Chapitre 45
Ecrit par Josephine54
Logan
Je me réveillai aux environs de huit heures après une nuit agitée. Je n'arrivais plus à dormir plusieurs heures d'affilée comme c'était le cas par le passé. Je me rendis au salon et fis rapidement le tour de la maison avant de me rendre compte qu’Éveline était déjà sortie, certainement pour des courses. Elle rentra deux heures plus tard et courut dans sa chambre y déposer ses achats après avoir fait un saut rapide à la cuisine pour y déposer quelques sacs.
Elle se rendit ensuite à cuisine et se mit immédiatement aux fourneaux. Elle nous concocta de la "banane malaxée", un plat fait à base de banane non-mur, c'est-à-dire de la banane verte et des arachides. Il était simplement la fin du monde.
Quand ce fut prêt, je m'installai à la table et mangeai comme l'animal que j'étais, pensai-je en rigolant. Je regardai ensuite la télévision, mais je fus immédiatement emporté par un profond sommeil.
- Logan, Logan, reveille-toi, me secoua gentiment éveline. On devrait se préparer, il commence à se faire tard.
J'émergeai de mon sommeil en clignant des yeux.
- Quelle heure est-il ? demandai-je d'une voix ensommeillée.
- 18 heures, répondit Éveline.
- Mince, il est tard, m'exclamai-je en me redressant brusquement du divan.
Je me levai rapidement et pris au pas de course la direction de ma chambre.
- Hé, sois rapide hein, pas vos trucs de fille que vous mettez dix heures pour vous apprêter, lançai-je à Éveline en me retournant brusquement.
- Haha, t'es fou ma parole, si je ne t'avais pas réveillé, tu serais encore ici à ronfler comme un cochon, rétorqua Éveline en riant.
Je pouffai de rire avant de poursuivre vers ma chambre. Je fis une douche rapidement et enfilai la veste que j'avais prévue pour l'occasion. Logan, tu es mignon garçon, pensai-je fièrement en me regardant devant la glace. Ta beauté n'a pas empêché Brigitte de te larguer mon cher, se moqua de moi une petite voix.
Je sortis et patientai un long moment au salon avant de me décider à aller cogner à la porte d'Eveline.
- Minute frérot, je suis presque prête, entendis-je de l’intérieur.
Je m'assis sur le canapé en regardant incessament ma montre, retard assuré, pensai-je. La soirée et était censée commencer à 19 heures et il était déjà 18 heures 45.
- Evelineeeeeeeee, hurlai-je après l'avoir attendue pendant dix autres minutes.
- Je suis là, entendis-je dans mon dos. Pas besoin de hurler.
Je me retournai et eus le souffle coupé. Ma cousine était époustouflante.
- T'es sublime, la complimentai-je avec un sourire.
- Merci couso, t'es pas en reste non plus, répondit-elle d'un air vantard.
- N'en fait pas un peu trop quand même, me moquai-je.
- Haha, je suis belle et je le sais, tu l'as dit toi-même, tu ne vas tout de même pas ravaler tes mots, répondit-elle en riant.
- Éveline, allons-y, la coupai-je en la tirant pas le bras.
Nous prîmes enfin le chemin de la soirée et au fur et à mesure que l'on se rapprochait, je sentais les battements de mon cœur s’accélérer. Je la reverrai dans quelques instants, bien évidemment au cas où elle avait accepté l'invitation.
Nous arrivâmes bien vite au lieu de réception. Je devais admettre que Brigitte avait vraiment du talent. L’hôtel était simplement magnifique.
- Hum, la classe, s'exclama Eveline, je sens que je vais m'amuser.
- Je dois admettre que c'est très beau, affirmai-je.
Une hôtesse vint rapidement à nous et nous invita à la suivre. Nous entrâmes et mon regard parcourut rapidement la salle des yeux. Je n'eus aucune difficulté à la reconnaitre bien qu'elle soit de dos.
- Elle est là ? me chuchota Éveline tout en suivant l’hôtesse.
- Je pense bien que l'on nous conduit à sa table, répondis-je en interprétant la trajectoire de l’hôtesse.
Je reconnus ensuite quelques personnes avec qui nous avions collaboré sur ce chantier.
- C'est bien le cas, confirmai-je à Éveline.
L’hôtesse s’arrêta enfin au niveau de la table sur laquelle étaient assis Brigitte, Carole et nos partenaires d'affaires. Tous tournèrent le regard vers nous et je vis les yeux de Brigitte s'agrandir sous l'effet de la surprise et son regard fixa sans vergogne le bras d’Éveline qui était accroché à mon coude.
- Bonjour, lança Éveline avec un large sourire. Je suis Chloé, continua-t-elle en tenant la main vers Brigitte qui était la plus proche de nous.
Le regard de Brigitte s'attarda un long moment sur la main suspendue d’Éveline avant de finalement la saisir. On aurait dit que la main de Chloé était brulante, car Brigitte la relâcha immédiatement.
Mais attendez, Éveline s'était présentée sous le nom de Chloé, réalisai-je avec consternation. Bon sang, qu'avait-elle en tête ? Je cherchai son regard et elle me fit un sourire espiègle.
Éveline contourna naturellement la table pour saluer les autres convives. J'étais hésitant si saluer Brigitte par la main ou lui faire deux bises, mais son regard glacial mit fin à mon indécision.
- Bonjour à tous, lançai-je avec un sourire avant de serrer la main à ces personnes avec qui j'avais eu à collaborer par le passé.
- Chéri, on devrait se rassoir, apparemment ça va commencer d'un moment à l'autre, lança d’un ton naturel Eveline.
Je fixai une fois de plus Éveline du regard et cette dernière me fit un sourire étincelant. Je commençais à comprendre quelles étaient ses intentions.
- Bonjour, bonjour, tonna une voix forte. Nous prions les personnes debout de rejoindre leurs places respectives, continua le maitre de cérémonie annonçant ainsi le début de la soirée.
Il remercia ensuite l'assemblée pour sa présence ce soir avant de donner la parole au propriétaire de l’hôtel. Ce dernier fit un beau discours où il présenta toute l'équipe qui avait participé à la réalisation de ce joyau.
Pendant qu'il faisait son discours, des serveuses parcouraient la salle tenant à la main un plateau fourni de flutes remplies de champagne.
- Je te prends un verre chéri ? demanda Éveline en me faisant un regard langoureux.
Il n'y avait plus de doutes possibles. Éveline voulait faire enrager Brigitte et elle y réussissait très bien apparemment. Le regard de Brigitte semblait lancer des éclairs.
- Oui, je veux bien, merci, répondis-je simplement en faisant un large sourire à Éveline.
Je vis la respiration de Brigitte s'accélérer, on aurait dit qu'elle cherchait de l'air, tellement sa poitrine se soulevait et se baissait avec rapidité. Je vis Carole poser délicatement une main sur celle de Brigitte en signe d'apaisement. Que pensait-elle ? Qu'après m'être séparé d'elle, je m'étais fait castrer ? Éveline n'était certes pas ma copine, mais j'étais contente de faire penser à Brigitte que j’avais tourné la page avec brio.
Éveline prit deux coupes de champagnes et déposa une devant moi. Brigitte tourna obstinément le regard vers Carole.
La soirée se déroula tant bien que mal. La conversation alla bon train à table. Brigitte était quasiment muette. J'avais presque de la peine pour elle. Carole était extrêmement embarrassée. Éveline de son côté continuait sereinement son petit jeu de fille amoureuse. Elle était exactement telle qu'il fallait, elle n'en faisait pas trop, mais pas trop peu non plus. Je voyais clairement que Brigitte était au bord de l'apoplexie.
- Mesdames, messieurs, le buffet est ouvert. Les hôtesses vous indiqueront l'ordre de passage. Je vous souhaite un bon appétit, parla le maitre de cérémonie.
Les hôtesses se rapprochaient des tables au fur et à mesure et très bientôt, ce fut notre tour. Nous nous levâmes et allâmes nous servir au buffet. Il était très fourni et je salivais déjà.
Je me servis un plat bien garni et retournai m'asseoir à notre table suivi d’Éveline.
- Hum bébé, ces légumes m'ont l'air appétissants, s'exclama Éveline. Je peux y gouter ?
- Bien sûr, répondis-je naturellement.
Éveline plongea sa fourchette dans mon plat et pris une petite quantité de légumes qu'elle porta à sa bouche de manière sensuelle.
- Hum, c'est trop bon, fit-elle en se léchant presque la lèvre.
Je crois que ce fut la goutte de trop. C'était plus que Brigitte ne pouvait en supporter. Elle se redressa brusquement de sa chaise et jeta violemment son mouchoir sur la table avant de se lever et se diriger vers les toilettes.
Je savais qu'elle allait aux toilettes, car cet hôtel, nous l'avions conçu ensemble et je savais exactement où se trouvait chaque pièce.
Je jetai un bref regard à Éveline et elle me fit un petit sourire. Elle ne semblait pas très fière d'elle. Je continuai mon repas pendant quelques minutes avant de me lever à mon tour et prendre la même direction que Brigitte tout à l'heure.
La réaction de Brigitte me faisait flipper. Je me posais un tas de question. Pouvait-on être aussi jalouse si l'on n'éprouvait vraiment rien pour une personne ? représentais-je simplement un jouet qui ne l’intéressait plus, mais en bonne enfant capricieuse, elle ne voulait pas que quelqu'un d'autre s'en serve ? Je me rappelai son récit par rapport à sa relation avec Clovis, elle avait bien perçu sa réticence vis-à-vis d'elle, mais elle n'en avait eu cure. Elle le voulait et c'était tout ce qui l’intéressait ! Se sentait-elle diminuée en passant que j'étais passé à autre chose aussi rapidement ? Je devais en avoir le cœur net ! Il le fait !
J'entrai dans le petit hall et je vis les deux portes des toilettes masculine et féminine fermées. J'attendis patiemment, les bras croisés, adossé au mur que Brigitte sorte des toilettes.
La porte de la toilette s'ouvrit quelques minutes plus tard et le regard de Brigitte tomba inévitablement sur moi. Nos regards s’accrochèrent de longues minutes. À bien la regarder, je me rendis compte qu'elle avait les yeux légèrement bouffis, elle avait certainement pleuré dans les toilettes.
Elle détacha enfin le regard de moi et voulut passer devant moi pour sortir des toilettes en m'ignorant vertement. Je me mis immédiatement devant elle et lui bloquai la route.
- Que veux-tu ? s'écria-t-elle nerveusement.
- Je veux discuter avec toi, lui répondis-je calmement en croisant les bras.
- Je n'ai rien à te dire, répondit-elle fièrement.
- Moi si, lui répondis-je sur le même ton.
- Logan, tu vas me laisser passer ? dit-elle en commençant à perdre patience.
Je lui saisis le bras et l'entrainai vers la porte qui menait à l'extérieur. Cette porte avait été conçue pour empêcher aux fumeurs de fumer dans les toilettes, ils avaient donc la possibilité de sortir fumer à l’extérieur, mais ils ne pouvaient plus rentrer dans la structure par cette porte à moins de détenir un code. Bien sûr, j’étais au courant de toutes ces informations pour avoir participé à la construction de cet hôtel. Je m'étais chargé moi-même du système électrique et du programme qui permettait la codification des portes. J'avais d'ailleurs gardé un contrat de maintenance avec la direction de l’hôtel.
Brigitte essaya de me résister sans succès.
- Tu vas me lâcher ? Espèce de brute, s'exclama-t-elle.
Je ne tins pas compte de sa réticence et réussis à l'entrainer vers l'extérieur. Elle me repoussa avec plus de force.
- Que veux-tu de moi ? Elle ne te suffit pas, c'est ça ? demanda-t-elle d'un ton répugnant dès que nous fûmes dehors.
- Brigitte, je te rappelle que c'est toi qui m'as rejeté ? ripostai-je d'un ton calme.
- Haha, tu n'attendais donc que cela pour te jeter dans ses bras ! Tu as bien caché ton jeu hein, espèce d'ordure, s'écria Brigitte en me faisant face.
- Que pensais-tu ? Que j'allais rester là comme un petit toutou à t'attendre toute ma vie ? demandai-je en la coinçant plus étroitement contre le mur.
- Tu veux me faire croire que ta relation est récente ? Il y a à peine deux mois, tu prétendais m'aimer et être prêt à passer le restant de tes jours avec moi, et bam, du jour au lendemain, tu en trouves une autre et très vite, vous en êtes aux "chéri", "bébé", lança-t-elle avec dégoût.
- Brigitte, tu es libre de me croire ou pas, cette fille je la connais depuis peu, mais elle m'a l'air sérieuse et en plus, elle sait ce qu'elle veut, lançai-je d'une voix ferme en la regardant dans le blanc des yeux.
Elle sembla embarrassée par ma phrase.
- Bah, je te souhaite bonne chance alors, lâcha-t-elle froidement en essayant de me contourner pour s’éloigner. Elle savait très bien qu'il ne lui était plus possible de rentrer dans l’hôtel par la porte que nous avions précédemment utilisée.
- Tu le penses vraiment, demandai-je sans la lâcher du regard.
- Oui, répondit-elle d'une voix ferme, mais je perçus le tremblement dans sa voix.
Je me rapprochai encore plus d'elle et elle recula jusqu'à se retrouver dos au mur et j'en profitai pour me coller à elle. Je la sentis frissonner à mon contact pendant que je sentais un violent désir envahir mon être.
J'approchai lentement mon visage vers le sien tout à fixant ses lèvres. Je m’arrêtai à un centimètre d'elle et sentis sa respiration qui se faisait haletante.
- Que... que...veux-tu ? demanda-t-elle d'une voix entrecoupée. Qu... Qu'essaies-tu de faire ?
Je reconnus la lueur de désir bestial qui planait dans ses yeux pour l'y avoir déjà vu un million de fois.
- Ceci, répondis-je d'une voix douce en posant délicatement mes lèvres sur les siennes.
Mon baiser se fit doux au départ, caressant de mes lèvres les siennes. Brigitte n'y répondit pas et faisait de son mieux pour s'y soustraire. Je relâchai légèrement l'emprise et me mis à la regarder fixement. Sa lèvre inférieure était gonflée et tremblait légèrement.
Je repris ses lèvres cette fois avec fougue et la collai fortement contre mon érection. Brigitte se mit à trembler et répondit timidement à mon baiser avant de se laisser totalement aller en me prenant la tête entre ses mains et en me dévorant les lèvres avec férocité.
- Tu es la seule qui a ce pouvoir sur moi chérie, marmonnai-je d'une voix sensuelle en lui donnant de petits baisers au cou et à l'oreille, je savais exactement quel était son point faible. La respiration de Brigitte se fit haletante et elle émit un profond rale en rejetant la tête en arrière.
- Tu veux que je le fasse avec une autre ? repris-je en la caressant délicatement.
Brigitte sembla revenir à elle à cette phrase et me repoussa violemment.
- Tu le fais déjà, hurla-t-elle avec rage avant de s'enfuir à travers le jardin.
Je restai dans les vapes quelques minutes avant d'émerger progressivement. Je regardai dans la direction où Brigitte s'était enfuie et je ne vis aucune trace d'elle. Je m'adossai au mur un long moment pour reprendre mon souffle et régulariser les battements de mon cœur. Je me rendais compte que Brigitte était vraiment la seule à m'émouvoir autant. Brigitte avait répondu tellement passionnément à mes baisers et je réalisais que rien n'avait changé. L'alchimie était toujours là ! Mais ce n'était que cela de son côté en fin de compte.
Je mis de longues minutes à me calmer et surtout, à plaquer mon érection. Je me rapprochai de la porte et émis le code et cette dernière s'ouvrit miraculeusement. J'entrai aux toilettes pour hommes pour vider ma vessie et retournai dans la salle. La place qu’occupait Brigitte et Carole était vide, elles s'en étaient apparemment allées !