Chapitre 37 : Les choses rentrent dans l'ordre

Ecrit par Sandy BOMAS



***Francine MIKALA***


Couchée dans mon lit, j’écoutais Yasmine jouer avec sa nounou. Elle n’avait pas cessé de demander après William. Je ne savais plus si j’avais pris la bonne décision en décidant de lui cacher la nouvelle. Son père était parti et ne reviendrait pas. La sonnerie du portable se fit entendre mais je me refusai à décrocher. Je n’avais envie de parler à personne. J’avais mal au bas ventre depuis quelques heures et j’étais un peu anxieuse. Je ne voulais pas encore accoucher. Me faire opérer alors que je n’étais pas certaine de revoir ma fille et mes bébés. Mon mal de dos s’était accentué également. J’avais déjà préparé mes sacs pour l’hôpital et prévenu le groupe de médecins qui allaient se charger de mon accouchement. 


« Dans une heure, je dois me rendre à l’hôpital accompagnée de Yas. Elle sera mise en salle stérilisée et devra subir d’autres tests avant que la transplantation ne soit réalisée… »


William n’aura pas eu la chance de connaître ses bouts de chou. Une larme m’échappa. La première depuis que j’ai appris sa mort. Une autre suivit encore et quelques secondes après, j’éclatai en sanglots. J’etouffai mes pleurs sous l’oreiller pour que Yasmine ne les entende pas.  J’avais tellement mal. J’imaginais Will étendu dans son cercueil et la douleur augmentait.


« Pourquoi l’a-t-on assassiné ? Pourquoi ? »


La sonnerie du portable reprit de plus belle. Je l’ignorai et continuai à pleurer. Mais l’appelant ne laissait pas tomber. Je finis par me résoudre à prendre l’appel. Le numéro m’était inconnu. 


-Allo ? fis-je en reniflant. 


-Francine. 


J’eus le souffle coupé ! Cette voix…j’éloignai le portable de moi et vérifiai le numéro. Croyant à une méchante blague, je raccrochai. La sonnerie retentit à nouveau après quelques secondes. Je décrochai à nouveau. 


-Qui que vous soyez, je vous emmerde ! Vous n’avez pas honte de vous moquer d’une personne qui fait son deuil. Je vous maudis, vous et tous vos ancêtres et que les feux de l’enfer s’abattent sur vous !


-Francine ! C’est moi ! 


Ces quatre mots m’achevèrent. Je reconnus la voix de William. 


-William ?!


-Je suis désolé…Je ne voulais pas te faire peur ni te faire souffrir…


-Il vaut mieux pour toi que ton assassin t’ai vraiment assassiné crachai-je avec virulence. Sinon, je jure de te tuer de mes propres mains ! C’est avec moi que tu as joué de cette manière ? 


La joie se mêlait à la colère, l’incrédulité à l’amour. J’étais bouleversée et mes larmes coulaient sans que je n’y prête attention. 


« Il est en vie ! Will est en vie ! »


-Si tu me tues, tu devras aller en prison mon amour. 


-…


-Je suis vraiment désolé bébé. Fitz pensait que le fait de ne pas te mettre dans la confidence allait nous aider à attraper plus vite le meurtrier. Je ne voulais pas…


-Tu es en vie William. Tu es blessé ? 


-Rien d’insurmontable. Je vais bien…


-Alors, tu peux aller au diable ! fis-je en raccrochant. 


Je me levai du lit et m’agenouillai sur le sol. Je me remis à pleurer mais cette fois-ci de joie. Il était en vie. C’est tout ce qu’il me fallait pour aller mieux. 


« Merci Seigneur pour ce grand miracle que tu as accompli dans ma vie et dans celle de mes enfants. Merci de l’avoir protégé et de l’avoir ramené à moi. Merci oh ! Merci ! »


J’entonnai une chanson réligieuse et me levai. Je me mis à effectuer des pas de danse et le ton monta. Maman accourut dans la chambre. 


-Ma fille ! Mais qu’est-ce qui se passe ? 


-Il est en vie Maman ! Will m’a appelé maman. Il est vivant !


Ma mère se signa en me dévisageant avec peine. Elle pensait que j’étais dans une sorte de déni apparemment. 


-Francine, tu as tenu bon jusque là et tu ne dois pas flancher ! Pas maintenant. Pense aux enfants qui comptent sur toi. 


-Mais je ne blague pas maman fis-je en en me remettant à pleurer. Il est en vie ! On s’est parlé. 


-Arrête ! Tu me fais peur ma fille. 


La sonnerie retentit à nouveau. Je me précipitai pour décrocher et je mis sur haut-parleur. 


-Francine ? Ne raccroche pas s’il te plait, je prends le vol de ce soir ! je te promets de tout t’expliquer dès que je serais là. 


Le sourire de ma mère eut un écho en moi. Je raccrochai à nouveau sans répindre. Maman paru choquée. 


-Pourquoi raccroches-tu ? fit-elle surprise. 


-Il m’a caché un détail si important Maman. Il est en vie et je continuerai à danser et à remercier le ciel pour ce cadeau. Mais je ne lui pardonne pas pour autant. Tu as vu mon état ? Yasmine sera opérée et je porte des jumeaux. En plus l’hypertension ne m’aide pas. Il savait tout ça quand il a choisi de me cacher le fait qu’il était en vie. Et si j’avais fait un arrêt quand Yann m’a annoncé la nouvelle ? 


-Tu dois l’écouter d’abord. 


-J’ai failli prendre des médicaments Maman. J’étais épuisée par la vie et ses souffrances. Je me répétais que Dieu avait forcément un meilleur plan pour nous. Il ne pouvait pas mettre tant de pierres sur mon chemin pour rien. Je n’étais pas maudite et lui non plus ne l’était pas. J’ai failli baisser les bras parce que j’avais tellement mal, lorsque j’ai appris que William était mort, je ne voulais plus vivre. J’avais perdu espoir. Et il se ramène avec des excuses. Je ne peux pas lui pardonner si facilement.


Maman s’assit près de moi et garda le silence pendant quelques secondes. 


-Vas dire à ta fille que son père rentre bientôt. Et ouvre ton cœur. Dans la vie, il faut savoir passer au-délà de certaines choses et ne regarder que le résultat final. Tu es policier Francine ? Sais-tu si réellement le fait de te mettre au courant le mettait en danger ? Je ne connais pas les faits mais je sais que cet homme t’aime et qu’il ne cherchera pas à te faire du mal intentionnellement. S’il a pris contact…


-Cela veut dire qu’il est hors de danger sûrement. 


-Exactement. 

Alors on va se rendre à l’hôpital. Je lui enverrai un message pour le prévenir et à son arrivée, vous pourriez vous engueuler. 


-Merci maman, fis-je touchée par son soutien qui m’avait tant manqué par moment. 


-On va voir Yasmine ? 


-Oui.   


***William SACRAMENTO***


Assis dans la voiture de Fitz, j’attendais qu’il me donne le top pour le rejoindre. Le fait d’avoir appelé moi-même Francine m’a fait prendre conscience du fait que j’avais mal agi. Je ne pouvais pas me présenter aux autres juste comme ça, alors qu’ils avaient cru à ma mort. C’est la raison pour laquelle, j’ai convaincu Fitz de m’accompagner pour rencontrer Alexiane. Après, j’irai voir les frères de Francine pour m’excuser. La voix ahurie de Francine résonna à nouveau dans ma tête. Je comprenais sa réaction. Je lui avais fait beaucoup de mal et même si elle était heureuse de me savoir en vie, elle devait quand même réagir par rapport à mon mensonge. Le portable que je tenais dans ma main se mit à vibrer. C’était le numéro de Francine. Je décrochai rapidement. 


-William ? 


-Oui bébé. 


-Qui a essayé de t’assassiner ? Et pourquoi ? 


-Joëlle SACRAMENTO…une de mes cousines. Elle a avoué avoir fait assassiner papa également sous ordre d’un certain OVONO. 


-OVONO ? murmura-t-elle apparemment plus calme. Mon frère a une amie…Hélène. Son mari porte le même nom mais c’est sûrement une coincidence. 


-Non. Yannick m’avait déjà parlé de cette femme qui n’était pas son amie mais sa maîtresse. Son mari OVONO est un meurtrier Francine. Apparemment il faisait affaire avec ton père avant sa mort puis il a essayé d’en faire avec nous. 


-Vous ? Tu ne m’as jamais dit que tu bossais pour ton père. 


-Je sais que je t’ai caché des détails importants mais c’était pour te protéger. Je m’excuse. Tu sais que je t’aime et que chacune de mes actions était dans le but de vous protéger. 


-Quand on aime, on apprend à dialoguer. Tu aurais dû me dire que tu virais l’argent sale de ton père sur le compte des enfants. Tu aurais dû me dire que tu étais en danger. Je suis enceinte et malade. Et j’ai dû faire face à la nouvelle de ta mort. J’ai même pensé pendant quelques minutes à me suicider tellement le fait de vivre sans toi me semblait insurmontable. Mais personne n’est indispensable Will. 


-Que veux-tu dire par là ? fis-je surpris. 


-C’était un péché d’avoir eu de telles pensées en sachant que trois enfants comptent sur moi. La prochaine fois que tu essayeras de jouer au super héros n’oublie pas ça. Si tu meurs, je trouverai un autre homme pour élever tes enfants. La prochaine fois que tu essayeras de …


-Cela ne se produira plus jamais Francine. Je te le promets. 


-Okay. Je vais essayer de joindre Yannick. Je m’inquiète maintenant pour lui. 


-Je t’aime Francine…


Elle éclata en pleurs subitement. Entendre la femme que j’aimais pleurer me faisait tellement mal. 


-Je suis désolée…La grossesse me fait de ces sales coups. Je ne sais même pas pourquoi je pleure actuellement. Tu veux parler à Yasmine ? 


-Oui, fis-je avec un large sourire. 


J’entendis le bruit d’une chaise qu’on repousse et elle cria le nom de la petite. Quelques secondes après, la voix fluette de Yasmine se fit entendre. 


-Papa ? Tu n’es plus venue fit-elle boudeuse. 


Je sentis l’émotion m’éteindre en entier. Joëlle avait voulu me priver de cette joie. Elle n’avait pas pensé aux répercussions que ma disparition aurait pu provoquer dans la vie de mes proches. J’étais en même temps soulagé par sa mort mais je me sentais aussi coupable parce que je l’avais poussé à bout. Je me sens aussi coupable de la mort de mon oncle. Si je n’avais pas voulu jouer avec elle cette nuit dans la maison de mes parents, elle ne l’aurait pas abattu. 


-J’ai eu un véritable empêchement ma chérie mais je serais là demain. Je te le promets. 


-D’accord…Parce que maman ne fait que pleurer comme avant. Et elle est triste aussi. 


-Je vais arranger ça. Ne t’en fais pas. Tu vas bien ? Tu manges correctement ? 


-Oui fit-elle fièrement mais on doit aller à l’hôpital tout à l’heure. On prépare les affaires. 


Je fronçai les sourcils. 


« Qu’est-ce que Francine ne m’a pas dit ? »


-Tu sais que je suis là avec toi n’est-ce pas mon ange ? 


-Oui papa ! Je t’aime. 


Je me sentis touché par cette déclaration émanant d’une petite fille. Chez nous, on ne dit pas facilement à ses parents qu’on les aime. On aime nos parents mais la culture ne nous a pas préparé à l’exprimer à haute voix. Alors entendre ma fille me le dire aussi spontanément, a failli m’arracher des larmes. 


-Je t’aime encore plus mon ange. Et Mamie comment va-t-elle ? 


-Elle est dans la salle de bain. 


-Okay. Passe moi Maman s’il te plait. 


Il eut un petit flottement puis Francine reprit le combiné. 


-Tu es en travail déjà ? Fis-je sur un ton péremptoire. 


-Je ressens des douleurs mais pour plus de sécurité, on ira à l’hôpital. 


-Je serai là demain. J’ai déjà acheté mon billet et procédé à mon enregistrement en ligne.


-Okay. 


-N’accouche pas sans moi ! Je veux être présent pour la naissance des petits.


-Je ne décide pas malheureusement. Le plus important n’est pas l’accouchement. On ne sait pas si les bébés s’en sortiront ou s’ils vivront avec tout ce que m’avait dit le gynéco. Mais il faut juste que…


-L’un parvienne à sauver Yasmine. Je sais. Les trois vivront. Je te le promets. Sois optimiste. 


-Je le suis. Bon je dois te laisser.  Fais un bon voyage Will. 


-Merci amour. Je t’aime. 


-Moi encore plus. 


Je raccrochai. Yasmine et les bébés étaient toujours en danger. Je ne veux pas qu’elle traverse cette épreuve seule. Je veux jouer mon rôle de père de famille, mais aussi de mari. Mon regard capta Fitz qui me faisait signe de descendre de la voiture. J’obtempérai. Je dois remercier Alexiane pour ce qu’elle a fait à l’église. Fitz m’avait tout raconté et j’avais été ému. C’est souvent dans ces moments que tu arrives à distinguer les personnes qui t’aiment et celles qui ne t’aiment pas. 


***Alexiane AISSO*** 


J’ai poussé un cri de joie en voyant William. Sans réfléchir, je me suis précipitée dans ses bras. Il m’a serré tellement fort que je me suis mise à pleurer. Il était en vie. Quand l’inspecteur est venu me faire son discours, je n’y avais rien compris jusqu’au moment où il a prononcé la fameuse phrase : 


« -William n’est pas mort en réalité et il attend dehors ». 


Je me suis dégagée de l’étreinte de Will et contre toute attente, je lui assénai une gifle retentissante. 


-Eh ! Mais qu’est-ce qui te prends ? s’étonna-t-il. 


-Tu t’es payé notre tête William. On ne fait pas ce genre de choses. 


-Je ne pouvais pas vous mettre au courant Alex. Fitz ne t’a pas expliqué ?. 


-Si mais cela ne supprime pas la douleur, les pleurs et le découragement que ta supposée mort a entraîné dans notre existence. Francine était tellement abattue et disait des choses hallucinantes. 


-Tu l’as appelée ? 


-Oui bien sûr, mais tu ne connais pas Francine. Elle me fera vivre un enfer 


-Tu l’auras mérité. Entre ! Je vais sortir de la bière du frigo et on pourra porter un toast à ton retour parmi les vivants. 


Il me suivit de même que l’inspecteur. Les parents étaient allés à l’Eglise et j’étais pratiquement seule à la maison. 


-Comment ça va avec le Docteur ? Vous allez vous mettre ensemble ? demanda Will


-Il fait les démarches, dis-je en souriant . Je pense que ça viendra un jour mais je ne suis pas encore prête. Je sais que j’ai mis la charrue avant les bœufs avec Michaël en tombant enceinte, mais je ne le regrette pas du tout. 


-C’est un chic type. 


-Je sais.


-Alors ne le laisse pas partir. Agrippe-toi à lui et reste avec lui. 


-Je suppose qu’on doit signer les papiers du divorce. Tu pars retrouver Francine quand ? 


-Ce soir. 


-J’ai les papiers avec moi, je les avais récupérer après ta disparition. Il est temps qu’on les signe. 


-Je tenais à te remercier Alex. Fitz m’a raconté ce que tu avais fait à l’église. J’en ai bien rigolé. 


-Désolée que Joëlle soit morte…Elle ne méritait pas de mourir aussi facilement. Elle devait aller en prison afin de connaître tout le plaisir lié à la vie dans ce lieu. 


-Elle a choisi de mourir de cette manière. On n’y pouvait plus rien intervient l’inspecteur. 


Je dévisageai mon ex-mari. La vie était pleine de surprises. J’étais venue dans cette ville mariée et maintenant Will en repartira divorcé prêt à aller se marier avec la femme qu’il aime. J’espère que l’amour qui m’unira à Michaël  sera aussi puissant que celui qui unit Will à Francine. Ils méritent vraiment d’être heureux. 


(…)


Dans la soirée 


***Fitz BRUN***


-C’est ici que l’aventure se termine cher William. Vous êtes heureux de partir ? 


-Je n’ai jamais été  aussi heureux auparavant Inspecteur. 


Je lui adressai un sourire emplit de respect, car il le méritait. J’avais douté de sa capacité à aller au fond des choses à un moment donné mais il m’a prouvé par sa tenacité que je n’avais pas eu tort de lui faire confiance. Grâce à Will, une bataille avait été gagnée dans cette ville. Plusieurs kilos de cocaine en provenance du Gabon avait été récupérés et brulés. Les informations qu’il envoyait à la police ont permis d’arrêter plus d’une cinquantaine de dealers de drogue. Le réseau de Nathan SACRAMENTO était finalement démantelé et on continue les enquêtes afin d’enfermer tous ceux qui ont réussi à passer entre les mailles du filet de la police. 


-Et dire que j’avais failli m’amouracher de Francine. C’est une chic femme. 


-On a eu de la chance. Si tu étais tombé amoureux d’elle, je ne t’aurais plus aidé et on n'en serait pas là aujourd’hui affirma Will. 


Le bruit d’un avion qui décollait se fit entendre. Mon regard se posa sur les passants pressés par le temps qui poussaient leurs valises et d’autres faisaient leurs adieux à leurs proches. 


-Je suis heureux que tout se soit bien terminé. Au moins, tu es en vie. 


-Grâce à toi…Francine me rendra la vie dure, mais cela en valait la peine. Je peux respirer plus librement maintenant que les principaux leaders sont morts et que les autres iront derrière les barreaux. 


-Mais je sais que tu te sens coupable de la mort de ta cousine et celle de ton oncle. 


- …


-La culpabilité n’est pas un sentiment bienfaiteur. Il peut nous ronger et nous empêcher d’être heureux. Certes, tu avais voulu lui faire peur mais tu n’as pas appuyé sur la gâchette. Elle l’a fait toute seule. Joëlle a choisi cette mauvaise voie et aujourd’hui, elle se retrouve six pieds sous terre. N’oublie pas qu’elle a tué ton père et a failli te tuer aussi. 


-Je sais.


-Bien. Aussi, tu ne dois pas oublier que Victor OVONO est toujours en liberté. J’ai fait parvenir à mes supérieurs les preuves que j’avais contre lui. Mais pour le moment, je ne peux rien faire de plus. Tout ce qu’on a…ce sont les paroles d’une criminelle. Il suffira qu’il affirme le contraire en payant des dessous de table et il sera relâché. 


-Donc cet homme ne payera pas pour ce qu’il a fait ? Fit Will en colère. 


-Je te dis ce que je pense. Dieu ne dort pas et il saura trouver un moyen d’attraper OVONO. Mais tu dois faire preuve de patience. 


-Et s’il me suivait en France ? 


-Je surveillerai ses déplacements. Si jamais j’apprends qu’il se rend en France, je t’informerai. Tu peux compter sur moi. En attendant que justice soit rendue. 


-Merci Fitz. Pour tout. 


-Tu es un homme spécial. Aujourd’hui, j’ai fait un constat. 


-Lequel ? 


-J’ai enfermé plusieurs de tes oncles et tantes aujourd’hui. Et je me suis rendu compte que tu étais resté un homme intègre malgré l’environnement dans lequel tu as grandi. Tu aurais pu devenir comme ton père ou pire. Comment as-tu fait ? 


-Certes l’impact de notre environnement peut influencer notre comportement, mais tout dépend aussi de nos propres résolutions. L’argent ne rend pas heureux, Inspecteur. Il aide à vivre aisément simplement. Mon père était riche mais il n’était pas heureux. J’ai vu ce que la drogue, l’argent pouvait faire d’un homme et après avoir perdu ma mère, je me suis juré d’être toujours du bon côté. Papa aimait soudoyer les autres et il a attiré presque toute la famille dans ses combines. Résultat, ils sont en prison maintenant. 


La voix d’une jeune femme résonna à travers les hauts parleurs invitant les passagers en direction de l’aéroport Charles de Gaulles à se rendre à la porte d’embarquement. Je me levai en même temps que William. 


-L’argent que j’ai pris sur le compte de mon père sera transféré sur le compte que tu m’as donné. Faites en ce que vous voulez. 


-Vraiment ? 


-Cela pourra aider à acheter des armes, et tout ce dont vous aurez besoin afin que vous soyiez encore mieux équipés. Le travail que la police abat dans cette ville est énorme. 


-Merci. 


Il me tendit la main et je la serrai. Il allait vraiment me manquer. Cet homme m’avait redonné espoir. Depuis le temps que je me bats contre les criminels, il m’était arrivé de perdre espoir. Je me disais que les hommes intègres n’existaient plus. 


-On s’appelle Inspecteur…


-Vous n’allez jamais revenir par ici n’est-ce pas ? demandai-je. 


-Mon ex-femme se trouve ici ainsi que les frères de ma future femme. Peut-être que je reviendrai un jour, mais il n’y a vraiment plus rien ici pour moi. Francine a une vie qui l’attend au Gabon. Je pense la suivre et remettre ma vie sur les rails là-bas. 


-Au moindre problème…


-Je t’appelle ! Ne t’inquiète pas. 


-Tout se passera bien. Yasmine guérira de sa leucémie et Francine aura deux beaux bébés. N’oublie pas de me tenir informer. Mes prières t’accompagnent. 


-Merci. Trouve-toi une femme à épouser, tu vieillis !


On éclata de rire. J’avais le cœur gros. Will me fit un dernier sourire avant de tourner les talons . Je le regardai fendre la foule pendant quelques secondes, puis je me décidai à m’en aller. Il n’y avait plus rien pour moi ici. J’étais fier du travail abattu et je savais que cela m’aiderait à gravir les echelons. Mais pour ma tranquillité d’esprit, il faudrait que Victor OVONO soit arrêté et que tout son réseau soit démantélé. Il n’y a qu’après cela, que je saurai que la boucle est vraiment bouclée.

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PLUMES 241 ET ELSA



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