Chapitre 42

Ecrit par St Daniel

Les chroniques de Saint Daniel

 

Titre : SECRET du CŒUR

 

Auteur : Saint Daniel

 

Chapitre 42

 

Le silence qui suit leurs paroles est lourd, presque palpable. Amélie reste figée, ses yeux clos, essayant de contenir cette douleur qui l'étouffe, tandis que Daniel, debout à côté d'elle, la regarde avec un mélange de tristesse et d'impuissance mais calme et froid à faire savoir que rien ne touche son consentement.

   

Amélie : Je pensais que l'amour suffisait... que s'il y avait de l'amour, tout le reste suivrait. Mais je me rends compte maintenant que l'amour, ça ne protège pas. Ça ne garantit rien.

   

Sa voix est un murmure, comme si elle craignait que dire ces mots à haute voix les rende encore plus douloureux.

   

Daniel : L'amour n'est jamais simple. Il ne protège pas des épreuves de la vie. Il est là pour te rappeler pourquoi tu te bats, pourquoi tu persistes malgré tout.

   

Amélie essuie maladroitement ses larmes d'un geste brusque, mais elles continuent de couler. Elle regarde le corps sans vie de Lucas, son cœur brisé en mille morceaux. Elle sait que tout a changé à jamais.

   

Amélie : Je lui ai menti… à moi-même surtout. J’ai passé tout ce temps à cacher ce que je ressentais, à penser que l’amitié suffisait, que je pouvais me contenter de ça. Mais c'était faux. J’aurais dû lui dire la vérité, Daniel. J’aurais dû lui dire que chaque moment passé avec lui était un moment où je tombais un peu plus amoureuse.

   

Sa voix se brise à la fin de sa phrase, emportée par l'émotion. Elle ne peut plus retenir les larmes. Daniel l'écoute attentivement, sentant tout le poids des regrets dans ses mots.

 

 

 

Daniel : Il est toujours difficile de regretter ce qu'on n'a pas dit, ce qu'on n'a pas fait. Mais tu ne dois pas te condamner pour ça, Amélie. Tu as fait ce que tu pensais être juste à ce moment-là.

 

Amélie : Mais ça ne change rien. Il est parti, et il ne saura jamais à quel point je l’aimais. À quel point il comptait pour moi. J'aurais tout donné pour qu'il le sache, juste une fois... Si seulement on donnait la vie pour voyager une minute à travers le passée, ça serait plus que suffisant pour tout dire.

   

Le silence retombe. Daniel, les mains dans les poches, regarde le sol, cherchant des mots qui pourraient peut-être apaiser cette douleur. Mais il sait que rien de ce qu'il dira ne pourra vraiment changer ce qu'Amélie ressent.

 

 

 

Daniel : On ne peut pas réécrire le passé, Amélie. Mais... si son âme est encore là, quelque part, je suis sûr qu'il sait. Je suis sûr qu'il a toujours su, même si ni toi ni lui ne l’avez jamais exprimé à voix haute.

   

Amélie laisse échapper un long soupir, épuisée par tant de douleur, par ce tourbillon d’émotions qu’elle ne peut contenir. Elle pose une main tremblante sur le torse de Lucas, sentant la froideur de la mort.

   

Amélie : Je voudrais croire qu'il sait. Mais une part de moi continue de crier qu’il est trop tard. Que plus jamais je ne pourrai lui dire, que plus jamais je ne pourrai le voir sourire.

  

Daniel s'approche lentement, pose une main rassurante sur son épaule.

  

Daniel : Le regret, c’est un poison. Il te ronge de l’intérieur. Mais tu dois te rappeler qu’il y a des choses que tu ne pouvais pas contrôler. L’amour que tu lui portais, aussi silencieux soit-il, était réel. Et ça, Amélie, personne ne pourra jamais te l’enlever.

  

Amélie se tourne vers lui, le visage ravagé par les larmes.

 

 

Amélie : Et maintenant ? Comment je fais pour continuer ?

 

Daniel : Tu continues en trouvant la force de vivre pour toi, pour ceux qui t'aiment encore. Et tu continues en te rappelant que cet amour, bien qu’il n’ait pas été dit à voix haute, a existé dans chaque geste, chaque sourire, chaque instant partagé.

   

Ils restent là, dans cette pièce froide et silencieuse, chacun confronté à ses propres pensés. Amélie, vidée de ses larmes, reste encore quelques instants auprès du corps de Lucas, cherchant une réponse dans ce silence. Puis, doucement, elle se redresse, prenant une grande inspiration, prête à affronter ce qui vient, même si le chemin semble sombre et sans fin.

   

Amélie : Merci, Daniel. Je ne sais pas comment, mais... je vais essayer. Je vais essayer de vivre avec tout ça.

   

Alors qu’Amélie et Daniel sortent de la pièce, le couloir de l'hôpital semble infiniment long, comme un chemin qu'elle doit parcourir seule, malgré la présence de Daniel à ses côtés. Chaque pas est lourd, chargé de chagrin et de regrets. Le silence qui les entoure est pesant, entrecoupé uniquement par le bourdonnement distant de l'hôpital.

   

Amélie : Je pensais que la douleur s’atténuerait une fois que je l’aurais vu… mais c’est encore pire. Il est vraiment parti, Daniel.

   

Sa voix est à peine un souffle, faible et fragile. Daniel, les mains enfoncées dans ses poches, marche à ses côtés, incapable de lui donner les réponses qu’elle cherche désespérément.

   

Daniel : La perte ne s'efface pas en un jour, Amélie. Ce que tu ressens maintenant… c'est la réalité qui te frappe de plein fouet. Mais tu n’es pas seule.

   

Ils s'arrêtent au bout du couloir, près des grandes fenêtres qui laissent entrer une lumière douce, presque réconfortante. Amélie se tourne vers la fenêtre, ses yeux brouillés de larmes, fixant l'extérieur sans vraiment le voir.

   

Amélie : Je voulais tellement croire qu'il pourrait encore se réveiller, même quand tout me disait le contraire. Je m’accroche à ce dernier espoir, comme une folle…

   

Elle ferme les yeux, laissant les larmes couler librement. Daniel reste silencieux, respectant ce moment. Conscient que parfois, les mots ne suffisent pas. Tout ce qu'il peut faire, c'est être là, près d'elle.

   

Daniel : Tu as fait ce que ton cœur te dictait. C'est humain de vouloir s'accrocher à cet espoir, même si tout semble perdu.

   

Amélie ouvre les yeux et prend une grande inspiration. La douleur est encore vive, mais elle essaie et se force à se dire que la vie continue, qu'elle doit affronter l’après, même si elle se sent vide à l’intérieur.

   

Amélie : Et maintenant… que vais-je dire aux enfants ? Comment leur dire que leur père adoptif est parti, que celui qu’ils aimaient ne reviendra jamais ?

   

Daniel la regarde, comprenant toute la difficulté de la situation. Il pose une main rassurante sur son épaule.

   

Daniel : Ce ne sera jamais facile, Amélie. Mais ils ont besoin de toi, de ta force. Ils comprendront que tu as fait tout ce que tu pouvais pour Lucas, et que tu es là pour eux, quoi qu'il arrive.

   

À ce moment, une infirmière s'approche timidement, interrompant leur conversation.

   

Infirmière : Madame Amélie, vos amis vous attendent dans la salle d'attente.

  

Amélie hoche la tête, essuyant rapidement ses larmes. Elle tourne une dernière fois son regard vers Daniel avant de murmurer

   

Amélie : Merci… merci d'être là.

 

Daniel : Tu n'as pas à me remercier. C'est ce que les amis font. Ils se soutiennent, même dans les moments les plus sombres.

   

Ils se dirigent ensemble vers la salle d'attente, où Mina, Gérard, Sandra et la mère de Lucas sont réunis, leurs visages marqués par l'inquiétude et la tristesse. L’atmosphère est lourde, pleine d’incertitudes et de douleurs non exprimées.

  

La mère de Lucas, les yeux gonflés par les pleurs, se lève en voyant Amélie entrer dans la pièce. Elle serre contre elle un chapelet, cherchant encore du réconfort dans la prière. Elle murmure, la voix tremblante

   

Mère de Lucas : Que Dieu te donne la force, Amélie. Je n’ai plus de fils… mais toi, tu dois encore être forte pour les enfants.

   

Amélie se rapproche d’eux, mais son regard est déjà ailleurs, fixant l'inconnu, le vide laissé par la disparition de Lucas.

 

Amélie reste debout au milieu de la pièce, entourée de visages familiers qui partagent son chagrin, mais en cet instant, elle se sent terriblement seule. Les battements de son cœur résonnent dans ses oreilles, et elle se demande comment elle pourra un jour retrouver le calme.

 

 

 

Amélie : Comment vais-je leur dire ? (murmure-t-elle, le regard perdu). Comment expliquer aux enfants que leur héro ne reviendra jamais ?

   

Mina, assise à côté de Gérard, serre doucement sa main, sentant l'angoisse monter dans la pièce.

 

 

 

Mina : Ils comprendront, Amélie. Ils savent que tu les aimes, et que tu feras tout pour les protéger. C’est tout ce qui compte pour eux maintenant.

  

 

Sandra s’avance, ses yeux toujours brillants des larmes qu’elle n’a pas encore versées.

   

Sandra : Je serai là, Amélie. Nous serons tous là pour toi.

  

 

Amélie baisse les yeux, la gorge serrée par l'émotion. Elle murmure, à peine audible

  

Amélie : Je l’aimais tellement… J’aurais dû lui dire plus tôt. Maintenant, il ne saura jamais.

   

La pièce devient encore plus silencieuse. La confession d’Amélie fait écho à leur propre douleur, à ces regrets que chacun porte en silence. Daniel, qui était resté en retrait, s’approche doucement d’Amélie.

   

Daniel : Il savait, Amélie. (La voix est calme, rassurante). L'amour ne se mesure pas seulement aux mots. Lucas savait ce que tu ressentais, même si tu ne l'avais pas exprimé. Il l'a senti, à travers chaque moment passé avec toi.

   

Amélie (les yeux vers lui, regard embué de larmes) : Mais... j’aurais dû être plus courageuse. J’aurais dû lui dire que je l’aimais, que je voulais passer ma vie avec lui… Et maintenant, c’est trop tard.

 

 

 

Daniel : Parfois, les mots non-dits sont les plus douloureux. Mais même sans les entendre, Lucas a sûrement ressenti ton amour. La mort ne peut pas effacer ce lien que vous aviez. Tu lui as donné tout ce que tu pouvais, même si tu penses que c’était insuffisant.

   

Les paroles de Daniel pénètrent doucement l’esprit d’Amélie. Elle ferme les yeux, essayant de se raccrocher à cette idée, à ce réconfort. Mais la douleur de la perte est encore trop vive, trop brutale.

Mère de Lucas, qui était restée silencieuse jusque-là, s’approche à son tour. Son visage est marqué par des années de tristesse et de combat, mais il y a aussi une résilience indéniable dans ses yeux.

 

 

 

Mère de Lucas : Le temps ne guérira jamais cette douleur, Amélie. Je le sais… j’ai perdu mon mari, et maintenant mon fils. Mais je te demande de tenir bon pour eux… pour les enfants. C’est tout ce que Lucas voudrait.

   

Amélie hoche la tête, incapable de parler. Elle sent le poids de la responsabilité s’écraser sur ses épaules. Les enfants. Ils vont devoir apprendre à vivre sans Lucas, et elle devra être celle qui les soutient, malgré son propre cœur brisé.

 

Soudain, une infirmière entre dans la pièce. Elle s'approche avec précaution, hésitante, sentant l’atmosphère lourde qui pèse sur tous.

 

 

 

Infirmière : Maman Lucas… Vous pouvez voir le corps de Lucas une dernière fois quand vous êtes prête. Je vais vous montrer le chemin. On va le mettre dans la chambre froide. Vous aussi Madame Amélie.

   

Amélie inspire profondément, se tournant vers les autres. Elle sait que c’est un moment qu’elle doit affronter seule, malgré la présence réconfortante de la famille.

 

 

 

Amélie : Je veux… Je veux lui dire au revoir. Seule.

   

Les autres acquiescent, respectant son souhait. Alors qu’elle se lève pour suivre l’infirmière, Daniel attrape doucement son bras, un dernier mot de réconfort.

 

 

 

Daniel : Tu n’es pas seule, Amélie. Nous sommes là pour toi, quoi qu’il arrive.

   

Elle lui sourit faiblement, reconnaissante pour sa présence. Puis, elle suit l’infirmière à travers les couloirs de l’hôpital, chaque pas plus difficile que le précédent. Quand elles arrivent enfin devant la porte de la morgue, Amélie sent son cœur se serrer.

  

L’infirmière ouvre la porte et Amélie entre, le souffle court. Là, devant elle, repose le corps sans vie de Lucas, paisiblement allongé, comme s’il dormait.

  

Amélie s’approche, son corps tremblant. Elle tend la main, hésitante, avant de la poser sur le torse de Lucas.

 

 

 

Amélie (à voix basse) : Je t’aime, Lucas. Je t’aime depuis le début, et je t’aimerai toujours. Si tu m’entends… Je suis désolée de ne pas te l’avoir dit plus tôt. J’espère que, quelque part, tu savais.

  

Elle ferme les yeux, laissant les larmes couler librement, sa voix brisée par la douleur.

  

Amélie : Je n’ai jamais voulu te perdre… Je n’ai jamais imaginé ma vie sans toi.

  

Le silence de la pièce devient lourd, et Amélie reste là, dans l’obscurité de son propre chagrin. Elle espère, même si c'est vain, que quelque chose changera. Mais rien ne se passe.

  

Après quelques minutes, elle prend une profonde inspiration et murmure

  

Amélie : Repose en paix, Lucas. Je vais tout faire pour les enfants. Je te promets.

 

À suivre…

 

Chapitre 43

            

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Secret du cœur, une chronique de Saint Daniel.

                   

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