Chapitre 5

Ecrit par Rebo4

*****Antsa DIOP


Je me réveille en bâillant de ma longue sieste. J'ai beaucoup dormi et bien dormi depuis que je me trouve dans cet enfer sur terre. Je regarde l'heure qu'il fait sur mon téléphone. Il est 15h. J'essaie de descendre du lit quand je constate que je n'ai plus mal comme ce matin. Je vais même très bien pour dire vrai. 


Je me mets debout et exécute des pas de vas et viens dans la chambre. Je n'éprouve aucune douleur quelconque. Je souris. La pommade que Ayub m'a passé a eu l'effet escompté. Je ne supporte plus d'être nue alors je me dirige vers le dressing. La domestique a dû disposer mes vêtements à l'intérieur. 


Le premier dressing que j'ai ouvert était uniquement remplis de costumes et de tenues pour homme. C'est celui de Ayub je crois. Je le referme et ouvre le second. Il est rempli de robes, de magnifiques boubous et de modèles joliment cousus. Je ne me rappelle pas posséder autant de vêtements encore moins des vêtements aussi coûteux. Ma mère vend des bazins et tissus et je connais très bien le prix de ces genres de pagnes. C'est quasiment une fortune. 


Quand est-ce qu'ils ont acheté tout ça et l'ont cousu ? Est-ce que c'est vraiment pour moi? Pour vérifier, je sors un boubou que je porte. Ça me va parfaitement bien. Il est à ma taille et comme j'aime. Je m'habille en me posant des questions. 


Je me recouvre la tête avec le voile qui accompagne le boubou. J'opte ensuite pour des chaussures parmi les centaines qui sont à ma disposition. Ce sont des sandalettes mais très jolies et on voit que c'est la qualité. Je ressors de la chambre, mon téléphone en mains. 


Je marche dans les couloirs en regardant partout. Cette maison est vraiment immense et magnifique. Je descends les escaliers et les domestiques me saluent à mon passage. Il y a quatre domestiques au total. Je trouve que c'est un peu trop. Je visite une partie de la maison et je suis juste émerveillée. Je termine ma visite par la piscine et le jardin.


Des balançoires se trouvent dans le jardin. Je m'asseois là dessus et me balance , perdue dans mes pensées. Je repense aux deux nuits que je viens de passer dans cette maison. Je repense à la douleur que j'ai ressenti à chaque fois que ce monstre abusait de moi. Est-ce que ça sera toujours comme ça ? Je me mets à pleurer lorsque mon téléphone s'est mis à sonner. Je regarde l'intéressé et c'est ma mère. Je ne daigne pas décrocher. Je rejette l'appel. Elle rappelle encore. Au moins à trois reprises puis finit par cesser. 


Tout à coup, le téléphone recommence à sonner. J'ai cru que c'était toujours ma mère et je voulais déjà l'éteindre quand je me suis rendue compte que c'est Amina qui m'appelle. J'ai oublié de vous dire qu'elle est partie à l'étranger après la remise de diplôme. Elle a déjà un travail là-bas il me semble. Elle a de la chance. Ses parents sont angéliques. 


Je pensais ainsi des miens aussi avant qu'ils ne montrent leur vrai visage. À présent, je me considère comme orpheline. Je décroche l'appel.


Amina : (toute contente) Ma chériiiiiieee!


Moi : (tristement) Bonjour.


Amina : (se doutant de quelque chose) Qu'est ce qu'il y a ? Pourquoi ta voix est comme ça.


Moi : Non rien ça va. 


Amina : Ne me mens pas tu veux bien ? On sent juste en entendant ta voix que quelque chose ne va pas. 


Moi : (insistant) Puisque je te dis que ça va. 


Amina : Tes parents vont bien et ta sœur ? Tu as déjà commencé ton travail ? Raconte-moi. 


Toutes ses questions jaillissent en moi des souvenirs que je désire oublier. Je commence à pleurer mais silencieusement. Je fais l'effort de ne pas éclater en sanglots.


Moi : Je...il faut que je te laisse. Bye!


Amina : Mais..


Je raccroche sans plus entendre ce qu'elle a à me dire. Je recouvre ma bouche avec ma main et éclate en sanglots. Je pleure abondamment. J'ai si mal. Ma meilleure amie est entrain de réaliser ses rêves pendant que les miens ont été brisés par mes parents.


******Ayub KHALID


Moi : Oui entrez ! 


Je réponds à celui qui toque à la porte de mon bureau sans quitter des yeux l'écran de mon ordinateur. Je peux entendre la personne ouvrir la porte et faire son entrée. À entendre les bruits de pas, il y a deux personnes. Je lève les yeux et remarque la présence de mon frère Yassin et ma mère. 


J'abandonne ce que je fais et me lève de mon fauteuil. Je vais les prendre dans mes bras. 


Moi : (embrassant ma mère) Bonsoir maman.


Ma mère : Bonsoir mon chéri. Comment te portes-tu?


Moi : (souriant) Bien maman et toi?


Elle ne me répond pas et affiche une mine bizarre comme si elle me reprochait quelque chose. Elle s'avance ensuite vers l'une des chaises autour du bureau et prend siège.


Je fais une accolade à mon frère.


Moi : Salut! Dis-je en lui tapotant le dos. Comment tu vas toi?


Yassin : Bien et toi?


Moi : (tout souriant) Moi ça va aussi. Viens t'asseoir. 


Je parle en allant regagner mon fauteuil de l'autre côté du bureau.


Moi : (à mon frère) Alors tu es revenu quand ?


Yassin : Juste hier. J'ai appris pour ton mariage et je m'excuse sincèrement de n'avoir pas été là pour toi.


Moi : Oh non ce n'est pas grave. Ne t'inquiète pas. Ça va !


Yassin : Et ta femme ? 


Moi : Elle va bien.


Yassin : (ton taquin) Je la connais ?


Moi : (desserrant le nœud de ma cravate) Oui tu la connais. 


Yassin : Ah bon. Qui est-ce ?


Moi : C'est Antsa!


Yassin : Antsa? Laquelle ? Antsa DIOP ?


Moi : (hochant la tête)...


Yassin : (dans tous ses états) Comment ça ? 


Il se lève brusquement.


Yassin : Comment as-tu pû me faire ça Ayub? Épouser la femme que j'aime et que je t'ai toujours dit que je voulais épouser ?


Moi : L'épouser ? Mais enfin, tu ne m'as jamais dit que tu voulais l'épouser et aussi je pensais que tu blaguais lorsque tu disais l'aimer. Je ne savais pas que tu étais sincère d'autant plus que tu n'as jamais été gentil avec elle. On l'a toujours embêté ensemble à la fac alors pourquoi tu dis l'aimer ? Tu lui faisais du mal.


Yassin : (furieux) Et toi aussi d'ailleurs non. Alors pourquoi tu es avec elle ? Pourquoi tu l'as épousé si tu la détestes?


Moi : Justement c'est parce que je la hais de toutes mes forces et désire la voir misérable que je l'ai épousé. 


Yassin : (n'en revenant pas) Qu'est ce que tu dis ?


Moi : Eh oui, ta Antsa sera la plus malheureuse au monde. Je ne me reposerai pas tant qu'elle ne sera pas plus bas que terre. 


Yassin : (riant nerveusement) Mais enfin c'est stupide voyons. C'est la première fois que j'entends quelqu'un dire qu'il a épouser une femme juste pour la torturer. Oublie cet incident où tu l'avais dragué et qu'elle a refusé. Oublie cela s'il plaît et laisse tomber ta vengeance. J'étais aussi comme toi mais regarde-moi aujourd'hui. J'ai changé !


Moi : C'est ton problème frangin. Que tu le veuilles ou non, Antsa est déjà ma femme et je fais d'elle ce que je veux. Bonne nuit.


J'indique la direction de la porte avec ma main en le fixant dans les yeux. 


Moi : Va t-en!


Yassin : (hésitant)..


Moi : (hurlant).Vaaaaaaa t''eeeeeennnn!


Il donne un coup de pied dans la table et s'en va en furie. Ma mère me regarde du coin de l'œil. Je m'asseois lourdement dans mon fauteuil désserant de plus en plus ma cravate.


Ma mère : Tu te disputes avec ton frère, tout ça à cause de cette pauvre fille ? Oh mon Dieu. Je savais que ce mariage était une mauvaise chose. Je le savais. Qu'est ce que tu trouves à cette fille mon fils ? Il y a tellement de plus belles filles ici au Dakar et qui de surcroît, viennent de familles distinguées. Contrairement à cette souillone !


Moi : Je te l'accorde maman. Elle est une souillone c'est vrai mais c'est elle que j'ai épousé et j'ai mes raisons. 


Ma mère : (riant nerveusement) Tes raisons ? Tu parles de ta stupide vengeance ? Comme vient de le dire ton frère, je n'ai jamais rien entendu ou vu d'aussi stupide.


Moi : C'est ma vie et je fais ce que je veux. Il y a un problème à ça ? 


Elle se lève sans répondre et ressort de mon bureau. Je la vois déjà se plaindre devant mon père et le reste de la famille que j'ai essayé de la tuer. Elle est ainsi. Ah ma mère ! Je pousse un profond sourire en faisant tanguer le fauteuil.


*****Yassin KHALID


La seule question que je me pose en ce moment est "Pourquoi je suis revenu au Sénégal ? Pourquoi ?" Dîtes-moi. J'apprends que la femme de mon frère est la femme que j'ai toujours aimé et le plus incroyable est qu'il l'a juste épousé pour se venger et non parce qu'il l'aime. 


Sérieusement qu'est ce qui ne va pas avec Ayub ? Qu'est ce qui cloche chez lui?


Je me dirige vers le mini-bar de l'appartement que je loue et me choisis une bouteille de vodka accompagné de glaçons et des verres. Je me sers dans le verre une fois au salon. Je bois d'un gorgée sèche et reprend un autre. Je veux juste me souler.


Mon nom est Yassin KHALID. Je suis le petit frère de Ayub KHALID. J'ai 26ans. Contrairement à mon frère, je ne suis pas coincé ni sérieux. Et le travail n'est pas ma priorité. Je suis un mec très cool et décontracté. J'aime les fêtes, manger et m'amuser. Je suis passionné par la musique et je suis artiste-chanteur-compositeur.


Jusqu'ici je n'ai fait que m'échauffer sur le plan musical mais depuis que je suis parti aux États-Unis, j'ai vu la musique d'une autre manière et je suis maintenant persuadé que c'est ma voie. Je suis né pour faire ça. 


Mon tout premier single sortira d'ici fin Avril c'est à dire bientôt. J'ai si hâte.


Je porte mon verre à la bouche pour la énième fois. Je vide encore le contenu d'un trait. Je serre la mâchoire. Je ne cesse de penser à Antsa. Je me demande où elle est en ce moment et ce qu'elle fait. 


Est-t-elle toujours autant belle que dans mes souvenirs? Ah! 


*****Le soir


*****Antsa DIOP


Je manipulais mon téléphone, couchée sur le lit lorsque mon ouïe perçoit des bruits de pas. C'est sûrement l'autre monstre qui vient de rentrer. Je mets le phone en veille et me couche en faisant remonter la couverture sur moi. Je ferme les yeux lorsque j'étends la porte s'ouvrir. Je fais l'effort de ne pas ouvrir les yeux. Le dernier de mes soucis c'est de voir son visage répugnant.


Toujours en faisant semblant de dormir, je peux l'entendre entrer et avancer vers le lit. Je devine que ce soir je vais encore subir un autre viol de sa part. Rien que d'y penser, je tremble. 


Il s'arrête près du lit et je peux sentir son poids sur le matelas. Il vient de s'asseoir je suppose. Le moment d'après, ce sont ses doigts frais que je sens se coller à ma joue.


Il me caresse délicatement la joue. 


Ayub : (chuchotant) Tu es si belle quand tu dors Antsa. Tu sais ? Je n'aime pas te faire subir tout ça mais tu l'as voulu. C'est de ta faute mon amour. Si tu m'avais accepté depuis le début, tout ça n'allait pas avoir lieu. Regarde ! Regarde ce que tu as fait...


Après ses paroles, j'ai senti une humidité sur ma joue. Beurk ! Je rêve ou il vient de me donner un bisou sur la joue. Beurk !


Je peux le sentir se lever du canapé. J'ouvre légèrement les yeux. Je peux le voir debout, me faisant dos. Il est au téléphone.


Ayub : (au téléphone) Oui mon amour. J'ai pensé à toi toute la journée. J'ai hâte de te faire des petites gâteries.


Je fronce les sourcils, toute décontenancée. Mon amour ? Gâteries ? Avec qui parle-t-il ?


Je prête attentivement oreille à sa conversation puis lorsque je sens qu'il veut se retourner, je referme rapidement les yeux. Je les ouvre quand il me refait encore dos.


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MARIÉE À MON PIRE EN...