Chapitre : 4
Ecrit par MoïchaJones
J’entre
dans le bâtiment et rejoins directement mon bureau. Mes escarpins me mordent
affreusement les orteils, je n’hésite pas une seule seconde à m’en défaire une
fois que je suis bien installée dans mon fauteuil. Ce sont mes pieds qui me remercient
quand je les pose tranquillement sur la table. Les mains derrière la tête, je
ferme les yeux en prenant appui sur mon dossier. Quelle journée ! Pourtant
je n’ai pas fait grand-chose mais je suis tout autant fatiguée. J’aurai payé
chère pour rester encore un peu dans mon lit ce matin, après la courte nuit que
j’ai eu. A force de vouloir être sure de ne rencontrer personne, j’ai dû
regagner mon lit vers 1 heure du matin. Le temps de trouver le sommeil il était
déjà l’heure de se lever, et mon réveil personnel ne m’a pas laissé le temps de
prolonger ma narcose. Personne ne peut ignorer sa présence bien longtemps.
Résultat des courses, il est à peine 11 heures et je suis déjà harassée.
De
légers coups à la porte me font ouvrir un œil.
-
Excuse-moi Belinda, il y a la bosse qui
te demande.
Je
regarde la jeune bénévole qui est à l’embrasure de ma porte. Elle me sourit et
la blancheur de ses dents contraste énormément avec la noirceur de sa peau.
-
Merci Mireille, j’y vais tout de suite.
Elle
referme derrière elle tandis que je repose lentement mes pieds sur le sol. Je chausse
mes ballerines de secours et je gagne la porte. Amaya a horreur qu’on la
fasse attendre. J’empreinte l’escalier en colimaçon qui fait face à l’entrée
principale et atteins rapidement le pallier au-dessus. Je traverse le couloir
sur lequel s’ouvrent plusieurs portes, puis marque un temps d’arrêt devant la
sienne avant de frapper. Sa voix modérée me parvient faiblement.
-
Entre Belinda !
Elle
est debout face à une des fenêtres qui donnent sur la rue. Sa robe gant en
basin vert olive lui donne un air souverain qui lui sied, ce qu’accentue le
lourd foulard qui tombe de part et d’autre de son épaule droite. Elle a un port
altier tellement naturel qu’on jurerait qu’elle est née avec. C’est d’ailleurs
l’un de ses atouts pour mener d’une main de maître son empire. A première vue
elle intimide tout le monde, jusqu’à ce que la proximité te fasse
découvrir une autre facette de sa
personnalité. C’est une femme dure en affaire, mais très tendre et maternelle.
-
Bonjour maman !
-
Approche ma chérie.
Elle
se tourne vers moi avec un sourire avenant.
-
Alors ta matinée ?
J’atterris
dans ses bras et lui fait la bise.
-
Oh elle s’est passée sans anicroches.
J’avais un rendez-vous en externe après la réunion des parents d’élève. Je
viens juste d’arriver.
-
Installe-toi ! Dit-elle comme je
reste debout face à elle.
Je
tire la première chaise pendant qu’elle va s’installer sur son siège. Une
chemise rouge est ouverte devant elle. Elle y jette un coup d’œil et moi je la
fixe en me demandant la raison de ma présence.
-
J’aimerai ouvrir des centres d’aide aux
filles et femmes victimes de violence. Indépendant de celui-ci bien sûr… J’installerai
dans les quartiers défavorisés.
Je
la regarde surprise car je ne comprends pas très bien où elle veut en venir.
- C’est un projet auquel je pense depuis quelques années déjà, et je pense que le moment est venu de le mettre en place. J’ai là des informations sur ce fait et j’ai besoin que tu jettes un coup d’œil. Juridiquement parlant bien sûr.
Je
la regarde encore plus surprise. Elle a perdu la tête ou quoi ? Pourquoi
s’adresse-t-elle à moi pour un sujet pareil ? Je ne sais pas quoi dire et
je me contente de la regarder pousser le dossier vers moi.
-
Ne fait pas cette tête, je sais que tu
as fait des études de droits alors je veux bien avoir ton avis.
-
Je n’ai jamais mis en pratique tout ce
que j’ai eu à étudier. Je me suis mariée avant d’avoir pu trouver un boulot.
Dis-je le rire dans la voix.
-
Ce n’est pas grave. Je t’observe depuis
que tu travailles avec moi et je sais que je peux te faire confiance.
Ce
serait bien la première fois ai-je envie de lui répondre.
-
La juridiction de ce pays n’est pas tout
à fait la même qu’au Cam…
-
Jettes-y un coup d’œil, c’est tout ce
que je te demande…. S’il te plait….
-
D’accord, je vais le faire. Mais je suis
sûre que les avocats et huissiers du centre ont fait du bon travail.
-
Là n’est pas le problème, j’ai besoin
d’avoir ton avis à toi. C’est ça qui m’intéresse.
Je
suis vraiment surprise, je ne sais pas ce qui lui arrive aujourd’hui. Elle doit
avoir reçu un coup sur la tête.
-
Pas de problème. Tu vas bien
maman ? Ajouté-je comme elle s’adossait à son fauteuil.
-
Mais bien sûr pourquoi cette
question ?
Je
souris en secouant la tête.
-
Rien, je demandais juste.
-
Arrête de poser des questions idiotes et
va travailler.
Voilà.
Je retrouve la voix rêche de la femme d’affaire implacable. Je me lève sans demander
mon reste et gagne la porte. A 16h30, je joue des pédales dans la file qui
progressent lentement vers le bâtiment principal du Hill Crest International School.
La cours est pleine à craquer de pré-ado en puissance, plus ou moins rassemblés
en groupes. D’aucuns marchent en rigolant, d’autres sont assis sur le gazon
bordant les constructions modernes de l’école. Ils y’en a même qui gambadent
déjà joyeusement vers les véhicules de leur parents.
Je
lève mes lunettes de soleil. De les voir tous habillés ainsi, un bataclan de
tenus bleus marines et blanc, j’ai juste l’impression que c’est la même
personne qui s’est dédoublée. J’ai beau scruter la foule en émoi devant moi, je
ne vois Imani nulle part. Je commence à perdre le peu d’optimisme que j’avais
de la prendre sans sortir de la voiture, quand la portière arrière s’ouvre
avant même que je n’atteigne l’entrée principale.
-
Bonsoir maman.
-
Bonsoir mon bébé. Répondis-je, le pied
appuyant fort sur le frein.
Elle
ne se rend pas compte que c’est dangereux d’essayer de monter dans une voiture
en mouvement. Elle balance son sac n’importe comme sur la banquette
arrière et se penche pour me faire un câlin.
-
Je peux passer la nuit demain chez Mercy ?
Continue-t-elle à peine sa portière fermée.
-
Mets ta ceinture bébé.
Elle
s’exécute et moi je démarre rapidement pour libérer la place.
-
Alors ?
Elle
ne lâche jamais rien celle-là.
-
Y a quoi chez Mercy demain ?
-
C’est son anniversaire et elle m’a
invité parce que je suis sa meilleure amie.
-
Ah ouais ? Je croyais que ta
meilleure amie c’était Dora ?
-
Mais Dora c’est ma meilleure meilleure
amie. C’est pas la même chose maman.
Un
coup d’œil au rétroviseur et je vois la tronche qui va avec son ton moqueur. Je
souris, la logique d’Imani semble souvent si claire, surtout quand c’est dans
sa tête.
-
Je vais y réfléchir.
-
Ne réfléchit pas trop longtemps hein,
demain n’est pas très loin.
-
D’accord ! Dis-je avant d’éclater
de rire.
Haute
comme trois pommes et elle sait déjà mettre la pression.
Je
me pare de nouveau de mes ray-ban et tourne à gauche sur Langata road. 10
minutes après je gare devant le KFC, à la plus grande joie d’Imani. Munies
d’une salade maison, un seau de pilons et deux desserts, nous rejoignons l’A104
2 carrefours plus loin en direction de Limuru. Je lance un CD de Wahu et sa
voix grave et pourtant modulée entonne les premières notes de Yéyé et je me
mets immédiatement à mimer moi aussi cette chanson que j’aime beaucoup. Les 45 minutes que dure le trajet pour
regagner la demeure familiale, sont cadencées par les variantes reggae de sa
musique. Elle a un style entrainant qui me déconnecte à chaque fois de la
réalité.
Celle-ci
me rattrape quand je gare et que je vois Imani courir vers la maison. Je me
dépêche de la suivre, parce que je sais quelle direction va prendre cette
gloutonne.
-
Tu montes ranger tes affaires dans ta
chambre et tu te changes avant de redescendre. Dis-je en la voyant se diriger comme
prévu vers la cuisine.
-
Mais maman…
-
Pas de discussion madame.
Elle
grogne mais fait quand même demi-tour. Je vais déposer les paquets à la cuisine
avant de regagner moi aussi ma chambre. Je prends une douche avant de
redescendre trouver la bonne dame attablée devant un plat de poulet avec son
dessert posé juste à côté. Je lui fais un bisou sur le front puis prends un
fruit dans le panier avant de ressortir à la recherche des habitants de cette
maison.
*
**
Les
jours passent et la routine commence à me peser. Lever, Hill Crest, boulot,
Hill Crest, maison. Un soir sur deux, exile dans la cabane et quand le jour se
lève de nouveau, c’est reparti. Une semaine s’est déjà écoulée depuis la
fois où j’ai surpris la conversation de Jomo, et moi je n’ai toujours reçu aucun
coup de fils d’Uhu. J’aimerai bien l’appeler, mais comment demander son numéro
à quelqu’un d’autre alors que je suis celle qui est censée le donner. Je suis réduite
à attendre que sa colère passe. Je suis amenuisée à chaparder de ses nouvelles quand
Imani me fait innocemment le compte rendu de leurs conversations tous les
soirs. Ca me blesse mais je ne peux faire autrement. Je suis convaincu qu’il
s’apaisera bientôt, déjà qu’hier il a demandé à sa fille de bien prendre soin
de moi. Cela prouve au moins qu’il se préoccupe encore de mon bien-être.
Je
sors de la salle de bain et enfile rapidement un jean noir, un polo kaki et des
baskets imprimées fleuri sur fond noir. Je n’espère pas tellement passer
inaperçu avec ça, mais c’est la tenue la plus sobre que je puisse trouver dans
mon placard. Je m’installe devant ma coiffeuse et m’attache les cheveux avant
d’apposer un léger maquillage. 5 minutes plus tard, je me lève satisfaite de
moi. Une touche de parfum, je mets ma montre et sors de la chambre. Je vais
dans la cuisine prendre une pomme avant de filer. Je croise Raïla sur le pas de
la porte et elle me regarde avec étonnement.
-
Madame ?
-
T’inquiète pas, je suis juste venue me
changer. A plus.
Je
sors sans plus attendre. J’ai encore rendez-vous avec monsieur Ifousa, et
cette fois-ci, nous allons visiter Kibera, le tristement célèbre bidonville de Nairobi.
La tenue que j’avais ce matin en allant au bureau, n’était pas appropriée pour une
balade dans les bas-fonds des quartiers pouilleux.
Je démarre et arrive très vite au point de
rencontre. Comme à son habitude, Ifousa est déjà sur place et me fait un large
sourire lorsqu’il me voit. Je me dépêche de descendre et vais donner des
instructions au gars. Je n’ai pas envie que la présence des deux gros colosses
attirent l’attention sur nous. Quand je le rejoins, on se serre la main puis il
m’entraîne avec lui vers une moto. Je le regarde surprise, mais il me rassure
d’un sourire.
-
Ne vous inquiété pas, je vais prendre
bien soin de vous.
-
Oh mais je n’ai pas peur.
Doux
euphémisme, je tremble presque tellement j’ai la frousse de ce que je vais
voir. Les quartiers mal famés vont souvent de pair avec les bandits et les
voyous, bien que je sois en tenue de camouflage, je sais que je ne vais faire
qu’attirer l’attention sur nous.
-
Votre voiture allait détonner avec le
décor du quartier, raison pour laquelle je vous ai donné rendez-vous ici. On va
faire le reste du trajet avec mon engin, ce sera mieux pour nous tous.
J’enfourche
juste l’engin à sa suite et il met le moteur en marche. J’ai le temps de lire
la désapprobation sur le visage de mes gorilles avant qu’on ne rentre dans la
circulation. La route serpente en descendant une pente sinueuse entre deux
rangées de maisons sans alignement. On dirait un matériau à mi-chemin entre bitume et goudron. A première
vu je retrouve des similitudes avec ce que je connais déjà des quartiers
pauvres de mon pays, mais à y regarder de plus près, ces maisons d’apparences
solides, sont en fait une version moins bien bâtis. Les murs craquèlent ici et
là, les gerçures recouvrent la plus part d’entre eux et je suis presque sûr
qu’en saison pluvieuse, l’étanchéité de ces bâtisses est à discuter.
On
continue d’avancer, la route me semble plus petite bien qu’elle soit toujours à
deux voies. La circulation se fait plus dense. Des 2 roues, 3 roues et 4 roues apparaissent
comme par magie autour de nous, en un véritable fatras de carcasses brique
branlantes, toutes plus épaves les unes que les autres, avec des passagers presque
toujours surnuméraires à la norme. Ça se voit que ça fait partie de leur
quotidien ; personne ne s’en étonne. Je regarde une moto nous dépasser par
la droite, le conducteur est assis sur le réservoir, tellement à l’aise et sûr
de lui, et j’en dirais de même pour la dame installée à l’arrière. Elle porte
sur ses jambes un énorme balluchon dysmorphique qu’elle tient d’une main,
tandis que l’autre garde en équilibre sur sa tête une bassine recouverte d’un
tissu au blanc disparaître.
Mes
mains se crispent sur la veste d’Ifousa, pendant que mon cœur est saisi
d’effroi. Involontairement, je retiens ma respiration quand je les vois
zigzaguer dangereusement entre nids de poule et crevasses, bien que le
chauffeur affiche une aisance sans pareil pour se frayer un chemin dans cette
circulation monstre.
-
Mon Dieu !
-
Ne vous inquiétez pas, je maitrise la
conduite dans cette partie de la ville.
J’ai
envie de le détromper, mais je préfère le laisser se concentrer sur la route.
Pendant ce temps mon regard se balade sur les boutiques et les petits commerces
qui occupent beaucoup d’espace, sans toutefois rivaliser en nombre avec les
bars. Sur cinq cent mètres déjà parcouru, on peut en lister au moins six. Un
fourniment de déchets gît n’importe comment sur la voie publique. Normal, aucun
bac à ordure n’est visible nulle part et cela ne semble déranger personne. De
même que l’effluve pestilentiel qui réussit occasionnellement à se faire
oublier. Comment font-ils pour supporter ça tous les jours, moi en même pas 10
minutes je sens déjà la nausée s’installer. Encore heureux que j’ai le courant
d’air qui me frappe en plein visage.
On
finit par s’arrêter à l’entrée d’un terrain vague, pendant qu’il gare la moto
dans un coin, je laisse mon regard trainer encore une fois autour de moi.
Aucune trace de goudron nulle part, juste une population hétéroclite qui se
meut dans tous les sens. Des enfants qui courent derrière ce qui s’apparente à
un ballon de football. L’odeur de la promiscuité et de la pauvreté plane tout
autour de nous, mais personne ne donne l’impression d’être malheureux. Les
visages sont joyeux, des rires fusent à certains moments, un groupe de jeunes
parle, regroupé en demi-cercle devant une motte de terre. A les voir avec des
pelles et des brouettes à côté d’eux, je comprends qu’ils prennent une pause.
-
Venez Belinda !
La
voix de mon accompagnateur me fait sortir de ma contemplation. Nous empruntons
un sentier que je n’avais pas remarqué jusque-là, entre deux maisons en terre
battue, il descend toujours en pente douce. Le sol est jonché de débris et
d’ordure. Je pose mes pieds avec précaution tout en essayant de ne pas me
laisser distancer. A une intersection, Ifousa se tourne vers moi et me fait un
sourire auquel je réponds spontanément. Et là, je suis juste choquée par ce que
je vois. Je porte une main à ma bouche pour masquer le cri ahuri qui s’apprête
à en sortir. Les immeubles masquaient en fait un immense tapis de cabanes en
taules rouillées et défraîchies, qui s’étendent à perte de vue. Elles sont
uniformes et leurs limites se confondent, on dirait un cimetière bas de gamme
et mal entretenu. C’est aberrant. Je n’en reviens pas de ce que j’ai sous les
yeux. Comment des gens peuvent vivre là ? Comment peut-on laisser des
êtres humains vivre dans ce tas de piaule insalubre ? Et dire que même les
autorités ont baissés les bras, si tant est qu’ils ne les aient jamais levés.
J’ai
toujours entendu qu’ils n’ont jamais voulu y installer l’eau et l’électricité,
de peur d’augmenter le million d’habitant qui y vit déjà. Mais avant cet après-midi,
j’étais septique tout simplement. Nos gouvernements sont corrompus et détraqués,
je veux bien. Mais de là à laisser plus de la moitié de la population de la
capitale qui se retrouve dans ce quartier, patauger dans ce bourbier…
Je
sens la nausée monter. Ma main se porte à ma poitrine et je marque un temps d’arrêt
pour reprendre mes esprits. Ifousa le remarque et se rapproche de moi.
-
Vous allez bien Belinda ?
Je
veux lui dire oui, mais je n’arrive pas à ouvrir la bouche. Je veux lui faire
un signe que tout va bien, mais ma volonté m’a lâcher. Je ne suis plus maîtresse
de mes mouvements. Quand je sais que la pauvreté et la promiscuité donnent
suites aux maux les plus classiques, prostitution, banditisme, vente de drogue,
viol, délinquance, je n’ai aucune peine à imaginer le destin de tous ces enfants
qui y naissent. Dès leur arrivée sur terre, ils n’ont même pas la chance
d’avoir une opportunité de changer leur vie. Ils tombent dedans très tôt et
tout le monde sait que c’est pratiquement impossible dans ses conditions-là de
s’en sortir.
Je
respire un bon coup et me redresse du mieux que je peux. J’ai la chance de
pouvoir leur donner une chance à leur tour. J’ai la possibilité de faire
changer les choses, même pour l’infime minorité, alors je vais la saisir. Forte
de cette résolution, je me crée un masque neutre et me tourne vers ce vieil
homme qui ne me quitte pas du regard inquiet.
-
Ça va mieux. Allons-y !
On se remet en route et sur le trajet, il reconnait des gens qu’il salue tout en me glissant de temps en temps des petits résumés de leurs histoires. Toujours la même chose qui revient à chaque fois, des paysans qui quittent leur village en quête d’un meilleur avenir en ville. Seulement, en arrivant sans le sous, ils sont réduits à se cantonner dans ces baraquements. Ici pas besoin d’avoir des millions pour s’emménager un chez soi. Il n’y a pratiquement pas de ruelle entre les maisons, on dirait qu’elles sont imbriquées les unes dans les autres. Il n’y a pas de rigoles non plus, des sillons d’eau tracent leurs chemins anarchiques, rendant le sol boueux. Le résultat est tout simplement affreux. C’est sale, laid,