Chapitre 39 : Bon ou mauvais signe
Ecrit par Fleurie
°°° Ronan °°°
Ce jour j’étais revenu d’une ballade. Je ne supportais plus les disputes fréquentes de Basta. Elle m’irritait de plus en plus, à chaque fois qu’elle avait l’occasion. Elle me cassait sans cesse les couilles cette femme. Par finir, j’ai commencé par ressentir du dégoût et du regret pour sa personne. Plus rien ne m’intéressait chez elle. C’était tout comme si, toute mon attention et mon amour avaient disparus par un coup de magie. En voulant pénétrer dans l’hôtel ce jour, j’avais vu la police arrêter Basta. J’ai eu la frayeur de toute ma vie. Je ne devais pas tout de même les laisser me voir. Il ne le fallait pas.
C’est ainsi, que j’avais pris mes jambes à mon cou, ce jour là. J’avais jeté les sachets que je tenais en main avant de m’en fuir. J’ai conduis aussi vite que me permettait ma voiture.
Je me suis réfugié chez Anita et les enfants. Celle-ci m’a posé des tas de questions. Je ne pouvais quand même pas lui dire ce que j’ai fait. Elle m’en voudrait tellement.
Hier tard dans la nuit, j’ai bouclé mes valises en toute discrétion. J’ai passé du temps dans la chambre des enfants. Je m’étais mis au milieu de la pièce, pour les contempler. Dans l’une des armoires de Anita, j’y ai laissé une note. Je me sentais si sale et plein de honte. La seule manière de lui dire ce qui me tracaissait était de lui laisser une note. Je ne pensais pas avoir le cran de lui faire face. Seule elle, saura expliquer mon absence aux enfants. Ce n’était qu’après cela, que j’ai quitté la maison. En passant par la salle de séjour, Anita dormait à poings fermés dans le canapé. J’étais tellement attristé par mon acte. Mais je n’avais pas le choix. Si je restais, j’allais le regretter toute ma vie. C’était avec le cœur en miettes que j’ai pris la route, cette nuit.
[ … ]
Ce matin, je me suis rendu à l’aéroport. Je préfère quitter le pays pour éviter la prison. La grosse somme d’argent que j’ai en ma possession est largement suffisante pour mon départ. Je me suis alors, faufilé dans la queue pour l’enregistrement. À peine dans le rang, j’ai senti des pas derrière moi. À ma grande surprise, je me suis tourné pour voir qu’il s’agit des agents de la police. Pris de panique à leur vue, j’ai pris la fuite, laissant ainsi tomber tous mes documents. Je cours comme mes jambes me le permettent. Plus je fais l’effort d’y aller un peu plus vite, plus ils se rapprochent de moi. J’ai aperçu un autre venir du côté gauche de la grande porte. Cela ne m’a pas empêché de continuer ma course. Aujourd’hui, ça passe ou ça casse.
L’un des policiers : Arrêtez vous monsieur de SOUZA.
J’ai continué sans l’écouter, jusqu’à ce que j’entende un coup de feu. Je me suis retrouvé au sol sans le comprendre. J’ai ouvert les yeux, pour toucher mon corps. Heureusement, je ne suis pas blessé. Autour de moi, tout le monde est à terre. C’est la panique totale. J’ai cru me retrouver dans une série policière.
Policier ( à mon niveau ) : Vous êtes en état d’arrestation.
Moi ( essayant de me lever ) : Je n’ai rien fait monsieur.
Lui : Vous devez garder le silence. Vous êtes arrêté pour avoir été le complice de madame BADIROU.
Devant tout ce beau monde, j’ai été menotté plein de honte. Ils m’ont amené comme un vulgaire criminel. Ce n’est qu’à ce moment que j’ai pris conscience de la gravité de la situation. J’ai bien peur qu’il ne soit trop tard, pour ma petite personne.
°°° Karl °°°
Cet idiot pensait s’en tirer aussi facilement. Ce que les gens oublient souvent est qu’ils ne savent pas que tout se paie ici bas. Il est vrai qu’une fois mort, nous irons rendre chacun compte au père céleste. De toutes les façons, il faudra payer autant pour ses mal faits que ses bienfaits. Comme on le dit souvent, tout est bien qui finit bien. Nous avons pu mettre la main sur notre dernière cible. Le complice de notre très chère Basta. Monsieur pensait nous échapper en quittant le pays. Mais il a été arrêté à temps, à l’aéroport. Il nous a été très difficile de les repérer. Mais grâce à nos sources sûres, nous avons pu mettre la main sur eux. Des criminels comme leur genre, on doit réduire leur nombre.
Il ne reste plus qu’au juge de décider pour son sort. J’en connais qui sauteraient de joie, rien qu’en apprenant cette nouvelle. Après son arrestation, j’ai vérifié quelques dossiers. Ensuite j’ai pris ma pause. J’ai un rendez très important qui m’attend.
Un mois plus tard
°°° Nora °°°
Des voix me sont parvenues dans mon sommeil. Je ne sais pas si je rêve ou pas. Elles sont si douces à mes oreilles. Je me suis mise à sourire et à bouger dans tous les sens. Lentement, j’ai ouvert les yeux. Je me retrouve dans une très grande pièce et un lit immense. Autour de moi se trouvent mes vêtements et celui d’un homme éparpillés sur le tapis gris qui couvre le sol. D’agréables senteurs de roses titillent délicieusement mes narines. Les murs sont paints en blanc. Le plafond est couvert de dessins d’anges et de belles fleures. C’est magnifique.
Voix : Bonjour ma reine.
J’ai levé les yeux pour croiser le beau regard de cet homme aux yeux marrons. Il me trouble à chaque fois, qu’il plonge son regard dans le mien. Il est entré avec un plateau argent garni en main. Monsieur ne porte que son boxer, ses abdos sont impecables. On dirait Pierre Abena. Ce n’est qu’à cet instant, que les événements de la veille ont surgis dans ma mémoire. Nous avions sauté le pas hier. Je sais que vous vous direz que je n’ai pas pris mon temps. Je ne saurais expliquer comment les choses se sont passées. Tout ce dont je me souviens est que j’ai passé une agréable soirée.
J’ai instinctivement tiré le drap blanc fleuri vers ma poitrine. Il s’est avancé, tout en ne me quittant pas des yeux. J’ai senti des milliers de petits papillons envahir mon ventre.
Quelques heures plutôt
Après ma ballade dans le jet privé, nous avons déjeuné dans un coin très calme et sympa. J’ai de plus en plus, apprécié la compagnie de cet homme. La journée s’est terminée en beauté. Tout mon être s’est réjouit de ce nouveau sentiment qui a commencé par naître en moi, depuis un certain temps. Je ressens comme une paix à l’intérieur de moi. Je ne respire que la quiétude à ses côtés. Il y a longtemps, que je me suis laissé aller. Je me méfie trop de la gente masculine, depuis la trahison de Ronan. Il m’a déposé avant de rentrer chez lui. Le lendemain, il a envoyé ma voiture, comme convenu. J’ai pensé à mon tour lui rendre ce plaisir. Alors je l’ai invité chez nous à la maison. Ma mère et ma sœur ont été très heureuses de me voir ainsi. Enfin, plus que le notaire qu’il est.
Moi ( à elles ) : Ne vous emballez pas trop. Vous aimez trop prédire les choses. Et surtout toi Mom. Ce n’est qu’un simple ami.
Elle : Qui peut devenir plus que ça oui.
Moi : Hummmm
Elle ( faisant comme si de rien n’était ) : Je ne vois pas pourquoi je dois garder mes impressions. D’ailleurs si je ne le dis pas, qui le ferait ? ( Haussant les épaules ).
Ayanda ( soutenant sa mère ) : Mom a parfaitement raison la grande. Tu devrais l’écouter. Je sais que je ne m’y connais pas grande chose. Mais laisse moi te dire que cet homme a du goût et il est un vrai gentlemen. Ce n’est pas parce qu’un seul t’a blessé, que les autres hommes le feront.
J’ai senti une douleur au niveau de ma poitrine. Elle vient de me rappeler cet homme.
Ayanda ( reconnaissant son erreur ) : Je suis désolée, la grande.
Moi : Hummmm.
Ayanda : Si j’étais à ta place, je n’hésiterais pas une seule seconde à tenter ma chance.
Moi ( écarquillant les yeux ) : D’où sors tu cette histoire ?
Mom : Il faut être aveugle pour ne pas voir. Ou peut être tu fais semblant, tsuiiip. Cet homme est très intéressé par toi. Rien que par son regard et ses gestes, on peut le dire. Mais je dis, la fille ci est comment même.
Pendant qu’elles étaient là, à délirer Dylan est revenu des toilettes. Ne voulant pas qu’il entende notre conversation, j’y ai mis fin.
Moi ( nettoyant ma bouche ) : Vous ferez mieux de ne plus rien ajouter ( faisant les yeux ).
Ma mère a voulu dire quelque chose. Mais à la vue de Dylan, elle s’est résignée.
Nous avons mangé et je l’ai raccompagné à la porte.
Depuis ce jour, nos sorties sont devenues fréquentes. J’ai réalisé que les deux femmes de ma vie avaient raison. Mais je me refusais de le croire. Je pensais toujours à Ronan. Malgré qu’il soit loin et notre histoire derrière. Je n’ai pas cessé de penser à lui.
[ … ]
Trois semaines après, Dylan a prévu une petite réception chez lui. Cette dernière s’est terminée en une tête à tête. Nous avons mangé et bu comme deux jeunes collégiens. C’était la folie de jeunesse.
J’ai abusé de l’alcool et il a eu raison de moi.
Je me suis levée. Mais j’ai titubé, et je me suis retrouvé dans ses bras.
Retour au présent
Il a paru surpris par mon geste. Il a posé le plateau sur le côté, ensuite il m’a fixé d’un air interrogateur. J’ai fait mine de ne pas comprendre. Je sens qu’il est gêné.
Il a pris la tarte qu’il a faite, et l’a portée à ma bouche. Ce geste m’a rappelé celui de Ronan. Rapidement, j’ai chassé son image de ma tête. Je n’arrive pas à complètement l’ôter de mes pensées. Je pense qu’il me faut du temps.
Moi ( le fixant ) : Je peux le faire.
Lui : Que se passe t-il Nora ?
Je ne peux quand même pas lui dire. Il se sentirait frustré. Le mieux serait de ne rien lui dire. Je dois me méfier des hommes. Je sais que mes yeux ne mentent pas souvent. J’ai sauté le pas avec lui, mais je me sens du coup confuse. Je ne sais pas quoi penser.
Lui : On dirait que tu m’en veux. Ai-je fait quelque chose de mal. Parle moi Nora. Ou… ?
Moi : Je n’aimerais pas être grossiste Dylan. Je t’apprécie bien et tu le sais. Ce qui s’est passé entre nous hier était…
Lui ( terminant la phrase ) : Magique. Elle était magique. Tu es très belle et douce Nora. Sans être vulgaire, je t’aime.
Il vient de dire qu’il m’aime. Tout se déroule à un rythme que je ne saisie pas vraiment .
Moi : Écoute, je ne sais vraiment pas où j’en suis. J’avoue que les choses se sont passées très vite. Donc je ne sais quoi penser. Je suis un peu embrouillée dans ma tête.
Lui : Je te comprends parfaitement. Je ne suis pas un joueur, ni un briseur de cœur. Depuis que j’ai posé mes yeux sur toi, ils ne s’intéressent qu’à toi. J’ai des sentiments pour toi. Avec le temps passe avec toi, je peux dire que tu es un ange. Et c’est tout ce dont j’ai besoin Nora. Je n’aimerais pas te brusquer. Tu sors d’une relation, j’en suis conscient. Mais ce n’est pas la fin du monde.
Moi ( voulant l’interrompre ) : Dylan, je …
Lui : Laisse moi finir s’il te plaît.
Moi : D’accord.
Lui : Cela pourrait paraître ridicule, mais j’aimerais construire ma vie avec toi.
Je sais qu’il exagère. Je le crois mais en même temps j’en doute.
Lui : Prends tout ton temps. Rien que pour toi, j’attendrai.
Que puis je dire face à se tels propos. Il a pris une bouchée de la tarte.
Lui : Maintenant mange. La nourriture va se refroidir.
Il s’est levé pour se diriger vers la salle de bains. Je ne me suis pas empêché de reluquer son postérieur.
Une semaine après
°°° Basta °°°
J’ai la rage. Tout mon corps est en ébullition. Vous n’imaginez pas à quel point. Je sais que certains d’entre vous sont ravis de me voir en prison. Mais ce n’est pas encore la fin. Alors cachez vos dents, lol. Je vais revenir et soyez en certains. Ce matin le juge a décidé de me faire croupir en prison.
Je dois passer dix bonnes longues années derrière les barreaux. Votre parente Ayanda a fait son témoignage. À mon procès ce matin, madame s’est plaint de la perte de son enfant due à la tentative de meurtre. C’est avec le cœur meurtri que j’ai quitté le tribunal, les poignets menottés. Moi, la puissante Basta, je viens d’être incarcérée.
[ … ]
Recroquevillée sur moi-même, je balance mon corps de gauche à droite. Les larmes que je retenais depuis un bon moment, commencent par couler. Ronan est aussi en prison. Il doit payer pour sa complicité. Quand je pense que j’ai fait confiance à un peureux et irresponsable comme lui.
Le bruit du bâton du garde, m’a tiré de ma rêverie.
Lui ( ton dur ) : Lève toi paresseuse, il est l’heure pour les corvées.
Moi ( essuyant mes larmes ) : Pffffff.
Lui : Fais bien la maligne. Je vais te rendre ton compte ici. Petite criminelle.
Moi : Je ne te permets pas.
Lui : Regarde qui veut se rebeller. Avec ce que j’ai reçu ( faisant des jeux de doigts ), je vais m’assurer que tu te souviennes de ce trou. Aller lève toi.
J’ai traîné les pas, avant de me mettre à son niveau. Il a ouvert la cellule et je l’ai suivi. D’autres prisonnières en ont fait autant. Je me demande bien qui l’a envoyé. Pendant que je pense à qui me ferait du mal ici, j’ai cogné contre un pied. J’ai trébuché et je me suis retrouvée au sol, le visage rempli de sable. Ils se sont tous mis à rigoler, y compris le garde avec son bâton en main. Je me suis levée avec le peu de fierté qui me reste.
°°° Charlotte °°°
Après ma petite course sur le tapis roulant, j’ai pris la serviette pour nettoyer la sueur. Cet exercice me permet toujours de bien commencer ma journée. Je suis allée me faire un milkshake à la cuisine. Pendant que je savoure ma boisson, la sonnerie a retentie. C’est malgré moi, que je suis allée ouvrir.
Moi : Toi ici, que me vaut l’honneur de ta visite.
Lui : Bonjour Charlotte. Ça te fait quoi de me saluer.
Je me suis effacée pour le laisser entrer. Depuis notre petit malentendu, j’essaie de garder ma distance.
Moi : Entre. Mais sache que c’est la dernière fois, que tu mettras les pieds chez moi. Et gare à toi si tu n’as rien d’intéressant à me dire.
Il l’a fait sans se faire prier.
Lui : Je suis ici pour t’annoncer bonne une nouvelle.
En voulant m’asseoir, j’ai senti un étourdissement. La dernière chose que j’ai entendu, a été la voix de cet homme.
Trou noir…