
Chapitre 49
Ecrit par St Daniel
Les
chroniques de Saint Daniel
Titre
: SECRET du CŒUR
Auteur
: Saint Daniel
Chapitre
49
Quelques
minutes après, soit trente minutes, Amélie court à travers les couloirs de
l’hôpital, ses pensées en désordre. La nouvelle du malaise de Mina l’a foudroyée,
l’amenant à lâcher tout ce qu’elle faisait pour venir à son chevet. L’anxiété
la ronge, sa respiration saccadée, ses mains tremblant légèrement alors qu’elle
pousse les portes battantes de la salle d’attente où elle trouve Jack, assis
sur un banc, son visage grave, les mains jointes. À sa vue, il se lève
aussitôt, ses yeux rencontrant ceux d’Amélie avec une lueur de tristesse mêlée
d’espoir.
Jack :
Amélie, tu es là… Mina… elle va accoucher par césarienne.
Lui
annonce-t-il d’une voix lourde. Le choc se lit dans les traits d’Amélie.
C’était trop tôt, beaucoup trop tôt pour que Mina accouche. Elle savait que la
grossesse de son amie est compliquée depuis le début, mais cette nouvelle lui
serre le cœur.
Amélie :
Prématuré ?
Dit
Amélie, sa voix à peine audible, comme si dire le mot rendrait la situation
encore plus irréelle.
Jack :
Oui, les médecins disent que c’est la seule option pour sauver Mina et le bébé.
Un
silence lourd s’installe entre eux, chaque seconde passant dans une lenteur
insupportable. Amélie se laisse tomber sur une chaise, son esprit
tourbillonnant. Elle sait ce que cela signifie. Mina va être mise en danger, et
ce bébé… ce petit être qui n’a même pas eu le temps de grandir pleinement dans
le ventre de sa mère, va arriver dans ce monde bien avant l’heure. Elle ferme
les yeux un instant, essayant de trouver un semblant de calme, mais les pensées
se bousculent dans sa tête, la submergeant. Et au-dessus de tout, il y a cette
idée lancinante, elle doit aider. Mais après cette journée, elle n’en peut
plus.
Amélie :
Je vais payer les frais de l’opération, Jack.
Déclare-t-elle
soudainement, ses paroles retentissant dans le silence de l’hôpital.
Amélie :
Mais après ça, je n’aurai plus rien à voir avec eux. Plus rien à voir avec mes
parents.
La
voix d’Amélie est étonnamment calme, presque détachée. Pas une trace de colère,
rien. Jack la fixe, surpris par cette détermination glaciale qui émane d’elle.
Il ne la reconnaît pas dans ce ton. Lui qui la connaissait autrefois si
passionnée, si vivante, la voir ainsi presque impassible face à cette décision
le perturbe.
Jack :
Amélie… tu es sûre ? Tes parents, c’est quand même…
Amélie :
Jack, tu ne comprends pas, (répond-elle avec une froideur tranquille). Ils ne
sont revenus que pour la fortune que Lucas m’a léguée. Tout ce que je suis
aujourd’hui, ce que je ressens, leur est égal. Ils ne me cherchent pas pour
moi, pour mon bien-être, ni même pour mes enfants. Ils veulent juste ce que
j’ai maintenant. Mais où étaient-ils quand j’avais besoin d’eux ? Où
étaient-ils quand je traversais des moments difficiles ? Ils n’étaient pas là.
Alors non, je ne peux plus continuer à prétendre que tout est normal. Cette
fortune, elle n’est qu’un fardeau.
Jack
reste silencieux. Il sait qu’il n’a pas les mots pour répondre à cette douleur
que cache Amélie. Il comprend à quel point la trahison de ses parents pèse sur
elle. Il voit à quel point elle est épuisée, non seulement par la perte de
Lucas, mais aussi par tout ce poids qu’elle porte.
Amélie,
elle, est plongée dans ses pensées. Alors qu’elle parle, elle se revoit,
quelques jours plus tôt, dans cette même salle, attendant des nouvelles de
Lucas, espérant, priant pour un miracle. Et ce miracle n’est jamais venu. Lucas
est parti, laissant derrière lui non seulement un vide immense, mais aussi un
héritage dont elle ne sait plus quoi faire. Elle revoit les sourires forcés de
ses parents, leur empressement à vouloir renouer des liens sous prétexte de ce
qui est devenu soudainement leur intérêt. Elle avait cru, un moment, qu’ils
étaient sincères, qu’ils revenaient pour elle, pour leur fille, mais la vérité
lui est apparue aussi crue qu’une gifle. Ils étaient là pour l’argent, pour ce
que Lucas lui avait légué, pas pour elle.
Amélie :
À quoi sert cette fortune si tous ceux qui m’entourent ne sont là que pour le
bien que je possède et non pour mon bien-être ? (se demande-t-elle, la gorge
nouée).
Elle
se rappelle encore les moments passés avec ses parents quand elle était enfant,
quand tout semblait encore simple. Les souvenirs de sa mère préparant le petit
déjeuner, son père lui racontant des histoires avant de dormir. Où sont passés
ces moments de pure insouciance ? Comment en sont-ils arrivés là ? Ils lui ont
offert la vie, certes, mais ont aussi contribué à ses blessures les plus
profondes. Son cœur se serre en se remémorant ces instants. Les regrets
l’envahissent, mais elle refuse de céder à cette vague de tristesse.
Amélie :
Peut-être qu’ils m’ont donné la vie, mais ils ne m’ont jamais réellement
comprise, ni soutenue dans mes choix, (pense-t-elle, son regard perdu dans le
vide).
Soudain,
la voix d’un médecin résonne dans la salle d’attente, interrompant ses pensées.
Il s’approche de Jack et Amélie, ses yeux bienveillants mais empreints de
gravité.
Docteur :
Madame, Monsieur, nous allons procéder à la césarienne dans quelques minutes.
Nous vous tiendrons informés. Dite son mari est où ?
Amélie :
Euh Jack où est Gérard ?
Jack :
Il arrive ! Il doit être en route. Surement !
Amélie
hoche la tête, et le médecin s’éloigne. Jack lui jette un regard inquiet, mais
elle ne dit rien. Tout semble flou, presque irréel. Elle pense à Mina, à
Gérard, à cet enfant qui va bientôt naître dans des conditions si précaires.
Elle pense à Lucas, à ce qu’il dirait s’il était encore là. « Il aurait su me
parler, trouver les mots justes », pense-t-elle avec une douleur sourde.
Lucas…
Chaque pensée qui la ramène à lui est une piqûre dans son cœur. Mais elle
continue de se demander à quoi bon toute cette richesse, cette fortune qu’il
lui a léguée, si elle se retrouve seule, sans personne de véritablement sincère
autour d’elle. Lucas aurait voulu qu’elle soit heureuse, qu’elle trouve la
paix. Mais comment le faire quand tout semble s’écrouler autour d’elle ?
Les
moments passés avec Lucas défilent dans son esprit. Chaque souvenir est à la
fois doux et cruel, un rappel constant de ce qu’elle a perdu. Lucas lui avait
offert bien plus que des biens matériels. Il lui avait donné des moments
précieux, de l’amour, une épaule sur laquelle se reposer, et maintenant il
n’était plus là. Elle revoit ses sourires, ses gestes tendres, ses regards
pleins de complicité. Tout cela lui manque, chaque jour un peu plus.
Perdue
dans ses pensées, elle ne remarque même pas que Jack s’est éloigné pour parler
au médecin. Amélie est absorbée par ce tumulte intérieur, ce flot de
questionnements. Une partie d’elle voudrait fuir, tout abandonner, mais elle
sait qu’elle ne peut pas. Pas maintenant, pas avec tout ce qui est en jeu.
La
douleur est là, mais elle refuse de se laisser submerger.
Amélie
: (songeuse, assise sur la chaise de la salle d’attente, la tête entre les
mains) À quoi ça sert tout ça, Lucas ? Si tu étais là, tu saurais quoi dire,
quoi faire… Moi, je suis perdue. Tout ça pour quoi ? Une fortune qui ne
m’apporte que des ennuis, des proches qui reviennent uniquement par intérêt… Et
toi, tu n’es plus là. Je me sens tellement seule…
Jack
: (revenant vers elle après avoir parlé au médecin) Amélie, ils vont bientôt
commencer l’opération. Ils disent que ça va bien se passer, mais le bébé est si
petit… Mina est forte, elle tiendra le coup.
Amélie
: (levant les yeux vers lui, le regard voilé) Oui… elle est forte. Mais ça fait
trop, Jack. Tout ça… c’est juste trop. Mina, le bébé, Lucas… mes parents qui ne
sont là que pour profiter de ce que Lucas m’a laissé. Je n’en peux plus de tout
ça.
Jack
: (se rapprochant, la voix calme) Je comprends, Amélie. C’est lourd. Mais tu
n’es pas seule. On est là, Sandra et moi. Mina a besoin de toi. Tu ne dois pas
baisser les bras maintenant.
Amélie
: (se levant brusquement, la voix brisée) Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que
tout le monde revient seulement pour ce que j’ai et non pour qui je suis ?
Pourquoi est-ce que personne ne s’inquiète de mon bien-être, de ce que je
ressens vraiment ? Même mes propres parents… Ils n’ont jamais été là, et
maintenant, ils osent revenir, comme si de rien n’était, pour réclamer de
l’argent. (Elle se tourne, le regard dur) Tu comprends ça, Jack ? À quoi bon
cette fortune si personne ne se soucie vraiment de moi ?
Jack
: (hésitant, cherchant ses mots) Amélie, ce n’est pas juste, je le sais. Mais
tu ne dois pas te laisser abattre par ça. Lucas n’aurait pas voulu que tu te
consumes dans cette amertume.
Amélie
: (doucement, presque murmurant) Lucas… (Elle se tait un instant, des larmes
aux yeux) Il me manque tellement, Jack. Il était tout pour moi, même quand je
ne savais pas à quel point. Il a tout laissé à mes enfants, il leur a donné
plus que je ne pourrai jamais leur offrir… Mais maintenant, c’est trop. (Elle
soupire profondément, se tournant vers lui) Je vais payer pour l’opération de
Mina, mais après, je dois mettre de la distance avec tout ça. Avec eux. Mes
parents… ils m’ont assez fait souffrir. Et avec vous, je n’aimerai pas être un
poids pour vous. Et j’ai besoin de me retrouver.
Jack
: (d’une voix apaisante) Je comprends, Amélie. Fais ce qui te semble juste.
Mais n’oublie pas que tu as le droit de penser à toi aussi.
Amélie
: (secouant doucement la tête, le regard perdu) Oui, mais… à quoi bon ? Tout
semble si… vide.
Elle
se replonge dans ses pensées, ses souvenirs avec Lucas défilant dans son
esprit. La salle d’attente est silencieuse, juste interrompue par les
va-et-vient des infirmières. Jack reste à ses côtés, silencieux, respectant son
besoin de calme. Mais Amélie, malgré son apparence de froideur, se sent
étouffée par tout ce qui se passe autour d’elle.
Amélie
: (à elle-même, la voix faible) Il me manque tellement. Et maintenant, ce bébé
qui va arriver… Est-ce que je vais avoir la force de continuer à être là pour
tout le monde ? Est-ce que je vais tenir ?
Jack
: (la regardant avec compassion) Amélie, tu es bien plus forte que tu ne le
crois. Lucas a cru en toi, et je sais que tu sauras faire face, même si tout
semble difficile. Tu n’es pas seule.
Amélie
: (après un moment de silence) Merci, Jack. Je vais rester pour voir comment va
Mina… Mais après ça… je dois partir. Juste m’éloigner de tout ça, de ce chaos.
Jack
: (hésitant, mais respectueux) Fais ce que tu dois faire, Amélie. On sera
toujours là, quoi qu’il arrive.
Le
silence retombe entre eux, ponctué par les bruits des pas rapides des
infirmières. Amélie sent son cœur lourd, incapable de trouver la paix.
L’angoisse de ce qui va arriver à Mina la ronge, mais en même temps, le poids
des dernières révélations la tire vers le bas. Tout semble se compliquer, et
chaque pas qu’elle fait la ramène aux souvenirs de Lucas, aux regrets de ce
qu’ils auraient pu être ensemble.
Amélie
: (se tournant vers Jack) Quoi qu’il arrive, prends soin de Sandra. Prends soin
de vous. Vous avez un enfant à venir, une nouvelle vie à construire. Vous avez
une magnifique Léa. (Elle sourit faiblement) Ne la laisse pas s’effondrer comme
moi.
Jack
: (avec un sourire triste) Je ferai de mon mieux, Amélie. Et toi, prends soin
de toi aussi. Ne t’oublie pas.
À
suivre…
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