui : Quel hôpital ?


Moi : Je n'en sais rien.


Seigneur !!

J'ai même peur de les voir revenir chez eux & j'en tremble comme si c'était ma famille.

Ce couple je le connais depuis que je travaille pour monsieur NOUAH.


Contrairement aux autres femmes qui voient toujours d'un mauvais œil les secrétaires de leur mari, madame Cécile m'a toujours respecté et a toujours été courtoise.

Je suis certes la secrétaire de son mari mais je me sens appréciée par elle et non détestée comme je l'ai déjà été et c'est une des choses qui ont fait que j'apprécie sa personne. Elle n'a jamais fait des histoires comme quoi je pourrais sortir avec son mari, aucun sous-entendu.


Pour les connaître, je sais qu'ils s'aiment.

Ils s'aiment et ce qu'ils ont toujours voulu c'était un enfants. Ils ne me l'ont pas dit mais je le savais, les pertes qu'ils ont vécu le témoignent.  


Quand madame a accouché, je pouvais voir Monsieur très heureux. Le bonheur qu'il dégageait transparaissait aussi dans leur mariage donc maintenant que cette situation triste frappe leur famille, je n'imagine pas comment ils peuvent se sentir.

Je ne sais même pas comment ils vont encore traverser cette épreuve, j'ai tellement pitié pour ce couple.


Le psychologue est resté avec moi encore quelques minutes puis a reçu un appel et a donc dû s'en aller.

Monsieur et Madame n'ont pas aussi tarder à rentrer chez eux accompagné de la mère de Monsieur. Je ne sais pas comment était leur trajet mais dès qu'il a ouvert la porte hier j'ai entendu sa mère crier sur lui.


Mère  de monsieur : Je t'avais averti. Je t'avais dit n'épouse pas cette femme... Je t'avais dit qu'elle ne te rendrai pas heureux... Je t'avais dit qu'on ne peut pas faire confiance aux femmes d'autres nationalités, je t'avais déjà parlé mais tu ne m'as pas écouté. Voilà qu'aujourd'hui toi-même tu es confronté à ta propre bêtise, regarde ce qu'elle a fait.


Elle a continué ainsi jusqu'à ce qu'on rentre tous dans la maison. Elle n'a pas cessé de dire des méchantes choses envers madame.

Je ne sais pas ce qui s'est passé mais elle ne cesse de dire des choses comme quoi madame serait responsable de la mort de leur fils, que Madame aurait tué leur fils, je ne comprends pas.


Madame quant à elle ne dit rien, elle est dans son coin à écouter et pleurer.

Encore une fois, je ne sais pas ce qui s'est passé mais ce que je sais c'est qu'elle n'aurait jamais pu faire ce genre de chose. Ils ont tant désiré avoir cet enfant que je ne peux imaginer qu'elle ait tué son fils, c'est invraisemblable. Je sais que la mère de Monsieur n'a jamais réellement porté madame dans son cœur donc elle est peut-être excessive dans ce qu'elle dit.


Elle n'a cessé de parler que quand monsieur a haussé le ton sur elle, il lui a dit des choses profondes et je pense que ça l'a touché.

Je suis au milieu de tout ça sans réellement comprendre. J'écoute par ci et là des choses comme quoi tel a tué, tel est responsable, je suis confuse.


Quand il a quitté le salon, la mère de Monsieur s'en est prise à madame.


Mère de Monsieur : Voilà, je pense que tu peux être fiere de toi. Tu as eu ce que tu as toujours voulu, toute l'attention de mon fils. Aujourd'hui c'est moi la mauvaise, il oublie ce que tu viens de faire et crie sur moi en me traitant de responsable de la mort de mon petit-fils... Sois fière.


Madame ( se jetant quasiment à ses pieds ) : Je jure maman, je n'ai rien voulu de tout ça... je...


Monsieur : NON !!!


Elle s'est levé à toute vitesse se précipitant vers l'endroit d'où venait le cri.


Je suis restée assise dans mon coin jusqu'à ce que monsieur revienne avec madame qui le suivait derrière.


Madame : Chidi s'il te plaît.


Monsieur ( continuant sa route ) : Marine appelle moi le gardien.


Madame : Chidi...


Monsieur ( se retournant ) : CESSE DE ME SUIVRE CÉCILE.


Elle est restée là sans bouger et moi-même je n'ai bougé que quand monsieur a crié sur moi me demandant d'appeler le gardien.

Je me suis exécutée, je l'ai appelé et il nous a demandé de le suivre. Ce qu'on a fait jusque dans la chambre de Godwin.


Monsieur : J'aimerais que vous fassiez sortir tout ce qui se trouve dans cette pièce, je dis bien tout. Je ne veux rien voir, je veux que la chambre soit vide comme s'il n'y avait personne qui dormait ici.


Moi ( étonnée ) : Que feront nos de ça, ou mettrons nous ça ?


Monsieur : Faites de ça ce que vous voulez Marine... Prenez, Vendez, cassez, brûlez, je m'en fous.


Moi : Mais monsieur...


Monsieur : Marine, je ne suis pas d'humeur à discuter.


On s'est exécuté, on a soulevé tout ce qu'on a pu pour un premier tour et nous sommes sortis de la chambre. Quand on voulait sortir de la maison, Madame nous a empêché disant qu'on ne devait pas toucher les choses de son fils. Messieurs a intervenu, elle a fini par céder puis ils ont disparu tous les deux.


Quand monsieur est revenu vers nous, à un moment on a entendu madame crier.

Une chose que je n'ai jamais vu depuis que je connais ce couple, monsieur a été indifférent. De ce que je sais, de ce que j'ai toujours vu, monsieur a toujours été au petit soin de Madame. Au moindre petit truc, la moindre petite chose qu'elle pouvait avoir, il était là... Il tremblait à sa moindre douleur ou à son moindre coup de fil donc je ne comprends pas ce qu'il y'a.


Il ne sait pas retourné, il n'a rien dit.

Au contraire, il a passé son appel sans pression, il a appelé un TM pour récupérer les affaires disant que j'irai avec eux.

Je ne sais même pas ce que je vais en faire, je ne sais pas.


On a fait des tours pour vider la chambre. Madame n'a pas bougé à chacun de nos tours. Elle était dans son coin, à même le sol, c'est comme si elle ne nous voyait pas même pas et monsieur ne la regardait pas non plus. Il était plus occupé à sortir les affaires avec nous.


Moi ( me rapprochant de madame ) : Madame Cécile... ?


Madame : Je suis vraiment désolée pour ce que vous traversez mais vous ne pouvez pas rester ici. Venez ( l'aidant à se lever ), venez avec moi.


Elle ne s'est pas faite prier, elle s'est levée avec mon aide et je l'ai emmené dans la salle de bain histoire de laver son visage.


Moi : Vous avez des anti douleurs ?


Madame : Où emmenez vous ses affaires ?


Moi : ...


Madame : Vous allez brûler ?


Moi : Je sais que monsieur m'a demandé de faire ce que je veux avec mais je ne ferai rien sans avoir votre avis.


Madame ( prenant son visage entre ses mains ) : J'ai envie de mourir, je veux le retrouver.


Moi : Ne dites pas ça, monsieur a besoin de vous.


Madame : Non, tu l'as vu, il m'en veut. Il ne veut même pas que je n'ai pas tué notre fils, le docteur l'a dit pourtant. Il ne m'aime plus ?


Moi : C'est normal qu'il ne veut rien entendre pour l'instant madame, chacun de vous deux souffre à sa façon. Ce serait bien que chacun se calme d'abord, après je suis certaine que vous aurez une autre discussion. Monsieur vous aime, ne tenez pas compte des propos qu'il tient, la douleur. Quand il sera calme, il reviendra vers vous parce qu'il aura compris qu'il a besoin de vous pour traverser ça. Vous avez besoin l'un de l'autre pour traverser cette épreuve et croyez-moi qu'après vous comblerez votre famille avec beaucoup d'autres enfants.


Madame : J'ai tellement mal Marine.


Moi : Y a-t-il quelque chose que je peux faire ? Quelqu'un que je peux appeler pour rester avec vous ?


Madame : Ma mère.


Moi : Donnez-moi son numéro, je le ferai pour vous.


Madame : 07 xx xx xx 


Moi : Venez avec moi que je vous emmène dans votre chambre, après j'appellerai votre mère et...


Monsieur : MARINE !!


Moi : Monsieur ?


Monsieur ( ouvrant la porte de la salle de bain  ) : Le TM est là, tu peux y aller.


Moi ( regardant Madame ) : ...


Monsieur : Je t'attends ( s'en allant ).


Moi : 


Madame : Vas-y mais s'il te plaît, pour les affaires, ne les brûlez pas.


Moi : Ça ira ?


Madame : Oui, merci.


Moi ( me levant ) : Je passerai demain.


Je l'ai prise dans mes bras avant de sortir de la chambre.



**** Sandrine ****



[ Sonnerie du téléphone ]




Moi : Allô.


Voix de femme : Bonjour Madame.


Moi : Euh, bonjour.


Voix de femme : Je suis Marine, la secrétaire de Monsieur NOUAH et je vous appelle de la part de votre fille.


Moi : Ah d'accord. J'ai même essayé de l'appeler mais ça sonne dans le vide.


Marine : Quelque chose est arrivé madame.


Moi : Qu'est-ce qu'il y'a ?


Marine : Je ne sais pas comment vous l'annoncer.


Si j'appelle Cécile depuis là c'est justement parce que j'ai eu une sorte de pressentiment et je stressais de n'avoir pas de réponse mais là je stresse encore plus.


Moi ( le cœur battant ) : Qu'y a-t-il ?


Marine : Monsieur et Madame ont... ont perdu leur fils.


Moi : QUOI !   


Marine : ...


Moi : Ils quoi ( me levant ) ... ? Allô , Marine ?


Marine : Oui madame.


Moi : Que venez vous de dire ?


Marine : Je suis désolée de devoir vous l'annoncer ainsi. 


J'ai posé le téléphone en cherchant mon porte monnaie  puis j'ai couru chercher la première babouche que j'ai trouvé et j'ai éteins le feu.


Je me suis rappelée que j'avais laissé Marine au bout du fil mais elle avait raccroché pour me rappeler une fois que j'étais dans le taxi.


Moi : Allô ?


Marine : Madame, excusez moi mais il se trouve que monsieur a sorti toutes les affaires du petit me disant que je fasse de ça ce que je veux et je ne sais pas quoi faire de ça.


Eh mon DIEU, c'est quoi encore cette histoire ?  


Seigneur oooooh !! 


J'ai le cœur qui bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il sortira de la poitrine. 

Marine l'a compris et a dû raccrocher parce que je ne disais rien à tout ce qu'elle disait.

J'ai  appelé Guy en larmes lui demandant de me retrouver immédiatement chez Cécile.


Moi ( ouvrant la porte avec fracas ) : Elle est où ?


J'ai trouvé Chidi aussi sur la table à manger, tête baissée avec un verre de vin en mains et une bouteille juste à côté. 


Pourquoi ça ne m'étonne pas de voir sa mère ici ? 


Moi : Elle est où Chidi ? CECIIIILE  !!!?


Je ne sais pas où elle était mais je l'ai vu venir en courant vers moi, elle s'est jetée dans mes bras en pleurant... j'ai même failli tomber en la réceptionnant.


Cécile : Maman !


Elle me sert tellement fort, de la même façon qu'elle me serrait quand elle était petite et ne voulait pas que je sorte sans elle.


Moi : Regardes moi, regardes moi maman.


Cécile : Il est parti, on l'a perdu lui aussi maman.


Chinedum : Perdu qui ? Tu l'as tué oui.


Que DIEU me pardonne mais cette phrase m'a fait laisser ma fille. Je me suis retrouvée devant Chinedum à qui j'ai donné une bonne gifle...


Moi : Oses encore tenir ce genre de propos à L'égard de ma fille et je te jure que tu seras à la place de Mon petit-fils.


Il lui fallait ce genre de choses et je rêvais de le faire depuis.

Je m'en fous de mon âge et de son âge, j'ai assez entendu sa sale voix dire dire n'importe quoi à ma fille et n'en ai marre.


Il est question d'un malheur, leur fils, comment peut-elle dire ça ?


Ne peut-elle pas penser à son fils quand elle le DT ?


Cécile ( en larmes ) : Maman ...


Je vais vers ma fille que je tire vers moi en l'emmenant  vers Chidi à qui je  prends la bouteille qu'il portait vers sa bouche.


Chidi : Maman, rends la moi s'il te plaît.


Chinedum : C'est tout ? C'est ce que tu trouves à dire après ce qu'elle vient de me faire ? C'est le comble Chidi.


Chidi se lève en soupirant et retourne vers le bar. Chinedum en colère quitte le salon.


Moi : Chidi pose moi cette bouteille.


Il ne m'écoute pas, ouvre une autre bouteille et va d'asseoir sur le fauteuil le regard dans le vide. 


Cécile le regarde en pleurant.


Cécile : Je ne veux pas qu'il prenne de l'alcool maman.


Chidi : Pour l'instant ce que je prends ou pas ne te regarde pas Cécile.


Moi : Chidi , attention à comment tu parles à ta femme quand même. 


Chidi : ...


Je suis allée m'asseoir en demandant à Cécile de venir près de moi mais juste à côté de son mari. J'essaie de faire ce que je peux pour prendre sur moi mais j'ai mal en la voyant dans cet état.

Elle est restée debout sans bouger comme tétanisée.


Moi : Qu'est-ce qu'il y'a ?


Cécile ( baissant le regard ) : ...


Moi : Cécile ?


Cécile : Je préfère rester ici .


Moi : Cécile qu'est-ce qu'il y'a ?


Cécile : Il ne veut pas que je sois proche de lui maman ( éclatant en sanglots ).


Moi : Chidi !!


Chidi ( se levant ) : Quoi !? Quoi encore ? Si pour une fois je veux qu'elle reste loin de moi pour me concentrer sur moi , sur ma peine, où est le problème ? Quoi !?  Que je fasse attention ( pouffant en souriant ). Tu as fait attention , dis-moi ( regardant Cécile ) ? Que je fasse attention parce qu'il ne faut pas lui faire mal ? Moi, tu te demandes si j'ai mal et s'il ne faudrait pas aussi faire attention à moi ( s'adressant à moi )... ?


Je me lève la gorge nouée et le prends dans mes bras, je sais qu'il a mal et c'est normal.

C'est comme s'il avait besoin de ça, il a essayé de se retenir mais c'était plus fort que lui... je sentais ses larmes sur moi.

Je ne suis pas sa mère mais je suis une mère donc il s'est senti dans le confort des bras maternels et s'est laissé aller. 


La porte s'est ouverte sur Guy.

Quand Cécile l'a vu c'était comme si on lui avait dit de pleurer à gorge déployée, elle s'est mise à pleurer dans ses bras.


Chidi m'a quitté se dirigeant vers sa chambre sans jeter un regard derrière lui, cachant son visage.


Je suis allée vers ma fille et mon mari, pour une longue étreinte.


Elle s'est endormie sur les cuisses de son père me tenant fermement la main.


Guy ( chuchotant ) : Que s'est-il passé ?


Moi ( essuyant mes larmes  ) : Je ne sais pas Guy, je ne sais pas.


Cécile : Elle a dit que j'ai tué Godwin, peut-être qu'elle a raison.


Nous : ...


Un goût amer