Chapitre 39
Ecrit par Djelay
Et le moment que j’attendais depuis cinq mois arriva. Mike s’empara de mes lèvres et m’embrassa de la manière la plus tendre qui existe. Tout ce que je souhaitai à cet instant, c’est que le temps s’arrête pour que jamais ce baiser ne se termine.
- Tes lèvres m’ont manquées mon ange. Murmure-t-il contre ma bouche.
Ce baiser me transporte jusqu’au dernier ciel. Incapable d’ouvrir les yeux, je reste accrochée à ses lèvres, encore chamboulée.
- J’ai si envie de te faire l’amour Lili…Mais je ne sais pas si nous le pouvons.
- Je n’ai aucune objection tu sais. Avoué-je sans aucune honte.
Le sentir a réveillé en moi mes pulsions longtemps endormies. A présent je suis excitée comme jamais. S’il ne me prend pas maintenant je crois que je deviendrai folle.
- Oui mais, ton ventre est si énorme…A combien de mois en es-tu ?
- Huit mois et une semaine.
- Bon sang ! Et dire que j’aurais pu rater la naissance de mon enfant.
Cela sonne plus comme un reproche envers lui-même. Pourquoi se rejette-il la faute ? Il n’est en rien responsable de tout ce qui est arrivé. Bien au contraire, c’était lui la victime.
- Mais tu es là et c’est le plus important. Dis-je avant de poser un chaste baiser sur ses lèvres.
Il emprisonne celles-ci avant que je n’aie le temps de les détacher des siennes. Son baiser est passionné et rempli d’amour, effaçant toutes les douleurs vécues jusqu’à présent.
- Putain Lili ! Je bande comme un chien. Attends ! Dit-il en prenant son téléphone portable.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- J’appelle David.
Déjà, il porte le portable à son oreille. Mais qu’est-ce qu’il fou ? J’espère qu’il ne compte pas faire ce à quoi je pense. Le rouge me monte immédiatement aux joues.
- Mike, ne me dis pas que…
- Oh que si p’tite poupée.
- Oh mon Dieu ! m’écrié-je en me couvrant le visage, morte de honte.
- Dav, c’est Mike. Sale enfoiré ! Pourquoi ne m’as-tu rien dit à propos de la grossesse de Lili.
- ….
- Pour une surprise c’en était une et une très agréable de surcroit.
Il pose sur moi un regard tendre en prononçant ces mots. Je ne peux m’empêcher de sourire comme une idiote. Rien ne pourrait venir gâcher mon bonheur actuel. Absolument rien.
- Merci frangin d’avoir pris soin de Lili. Je t’en serai éternellement reconnaissant.
N’importe quoi m’émeut depuis que je suis enceinte. Entendre Mike parler ainsi me touche profondément au point où je sens des larmes me piquer les yeux. Il le remarque et fais passer son pouce sous mon œil pour essuyer la larme encore absente.
- Oui elle est avec moi et c’est la raison pour laquelle je t’appelle. Voilà j’ai envie de faire l’amour à ma femme et j’ai besoin de savoir si nous pouvons.
Oh bon sang ! Je ne pourrai plus jamais regarder Dav en face. Mike et ses folies sont de retour. Comment peut-il me faire ça ? Je me sens tellement honteuse.
- T’es sérieux ? S’écrie Mike d’un air déçu.
Il semblerait que nous ne soyons pas autorisés à faire l’amour. La déception s’empare aussi de moi. Et moi qui me faisais à l’idée de passer une nuit d’amour passionnée et intense. J’observe Mike qui écoute toujours David. Ce dernier doit être surement en train de lui donner les raisons de…
- Sale connard ! Tu ne peux pas être sérieux ne serait-ce qu’une seconde ? Peut-on être aussi immature ?
Je fronce les sourcils, les yeux rivés sur les lèvres de Mike, curieuse de savoir ce qu’ils se racontent.
- Tu ne perds rien pour attendre crétin. Je t’appelle demain. Aller, à plus frangin.
- Alors qu’est-ce qu’il dit ? Demandai-je aussitôt qu’il eut raccroché.
Pour seule réponse, il capture ma bouche et m’embrasse fiévreusement. Je prends donc cela pour réponse favorable. Passant mon bras autour de sa nuque, je l’attire plus près afin de sentir son corps contre le mien. Je ne veux aucune distance, aucune barrière entre nous. Juste nos deux corps nus l’un contre l’autre.
- Retire tes vêtements bébé. Lui dis-je d’une voix suave.
- A vos ordres p’tite poupée.
Quelques secondes plus tard, Mike et moi sommes complètement démunis de tout vêtement. Il marque une pause pour admirer mon ventre. Il y pose un baiser par la suite, puis un autre, et encore un autre. Au final c’est une cascade de baisers qui inonde agréablement mon ventre. Je retrouve notre intimité passée comme si jamais nous n’avions été séparés. C’est un moment magique qui restera gravé pour toujours dans un recoin précieux de ma mémoire.
- Je veux me rappeler ton délicieux goût mon ange. J’en rêve depuis que je suis conscient.
Je compris le sens de sa phrase seulement lorsqu’il place la tête entre mes jambes grandement écartées. Je crois que je ne me lasserai jamais des caresses buccales de Mike. Je mouille déjà abondement juste par appréhension. Et lorsque son baiser baveux effleure mon intimité, un long gémissement que je ne peux contrôler s’échappe de mes lèvres. Ensuite viennent les tortures délicieuses les unes autant que les autres. Je me contorsionne dans tous les sens, submergée par le plaisir, un plaisir plus intense que ceux de mes souvenirs. Existe-t-il un meilleur amant que Mike ? J’en doute. Les questions n’ont pas le temps de s’installer dans mon esprit. Mike ne me ménage pas mais sans pour autant être brutal au contraire, il fait preuve d’une délicatesse sans pareil.
- Fais-moi l’amour béé. Murmuré-je dans un souffle.
Il ne se fait pas prier. Alors que je me demande comment ferions-nous pour ne pas que mon ventre soit une gêne pendant nos rapports, Mike qui a déjà tout calculé s’installe derrière moi en cuillère. Oh putain, la suite s’annonce sensuelle.
- Mmmmmmm ! Grogne-t-il lorsqu’il me pénétra jusqu’à la garde. Tu m’as manquée p’tite poupée.
Aucun son ne sort de ma bouche. J’ai le souffle coupé tant je suis absorbée par le plaisir de le sentir en moi.
- Je t’aime Lili.
Et Mike me fait l’amour comme jamais il ne l’avait fait auparavant. Avec toute la sensualité et la délicatesse qui puisse exister. Je suis transportée loin de cette chambre, de cette maison, de ce monde. Plus rien n’existe autour de nous. Juste lui, moi et notre amour. Je me délecte du plaisir qu’il me donne sans condition ni rétention. En retour je lui offre mon corps, mon amour et même mon âme. Nous nous aimons ainsi jusqu’à ce que les spasmes de l’extase nous saisissent brutalement et nous fassent exploser. A bout de souffle, nous nous enlaçons et profitons de ce moment magique en silence.
Jamais je n’ai eu un sommeil aussi paisible. Avant même d’ouvrir les yeux, je sais que Mike est là. Je sens son souffle chaud sur ma nuque. Le rythme régulier de sa respiration m’indique qu’il est encore dans les bras de Morphée. Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est et je m’en fiche. Plus rien ne compte. Je veux juste rester là, où est ma place. Je repense au moment où je l’ai découvert dans le salon. Il était aussi beau que dans mes souvenirs. J’ai cru être en plein rêve mais grâce au ciel, ce n’était pas le cas. Il m’a semblé qu’il avait une béquille. Tiens, j’avais complètement oublié ce détail. A-t-il des séquelles suite à ses blessures ? Est-ce définitif ? J’espère que non. Peu importe, le plus important, c’est qu’il me soit revenu. Merci mon Dieu pour ce miracle.
- Mon ange ? Tu es réveillée ?
Un doux baiser me caresse la nuque. Il n’y a que Mike pour produire un effet pareil sur moi. Bon sang je crois que je suis accro à ce beau mec, mon beau mec à moi.
- Il faut que j’aille en cure de désintoxication.
- Pourquoi ?
L’inquiétude se ressent dans sa voix. Il me retourne afin que nous nous fassions face.
- Je suis accro à une drogue depuis peu Mike.
- Quoi ? S’écrie-t-il à la fois surpris et choqué. Ça veut dire quoi depuis peu ? Ton médecin le sait ?
- Euhh non…
- Putain Lili, mais qu’est-ce qui t’a pris de consommer de la drogue ? Depuis quand en consommes-tu ?
J’explose de rire devant sa mine sérieuse et affolée. Je ne peux m’en empêcher. Il est tellement mignon quand il est dans cet état.
- Tu plaisantes n’est-ce pas ? Ne joues pas avec ça Lili. Fait-il d’un air très sérieux.
- C’est toi ma drogue bébé. Murmuré-je avant de l’embrasser.
Il prolonge le baiser, la main maintenant fermement ma tête comme s’il craignait que je ne m’échappe.
- Bon sang tu m’as fait une peur bleue. Dit-il après m’avoir libérée. Ne me refait plus un coup pareil s’il te plait.
- Promis mon cœur.
- J’adore quand tu m’appelles comme ça.
- Mon cœur, mon cœur, mon cœur… Répété-je en boucle entres plusieurs baisers.
Les coups frappés à la porte viennent gâcher la magie de l’instant. Nous soupirons de frustration tous les deux au même moment ce qui nous arrache un fou rire. Mike remonte la couverture pour cacher notre nudité avant que je n’autorise l’intrus à entrer.
- Mademoiselle….Oh mon dieu monsieur IBARA.
Naomie tombe des nues en voyant Mike allongé dans le lit, moi à ses côtés. Elle en oublia même l’intimité de la scène.
- Oh pardon ! Se hâte-elle de dire avant de nous tourner le dos. Excusez-moi monsieur, je ne savais pas… enfin j’ai cru que… oh mon Dieu…monsieur vous êtes enfin de retour. Je suis si contente. Désolée j’attends dehors.
J’éclate de rire après qu’elle soit sortie en coup de vent comme si elle avait le feu aux fesses.
- Tu crois qu’elle a eu le temps de respirer ? Demandé-je entre deux rires. Elle parlait si vite.
- C’est l’émotion. Rétorque Mike en souriant. Aller je vais me rhabiller et lui demander d’entrer. Elle a sûrement quelque chose à te dire.
- Je crois qu’elle venait pour m’aider à faire ma toilette.
- Ah ! Tu n’y arrives pas toute seule ? Demande-t-il surpris.
- Disons que j’avais perdu goût à la vie Mike. Répondis-je tristement tandis que les souvenirs s’infiltrent dans mon esprit.
- Je suis là maintenant p’tit poupée. Dit-il en m’enlaçant. Tout ira bien à partir d’aujourd’hui.
- Je sais. Renchéris-je.
- A propos, comment Naomie est-elle arrivée là ? Bref, j’ai des tas de questions mais nous aurons tout le temps pour en parler. Je vais attendre au salon pendant que Naomie et toi fassiez vos trucs de femmes.
Il me fait une bise sur le front puis s’assoit sur le bord du lit pour enfiler ses vêtements. Lorsque c’est fait, il prend sa béquille que je n’avais pas vue jusque-là. Il se met debout avec beaucoup d’efforts. Je le regarde faire sans un mot.
- Ne t’inquiète pas mon ange. D’ici quelques semaines je retrouverai pleinement mes moyens.
- Mais je ne m’inquiète pas du tout. Je sais que tu es fort comme le roc. Et c’est pour ça que je t’aime.
- Je t’aime aussi ma petite chose. Aller, j’attends au salon. Kevin doit s’ennuyer tout seul.
Mike,
Je déteste cette béquille. Pensé-je en sortant de la chambre. J’adore cette fille plus que tout. A aucun moment je n’ai vu de la pitié dans son regard. Au contraire, elle m’observait avec tant d’admiration. Et dire que j’aurais pu ne jamais revenir à la vie. Et dire que j’aurais pu perdre cette femme unique. Et dire que j’aurais pu ne jamais connaître mon enfant. J’ai hâte de savoir s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. Lorsque Lili aura terminé, nous pourrons discuter. Elle et moi étions avions tellement hâte de nous aimer que nous avons sauté l’étape de la discussion. Je n’imaginais pas pouvoir aimer avec autant de force un jour. La vie nous réserve parfois des surprises agréables qu’atroces. J’espère que les jours à venir seront moins éprouvants car nous avons trop bavé. Kevin se lève en me voyant arriver.
- Tu ne t’es pas trop ennuyé ?
- Euh non. Je papotais avec Naomie.
- Tiens tiens ! Fis-je sur un ton taquin.
- Quoi ? Tu t’y mets toi aussi ?
- Parce que quelqu’un d’autre est au courant ?
- Au courant de quoi au juste ? Vous allez me lâcher Lili et toi !
- Tu vois comme ma p’tite poupée est perspicace ? Elle tient ça de moi.
Kevin remue la tête visiblement ennuyé. C’est la toute première fois que je le vois dans un état aussi déconcertant.
- Aller, détends-toi ! L’amour ne tue pas. le provoqué-je.
- Mike arrête avec ça ! Dit-il encore plus embarrassé.
- Comme tu veux mais sache que ça me ferait plaisir que tu te trouves enfin une femme. Fais comme moi p’tit frère.
- Et que penses-tu de Naomie, sérieusement ? Et ne te moques pas s’il te plait.
- Attends que je m’asseye.
Kevin attends que je prenne place dans le canapé avant de se rassoir. J’arbore un air sérieux. J’ai pu constater que c’est un sujet important pour lui et s’il me fait suffisamment confiance pour avoir mon avis je dois m’en montrer digne.
- Tu sais, je ne connais pas personnellement Naomie. Mais elle me donne l’impression d’être quelqu’un de bien. J’ai toujours apprécié sa discrétion et sa politesse. Et tu sais que j’ai le flair pour détecter les bonnes et les mauvaises personnes. Cependant, il s’agit d’amour et je ne crois que ça suffise.
- Qu’est-ce que tu suggères donc ?
- Parles-en à Lili. Elle doit mieux la connaître. Je pense qu’elle est donc mieux placer pour te conseiller.
- Ça me gêne de parler de ces choses avec elle.
- Ne sois pas froussard. Je ne t’ai jamais appris cela. Prend ton courage à deux mains et poursuis ton bonheur. Moi j’ai déjà rattrapé le mien tu sais…
Fin du trente huitième chapitre. Bizbi.