Chapitre 41: La Prochaine?

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 41: La prochaine?


Le jour de la dot, dans la soirée...


La journée avait été tellement longue et chargée que je n’avais pas traîné, après avoir pris mon bain je m’étais endormi. Camille était restée au salon avec Dorcas elles étaient plongées dans les commentaires de la cérémonie.


...


- Chéri chéri chéri?


La voix de Camille était alarmante, je sursautais de mon sommeil


- Tu ne dors pas encore?


- Dominique vient de me faire un texto, elle est à l’hôpital, elle m’a rassuré que ce n’était pas bien grave mais elle a eu un accident.


- Camille c’est ma mère, une fois de plus. Mais cette histoire va s’arrêter quand?


- Chéri des accidents ça existent, tout ne sera pas toujours l’œuvre de ta mère. L’amour ne soupçonne pas le mal.


- Oh Camille arrête moi ça. Toi et moi nous savons ce qu’il en est. Je dois la voir. Je ne pourrais pas passer la nuit tranquille en sachant qu’elle est à l’hôpital.


- Tu as raison, on va y aller alors? On va prier avant de nous y rendre.


Je m’étais levé du lit et j’avais échangé mon pyjama contre une chemise et un pantalon. Camille avait très vite enfilé une robe en pagne. Je ne pouvais pas m’empêcher de réaliser combien c’était beau d’avoir pour partenaire une femme qui craignait le Seigneur. Elle était comme un havre de paix à mes côtés. Je l’avais pris par la main pour prier, j’avais confié notre chemin entre les mains de Dieu et confié Dominique aussi entre les mains de Dieu. En sortant on trouvait Dorcas au salon.


- Tu ne dors pas toi?


- Comment je peux dormir en sachant que ya Dominique est hospitalisée?


Je regardais Dorcas d’un regard insistant, puis elle essayait de se justifier


- Je sais qu’elle et moi ne sommes pas les meilleures sœurs du monde mais je ne peux pas dormir tranquille alors qu’elle a fait un accident.


Mon regard n’était pas parce que j’aurais voulu qu’elle dorme tranquillement mais c’était un regard plein d’admiration, le cœur qu’avait Dorcas était le genre de cœur que produisait le Saint-Esprit. Cet amour qui refusait de considérer combien mauvaise était Dominique face à elle...


- Je veux venir avec vous, je ne suis pas tranquille yaya!


- Écoute, on ne va pas perdre le temps je vois bien que je ne pourrais pas t’en dissuader. Prends vite la petite et on part. J’espère juste qu’on trouvera facilement un taxi.


- Il est à peine 22h 30 on trouvera un taxi,


Répondit Camille.


Plus de trente minutes plus tard, nous étions arrivés à l’hôpital, Dominique était dans une polyclinique au centre ville. En arrivant j’apercevais ma mère et tontonAlfred à l’accueil de l’hôpital.


- Maman qu’est ce qui s’est passé?


- Je ne sais pas trop mais elle a du perdre le contrôle du volant ou peut être qu’elle était déjà très fatiguée avec la cérémonie de la dot et autre. Quand j’ai appris la nouvelle j’ai paniqué car je me disais que vous y étiez tous. J’avais semblé voir Dominique et toi devant sa voiture en quittant le lieu de la dot.


Mon regard venait de croiser celui de ma femme, puis j’avais tout de suite répliqué


- Non en fait j’avais jugé que ça sera trop lui faire faire un long trajet que de nous déposer d’abord. Alors quelqu’un qui partait dans la même direction que nous, nous a déposé en fait. Est ce que je peux voir Dominique?


- Oui je pense que l’infirmier de garde peut te permettre.


S’étant tournée vers Camille et Dorcas cette fois ci,


Il ne fallait pas vous déranger, elle n’a rien de grave, juste une égratignure, les gens qui ont assisté à la scène l’on vite amené à l’hôpital parce qu’elle saignait beaucoup, arrivé ici on s’est rendu compte que c’était juste une égratignure.


- Ce n’est pas grave maman on ne pouvait pas rester à la maison après son message.


- Ah donc elle vous a fait une message?


- Oui maman, elle m’a fait un message


Pendant que ma mère et ma femme parlaient, l’infirmier me conduisait dans la chambre de Dominique. Je la trouvais allongée dans son lit, une bande sur le front. Dès qu’elle avait senti qu’il y’avait des gens dans la chambre, elle avait ouvert les yeux


- Chou tu es là, je savais que tu viendrais ce soir même.


- Ne bouge pas trop ta tête, sinon tu auras mal après. Je suis désolé de ce qui est arrivé


- Ce n’était pas très grave mais je saignais tellement que je t’assure que j’ai eu peur. J’ai pensé à Cathy, à maman et à toi. J’ai eu peur de mourrir sans vous voir. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais j’avais comme l’impression que mon volant ne contrôlait plus les pneus de la voiture. C’était trop horrible Brice!


Je tenais ma sœur par la main, je parlais avec elle mais au fond de moi même je ne cessais de prier pour son salut, il lui fallait Christ c’était impératif. Ce qui me rassurait était le fait qu’au fond de moi je savais que combien même j’aimais Dominique, cet amour ne surpassait pas l’amour que Dieu avait pour elle. Alors je savais une chose, si je voulais à tout prix qu’elle vienne à Christ, cela voulait dire que le Seigneur lui même le voulait encore plus. J’étais persuadé et convaincu qu’un jour ma sœur donnerait sa vie au Seigneur. Comme tout en elle à cet instant montrait une part de vulnérabilité, j’en profitais pour tenter quelque chose qui me tenait autant à cœur que son salut


- Tu sais Dorcas n’a pas pu dormir en ayant appris la nouvelle, elle est venue avec nous. Nic! Dorcas et Karl sont tes frères et papa est ton père, je ne te demande pas de devenir aussi proche que ça d’eux mais essaie de faire des efforts. Vous étiez là, maman, Cathy et toi quand j’ai perdu Junior mais je peux te dire que si je vais bien aujourd’hui c’est aussi grâce à papa, sa femme, notre petit frère et notre sœur. Cette épreuve m’a permis de comprendre que nous avons besoin de notre famille à une certaine saison de notre vie et toi ta famille ce n’est pas seulement maman. Nic je ne condamne pas maman mais, tu sais qu’elle était absente aux funérailles de Junior imagine que je n’avais pas papa et maman Eliane, j’allais être très déboussolé.


Le regard de ma soeur ne montrait aucune résistance, il y’avait un espoir qu’elle prenne bien ce que je venais de dire.


- Mais chou je ne suis pas comme toi, toi tu t’ouvres facilement aux gens et tout le monde t’aime sans problème mais moi j’ai un problème pour m’approcher des gens, je me dis qu’à ce niveau où nous sommes ça ne sera pas évident que je fasse encore des efforts avec papa et les autres. Ce n’est pas que je ne le veux pas mais je ne pense être capable de le pouvoir.


- Eh Nic je te parle de ton père, il n’attend que ça. Crois moi il n’attend que ça. Si tu y doutes essai de faire un pas et tu verras. En fait papa est prêt à faire un pas et même plusieurs mais il te respecte et ne veut pas empiéter sur la distance que tu avais établie dès le départ.


- D’accord j’en profiterais demain après midi aux retrouvailles pour le compte rendu de ton mariage chez papa.


- Quoi tu ne seras pas gardé ici?


- Non je sors demain matin, il y a eu plus de peur que de mal.


.... Deux semaines plus tard....


Allemagne


Chaque matin me réveiller dans ma maison avec ma femme à mes côtés était tellement source de paix. Chaque matin en quittant ma maison serrer très fort ma fille dans mes bras était si précieux et source de beaucoup de force.


Cela faisait 10 jours que nous étions rentrés Camille Beryth et moi. Notre mariage à l’état civil c’était passé au Congo dans un cadre très intimiste, à la soirée il y avait juste les amis très proches et la famille, tel était notre choix à Camille et à moi. Camille voulait d’une grande cérémonie pour la dot et elle l’avait eu, par contre pour la soirée elle avait tenu à ce que ce soit intimiste. Je n’avais pas vu de mal à cela parce que je savais que la soirée de notre mariage religieux allait être une assez grande cérémonie.


Ici, j’avais pu trouver à Camille une inscription dans une école de formation, elle voulait faire une formation de caissière . J’avais tenté de la persuader de rester à la maison à plein temps mais elle n’était pas d’accord. J’avais du mal à accepter que ma femme travaille , était-ce à cause de l’expérience avec le mariage de mes parents? Dans ma tête je m’étais toujours dit que si ma mère était devenue une mauvaise épouse, tout avait commencé avec son travail. Les personnes qu’elle avait rencontrées là bas étaient source de pression pour elle. Mais heureusement pour moi, j’avais une femme qui était tellement sage qu’elle savait me rassurer et faire envoler la peur qu’il y’avait dans mon cœur à propos de ce sujet.


En conduisant vers mon bureau ce matin, je pensais encore à notre discussion avec Camille la veille avant de dormir,


- Brice pourquoi tu bloques autant à l’idée que je ne veuille pas rester à la maison. Beryith ira à la crèche, pour un début avec mes cours j’ai un emploi du temps assez flexible ce qui fait que je serais présente Brice!


- Mais Camille après les cours? Après tu vas devoir travailler, tu sais à quelle heure se termine généralement les shift du soir?


- Je me suis renseignée avec Alice, ça dépend juste de bien choisir le secteur où je vais travailler. Par exemple si je suis à la caisse d’un supermarché, les shift du soir ne se prolongent pas au delà de 20h


- Camille, tu n’as pas besoin de travailler pour l’argent est ce que tu le sais? Avec mon salaire on peut bien organiser notre maison. En tout cas avec le peu que nous avons.


- T’inquiète ça je le sais, mais je ne serais pas heureuse si je n’utilise pas mon potentiel à fond. Ça me ferait plaisir de sortir faire quelque chose aussi, ça va contribuer à mon épanouissement. Tu sais Brice je ne suis pas en train de le faire juste pour le plaisir mais avant de me marier à toi, s’il y’a quelque chose que j’ai appris c’est l’essentiel sur moi même. Parmi les choses que j’ai apprises de moi, il y’a le fait que j’aime être en contact avec les gens. J’ai envie d’aller travailler, voir des gens, donner de mon sourire, tu vois?


Camille sentait que tout ça ne me convainquait pas alors, elle s’était arrêtée de parler un moment, comme pour soupirer puis elle avait pris ma main,


- Faisons ceci, quand je commence le boulot, accorde moi 6 mois d’essais, si au bout de ces six mois, je ne suis pas une mère présente pour notre fille, une épouse qui prend bien soin de son époux et de sa maison,si je ne suis plus une femme soumise, si au bout de 6 mois tu remarques tout ça. On en parle et j’arrête. Car je ne prendrais jamais le risque de laisser le diable détruire ma famille à cause d’un salaire, Brice j’ai trop souffert pour qu’on en soit là, et je sais que je suis très indispensable pour ton équilibre et celui de notre enfant, je le sais Brice.


Je la regardais fixement, si je n’avais pas épousé Camille, je pense que je n’allais jamais être aussi heureux! Voilà ce que je me disais quand je croisais ses yeux tendres qu’elle avait posé sur moi.


- Chéri je ne suis pas ta mère et ce que tu as vécu avec le mariage de tes parents ne doit pas te laisser croire que ton mariage court le même danger. Je ne suis pas ta mère, je peux travailler sans faire courir un risque à notre maison, je ne suis pas ta mère chéri, je suis Camille, je suis moi!


Sa dernière phrase m’avait arraché un sourire, sa façon de dire qu’elle est Camille! En effet, Camille n’avait pas tort elle était Camille, elle était juste spéciale. Ce qui avait d’ailleurs fait la force de notre relation était le fait qu’elle n’était pas une autre personne et ne perdait pas son temps à être une autre personne. Combien même elle savait le genre de femmes avec qui j’avais été dans le passé, Camille n’avait pas voulu être l’ombre de toutes ces filles. Camille était juste elle. C’était ça sa force.


- Camille comment fais tu?


- Pour?


- Comment fais tu pour savoir exactement ce qui me traverse la tête? En fait depuis notre arrivée je m’oppose à l’idée que tu suives cette formation, que tu travailles mais je n’ai jamais évoqué ce détail sur ma mère. Tout à l’heure tu venais d’en parler et c’était exactement ça ma peur, j’avais peur que notre mariage connaisse le même échec que celui de mes parents alors comment as-tu su cette peur que j’avais?


- Je suis une femme Brice, je ne suis pas seulement une femme mais je suis surtout une femme qui met ses genoux à terre pour son mari et son enfant, il suffit de ça pour que Dieu me communique vos besoins. Je dirais que c’est le Seigneur qui me l’a fait comprendre. Si tu veux quand je t’ai parlé de la formation qu’Alice m’a proposé et que j’ai vu ce refus dans tes yeux, j’ai eu très mal. Je n’ai pas voulu en discuter avec qui que ce soit. Chaque fois que tu partais au boulot,je restais et j’en profitais pour prier et dire au Seigneur combien je suis sure que travailler sera bien pour moi et que je veux que tu le comprenne. C’est en priant que le Seigneur m’a depuis deux jours révélé que tu avais peur que notre mariage connaisse le même échec que celui de tes parents.


... Le souvenir de la tendresse de Camille m’avait accompagné jusqu’à mon bureau, en arrivant j’avais fais un message à Camille pour lui rappeler que Dominique venait cet après midi.


« Dame Camille n’oublie pas d’aller chercher Nic à la gare.


« Sans faute, bon service je t’aime »


** Dans la tête de Camille**


Notre mariage religieux était dans deux semaines, j’avais hâte d’être à ce jour. Notre mariage à l’état civil c’était passé au Congo dans une intimité familiale. Le pays me manquait un peu mais ma place était ici auprès de mon mari et de ma fille. Mon père, Ya Cynthia, Dorcas, ma mère, le secrétariat,... tout ce monde allait vraiment me manquer!


Je savais que Dieu avait été très bon envers moi, j’en étais reconnaissante mais je restais consciente que ma belle mère n’avait pas changé, je restais consciente qu’elle n’était pas forcément heureuse de voir que Brice n’était plus une proie entre ses mains. Cependant une chose me mettait en confiance c’était que Brice était un fils de Dieu et nul ne pouvait toucher à sa vie sans avoir affaire à l’Eternel.


De retour de la gare, j’étais occupée à la cuisine pendant que Dominique rangeait ses affaires dans la chambre d’amis. Dominique allait rester jusqu’au jour de la célébration nuptiale. J’aurais voulu avoir ma famille à mes côtés, mais à défaut de les avoir, on allait se contenter de Dominique. En plus il y avait des cousins et ses tantes de la France qui allait être là...


D’un air rêveur je découpais les carottes quand Dominique qui portait Beryith entre ses mains était sortie de la chambre


- Je suis très fatiguée tu sais, je ne vais pas traîner longtemps avant de me coucher


- Mais il est à peine 18h! Quoi ton voyage était si fatiguant que ça?


- Non pas vraiment mais cela fait près de trois jours que je n’arrive pas à vraiment fermer l’œil de la nuit. J’ai des insomnies et dès que je trouve le sommeil je fais des cauchemars. Bon disons que ce ne sont pas vraiment des cauchemars mais ça donne l’air d’être toujours le même rêve qui change juste un peu dans les détails


Mon cœur manquait un battement, une idée traversait ma tête, « Dominique n’allait-elle pas remplacer Brice? » et si Dominique était à son tour en danger? Il fallait que j’ai assez d’informations sur ces sois disant rêves


- Ah bon, et c’est quoi le rêve en question


- Bon tu sais il faut avouer que depuis mon retour du pays, je n’ai pas encore eu le temps de vraiment me reposer, peut être que c’est dû à toute cette pression! C’est sûr que je vais avoir un temps pour moi une bonne fois à mon retour après votre mariage.


- Oui c’est vrai, c’est pareil pour nous tous, mais tu peux m’en dire plus sur tes rêves en question?


Dominique avait éclaté de rire


- Kiekiekiekiekie sérieux? Pourquoi fais tu cette tête Camille, ce sont juste des rêves, tu as l’air de prendre ça pour une vraie tragédie là!


- Nic tu ne dors pas, ça peut être dangereux tu sais!


- Oui mais si ça persiste je vais voir un psy tu sais!


J’avais appris de mon expérience au département de l’évangélisation dans mon église au Congo, qu’il ne fallait pas imposer le Seigneur à une âme. Il fallait déposer la semence de la parole d’une manière ou d’une autre, ou encore prier pour que le Seigneur envoie quelqu’un sur le chemin de cette personne capable de déposer la semence de la parole. D’ailleurs cette petite expérience c’était bel et bien vérifié dans le cas de Brice. Je ne voulais pas montrer à Dominique que j’étais meilleure qu’elle parce que j’étais en Christ, je ne voulais pas non plus l’imposer quoi que ce soit. Au fond de mon cœur je savais que Dominique était une âme que le Seigneur nous confiait à Brice et moi. Alors juste là dans ma cuisine, sans lui laisser se douter de quoi que ce soit je demandais au Saint-Esprit de me donner la sagesse pour gagner Dominique. Mais pour le moment, je ne voulais pas insister sur les rêves qu’elle faisait


- Oui tu iras voir un psy si ça persiste, même si pour moi ce n’est pas le psy qui peut t’aider à dormir!


Elle souriait avant de lancer sur un ton moqueur


- Pour toi c’est un pasteur qui m’aurait aidé à dormir c’est ça?


- Non pas un pasteur, même un pasteur ne peut pas t’aider à dormir, c’est plutôt la paix. C’est la paix qui t’aidera à dormir


- Mais je suis en paix ma chérie,


Cette fois ci elle s’était adressée à Beryith qui était sagement assise sur le fauteuil à côté d’elle


- N’est ce pas ma puce? Tata est en paix non? Vas y dis à ta mère que tata est en paix


Beryith poussait un rire joyeux et innocent. J’avais terminé de faire la cuisine, je dressais la table tout en parlant de tout et de rien avec Dominique quand Brice était rentré.


Brice et Dominique étaient si complices, ils s’étaient serrés très fort


- Chou tu vas bien, tu as fais un bon voyage?


- Oui, un peu fatiguée mais ça va


....


À table, nous avions passé un bon moment ensemble, Dominique avait été la première à quitter la table, elle était fatiguée. Brice et moi avions traînés à table, il me faisait le point sur les derniers arrangements de la soirée de notre mariage.


J’avais porté Beryith sur mon dos pendant que je faisais la vaisselle, Brice était assis juste à côté sur un tabouret


- Tu sais tout à l’heure Nic me disait qu’elle a du mal à dormir et même qu’elle fait des cauchemars, bon disons qu’elle refait presque toujours le même rêve.


- Le manque de sommeil peut être dû à plusieurs paramètres, peut être qu’elle se fait du soucis


- Oui peut être!


Brice me connaissait si bien qu’il savait que je n’étais pas satisfaite de cette hypothèse, il avait froncé les sourcils, puis avait quitté son tabouret pour s’approcher de moi


- Tu t’inquiète pour Nic c’est ça?


- Oui chéri et je n’arrive pas à enlever l’idée selon laquelle, son manque de sommeil est le signe d’une oppression


- Tu sais comme moi que Nic ne peut pas comprendre ce à quoi tu fais allusion en ce moment?


- Oui mais, nous devons beaucoup prier pour son salut, nous devons bâtir des stratégies pour qu’elle vienne au Seigneur. Je ne sais pas trop quoi ou comment mais nous ne devons pas attendre que le pire arrive avant de nous tenir à la brèche pour elle.


- Je suis d’accord avec toi, nous allons prier pour elle. Je me dis que ça devait être tellement simple si je pouvais juste lui dire tout ce que je sais sur notre maman mais dommage, elle ne comprendra jamais


- Non, et ça ne sert à rien de lui dire, ça ne fera que compliquer les choses, le plus important c’est qu’elle donne sa vie à Christ.


Le lendemain, j’étais debout très tôt comme d’habitude, Brice était déjà parti au boulot. J’avais fais ma dévotion matinale avant de rejoindre le salon. Je faisais le repassage quand Dominique s’était réveillée


- Bonjour Camille dis moi c’est quoi le secret de votre maison?


- Comment ça le secret de notre maison


- Tu sais j’ai dormi comme un bébé, c’est presque un miracle. Avec tous les troubles de sommeil que j’ai ces derniers jours je suis étonnée de me rendre compte que j’ai pu dormir sans même fournir d’effort


Je souriais, je restais persuadée que le manque de sommeil de Dominique était l’indicateur de mauvaise présence chez elle la nuit. Ici elle avait pu dormir tranquillement parce que cette maison était consacrée au Seigneur.


- Je sais que tu vas te moquer de moi, mais est ce que tu confies au moins tes nuits entre les mains du Seigneur?


- Attends tu me prends pour un démon ou quoi? Il m’arrive de prier Camille!


Comme toujours je ne voulais pas pousser le pion trop loin, s’il fallait gagner une âme, il fallait déjà commencer par ne pas la faire fuire. Alors je me contentais de rire aux éclats


- Kiekiekiekiekie t’inquiète tata Nic je sais que tu pries d’ailleurs nous irons au culte ce soir


- Raaaaah non Camille tu ne vas pas m’embarquer dans vos histoires de culte hein, moi je prie à la maison et ça me suffit.


- C’est juste un culte d’intercession ça ne dure pas plus de 2h


- Beuh non, je préfère rester à la maison je vais vous attendre.


- Tu vas rester seule?


- Oui, bah en France je vis bien seule hein! Ce n’est pas plus de 2h comme tu as su le dire, je vais vous attendre c’est mieux


..........


Vers 17h, j’étais prête pour me rendre au culte, Beryith dormait alors je n’avais pas voulu la déranger, elle pouvait rester avec Dominique. Brice allait passer directement au culte. Après avoir laissé quelques instructions à Dominique concernant l’enfant j’avais quitté la maison.


Je descendais du train quand une fille m’avait tenu par la main, je ne connaissais pas du monde ici, en dehors d’Alice. Même les quelques têtes que je voyais à l’église, j’avais encore du mal à me souvenir d’elles... Étonnée de qui ça pouvait être je m’étais très vite retournée et c’est là que j’avais croisé son regard, elle était belle comme sur toutes les photos d’elle que j’avais vu auparavant


- Alors c’est toi Camille? Quel effet ça te fait d’avoir brisé mon couple?


- Écoute j’aurais pu te rabaisser en jouant la carte de celle qui ne te connaît même pas, mais je ne vais pas jouer à ce jeu; Désira je n’ai pas brisé le couple de qui que ce soit et je ne me donnerais pas à ce genre de jeu avec toi tu m’entends? C’est trop bas pour moi!


-Trop bas tu dis? Ce que je trouve bas c’est le fait que tu te caches derrière la bible, Brice et moi nous étions encore ensemble lorsqu’il est rentré au pays! Mais pourtant ça ne t’a pas empêché de le séduire


- Désira, vous étiez encore ensemble? Oui vous étiez encore ensemble je le sais, je le sais parce que c’était moi qui le suppliais de ne pas rompre votre relation, je lui demandais de t’accorder une chance peut être que tu allais changer et devenir cette source de paix dont il avait besoin. Mais tu sais quoi? je vois que c’était mal te connaître que d’espérer qu’un jour tu changes, la preuve en est tu m’arrête à la station pour chercher une dispute. T’as quel âge? Comment peux tu avoir ce genre de préoccupations? À force de te focaliser sur ce qui n’était pas essentiel tu n’as jamais fais attention à ce dont Brice avait besoin. Désira retiens une chose je ne suis pas ta rivale je ne l’ai jamais été. Quand j’ai commencé avec Brice il n’était en couple avec personne d’ailleurs pourquoi je perds mon temps à t’expliquer quoi que ce soit!


Cette Désira avait réussit à me faire perdre patience, après ma dernière réponse, je n’avais plus attendu qu’elle dise quoi que ce soit, j’avais tourné mes talons sans daigner me retourner pour voir l’expression de son visage.


Ce petit arrêt occasionné par Désira m’avait mis en retard au culte, à mon arrivée, le culte avait déjà commencé, je m’étais fondue dans la masse sans rejoindre les premiers bancs. À la fin du culte, je restais debout avec Alice en attendant que Brice termine de parler avec des frères de l’église. Marc n’avait pas pu venir au culte. Quelques minutes plus tard Brice était là devant nous. Je n’arrivais pas à sourire à cause du souvenir de Désira. Brice l’avait remarqué, il m’avait posé la question de savoir ce qui n’allait pas, sans une réponse claire de ma part, il avait cependant résolu de ne pas insister. On avait déposé Alice devant chez eux.


Sur le chemin du retour vers la maison, Brice essayait de faire la conversation mais je n’arrivais pas à faire semblant d’être contente. D’ailleurs je ne comprenais pas pourquoi j’en voulais à Brice, le pauvre c’est sûr qu’il ne savait même pas que Désira allait m’interpeller à la station. Brice avait fini par se décider de conduire en silence sans plus dire mot.


Arrivés à la maison, j’avais fait un effort de desserrer ma mine car je ne voulais pas laisser percevoir quoi que ce soit devant Dominique qui était occupée de nourrir Beryith.


J’étais sure d’avoir pris le soin de ne pas laisser paraître mon froid avec Brice aux yeux de Dominique toute la soirée, mais cependant je remarquais que Dominique compte à elle était tout d’un coup en froid avec moi. En fait depuis notre retour de l’église, la Dominique que j’avais retrouvé n’avait pas la même mine que celle que j’avais laissée... Que se passait-il?


Toute la soirée, j’étais comme l’intrus, Dominique ne parlait qu’avec Brice et faisait tout pour me montrer qu’elle m’écartait.


- Je suis fatiguée je vais dormir!


Avais je lancé, parce que je me sentais comme de trop au salon. Dominique n’avait même pas pris la peine de me répondre, Brice était gêné, il avait remarqué l’indifférence de sa sœur


- D’accord chérie je te rejoins tout à l’heure


Avait-il lancé...


En rejoignant notre chambre je ne cessais de me demander ce qui avait pu se passer en notre absence pour que Dominique devienne aussi froide avec moi. Était ce Désira qui était passée ici en notre absence? Tout ça n’avait pas de sens parce que même si Désira était passée ici, cela ne justifiait pas l’humeur glacial de Dominique.

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