Chapitre 41
Ecrit par Auby88
Paroles intro du chapitre
"(…)
No, no es amor,
Non, ce n'est pas de l'amour,
Lo que tu sientes,
Ce que tu ressens
Se llama obsesión,
S'appelle OBSESSION
Una ilusión en tu pensamiento,
Une illusion dans ton esprit
Que te hace hacer cosas,
Qui te pousse à agir.
Así funciona el corazón.
C'est ainsi que fonctionne le coeur.
(…)
Chanson OBSESIÓN du groupe AVENTURA"
************
Maëlly FREITAS
Je suis de retour. Enfin ! Ça fait tellement de mois que j'attends ce moment. Je suis là. Bien là pour Eliad. Et prête à le reconquérir.
J'ai fait croire à mes parents que je me sentais mieux, que j'avais complétement oublié le scandale du mariage, que j'étais encore plus forte qu'avant et prête à affronter tous les regards, les moqueries des gens ; et surtout que j'avais réussi à sortir Eliad de ma tête et de mon cœur.
Mais il n'en est rien. Je continue de manquer de souffle, quand Eliad est loin de moi...
Le hall semble désert. Parfait ! A cette-heure-ci, Eliad doit être encore en train de dormir. Je compte lui faire une belle surprise en me glissant dans son lit. Je souris rien qu'en y pensant.
Malheureusement, ma joie reste de courte durée. Mon sang ne fait qu'un tour en apercevant la pute.
Discrètement, je la suis. Que diable fait-elle chez mon homme ? Ils ne peuvent pas être ensemble. C'est impossible ! Ou peut-être que oui, ils sont bien en couple.
Je me doutais que cette garce était derrière le changement d'attitude d'Eliad. Pourtant, il l'a nié.
Comment a-t-il osé me planter devant l'autel, moi la grande Maëlly FREITAS, pour après s'acoquiner avec cette pétasse ? Dieu sait combien je hais cette femme ! Oui, je la hais. Encore plus aujourd'hui.
Elle vient d'entrer dans la cuisine. Je la suis à l'intérieur.
- Sarah, c'est toi ? commence-t-elle en se retournant.
- Enfin, on se retrouve ! répliqué-je en la regardant froidement.
Elle semble surprise de me voir mais me répond quand même avec sa voix toujours pleine d'assurance.
- Eliad est sorti faire du jogging. Vous pouvez l'attendre en bas. Il ne tardera pas à rentrer.
- T'es qui toi pour me dire ce que je dois faire ? Cette maison est aussi la mienne, je te rappelle ! D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais chez mon fiancé ?
En parlant, je lève le doigt pour qu'elle remarque bien ma bague de fiançailles.
Elle ne me répond pas.
- Ah oui, je vois. Il te paie des séances privées pour que tu lui offres quelques gâteries !
Elle demeure muette. Elle semble toujours à son aise. Je la vois ouvrir le frigidaire sans se presser, prendre une bouteille de jus de fruits, l'ouvrir, prendre un verre, le remplir puis le vider allègrement.
- Pétasse, n'est-ce pas à toi que je parle ?
Elle continue de me faire dos. Je suis en rogne contre cette moins que rien qui me nargue ouvertement. Aujourd'hui, je ne la laisserai pas me défier. Je suis occupée à cogiter sur quoi faire, quand mes yeux tombent sur un set de couteaux de cuisine. Je ne réfléchis pas par deux fois avant d'en saisir un et de m'approcher d'elle.
- On ne tourne jamais dos à l'ennemi ! dis-je en posant le couteau contre sa gorge.
Elle ne m'a même pas senti venir.
- Lâchez ça !
- Tu ne me donnes aucun ordre, poufiasse !
- Ca peut être dangereux. Baissez ce couteau !
- Tu fais moins la maligne, maintenant, dis-je avec un sourire narquois. Tu sais quoi, je n'ai aucune envie de t'écouter. Il me plaît juste de te trancher la gorge, bien profondément, puis te regarder te vider de ton sang jusqu'à ce que tu rendes l'âme. Et…
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, à la cause de la douleur que je viens de ressentir à l'instant dans ma poitrine. Elle vient de me porter un violent coup de coude pour tenter de s'échapper.
- Tu n'aurais pas dû faire ça, dis-je en prenant le couteau au sol et en courant derrière elle.
Je parviens à atteindre la porte d'entrée avant elle. Je ferme la porte à double tour et laisse la clé à l'intérieur pour que personne ne puisse ouvrir de l'extérieur. A présent, nous nous faisons face. Je la menace avec le couteau.
- J'ai oublié de te dire que j'étais championne en vitesse au Collège !
- Laissez-moi m'en aller ! Je ne vous ai rien fait.
J'éclate de rire.
- Vraiment !
- Oui, je ne vous ai jamais rien fait.
- Tu as osé séduire mon homme, tu as tellement tourné autour de lui avec ce faux visage d'ange que finalement, il est tombé dans tes filets !
- Vous vous trompez d'ennemie. Je ne suis pas celle que vous devez craindre. Laissez-moi m'en aller.
- Tais-toi ! Sale menteuse. Tu ne sortiras d'ici que morte. Morte, tu entends ! Je t'ai donné plein d'occasions de t'en aller loin d'Eliad, je t'ai donné plein d'avertissements mais tu t'es entêtée. Aujourd'hui, t'auras ton châtiment. En plus, ça fera du bien à la société, de la débarrasser d'une pute et voleuse d'homme comme toi. Et..
A nouveau, ma phrase reste sans suite. Elle tente de me désarmer. Je garde solidement le manche du couteau et passe d'un trait la lame sur son épaule.
- Aië ! s'écrie-t-elle en tenant son bras.
- Dommage ! Ce n'est qu'une égratignure. Mais à la prochaine tentative, je te plante la lame en plein coeur ! Tu entends ! En plein cœur !
- Vous êtes complètement folle !
- Oui, folle d'amour pour Eliad ! Je suis prête à tout, même à te tuer pour qu'il ne soit qu'à moi.
- Je vous le répète, vous vous trompez d'ennemie !
- Tu te tais ou je perds patience avec toi !… Sache que tu ne me tromperas pas, sale prostituée !... Sais-tu ce que ça fait d'être abandonnée le jour de son mariage ? Non, tu ne le sais pas ! Tu ne sais pas non plus ce que c'est d'aimer un homme des années durant, depuis l'adolescence. Et un jour, une femme étrangère vient vous le prendre. Puis, une vulgaire prostituée vient aussi vous le voler. Pour Camila, je n'ai pas eu à me gêner. La vie s'est chargée de la punir à ma place. Mais pour toi, je m'en chargerai moi-même. Maintenant !
En parlant, j'avance vers elle déterminée à lui faire du mal. Mon regard est noir. Très noir.
- Ne m'approchez surtout pas, Maëlly ! Sarah, Jeanne, à l'aide ! répète-t-elle en marchant à reculons.
Elle jette dans ma direction tout ce qui se trouve à sa portée. J'esquive tout. Je me sens forte, puissante voire même invincible.
- Sarah ! Jeanne ! Au secours !l'entends-je crier à nouveau.
Je ricane.
- Personne ne viendra te sauver aujourd'hui.
J'ai parlé trop vite. Je viens d'entendre des voix de femme derrière la porte, des bruits de cognement. Néanmoins, je m'en fous. Je me fais plus proche d'elle.
- PAGE ! PAGE ! T'es là ? crie quelqu'un dehors en cognant son poing contre la porte.
Cette voix, je la reconnaîtrai parmi des milliers. C'est celle d'Eliad.
- Eliad ! mon amour, murmuré-je en regardant vers la porte. Il est enfin là.
La garce en profite pour me donner un coup dans le dos. Je perds l'équilibre, tombe mais me relève à temps avant qu'elle tourne la clé. Je la saisis par les cheveux. Elle crie de douleur. J'en suis ravie.
Malheureusement, cette pimbêche parvient à me donner un autre coup qui m'envoie au sol. Elle tente à nouveau de s'enfuir mais j'attrape ses talons et m'y accroche solidement. Ce qui la fait chanceler puis tomber sur le ventre. Ou presque. Parce que ses coudes posés sur le sol, l'empêchent d'être à plat au sol. Elle essaie de se relever, mais je l'empêche...
Finalement, j'ai réussi à la dominer. Elle est sur le dos. Et moi, au-dessus d'elle. Elle essaie de se libérer de mon emprise. Sans succès.
- Tu as perdu, bonniche !
- Laisse-moi partir !
- Non ! dis-je en prenant le couteau que je viens d'apercevoir sur le sol.
Je lis une grande peur sur son visage et cela me réjouit.
- Aurevoir, pétasse !
- Ne faites pas ça ! supplie-t-elle en fermant les yeux.
Je lève la lame en l'air et l'envoie en direction de sa poitrine. Je la vois agoniser tout en se vidant de son sang…
*********
Nadia Page AKLE
Je suis morte, c'est sûr. Moi et mon bébé. Et ce bruit, tel un fracas de porte, que je viens d'entendre, ce doit être celui qu'on entend quand on quitte ce monde pour l'autre monde.
J'aurais peut-être dû dire à cette mauvaise femme que j'étais enceinte.
Si je ne l'ai pas fait, c'est parce que j'avais peur qu'elle soit davantage en colère en apprenant que je porte un bébé d'Eliad.
Quoi qu'il en soit, je me suis défendue du mieux que j'ai pu, en protégeant mon ventre au maximum.
Malheureusement tout cela n'a servi à rien… A rien…
***************
Maëlly FREITAS
Je lève la lame en l'air et l'envoie en direction de sa poitrine. Je la vois agoniser tout en se vidant de son sang...
Ce rêve, je m'apprêtais à le concrétiser quand la porte s'est ouverte avec fracas...
- Eliad, lâche-moi.
Il garde mes mains fortement dans mon dos. Je finis par laisser tomber le couteau.
- PAGE, c'est miss Jeanne ! PAGE,tu m'entends ?
La poltronne finit par ouvrir les yeux et regarde tous comme si elle revenait d'un autre monde. Elle a sûrement dû croire qu'elle était morte. Idiote, oui !
- Je suis encore en vie ?
- Malheureusement, oui ! hurlé-je de colère. Si Eliad n'avait pas enfoncé la porte, tu ne serais plus de ce monde !
- Tu te tais et tu te calmes, Maëlly ! ordonne Eliad en attachant solidement mes bras avec une corde, pour ensuite me faire asseoir sur une chaise.
- Je ne suis pas folle, je te le rappelle ! Alors détache-moi.
Il ne prête plus attention à moi. Il me délaisse pour aller vers la catin.
- Tu n'as rien, j'espère.
- Non, je vais bien. J'ai juste une égratignure à l'épaule mais rien de grave.
- Vous, vous voulez ma photo ou quoi ? adressé-je au chauffeur et à la cuisinière, debout près de moi.
Eliad aide la poufiasse à se relever et s'asseoir sur une chaise. Je continue à la regarder méchamment. C'est de moi qu'Eliad devrait se préoccuper et pas d'elle. C'est à moi qu'on a fait le plus de mal. Pas à elle !
- Nadia, reprend la gouvernante tandis qu'Eliad nettoie son épaule, tu dois voir un docteur pour s'assurer que le bébé va bien !
- Il va bien. J'en suis sûre. J'ai protégé mon ventre au maximum. D'ailleurs, je sens mon bébé bouger en moi actuellement.
- OK, mais il faudra quand même que tu fasses un contrôle.
- Vous avez raison ! Je suivrai votre conseil.
- Cette femme, on devrait la faire interner. C'est un vrai danger public.
Je ne réponds pas à cette vieille bonniche qui ose prétendre que ma place est dans un asile de fous. Je suis plutôt préoccupée par autre chose, si tant que mes dents grincent en continu depuis quelques secondes.
- Eliad ! Elle… est… enceinte… ? demandé-je en bégayant presque.
- Oui, Maëlly. PAGE est enceinte.
Je regarde attentivement la putain et remarque son ventre légèrement arrondi. Elle semble aussi avoir pris quelques kilos en plus. Je n'y avais même pas fait attention tout à l'heure, vu la chemise ample qu'elle portait.
Je suis complètement déboussolée et déçue d'apprendre cette nouvelle. Je lève des yeux tous tristes vers Eliad.
- Tu disais que tu ne voulais plus d'enfant ? Quand est-ce que cela a changé, Eliad ? Quand ? Tu l'aimes, c'est ça ? Tu aimes cette pute, c'est ça ?
- Oui, je l'aime.
Sa voix ne tremble même pas en me l'avouant.
- Pourquoi tu me fais tant de mal, Eliad ? Pourquoi tu…
Ma phrase se perd dans le vide. Deux gifles sonnantes s'abattent sur mes joues.
- Tu me fais honte, Maëlly ! Vois comment toi une fille de noble famille est attachée comme un vulgaire mouton !
- Papa ! m'étonné-je.
- Ça suffit, Maëlly. Ça suffit, tes enfantillages ! Tu t'es bien moquée de nous ? Qu'est-ce qui t'a pris de venir t'en prendre à cette femme enceinte ? Tu veux être accusée de double meutre et finir ta vie en prison pour un homme qui n'a rien à faire de toi ? Vois, il a refait sa vie avec une autre. Ils attendent un enfant. Qu'est-ce que tu veux de plus pour comprendre que c'est fini entre vous et qu'il ne t'aime pas ?
- Je n'ai rien prémédité papa, je te l'assure. Je ne savais même pas qu'elle était enceinte sinon, je ne l'aurais pas attaquée. Je ne pourrai jamais faire du mal à un bébé, je t'assure. Tout ce que je voulais, en venant ici, c'est voir mon homme. Mais tout a dérapé quand j'ai vu cette prostituée ici. Je…
Une autre gifle m'atteint au visage. Celle de maman que je n'avais même pas remarquée.
- Tu ne changeras jamais, c'est sûr. Je parie même que tu ne regrettes, ni ne vois la gravité de ce que tu viens de faire.
- J'ai agi par jalousie et par amour, maman !
- Amour, non. Obsession, oui.
- Maman, mais…
- Prie, pour qu'ils ne portent pas plainte contre toi.
- Vous vous acharnez tous contre moi, pourtant je suis la seule victime ici.
- Victime de quoi ?
- Eliad m'a dupée, m'a fait de fausses promesses, a pris ma pureté pour ensuite m'abandonner le jour de mon mariage ! Et…
Une autre gifle m'atterrit en plein visage.
- Papa ! Encore ?
- Tu es une "née avant la honte", Maëlly ! Nous sommes tous conscients qu'Eliad a très mal agi, mais c'est toi qui le harcelais continuellement. Tu as oublié ? Et…
Mes parents parlent mais je ne les écoute plus. C'est une autre conversation qui m'intéresse.
- J'ai eu tellement peur de te perdre, PAGE. Je serai mort, s'il t'était arrivé quelque chose ! Je t'aime tellement, PAGE.
Je vois Eliad serrer la pute fortement dans ses bras.
Un voile triste se forme sur mon visage. Je ne veux pas croire qu'il l'aime. Mon Dieu, pourquoi ne m'aime-t-il pas, moi ? On me dit de l'oublier. Mais comment oublier cet homme sur que j'ai toujours mis sur un piédestal ? Comment ?
- Eliad, je suppose que vous allez porter plainte contre elle pour tentative d'homicide.
- Non Papa, PAGE ne souhaite pas porter plainte contre votre fille. Mais si jamais, elle s'en prend à nouveau à un membre de ma famille, je n'aurais aucun mal à l'envoyer en prison. En revanche, je ferai prendre une ordonnance restrictive contre elle, pour qu'elle ne nous approche plus !
- Tu vois, tu as beaucoup de chance, Maëlly ! Tu devrais remercier cette jeune fille.
- Je ne dirai jamais le moindre merci à cette voleuse d'homme, cette sale fille de joie.
- Tu fais pitié, ma fille !
- Je te préviens, Maëlly ! tonne Eliad. Si tu oses encore toucher un seul cheveu de la femme que j'aime, je te jure que je te tue. Crois-moi, ce ne sont pas des paroles en l'air.
Ses yeux sont menaçants. Je n'en reviens toujours pas qu'il me traite si durement à cause d'une pute !
- Eliad !
- Excuse-moi, papa, mais Maëlly me met hors de moi. Je suis conscient que je lui ai fait du mal... Si elle a un problème à régler, qu'elle le fasse directement avec moi. Et moi seul. Mais qu'elle laisse PAGE en dehors... Cette femme, je te le répète Maëlly, je l'aime et tu n'y peux rien. Elle est solidement ancrée dans mon cœur. C'est ainsi. Accepte-le une fois pour toutes !
Il le dit avec tellement de conviction, que je fonds en larmes.
- Tu t'es assez donnée en spectacle, Maëlly. On s'en va.
Papa détache mes bras et me contraint à le suivre. Les yeux pleins de tristesse, je regarde une dernière fois les deux tourtereaux avant de m'en aller avec mes parents.
****************
Nadia Page AKLE
Nous ne sommes plus que deux à la cuisine. Eliad et moi.
- Eliad, nous sommes tous seuls à présent, alors tu peux arrêter ton cinéma.
- Du cinéma, tu crois. ? Tout ce que j'ai dit était sincère, PAGE. J'ai réellement eu peur de te perdre.
Il prend mes mains pour ajouter :
- Je t'aime vraiment PAGE !
J'enlève mes mains des siennes.
- Non, tu ne m'aimes pas. Puisque tu ne veux pas de ce bébé que j'ai en moi. Tout à l'heure, tu n'as même pas demandé d'après lui. Tu t'es juste contenté de demander comment moi j'allais. Ou peut-être aurais-tu préféré que Maëlly me plante un couteau dans le ventre pour qu'on n'ait plus à parler de bébé ?
- Ne dis pas cela, PAGE. Je suis venu te secourir...
- Mais tu ne l'acceptes toujours pas, ce bébé !
- Tu connais ma position !
Le ton monte entre nous deux.
- Entre nous, il n'y a plus rien. Je l'ai voulu ainsi. Et ça demeurera ainsi. Mais j'espérais que tu changerais d'avis par rapport au bébé. Deux mois sont passés depuis que je t'ai annoncé ma grossesse. Et pourtant tu ne t'intéresses toujours pas à lui, tu ne demandes rien concernant les consultations prénatales, la date de la prochaine échographie. Rien du tout. C'est méchant, Eliad !
- Tu t'es entêtée à le garder alors que je n'en voulais pas. Tu ne le vois peut-être pas, mais je mène ma propre guerre intérieure. Et ce n'est pas facile pour moi, je te l'assure.
- Eliad ! Il s'agit de ton enfant.
- C'est toi qui le dis !
- Tu continues encore à penser que je t'ai trompé ?
Il me tourne le dos.
- Quel genre d'homme es-tu au final ? Tu n'apprends donc pas de tes erreurs ? Tu es en train de faire à ce bébé la même chose qu'à Milena. Et j'espère bien que tu ne le regretteras pas plus tard. J'espère que Dieu te le pardonnera une fois encore !
- Tu devrais aller te reposer, pour te remettre de toutes ces émotions. Moi j'ai besoin de me reposer. J'ai beaucoup couru.
- De toutes façons, je ne soumettrai mon bébé à aucun test ADN pour te prouver quoi que ce soit. Il est le tien. Point final. Et je prie qu'il soit ta copie conforme pour pouvoir te faire regretter de l'avoir rejeté !
- PAGE, attends ! dit-il en essayant de me retenir.
Peine perdue. Je sors de la cuisine à toute vitesse. Dans ma chambre, je vais m'isoler et ferme la porte à clé. J'enlève l'attelle que je porte à cause du syndrome du canal carpien dont je souffre, puis ouvre et referme mes doigts endoloris parce que je les ai soumis à une trop grande pression en me défendant contre Maëlly.
Sur le lit, je me couche en posant mes mains sur mon ventre. Je repense à tout ce qui tout vient de se passer, à la frayeur que j'ai eue face à Maëlly, mais surtout à la peur de perdre mon bébé. Cet enfant que son père continue de renier.
Des larmes coulent de mes yeux. Trop d'émotions en une journée...
Et Le pire, c'est que cette folle de Maëlly voulait me prendre ma vie et celle de mon bébé, pour une raison tellement insensée : son obsession pour un homme qui n'aime ni moi, ni elle !
Hmmm !
Je lève les yeux vers le ciel, joins mes mains et murmure quelques mots.