Chapitre 4 : La Machine à bébé

Ecrit par Mayei

...Salomé...


J’avais mis mon réveil à six heures la veille, c’est donc sans étonnement qu’il se mettait à sonner à cette heure précise. Je ne réfléchis pas deux fois avant de sauter du lit et de me diriger vers la douche. Il fallait que je fasse vite pour mon rendez-vous. C’était aujourd’hui que je devais me rendre à l’agence pour les photos. Rachidi devait me retrouver à l’agence au moins trente minutes avant l’heure du rendez-vous. 

Je pris ma douche en fredonnant la mélodie d’une chanson que j’affectionnais tellement. Vous savez ce genre de chanson qu’on passe tout notre temps à écouter en attendant qu’elle nous sorte par les pores. 

Je choisis mes vêtements avec soin sans oublier les chaussures qui allaient avec. Devant le miroir je commençais à me couvrir le visage d’une base puis d’une fondation qui allait parfaitement avec la teinte de mon visage. Il ne fallait pas oublier le correcteur ni le crayon pour souligner mes yeux. Mes lèvres ne furent pas épargnées. J’étais fin prête pour m’en aller. Le maquillage n’est pas une étape à manquer lorsque je sors de chez moi.

La porte verrouillée, je rejoignis l’extérieur de l’immeuble en espérant avoir un taxi rapidement quand soudain j’entendis une voix dans mon dos. Je ne mis pas longtemps avant de réaliser que c’était le propriétaire de l’immeuble ou du moins celui qui était chargé de collecter le loyer, monsieur Kpan.

Mr. K : mademoiselle !

J’avançais mes pas feignant de ne l’avoir pas vu, il fallait que je disparaisse au plus vite. 

Mr. K : n’essayez pas de fuir, je sais parfaitement que vous m’avez vu.

Il ne démordait pas et pressait aussi le pas derrière moi. Je n’avais d’autre choix que je m’arrêter et plaquer un sourire de circonstance sur mon visage. Il était la dernière personne que je souhaitais voir en ce jour.

Moi : comment allez-vous monsieur...

Mr. K : épargne-moi ça. C’est avec moi que tu veux jouer au chat et à la souris ?

Moi : ne dites pas ça voyons...

Me K : ça fait plusieurs jours que je passe frapper à ta porte mais aucune réponse pourtant je te sais à l’intérieur. Le loyer est passé d’une semaine déjà. Il faut toujours qu’on te poursuive.

Une semaine ? j’étais tellement focalisée sur cet contrat que je n’y avais même pas fait attention.

Moi : je vous promets de payer avant lundi...je vais justement pour un contrat et je vous paie automatiquement.

Mr K : Lundi je serai là et je n’accepterais aucune excuse.  

Il s’en alla enfin pour mon plus grand soulagement. Il allait me mettre en retard. Je hélais le premier taxi qui se présenta en indiquant l’endroit où je me rendais. Après être tombés d’accord sur un prix qui nous arrangeait tous les deux, il démarra. Rachidi était déjà là lorsque je descendais du taxi. Il m’attendait juste à l’entrée. 

Rachidi : tu étais sensée être là avant moi n’est-ce pas ?

Moi : des problèmes avec le loyer… 

Rachidi : comme à chaque fois. Je ne comprends pas pourquoi tu t’entêtes à vivre dans un endroit aussi cher alors que tu n’en as pas les moyens.

Moi : s’il te plait nous n’allons pas parler de ça maintenant.

Rachidi : bref, ma porte est toujours ouverte, tu peux venir y habiter 

Moi : et je t’ai déjà dit non monsieur 

Rachidi : on y va alors 

Rachidi, était un très bon ami avec qui j’aimais passer du temps. Il était dans façon et très beau. D’une taille avoisinant les 190 centimètres, il abordait un teint noir ébène qui faisait penser à une forte virile masculine. Ses muscles saignants et sa mâchoire carrée lui donnait encore plus d’autorité mais ses yeux espiègles et ses lèvres parfaitement dessinées lui octroyaient ce côté doux et charmeur. 

Ensemble nous retrouvions ce jeune homme qui était présent lors du premier casting. Il nous indiqua comment cette journée devait se passer. 

Les photos furent prises devant Rachidi dont les yeux ne me quittaient pas. Il me regardait avec des yeux pétillants d’admiration. J’aimais cette façon la dont toute l’attention était centrée sur moi. Toutes ces personnes étaient là pour moi et c’est avec joie et espièglerie que je prenais des positions en gardant le sourire. 

Mr Kino : voilà quelques photos…comme vous pouvez le constater c’est assez réussi. Vous possédez un sacré potentiel je vous vois déjà faire un carton sur le podium.

Moi (m’émerveillant) : ça on peut le dire ! 

Il s’adressa ensuite à Rachidi 

Mr Kino : la prochaine étape sera de présenter ces photos à pat et si elle est retenue nous mettrons sur écrit un contrat que vous allez lire et signer. Vous prendrez connaissance de toutes les clauses et conditions, notamment les paiements. 

Rachidi : pas de soucis 

Mr Kino : puis-je m’entretenir seul avec mademoiselle s’il vous plait ?

Rachidi (sur la défensive) : pourquoi ? 

Mr Kino : lui poser certaines questions 

Rachidi : ces questions-là ne peuvent pas être posées en ma présence ?

Je le dévisageais, qu’est-ce qu’il faisait comme ça ? Voulait-il me saboter l’entretien ? il fallait que je réagisse rapidement.

Moi : Rachidi, peux-tu nous laisser seuls ?

Je sus par sa mâchoire contractée qu’il ne l’avait pas du tout bien pris mais nous laissa cependant toutes seuls.

Mr Kino : pouvez-vous marcher dans ce bureau pour que j’ai un aperçu encore une fois s’il vous plaît ?

Sa requête me parut étrange d’autant plus qu’il avait été présent lors des présumées auditions. Alors que je marchais, il s’avança vers moi et empoigna ma fesse droite qu’il malaxa sans gêne. Je sursautais et m’éloignait de lui. 

Moi : que faites-vous ? Qui donc vous aurait donné l’autorisation de me toucher ?

Mr Kino : ne joue pas à la difficile avec moi. Tu sais comment ça marche, soit tu te laisses faire soit tu peux dire adieu à ta carrière...!

Moi : tu es qui pour pouvoir mettre fin à ma carrière ? 

Mr Kino : si je décide là maintenant de ne pas faire passer ton dossier, c’est fini pour toi. Il serait préférable que tu te plies à mes exigences.

Moi : Vous n’êtes pas la seule maison de mannequin à ce que je sache. 

Mr Kino : Salomé, Salomé, tu sais que tu as déjà vingt-cinq ans, dans le milieu tu es déjà bien trop vieille. Tu ne rapporteras pas beaucoup sur le long terme. Personne ne voudra de toi. C’est une faveur que je te fais alors qu’en dis tu ?

Ce monsieur en face de moi me regardait avec des yeux libidineux. Il se passait souvent la langue sur ces lèvres proéminentes et survêtement noircies par l’abus de cigarettes. Il n’avait rien de séduisant et rien qu’en imaginant son corps contre le mien, l’envie de rendre tout ce que j’avais ingurgité ce matin me noua l’estomac. Je m’avançais néanmoins tout doucement vers lui.

Moi : nous pouvons nous arranger n’est-ce pas ?

Mr Kino : bien sûr que oui,

Il avait déjà commencé par retirer sa ceinture. Je puisais dans toutes les forces dont je disposais et profitant de son inattention, lui envoyais un coup bien mérité dans ses bijoux de famille. Il hurla les noms de tous ses ancêtres, m’injuriant au passage, 

Mr Kino : espèce décervelée, tu viens de griller toutes tes chances comme ça merde ! 

Moi : espèce d’imbécile. Vos manœuvres ne marchent pas avec moi. Garde ce contrat je trouverai quelqu’un d’autre pour m’embaucher. 

Je pris mon sac et me précipitais hors de cet endroit. C’est sûr que je n’allais pas décrocher ce contrat. Je pensais automatiquement à mon propriétaire de maison qui allait se pointer chez moi ce lundi. Comment allais-je faire pour lui donner l’argent exigé ? J’allais encore devoir joindre Monsieur Tano, un papa que je gère de temps à autre. Il allait surement me dépanner. Même si je n’en avais pas vraiment envie, c’était la seule solution qui s’imposait à moi.

Rachidi : pourquoi as-tu l’air si embêtée ?

Moi : figure-toi que cet idiot a voulu abuser de moi ! je ne me suis pas laissée faire, alors la pas du tout.

Rachidi : quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?

Moi : il a voulu que je couche avec lui pour qu’il dépose mon book à Pat.

Rachidi : il va l’entendre celui-là.

Rachidi se dirigeait déjà vers les locaux, je réussi à le rattraper Rachidi et l’obligeais à laisser tomber ce qu’il comptait faire. Il ne fallait pas que nous nous attirions des problèmes pour une personne sans vergognes. Les autres ont peut-être cédé à ses avances mais pour rien au monde je n’accepterai de coucher avec quelqu’un pour accéder à un poste. C’était mon choix et je l’assumais pleinement quitte à me retrouver sans quoi payer mon loyer. Je couche déjà pour prendre soin de moi je ne vais pas encore coucher pour un travail dans lequel je veux être respectée. De plus une fois que ça commence ça ne s’arrête pas.

Rachidi me déposa chez moi et j’en profitais pour faire le ménage. Je faisais toujours ça lorsque je me sentais mal ou que j’avais un coup de blues. J’avais tellement envie de montrer à mon père que mon choix de carrière pouvait me faire vivre. J’avais tellement envie qu’il se fasse à l’évidence que l’école ne garantit en rien une position favorable dans la société. Si seulement ce porc de l’agence n’avait pas eu tort quant à mon âge ! Il était considéré trop avancé pour ce milieu. Ils avaient besoin de filles fraîches et jeunes pourtant je l’étais. Si seulement j’avais eu l’opportunité de me rendre hors de ce pays et rencontrer des personnes vraiment professionnelles !

Je continuais le ménage dans ma chambre et tombais sur l’invitation qu’on nous avait remis lors du premier casting. Un sourire se dessina sur mon visage et s’élargit encore plus lorsque cette idée germa dans mon esprit. Il n’allait peut-être pas m’introduire mais j’allais le faire moi-même, j’allais surement rencontrer Pat en personne à cette soirée. 

...Nancy Api...

J-p : chérie ?

Moi : oui ?

J-p : tu ne m’as toujours pas donné ton avis par rapport à cette situation 

Moi : que veux-tu que je te dise exactement ?

J-p : si tu es d’accord ou pas ?

Moi : je ne sais pas, je ne sais vraiment pas.

J-p : ok je te laisse encore du temps alors.

Il quitta la table et m’embrassa langoureusement avant de s’en aller. Je terminais à mon tout ma tasse de café et me nettoyais la bouche en faisant bien attention à ne pas enlever mon rouge à lèvres. Je retrouvais Chantelle, la servante, à la cuisine. 

Moi : pour ce soir tu nous feras du poulet au four avec de la salade 

Chantelle : bien madame 

Moi : et surtout n’oublie pas de faire la tomate épicée pour monsieur 

Chantelle : je n’y manquerais pas 

Je tournais les talons en lui lançant un ok. Je me fourrais dans ma voiture et sortis de la maison, me rendant sur mon lieu de travail. J’étais chef d’agence d’une société de téléphone bien connue sur le territoire. Nous étions d’ailleurs le numéro un en matière de réseau téléphonique et couverture internet. J’avais pu décrocher le poste par l’intermédiaire de mon mari. J’avais les diplômes requis et l’expérience qui allait avec mais c’était toujours bon d’avoir quelqu’un qui soutiendrait une application. C’était ainsi que fonctionnait les entretiens dans ce pays. Ne pas connaître « quelqu’un » pouvait être, que dis-je était un gros désavantage.

J’arrivais à l’agence et saluais tout le monde dans la bonne humeur. Je n’étais pas ce genre de superviseurs qui instauraient un climat de peur. Je croyais au fait que rendre l’environnement au travail accueillant et chaleureux participerait à l’accroissement de la productivité de chaque employés. 

Je m’activais lorsque Laura se présenta, m’annonçant la visite de ma sœur. Je me demandais bien ce qu’elle venait faire par ici surtout en plein début de matinée.

Francine : Coussô, comment ça va ?

Moi : ça va bien et toi ? Et les enfants 

Francine : je ne me plain pas. Ils vont super bien, toujours en train de faire le bruit 

Moi : nouvelles ? Ce n’est pas tous les jours que tu passes par ici 

Francine : oh tu sais que je reviens du village la 

Moi : ah c’est vrai ! Comment va maman ?

Francine : comme toujours tu sais avec le rhumatisme. Elle se plaint du fait que tu ne viennes pas souvent la voir.

Son ton était rempli de reproches, mais où trouverais-je le temps pour me rendre au village. Contrairement à moi, Francine ne travaillait pas donc elle pouvait se le permettre. 

Moi : pourtant je l’appelle presque tous les jours. 

Francine : appels et être présente en chair et en os sont deux choses très différents l’une de l’autre. Bref, je suis passée te remettre ça. Comme c’est très urgent j’ai préféré passer en même temps au lieu d’attendre le week-end pour aller chez toi.

Je saisis le sachet bleu qu’elle avait trimbalé avec elle jusqu’ici et y jetais un coup d’œil. Il était rempli de différentes plantes et d’écorces sans oublier des bouteilles contenant des décoctions. C’était maman tout craché.

Francine : maman a dit que tu devais faire sécher les plantes et te purger avec, ça te dégagera le ventre. Il y’a le poivre africain à l’intérieur du sachet. Quant aux écorces, il va falloir faire bouillir et boire ça tiède. Pour…

Moi : et c’est pourquoi en fait Apo ?

Francine : Coussô mais pour que tu puisses tomber enceinte. Maman s’inquiète tu sais. Nous nous inquiétons, ça fait quand même cinq ans. 

Moi : je ne fais que vous répéter d’arrêter de me faire venir des colis. Le moment où je serai enceinte arrivera. Pour le moment DIEU n’en a juste pas décidé. 

Francine : aide-toi et le ciel t’aidera oh 

Moi : j’ai compris Apo, j’ai compris

J’en avais ras le bol qu’on me fatigue avec cette affaire de faire des enfants. La vie se résumerait elle à cela ? Si ce n’était pas ma belle-mère qui ne ratait aucune occasion de me rabaisser, c’était ma mère ou ma sœur qui me gavaient de traitements africains. Je n’en pouvais plus. Je discutais un peu avec ma sœur puis elle prit congé de moi. 

Francine est mon aînée de trois années, nous sommes pourtant très proches elle et moi. Nous sommes les deux filles de la famille. Notre frère Paul, vit présentement aux États Unis avec sa femme et ses enfants. Comme vous pouvez le deviner je suis la seule à ne pas avoir d’enfants. Francine en a quatre, deux filles et deux garçons.

J’ai essayé d’être productive, de me donner sur les différents dossiers à traiter mais je n’y arrivais pas. Je ne faisais que penser à se sachet que m’avait rapporté Francine. Je quittais le boulot à seize heures. Chancelle fut surprise de me voir à cette heure. Je décidais moi-même de préparer le repas. Je troquais ma tenue sophistiquée contre un pagne noué aux hanches et une marinière faite dans le même pagne. J’avais horreur de ces femmes qui pensaient qu’attacher un pagne avec un tricot banal était normal. 

Je m’activais à la tâche lorsque l’on sonna à la porte. Le gardien allait surmener ouvrir donc j’attendais d’entendre des pas au salon.

Moi : chancelle tu peux voir qui c’est ?

Chancelle : j’y vais 

Je vérifiais le poulet en me baissant et regardant à travers la vitre. 

Chancelle : madame c’est encore la mère de monsieur 

Moi : elle fait quoi ici celle-là ?

Chancelle : je ne sais pas mais elle est venue avec une fille.

Moi : ok, je vais voir ça !

Je n’aime pas cette manière qu’elle a de toujours se présenter ici sans prévenir. Je sais qu’elle n’a même pas prévenu son fils sinon il m’aurait appelée. Je vais devoir faire la nourriture pour plusieurs. Je me débarrassais de mon tablier et affichais un sourire de circonstance, hypocrite plutôt. Elle ne se fatigua pas pour me renvoyer l’ascenseur. Son visage froncé et méprisant m’accueilli.

Moi : oh maman quelle surprise bonne arrivée ! 

Maman : hum ! 

Je regardais celle qui était assise près de ma belle-mère. Je ne la connaissais pas, je ne l’avais jamais vu. Serait-ce une parente à mon mari ? je ne saurais le dire.

Moi : bonsoir mademoiselle !

Elle : bonsoir 

Moi : maman je vous sers quelque chose à boire ?

Maman : de l’eau, il faut apporter de l’eau tu ne vois le soleil qu’il y a là dehors ? 

À dix-huit heures, le soleil ? si ce n’est la mauvaise foi. Cette femme m’horripilait ! Elle avait toujours le visage amarré ce qui la rendait bien plus vielle qu’elle ne l’était. Elle m’aimait pourtant dans les débuts mais depuis cette histoire d’enfants qu’elle ne lâche pas, c’est parti en vrille. Je pris un beau plateau dans lequel je disposais la bouteille d’eau et deux verres. 

Chancelle : madame je peux m’en occuper. 

Moi : non laisse je le ferai. Surveille la nourriture s’il te plaît. 

Je ressortis munie du plateau et servi ma belle-mère et son accompagnatrice. En me baissant pour verser l’eau dans les verres, je remarquais ce sac de voyages qui était posé près des pieds de la demoiselle. J’espère que ce n’est pas pour rester dans cette maison que ma belle-mère l’a trimballée jusqu’ici. Je m’assis dans le fauteuil après avoir fait le service. 

Moi : maman nouvelle !

Maman : j’attends que mon fils soit là, je lui donnerais les nouvelles directement. 

Moi : ok ! Dans ce cas je suis dans la cuisine 

Je sentis des regards pesant dans mon dos puis des murmures. La fille éclata de rire. Je savais pertinemment qu’elles me cassaient du sucre sur le dos mais n’y prêtais pas attention. J’avais d’autres chats à fouetter. 

Une fois la nourriture à point, je m’enfermais dans ma chambre en attendant que mon mari rentre. Heureusement que la télévision avait été installée dans la chambre. J’en profitais pour suivre ma série tranquillement. Elle n’avait pas envie de m’avoir dans les environs je n’allais donc pas lui faire supporter ma présence. 

Je fini par m’endormir sans m’en rendre compte et c’est Jean-Philippe qui me réveilla avec des bisous mouillés. Je souris en ouvrant les yeux. Je croisais les beaux yeux de Mari, celui qui avait réussi à faire battre mon cœur après ces échecs amoureux que j’avais plusieurs fois essuyé. Il me rendait heureuse chaque jour un peu plus même si des différents nous opposaient. 

J-p : comment tu vas mon cœur ?

Moi : je vais bien maintenant que tu es là. Tu m’as manqué toute la journée

J-p : et moi donc !

Nous nous embrassions à nouveau. 

Moi : au fait ta mère...

J-p : elle a dit vouloir nous parler à tous les deux. Je prends une douche rapide et nous descendons. 

Il retira ses vêtements et je ne pus m’empêcher de me mordre la lèvre devant ses tablettes de chocolat parfaitement dessinées et ton teint chocolat noir. De quoi me donner envie de friandise ! 

J-p : êtes-vous entrain de baver sur moi madame Api ?

Moi : me laisser vous le choix ?

Il ria et prit enfin cette douche. Ce fut main dans la main sur nous descendions les marches pour rejoindre sa mère. Cette dernière lâcha un juron en nous voyant arrivés main dans la main. 

J-p : nous sommes là maman ! Quelles sont les nouvelles ? 

Maman : ah mon fils, les nouvelles sont bonnes et même très bonnes. Tu sais, le rôle d’une mère est de veiller au bien être de son fils et de s’assurer qu’il ne manque de rien. Tout à l’heure quand tu es arrivé, ton fils devait être en train de courir vers toi et remplir ton cœur de joie mais c’est une maison silencieuse que tu es venu trouver.

Je regardais mon mari. Il me pressa la main me demandant implicitement de garder mon calme. 

Maman : tu as assez d’argent mon fils, regarde la maison et les voitures ! Mais tout ça passe oh ! Seul ton nom restera. Il ne suffit pas de marier une belle femme et la garder dans ta maison comme un trophée sans qu’elle ne soit capable de te donner des enfants.  

J-p : maman peux-tu en venir au fait ?

Maman : j’y viens j’y viens. Comme je veux ton bonheur, je me suis rendue au village malgré mon état de santé pour revenir avec Sandrine que voilà. Dans sa famille tout le monde a des enfants, des enfants garçons surtout. Elle est jeune et son ventre est rempli de futurs enfants 

J-p : maman...

Maman : je te l’ai emmené ici pour qu’elle soit ta deuxième femme ou plutôt ta vraie femme. Si celle-là ne peut pas nous faire des enfants Sandrine le pourras. 

J-p : pourquoi fais-tu ça maman ? Tu suis très à l’aise avec ma femme et je n’ai pas besoin d’une autre personne sans mon foyer. 

Maman : je suis ta mère et je sais ce qui est bon pour toi mon fils. 

J’essayais de garder mon sang froid face à cette situation mais ma belle-mère dépassait les bornes. Faire venir une autre femme dans cette maison et l’imposer à mon mari, l’imposer à mon foyer était la goutte de trop. Jean-Philippe essayait de faire entendre raison à sa mère délicatement pour ne pas la froisser. 

Moi : maman, donc c’est parce que tout le monde dans sa famille a des enfants qu’elle sera capable d’en faire elle aussi ?

Maman : c’est à qui que tu poses les questions ?

Moi : sinon que tous mes frères et sœurs ont des enfants donc votre argument ne tient pas la route.

Elle s’énerva tellement qu’elle donnait l’impression de vouloir s’éclater. Je me tournais calmement vers cette Sandrine en question.

Moi : Sandrine ou je ne sais quoi, je vous prie de soulever votre sac de mes carreaux et de quitter ma maison sur le champ. 

Maman : tu es qui toi pour donner des ordres dans la maison de mon fils ?

Moi : c’est aussi ma maison et je mets qui je veux dehors. Cette fille ne restera pas une minute de plus sous mon toit. 

Maman : Jean-Philippe c’est ce que tu appelles femme ? Une stérile qui ose me répondre alors que je parle ?

J-p : mais maman...

Maman : quoi maman ? Ça sent qu’elle est allée te travailler l’esprit. Tu ne peux même pas parler lorsqu’elle ouvre sa bouche. 

Je les laissais là à se disputer et avançais hors de la maison pour interpeller, le gardien.

Moi : Mike ! 

Mike : oui madame ?

Moi : suis-moi s’il te plaît !

Nous pénétrions à nouveau dans le salon. J-p et sa mère continuaient toujours à échanger. 

Moi : Mike prend le sac de cette fille et jette moi ça dehors 

Ma belle-mère se leva avec ferveur et se mit entre Sandrine et le gardien. 

Maman : si quelqu’un doit quitter cette maison c’est toi, c’est toi Nancy avec ton ventre sec et vide. 

Moi : Jean-Philippe demande à ta mère de se pousser 

J-p : maman pourquoi ne pouvons-nous pas avoir la paix avec toi ? Sommes-nous maîtres du temps ? décidons-nous de quand un enfant doit venir dans ce foyer ? Émilie est mariée depuis deux ans maintenant elle n’a toujours pas d’enfants pourquoi ne vas-tu pas laisser chez elle et c’est mon foyer que tu décides d’assiéger ? 

Maman : Jean-Philippe c’est à cause de ce cimetière sur pied que tu appelles femme que tu me parles ainsi ?

J-p : maman je ne veux pas te manquer de respect mais tu nous déranges sincèrement. 

Maman : Sandrine je croyais avoir un fils dans cette maison je ne savais pas que c’était plutôt une fille qui obéi au doigt à l’œil de sa femme. Lève-toi on rentre. 

Elle cria sur le gardien et s’en alla avec sa machine à bébé. Je me laissais tomber dans le fauteuil et aussitôt des larmes mouillèrent mon visage. Je n’en pouvais plus de ces insultes. Je mentirais si j’osais dire que je ne ressentais aucun mal à les entendre. Ma belle-mère ne mâchait pas ses mots et utilisait les plus féroces pour s’en prendre à moi. 

J-p s’agenouilla près de moi et se mit à essuyer mes larmes. 

J-p : ne pleure pas ma chérie je t’en prie 

Moi : je n’en peux plus, c’est de plus en plus difficile

J-p : je sais mon amour et je suis tellement désolée. J’ai mal de te voir dans cet état. 

Je continuais à pleurer silencieusement. Il me leva du fauteuil et me porta jusque dans notre chambre. Il ôta mes vêtements et me plaça sous le jet d’eau. Il savonna mon éponge et me lava le corps comme si je n’avais que deux ans. Il m’essuya avec une serviette et enduit le corps de mon huile habituelle. 

Il fit tomber la serviette et me regarda un instant. Je connaissais ce regard un peu trop bien. Il s’approcha de moi et m’embrassait tendrement. Sa main se balada ensuite entre mes seins sans pour autant les toucher. Ses doigts jouaient sur mon ventre et frôlaient mon nombril. Bientôt il me posait délicatement sur le lit sans quitter mes lèvres. Ses doigts continuaient leur exploration sur mon corps me procurant des sensations exquises. Il prit fermement mon sein dans sa main et me procura des caresses indécentes qui me faisaient un grand bien. Vite il remplaça sa main, ses doigts par sa langue qui, toute chaude, s’enfonça en moi m’obligeant à me tordre dans tous les sens. Le drap auparavant très bien dressé allait dans tous les sens.
Ce fut l’extase lorsque maintenant mon bassin, légèrement soulevé, il me pénétra de toute sa longueur et sa vigueur. Il ne laissa pas passer une minute qu’il me prenait vigoureusement comme il savait si bien le faire mais surtout comme j’aimais.

Nos gémissements emplissaient la pièce désormais. Mon corps réagissait en reconnaissant celui qui en était le prioritaire. Et très vite nous explosions dans un plaisir envoûtant. Un plaisir qui se répandait tout mon corps jusqu’aux orteils. Nous restions couchés, serré l’un contre l’autre. 

J-p : Je t’aime Madame Api

Moi : Je t’aime aussi Monsieur Api

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